Fratrie

La fratrie désigne l'ensemble des frères et sœurs d'une même famille.

« Frère » et « Sœur » redirigent ici. Pour les autres significations, voir Frère (homonymie) et Sœur (homonymie).

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Phratrie.

Une fratrie de 3 enfants.

Les frères et sœurs sont des personnes (de sexe, respectivement, masculin et féminin) ayant différents liens familiaux. Ils sont le plus souvent des enfants issus d'un même couple et par extension des enfants ayant un seul parent en commun (pour préciser cette relation monoparentale, les mots composés « demi-frères » et « demi-sœurs » sont généralement employés). Ils désignent également des personnes ayant des liens d'adoption (les parents n'ont pas de lien biologique). Au Québec et en Belgique, dans la terminologie queer, le mot « adelphe » a été suggéré pour désigner indistinctement de leur genre ou sexe les frères et les sœurs, nées des mêmes parents[1].

L'ensemble des frères est également désigné par le nom « fratrie » (du latin frater, « frère »)[2]. La fratrie, qui est une des composantes de la famille, est une notion découlant des liens affectifs tissés entre les membres qui la composent. L'ensemble des sœurs se nomme sororie, du latin soror sœur ») avec le suffixe -ie.

Selon l'ordre de naissance

Aîné

Garçonnet et sa petite sœur à Chefchaouen (Maroc).

L'aîné ou aînée est l'enfant de la famille né ou née en premier. Entre deux personnes sans lien de fratrie, il désigne la plus âgée.

La place de l’aîné est particulièrement importante au sein de la fratrie[3]. Le droit d'aînesse hier, mais aussi l'espoir que les parents portent sur lui encore font que l’aîné garde un sentiment de responsabilité sur ses cadet(te)s.[réf. nécessaire]

Inconsciemment, la place de chacun des frères et sœurs au sein de la fratrie se trouve structurée selon le genre des plus jeunes ou des plus vieux ainsi que leur nombre. Les liens affectifs et moraux qui unissent une fratrie ou une sororie sont exacerbés lorsqu'il s'agit de jumeaux ou jumelles. De fraternité, on parle alors d'une fusion.[réf. nécessaire]

Dans la religion juive, le père doit racheter son premier-né masculin à Dieu, à l'âge d'un mois, excepté s'il est un Cohen ou un Levi[4].

Cadet

Joseph embrassant son frère Benjamin, Haggada de Pâque, XIVe siècle.

Relativement parlant, « cadet » ou « cadette » désigne le frère ou la sœur né immédiatement après la personne dont on parle. Dans cette utilisation, il est considéré comme synonyme du mot « puîné ».

Quand on parle de l'ensemble des enfants, « cadet » désigne l'enfant qui vient après l'aîné.

Benjamin

« Benjamin » ou « benjamine » désigne le dernier enfant d'une fratrie[5].

Ce mot prend son origine du personnage biblique Benjamin, dernier-né des douze fils de Jacob.

Selon le lien de parenté

Demi-frère et demi-sœur

Les frères ou les sœurs n'ayant qu'un seul de leurs parents en commun sont dits « demi-frères ou demi-sœurs ». Les termes qui suivent permettent de préciser quelle est la parenté exacte, mais ils sont en désuétude en dehors du droit des successions :

  • les frères ou les sœurs de même père mais de mères différentes sont dits « frères consanguins ou sœurs consanguines »[6] ;
  • les frères ou les sœurs de même mère mais de pères différents sont dits « frères utérins ou sœurs utérines »[7].

Frère germain et sœur germaine

Les frères ou les sœurs de même mère et de même père sont dits « frères germains ou sœurs germaines »[8].

Frère ou sœur de lait

Des frères ou sœurs de lait sont des enfants nourris par une même femme, laquelle est distincte de la mère biologique d'au moins un de ces enfants. Le qualificatif « de lait » indique que les enfants étaient nourris au sein. On désigne cette femme par le terme de « nourrice ». Il s'agissait d'une pratique autrefois répandue et tombée en désuétude. « Avoir été élevé à la couenne » en est la métaphore canadienne[9].

Quasi-frère ou quasi-sœur

Des quasi-frères ou des quasi-sœur sont des personnes n’ayant aucun lien de sang, donc aucun parent commun, mais ayant des parents qui ont une relation amoureuse ensemble. Par exemple, le père d’un enfant a une relation avec la mère d’un autre enfant. Ces enfants seront donc considérés comme des quasi-frères ou des quasi-sœurs.

Familles recomposées

Dans les familles recomposées, quand les parents ont des enfants d'avec leurs précédents conjoints, leurs enfants sont regroupés, sans lien biologique ni souvent légal. Les termes « frérâtre » et « sœurâtre » deviennent de plus en plus rares. L'usage hésite entre « demi-frère/sœur » (courant, mais prêtant à confusion car habituellement utilisé quand un parent est commun) et « quasi-frère/sœur ». Dans le cas où les parents se sont mariés, l'expression « demi-frère/sœur par alliance » est aussi utilisée.

La société hésite beaucoup sur la façon de considérer ces liens. En particulier, si les « quasi » frère et sœur ont des relations amoureuses, cela peut être vu comme de l'inceste par l'entourage. Le monde de la psychanalyse considère également ces relations comme malsaines. Le sentiment d'être frères ou sœurs est renforcé si les enfants de famille recomposée ont des demi-frères ou sœurs communs, c'est-à-dire si les parents remariés ont un enfant ensemble[10].

Synonymes

Fratrie de cygnes juvéniles.

Notes et références

  1. Martin, Gabriel, « La queerisation du français - De frère et sœur à adelphe », Sherbrooke, Le Collectif, 4 octobre 2016, vol. 40, no 3, p. 6.
  2. « Fratrie et phratrie - Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le )
  3. Caractère et position dans la fratrie, Parents Infobébés.
  4. Exode 13:2 ; 13:12-15, 22:29 ; 34:19 ; Lévitique 27:25 ; Nombres 3:51 ; 8:17 ; 18:15
  5. Dictionnaires d'autrefois sur portail.atilf.fr.
  6. Dictionnaire de l'Académie française, 9e édition.
  7. Dictionnaire de l'Académie française, 8e édition.
  8. Dictionnaire Larousse.
  9. Expressions québécoises, Le grenier de Bibiane.
  10. « Mon quasi-frère, mon amour », Le Monde, 5 mars 2011.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Marcel Rufo, Frères et sœurs, une maladie d'amour, en collaboration avec Christine Schilte, Fayard, 2002
  • Maryse Vaillant et Sophie Carquain, Entre sœurs : une question de féminité, Albin Michel, 2008

Articles connexes


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