Spartakiade
Spartakiade (en russe : Спартакиада Spartakiada) est originellement le nom d'un événement sportif international que l'Internationale rouge sportive et le Conseil suprême de Culture physique (Russie) avaient créé en opposition aux Jeux olympiques[1]. Le nom qui est censé représenter l'Internationalisme prolétarien est un dérivé du nom du chef rebelle esclave Spartacus. Les premières Spartakiades eurent lieu en août 1928 à Moscou, les deuxièmes à Berlin en 1931, les troisièmes à Paris en 1934.
Histoire
La première édition à Moscou en 1928 voit la participation d'une douzaine de pays, en opposition aux Jeux olympiques d'Amsterdam.
En 1934, l'inauguration a lieu au stade Pershing de Paris devant 20 000 spectateurs. Les compétitions de cette troisième édition réunissent 3 000 athlètes de 18 pays. L'évènement est sous-titré "Rassemblement international des sportifs contre le fascisme et la guerre". Une coupe du monde du football ouvrier y est même organisée du 11 au , réunissant 12 pays dont les États-Unis et l'Union Soviétique qui remporte la victoire finale[2].
Quand pour la première fois l'URSS choisit de rejoindre les Jeux olympiques, en 1952 pour apaiser les tensions à propos de la Guerre froide, les Spartakiades internationales cessèrent. Cependant le terme restera pour désigner différents événements sportifs internes du niveau local au niveau national avec les Spartakiades du Peuple et de l'URSS (en russe : Спартакиада народов СССР Spartakiada narodov SSSR [3]) ; c'est ainsi que les premières Spartakiades soviétiques eurent lieu en 1956. Cet événement était de très grande envergure pour le sport soviétique : tout le monde pouvait y participer, du sportif amateur à l'athlète de haut niveau. Le nombre de participants s'est par exemple élevé, lors des 6e Spartakiades d'Été du Peuple et de l'URSS, à 9 millions de personnes (deux fois le nombre de sportifs en URSS), dont 8 300 maîtres des Sports de l'URSS. Lors de la troisième édition des Spartakiades d'Hiver du Peuple et de l'URSS, 20 millions de personnes – dont 1 000 Maîtres des Sports de l'URSS – prirent part à l'événement. Autre signe de l'importance de ces événements, les timbres commémorant les éditions d'Été et d'Hiver étaient édités par millions.
Il y avait aussi une édition des Spartakiades pour les jeunes. Un autre événement soviétique, les Spartakiades des Syndicats (en russe : Спартакиада профсоюзов, Spartakiada profsojuzov) ont survécu dans de nombreuses républiques post-soviétiques comme la Russie, l'Ukraine, l'Ouzbékistan ou la Biélorussie. Les spartakiades militaires de l'amitié ont également été organisées jusqu'en 1989.
Le nom de Spartakiade était aussi le nom d'un grand événement gymnastique qui avait lieu tous les cinq ans au stade du Strahov à Prague en Tchécoslovaquie ; la même chose avait lieu en Albanie. On retrouve aussi des événements semblables dans toutes les démocraties populaires, avec la volonté d'un sport pour tous, et d'un sport pour les jeunes (spartakiades en RDA).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Spartakiad » (voir la liste des auteurs).
- André Gounot: Les mouvements sportifs ouvriers en Europe (1893-1939). Dimensions transnationales et déclinaisons locales, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2016, p. 109-118.
- Mickaël Correia, Une histoire populaire du football, Paris, La Découverte, , 408 p. (ISBN 978-2-7071-8959-2), p. 73-75
- en ukrainien : Спартакіада народів СРСР, Spartakiada narodiv SRSR ; en lituanien : TSRS tautų spartakiada ; en letton : PSRS tautu spartakiāda
Voir aussi
Bibliographie
- André Gounot, « Les Spartakiades internationales, manifestations sportives et politiques du communisme », Cahiers d’Histoire, n° 88, 2002, p. 59-76. https://journals.openedition.org/chrhc/1582
- Jérôme Gygax, Olympisme et guerre froide culturelle. Le prix de la victoire américaine, Éditions L'Harmattan, , 500 p.
- Sylvain Dufraisse, Les Héros du sport. Une histoire des champions soviétiques, années 1930 - années 1980, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019.
Article connexe
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