SOMUA MCG
Le Somua MCG est un tracteur d'artillerie semichenillé, conçu pour l'Armée française par la Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie (SOMUA) dans l'entre-deux-guerres. Il est utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par la France, l'Allemagne ou encore la Grèce.
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Somua MCG | |
Un Somua MCG 11 au Musée des blindés de Saumur | |
Caractéristiques de service | |
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Service | 1932 - 1945 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Production | |
Année de conception | 1927 |
Production | 1932 - 1940 |
Unités produites | 1500 |
Caractéristiques générales | |
Équipage | |
Longueur | 5,3 m |
Largeur | 2,17 m |
Hauteur | 2,85 m |
Masse au combat | 6,8 t |
Mobilité | |
Moteur | 4 cylindres, essence, 4 712 cm3 |
Puissance | 55 ou 60 ch (selon la version) |
Vitesse sur route | 31 km/h |
Puissance massique | |
Réservoir | 80 l[réf. souhaitée] |
Consommation | 47 l/100 km[réf. souhaitée] |
Autonomie | |
Historique
Le Somua MCG est développé à la fin des années 1920, sous le nom de Somua-Kégresse. Deux prototypes sont testés en 1927 par l'Armée de terre française comme tracteur de dépannage dans un régiment d'artillerie[1].
En 1930, dans le cadre d'un programme destiné à trouver un tracteur pour les canons de 155 courts Schneider, le Somua MCG 4, équipé d'un moteur de 55 ch, est adopté en 1932. Deux versions sont développées, l'une testé à la traction des pièces à contre-appui et l'autre avec une caisse à ridelles bâchée, destinée au dépannage et à la traction des caissons transportant les obus des canons[2]. Une version du Somua est également destiné à la traction des 155 L modèle 1932 de la Marine[3]. En 1934, le MCG 4 est modifié pour emporter des obus directement dans le véhicule (12 dans le tracteur de pièce, 20 dans le tracteur de caisson)[2].
En 1932, le Somua MCG est également testé pour la traction des 155 GPF, avec un moteur de 60 ch. Il est adopté en 1935 sous le nom de MCG 5 pour le tracteur de pièce et de MCG 11 pour le camion bâché[2]. Le MCG 5 remplace également le MCG 4 pour la traction des 155 C[4].
En 1936, avec l'entrée en service du canon de 105 long Schneider (en), le MCG 5 est adapté à la traction de ce canon et une nouvelle série est commandée [5]. Les Somua MCG sont également affectés au dépannage des chars légers, avec un tracteur par compagnie[6]. Aptes à la traction des chars Renault FT, ils se révèlent dépassés par le poids des nouveaux R35 et H35[7].
Une nouvelle version, désignée Somua MCGTR, est proposée en 1938[8]. Il dispose d'un nouveau moteur de 65 ch, d'un nouveau couple conique et d'un nouveau propulseur Kégresse-Hinstin. Le nouveau tracteur atteint une vitesse maximale supérieure à 47 km/h mais n'entrera pas en production à cause de la défaite française[3].
Service
Armée de terre française
À partir de 1932, environ 1080 MCG des différentes versions sont produits avant la guerre pour l'Armée française. 439 sont ensuite produits de septembre 1939 à juin 1940[9].
Bien que les Somua MCG soient considérés comme dépassés en 1939, ils sont toujours en production en 1940. Ces véhicules participent aux combats de la Bataille de France[10], avec l'artillerie motorisée de corps d'armée, l'artillerie divisionnaire motorisée et les bataillons de chars légers.
Wehrmacht
L'armée allemande récupère après la Bataille de France les exemplaires survivants[11], sous le nom de Leichter zugkraftwagen S307 (f), pour tracter de l'artillerie et transporter du matériel. Le semi-chenillé MCG est équipé d'un blindage incliné, à l'image des SdKfz 251 et utilisé comme transport de troupes ou chasseur de chars.
- Transport
- Leichte Zugkraftwagen S307 (f) : tracteur d'artillerie, transport de matériel
- Munitions Zugkraftwagen auf Fgst S 307(f) : transport de munitions
- Blindés
- Mittlere Schützenpanzerwagen S307(f) (m.SPW S307(f)) et Pionier-Panzerwagen auf Fahrgestell S 307(f) : transport de troupe
- 8cm Reihenwerfer auf Mittlere SPW S307(f) : porte-mortier de 16 mortiers Stokes-Brandt de 81 mm.
- Panzerjäger-Fahrzeuge mit 7.5cm Pak 40 auf Fgst S 307(f) : chasseur de chars armé d'un canon 7,5-cm PaK 40. 16, ou 72 exemplaires selon les sources, seront assemblés à partir de 1943.
- Un nombre inconnu de Mittlere Schützenpanzerwagen S307(f) sera converti par le Baukommando Becker en véhicule lanceur de roquettes, à l'exemple de la modification effectuée sur Sd.Kfz. 4 Maultier. Ce 8-cm Raketenwerfer Somua MCL(f) porte 12 rails pour le tir de 48 roquettes. Une modification lui fit porter, comme le Sd.Kfz. 4/1 Panzerwerfer, 10 tubes lance-roquettes de 150 mm[12].
Grèce
En 1938, l'Armée hellénique a commandé 48 Somua MCG-5 utilisés pour les pièces d'artillerie des corps d'armée, les canons de calibre 85 mm et les obusiers de 155 mm[13].
Galerie
- Somua MCG utilisés par les Allemands.
- Autre vue du MCG du Musée des blindés de Saumur.
- 8-cm Raketenwerfer Somua MCL(f).
Références
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 205.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 206.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 212.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 207.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 208.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 214.
- François Vauvillier, « Le tracteur de dépannage de chars Somua MCG », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 74, , p. 17-18
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 210.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 161.
- Vauvillier et Touraine 1992, p. 159.
- Zervan.fr - 2 G.M. les semi-chenilles de prise -
- Laurent Tirone, « Les bricolages de la Wehrmacht », Trucks & Tanks Magazine, Caraktère, no 26, (ISSN 2100-9414)
- (pl) « Ciągnik artyleryjski Ημιερπυστριοφόρο όχημα Somua MCG 5 | Encyklopedia Uzbrojenia II Wojny Światowej » (consulté le )
Bibliographie
- François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN 2-7072-0197-9)
- Jean-Denis G.G. Lepage, German Military Vehicles of World War II : An Illustrated Guide to Cars, Trucks, Half-Tracks, Motorcycles, Amphibious Vehicles and Others, McFarland, 2007, p. 161 et 163.
- Pierre-François Aujas, « La DCA légère sur tous terrains de l'armée de l'air », Blindés & Matériel, no 86, , p. 48-53.
- Stéphane Bonnaud et Régis Potié, « Le 22e BCC au combat, 1939-1940 », Blindés & Matériel, no 108, , p. 79.
- John Carroll, Peter James Davies, Complete Book Tractors and Trucks, Hermes House, 2007, p. 56.