South Downs

Les South Downs constituent l'un des quatre massifs calcaires du Sud de l’Angleterre[1]. Ils s'étendent de l'est du Hampshire au Sussex de l'Est en passant par le Sussex de l'Ouest et Brighton et Hove, pour se terminer par les falaises de Beachy Head. Deux zones des Downs ont été classées Areas of Outstanding Natural Beauty (AONB) ; elles comportent plusieurs sites d'intérêt scientifique et forment depuis le treizième parc national d'Angleterre (1 627 km2).

South Downs
Géographie
Altitude 270 m, Butser Hill
Longueur 110 km
Largeur 10 km
Superficie 670 km2
Administration
Pays Royaume-Uni
Nation Angleterre
Comtés non métropolitains
Autorité unitaire
Hampshire, Sussex de l'Ouest, Sussex de l'Est
Brighton et Hove
Géologie
Roches Craie

La région est relativement peu peuplée, bien que le littoral, au sud, ne soit qu'une succession ininterrompue de stations balnéaires : traversée par un chemin de grande randonnée central connecté à plusieurs chemins de traverse, elle est fort appréciée des randonneurs. Trois grandes brèches interrompent le plateau, laissant le passage à des rivières ; plusieurs vallées sèches courent parallèlement à cette chaîne.

Les South Downs s'enorgueillissent d'un riche passé ; on y trouve des vestiges remontant au Néolithique. Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'élevage demeurait la principale activité économique des Downs[2].

Toponymie

Downs vient du vieil anglais dun, qui signifie « colline ».

Géographie

Topographie

Les South Downs.
Panorama des Seven Sisters, sur la côte du Sussex de l'Est.
Vue de l'escarpement.

Les South Downs s'étendent sur 110 km d’ouest en est, et plus de 10 km du nord au sud. Les deux crêtes des North et South Downs se rejoignent pour former les Downs du Wessex, précisément à l'endroit où la vallée du Meon vient borner le Hampshire. L'extrémité orientale, qui vient mourir sur le littoral entre Seaford et Beachy Head, donne naissance au paysage des Seven Sisters, ces falaises ondulées qui sont les vestiges de vallées érodées par la mer.

Le point culminant des South Downs est Butser Hill, juste au sud de Petersfield : avec une altitude de 270 mètres, c'est l'un des marilyns d’Angleterre. Ci-dessous figure la liste des collines des South Downs dépassant l'altitude de 210 m, d'ouest en est :

Nom de la colline Agglomération voisine Altitude Remarques
Butser Hill Petersfield 270 m Point culminant des South Downs
West Harting Down South Harting 215 m
Beacon Hill South Harting 242 m
Linch Down Bepton 248 m
Littleton Down East Lavington (en) 255 m Le sommet s'appelle Crown Tegleaze : c'est le point culminant des Downs du Sussex[3]
Glatting Beacon Sutton 245 m
Chanctonbury Hill Washington 238 m On y trouve la motte castrale de Chanctonbury Ring
Truleigh Hill Upper Beeding 216 m
Ditchling Beacon Ditchling 248 m
Firle Beacon Firle 217 m

Hydrographie

Quatre rivières irriguent les Downs : ce sont, d'ouest en est, l’Arun, l’Adur, l’Ouse et la Cuckmere. Les sources calcaires et les ruisseaux pourvoient à l'essentiel des besoins en eau des agglomérations voisines. Les mares sont un paysage caractéristique de ces collines : ces points d'eau artificiels servent à abreuver le bétail.

Géologie

Contexte géologique des Downs : l’anticlinal du Weald.

Les South Downs forment les vestiges méridionaux du dôme du Weald qui s'est constitué il y a 60 millions d'années comme une terrasse marine : la roche est formée des squelettes microscopiques d'un zooplancton marin, d'où elle tire sa couleur. Cette roche contient d'ailleurs de nombreux autres fossiles ; les lits de silex traversent de part en part cette formation[4]. L’érosion a mis à nu la partie centrale du dôme, faisant des South Downs et de leur réplique, les North Downs, deux lignes de crête, comme le montre la coupe géologique. La roche la plus dure, et qui forme la partie la plus élevée de l'ancien dôme, est le Weald.

Le calcaire, par sa porosité, laisse filtrer l'eau ; c'est pourquoi on trouve de nombreux ruisseaux sur le versant nord.

Histoire

Chanctonbury Ring (en), un oppidum de l'âge du fer.

Les recherches archéologiques démontrent que les Downs ont été habitées et exploitées depuis des milliers d'années : on trouve partout des carrières de silex et des foyers du Néolithique, des tertres de l’âge du bronze et des forts de l’âge du fer[5].

On estime que le couvert arbustif des Downs a été défriché il y a 2 500 ans ; l'herbe rase qui prédomine aujourd'hui est le résultat de l'élevage continu des ovins.

Activités

Protection environnementale

Les South Downs sont devenus le treizième parc national d'Angleterre en mars 2009.

Deux zones des Downs ont été classées Areas of Outstanding Natural Beauty : le Hampshire de l'Est et les Downs du Sussex.

Une première proposition de créer un parc national des South Downs avait été prise en considération par le gouvernement britannique en 1999 ; mais à l'issue de l'enquête publique de 2003-2005, et diverses objections juridiques, il a fallu entreprendre une nouvelle enquête en . La décision de créer ce parc a été prise le [6].

Il y a quelques réserves naturelles, dont la principale est celle de Kingley Vale, près de Chichester.

Tourisme, sports et loisirs

Dès 1923, la Society of Sussex Downsmen (désormais South Downs Society) s'est créée pour protéger le paysage unique des Downs.

South Downs Way à Chantry Hill.

Les South Downs sont appréciés des randonneurs, et il existe aujourd'hui un réseau de 3 200 km de chemins balisés et régulièrement entretenus pour les promeneurs. L'artère centrale, qui est aussi la plus longue, est le South Downs Way[7]. Le Monarch's Way, qui part de Worcester, traverse les South Downs pour aboutir à Shoreham-by-Sea[8].

Les Downs se prêtent aussi à la pratique du parapente, du vélo tout terrain, de l’équitation et de la marche[9].

Les deux principales attractions touristiques des Downs sont le Géant de Wilmington, une silhouette sculptée dans la craie, et les moulins à vent de Clayton. Il y a lieu de citer en outre le Mémorial de Chattri, consacré à la mémoire des troupes coloniales Indiennes dont de nombreux membres périrent dans les lazarets de la région de Brighton, où ils étaient rapatriés pour blessures reçues au front pendant la Grande guerre.

Littérature

Les Souths Downs ont inspiré des poètes comme Rudyard Kipling[10], Hilaire Belloc [11], Algernon Charles Swinburne [12], Francis William Bourdillon[13].

Plusieurs romanciers en ont fait le cadre d'un de leurs romans. C'est le cas de Richard Doddridge Blackmore (Alice Lorraine: a tale of the South Downs, 1875), ou encore d'Arthur Conan Doyle, qui charge son narrateur, le Dr Watson, de rapporter que Sherlock Holmes prend sa retraite dans une petite ferme sur les Downs près d'Eastbourne. Dans le dernier recueil des aventures de Sherlock Holmes, le récit intitulé The Lion's Mane a pour cadre les South Downs. Le premier roman de Graham Greene, The Man Within (1929) a pour décor principal les South Downs dont Greene offre une description détaillée, tant des paysages que de l'atmosphère qui s'en dégage.

Notes et références

  1. Les autres sont les North Downs dans le Kent et le Surrey, les Chilterns au nord-ouest de Londres, et les Downs du Wessex dans le Wiltshire, le Dorset, le Hampshire et le Berkshire
  2. « British Limestone Grasslands « Wikibook » ».
  3. The … Marilyns of England
  4. Chalk formation fossils
  5. « English Heritage : South Downs ».
  6. (en) « South Downs | Protected Planet », sur www.protectedplanet.net (consulté le )
  7. South Downs Way: description of the route
  8. Ramblers Association
  9. « Pratiquer la marche dans les Downs du Sud » (consulté le )
  10. Rudyard Kipling, Collected Verse of Rudyard Kipling, New York, Doubleday, Page and Co., (lire en ligne), p. 123.
  11. An anthology of recent poetry, Dodd and Mead, (lire en ligne), p. 9. .
  12. Algernon Charles Swinburne, Poems of Algernon Charles Swinburne. Volume VI, Londres, Chatto and Windus, (lire en ligne), p. 147.
  13. Francis William Bourdillon : On the South Downs, Poem Hunter (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Charles S. Brooks, Roundabout to Canterbury, New York, Harcourt, Brace & Co., , 346 p.

Liens externes

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