Sophonisbe
Sophonisbe (en punique : đ€đ€đ€đ€đ€đ€ áčąapÌanbaÊżal, en berbĂšre : â”â”⎌â”â”â” Sofines ), nĂ©e Ă Carthage en 235 av. J. -C. et morte Ă Cirta en 203 av. J. -C., est une reine de Numidie, et Ă©pouse de Syphax, roi berbĂšre de Numidie, puis de Massinissa[1].
Sophonisbe | |
![]() Sophonisbe, de Nicolas RĂ©gnier (v. 1626). | |
Titre | |
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Reine de Numidie | |
Biographie | |
Date de naissance | 235 av. J. -C. |
Lieu de naissance | Carthage |
Date de décÚs | 203 av. J. -C. |
Lieu de décÚs | Cirta |
PĂšre | Hasdrubal Gisco |
Conjoint | Syphax puis Massinissa |
Enfants | Vermina, Gulussa ?, Mastanabal ? |
Biographie
Fille d'Hasdrubal Gisco, général carthaginois, elle est célÚbre pour sa beauté et son éducation. Elle apparaßt dans les textes anciens dans la derniÚre phase de la deuxiÚme guerre punique, lorsque Rome tente de porter la guerre en Afrique afin de fragiliser la position d' Hannibal, qui se trouve toujours en Italie avec ses troupes.
D'aprÚs Diodore de Sicile (XXVII, 7), elle passait pour instruite dans les belles lettres et la musique. Appien (Lib., X.37) indique qu'elle fut fiancée à Massinissa, prince des Massyles (peuple de Numidie orientale). Ce dernier seconda notamment les armées de Carthage en Espagne face à Rome.
Vers -206/-205, elle fut mariée sur ordre de son pÚre à Syphax, roi des Masaesyles (peuple de Numidie occidentale), afin de sceller une alliance face à l'arrivée imminente des légions romaines en Afrique. Syphax avait entre-temps envahi les territoires de son rival Massinissa, qui s'était allié de son cÎté avec Scipion. La plupart des historiens gréco-romains soulignent l'influence supposée de Sophonisbe sur Syphax pour le maintenir dans l'alliance carthaginoise.
Les armées coalisées d'Hasdrubal et de Syphax, en supériorité numérique, parvinrent d'abord à éviter le siÚge d'Utique (Bataille d'Utique), malgré des pertes importantes. Mais en juin -203, ils furent défaits à la bataille des Grandes Plaines. Syphax fut capturé par Massinissa qui, secondé par Caius LÊlius, s'empara de Cirta.
Il y retrouva Sophonisbe. Les auteurs anciens prĂ©cisent qu'elle le supplia de ne pas la livrer aux Romains. Massinissa dĂ©cida de l'Ă©pouser sur-le-champ et le mariage fut cĂ©lĂ©brĂ© le soir-mĂȘme. Mais Scipion dĂ©sapprouva cette union, craignant que Massinissa ne se dĂ©tourne de l'alliance romaine au profit de Carthage. De plus, la reine Ă©tait considĂ©rĂ©e comme propriĂ©tĂ© du peuple romain.
Alors qu'elle devait finalement subir le sort des vaincus et ĂȘtre emmenĂ©e Ă Rome pour figurer au triomphe de Scipion, Sophonisbe prĂ©fĂ©ra la mort plutĂŽt que de subir le dĂ©shonneur de tomber aux mains de ses ennemis et s'empoisonna.
Ćuvres littĂ©raires tirĂ©es de Sophonisbe
Toutes les Ćuvres tragiques ayant Sophonisbe pour protagoniste sont inspirĂ©es de Tite-Live, Ab Urbe condita, livre XXX 11-15. Son rĂ©cit constitue, avec Appien, Diodore de Sicile et Plutarque, la seule source historique concernant ce personnage. Les textes de Polybe (incomplets sur cette pĂ©riode) la mentionnent Ă©galement.
- Pétrarque mentionne briÚvement Sophonisbe et Massinissa dans son épopée en latin Africa (livre V, v. 1-773).
- Trissino (dit le Trissin) est lâauteur dâune Sophonisbe (Sofonisba, vers 1515) imitĂ©e des tragĂ©dies grecques et considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre tragĂ©die classique italienne.
- Mellin de Saint-Gelais a traduit la tragédie du Trissin et l'a fait représenter en avril 1556 devant la Cour au chùteau de Blois.
- Claude Mermet a réalisé lui aussi, en 1584, une traduction de la piÚce du Trissin.
- Antoine de Montchrestien a fait paraßtre en 1596 une Sophonisbe portée à la scÚne en 1601 sous le titre La Carthaginoise ou La Liberté. La piÚce figure dans la premiÚre édition de ses tragédies complÚtes.
- Jean Mairet a publiĂ© en 1634 une tragĂ©die, La Sophonisbe, oĂč il introduit la rĂšgle des trois unitĂ©s.
- Georges de Scudéry a consacré à la mort de Sophonisbe la 5e harangue de son ouvrage Les Femmes illustres ou Les Harangues héroïques (1642).
- Pierre Corneille a composé sa tragédie Sophonisbe en 1663.
- Voltaire a Ă©crit sur le mĂȘme sujet une tragĂ©die imprimĂ©e en 1770 et dont la premiĂšre fut donnĂ©e le 15 janvier 1774.
- Gabriel Camps a Ă©voquĂ© l'histoire de Sophonisbe dans son livre L'Afrique du Nord au fĂ©minin : hĂ©roĂŻnes du Maghreb et du Sahara (1992), oĂč il dresse en vingt tableaux l'histoire des peuples d'Afrique du Nord.
- Marie-France Briselance a retracé dans son roman Massinissa le BerbÚre (1990) la vie de ce roi et relaté l'histoire de Sophonisbe.
- Rafik Darragi a consacré à la vie de la reine son roman Sophonisbe, la gloire de Carthage (2005).
- Claude Gérard propose, sous une forme romancée, une histoire de la relation amoureuse de Massinissa et Sophonisbe, ainsi que de sa conclusion tragique : L'épouse éphémÚre, Antony, Les éditions de l'Officine (2016). (ISBN 978-2-35551-244-5)
- Elle apparaĂźt dans le seinen manga de Mihachi Kagano, Ad Astra (Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca) (2011-2018).
Ćuvres musicales tirĂ©es de Sophonisbe
- Sofonisba, opĂ©ra d'Antonio Caldara (1670 â 1736), livret de Francesco Silvani (Venise 1708)
- Sofonisba, opĂ©ra de Francesco Ciampi (1690 â 1765), livret de Gianmaria Tommasi (Livourne 1715)
- Sofonisba, opĂ©ra de Leonardo Leo (1694 â 1744), livret de Francesco Silvani (Naples 1718)
- Sofonisba, opĂ©ra de Luca Antonio Predieri (1688 â 1767), livret de Francesco Silvani (Rome 1722)
- Sofonisba, opĂ©ra de Christoph Willibald Gluck (1747 â 1787), livret de Francesco Silvani pour les rĂ©citatifs et de Metastase pour les airs (Milan 1744)
- Sofonisba, opĂ©ra de NiccolĂČ Jommelli (1714 â 1774), livret d'Antonio et Girolamo Zanetti (Venise 1747)
- Sofonisba, opĂ©ra de Maria Teresa Agnesi (1720 â 1795), livret d'Antonio et Girolamo Zanetti (Vienne 1747 ou 48)
- Sofonisba, opĂ©ra de Tommaso Traetta (1727 â 1779), livret de Mattia Verazi (Mannheim 1762)
- Sofonisba, 2 opĂ©ras de Baldassare Galuppi « Il Buranello » (1706 â 1785) : 1/ livret de Gaetano Roccaforte (Rome 1753) - 2/ livret de Mattia Verazi (Turin 1764)
- Sofonisba, opĂ©ra d'Antonio Boroni (1738 â 1792), livret de Mattia Verazi (Venise 1764)
- Sofonisba, opĂ©ra de Mattia Vento (1735 â 1776), livret de Giangualberto Bottarelli (Londres 1766)
- Sofonisba, opĂ©ra de Marcos Portugal (1762 â 1830), livret de Del Mar (Lisbonne 1803)
- Sofonisba, opĂ©ra de Vincenzo Federici (1764 â 1826), livret d'Antonio et Girolamo Zanetti (Turin 1805)
- Sofonisba, opĂ©ra de Ferdinando PaĂ«r (1771 â 1839), livret de Domenico Rossetti (Bologne 1805)
Cinéma
- Cabiria (1914), oĂč elle est interprĂ©tĂ©e par l'actrice Italia Almirante Manzini.
- Scipion l'Africain (1937), interprétée par l'actrice Francesca Braggiotti.
- Sophonisbe, reine sacrifiée de Cirta (2022), (long-métrage documentaire, d'Abdallah Touhami), interprétée par l'actrice Djedjiga Makhmoukhen.
Peinture
- Sophonisbe et Massinissa, 1623 â 1625, par Rutilio Manetti, musĂ©e des Offices, corridor de Vasari, Florence. CommandĂ© par la grande-duchesse Marie-Madeleine d'Autriche pour la salle des audiences de Poggio Imperiale[2].
Sophonisbe
1490
Andrea MantegnaSophonisbe, XVIe siĂšcle
Georg PenczSophonisbe
1594
Jacopo TintorettoSophonisbe
v. 1610
Cesare DandiniSophonisbe
V. 1626, Nicolas RĂ©gnierSophonisbe buvant le poison
1630, GuercinoSophonisbe recevant la coupe de poison
1634, RembrandtLa Mort de Sophonisbe
v. 1710-1730, Jacques-François CourtinLa Mort de Sophonisbe, vers 1760
Giambattista Tiepolo
Musée Thyssen-Bornemisza, MadridMuséeMort de Sophonisbe
1783
Jean-Charles Nicaise Perrin
Divers
Une rue de Carthage, située à proximité des thermes d'Antonin, porte son nom[3].
Notes et références
- Louis Lacroix, L'univers. Afrique : esquisse générale de l'Afrique et Afrique ancienne. Carthage. Numidie et Mauritanie. T. III, Paris, , 104 p. (lire en ligne), p. 9-22
- Mina Gregori (trad. de l'italien), Le MusĂ©e des Offices et le Palais Pitti : La Peinture Ă Florence, Paris, Ăditions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 394.
- Rue Sophonisbe, Site archéologique de Carthage, Tunisie, sur google.com/maps
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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