Soubrette
Une soubrette est, selon les acceptions :
- au théâtre, un emploi correspondant à des rôles de femme de chambre ou de suivante de comédie ;
- dans la littérature classique ou romantique, une jeune domestique ;
Théâtre et cinéma
Au théâtre, la soubrette, une servante, sert l'intrigue de ses maîtres sans oublier les siennes, à l'image de la Colombine de la commedia dell'arte. Ce personnage, comme la confidente, permet à l'auteur de tenir le spectateur au courant des pensées intimes des principaux protagonistes ; à la différence de celle-ci, elle rabat ses prétentions au raffinement des personnages principaux en exposant les motifs les plus terre-à-terre de leurs actions. Elle agit souvent secrètement, alimentant éventuellement des quiproquos. « Tous les valets, toutes les soubrettes mentent effrontément[1] ». Goldoni, Molière en donnent de fréquents exemples, et pour des comédiennes de leurs troupes, c'est un emploi[2].
Marivaux, par des intrigues parallèles ou croisées entre maîtres et domestiques, rapproche la soubrette des rôles principaux.
Le cinéma utilise parfois les mêmes codes, des actrices comme Pauline Carton ou Paulette Dubost se spécialisant dans cet emploi, agglutinant à la tradition théâtrale des éléments du type de la grisette parisienne.
Érotisme
Fantasme ou réalisation d'un informel droit de cuissage patronal, la jeune servante entre rapidement dans la littérature érotique. Au XIXe siècle le déguisement de soubrette fait partie des artifices de la prostitution[3].
Étymologie
« Soubrette » vient de l'occitan provençal soubreto (« affecté, qui fait la précieuse »)[4].
En italien, le terme français soubrette a été récupéré pour désigner dans le langage courant les présentatrices accortes de la télévision italienne[5], ayant fait leur carrière exclusivement au petit écran, sans passer par le théâtre et n'ayant pas d'autre talent particulier que celui d'animer une émission de variété. De fait, les premières soubrettes de la télévision italienne provenaient du monde du théâtre et tenaient face à la caméra le même rôle qu'elles avaient sur les planches[6].
Annexes
Bibliographie
- Nella Arambasin, « Monsieur Proust de Céleste Albaret, un modèle d'autobiographie ancillaire au service du portrait de l'artiste », dans Bertrand Degott, Pierre Nobel (éds.), Images du mythe, images du moi. Mélanges offerts à Marie Miguet-Ollagnier, Besançon, Presses Universitaires Franc-Comtoises, (lire en ligne), p. 115-125.
Références
- Anne-Simone Dufief, « Le mensonge est en effet l'élément dramatique par excellence », Le Petit chose : périodique de culture populaire et de documentation universitaire, , p. 110 (lire en ligne) citant Alphonse Daudet, « Le mensonge au théâtre », dans Pages inédites de critique dramatique (1874-1880), Paris, (lire en ligne), p. 160.
- Arambasin 2002.
- Florence Rochefort, « Compte rendu du Livre des courtisanes. Archives secrètes de la Police des mœurs (1861-1876). Texte présenté par Gabrielle Houbre, Paris, Tallandier, 2006 », Clio, no 26, , p. 232-264 (lire en ligne).
- « SOUBRETTE : Définition de SOUBRETTE », sur www.cnrtl.fr
- « Le dieci soubrette più amate della tv italiana »,
- « showgirl in "Sinonimi e Contrari" », sur www.treccani.it
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