Sphex pensylvanicus

Sphex pensylvanicus (en anglais : great black wasp, litt. grande guêpe noire), est une espèce de guêpes fouisseuses du genre Sphex[3]. Elle vit dans la majeure partie de l'Amérique du Nord et atteint une taille de 20 à 35 mm. Ses larves se nourrissent d'insectes vivants que les femelles paralysent et transportent jusqu'à leur nid souterrain.

Sphex pensylvanicus
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Super-ordre Endopterygota
Ordre Hymenoptera
Sous-ordre Apocrita
Super-famille Apoidea
Famille Sphecidae
Sous-famille Sphecinae
Tribu Sphecini
Genre Sphex

Espèce

Sphex pensylvanicus
(Linnaeus, 1763)

Synonymes

  • Sphex pensylvanica Linnaeus, 1763
  • Ammobia pensylvanica (Linnaeus, 1763)
  • Chlorion pensylvanicum (Linnaeus, 1763)[1],[2]

Distribution

S. pensylvanicus est présent dans la plupart des États-Unis contigus et dans le nord du Mexique[3]. À la fin du XXe siècle, son aire de répartition s'est étendue au nord jusqu'à l'État de New York et aux provinces canadiennes du Québec et de l'Ontario[réf. souhaitée].

Description

Sphex pensylvanicus est une grande guêpe noire, nettement plus grosse que sa congénère Sphex ichneumoneus (le grande sphex doré)[4]. Les mâles sont plus petits que les femelles, avec seulement 19-28 mm de long, contre 25-34 mm pour une femelle typique[2]. Selon le botaniste John Bartram, « La piqûre de cette guêpe est douloureuse, mais ne gonfle pas comme celle des autres[5]. ». En plus d'être plus grandes que S. ichneumoneus, elles sont également plus foncées, avec des ailes fumées et un corps entièrement noir, là où S. ichneumoneus a des ailes jaunes, des pattes rouges et un abdomen en partie rouge[6].

Écologie et cycle de vie

Sphex pensylvanicus attaquant une sauterelle.

Les femelles adultes de S. pensylvanicus construisent un nid souterrain qu'elles approvisionnent en divers insectes orthoptères[7], en particulier des genres Microcentrum (en), Amblycorypha (en) et Scudderia (en)[4]. Les proies sont piquées trois fois, une fois dans le cou et deux fois dans le thorax, ce qui les paralyse, bien qu'elles puissent survivre pendant des semaines[2]. Elles sont ensuite transportées jusqu'au nid. Durant le ramassage de leurs proies, les femelles sont vulnérables au cleptoparasitisme des oiseaux, notamment du moineau domestique (Passer domesticus) et du moqueur chat (Dumetella carolinensis ), qui volent les proies que la guêpe a capturées[7].

Les œufs de S. pensylvanicus sont longs de 5 à 6 mm et larges d'1 mm ; la femelle les colle en-dessous de l'insecte proie, entre ses les première et deuxième paires de pattes[2]. Chacune des chambres du nid abrite une seule larve, qui consomme entre 2 et 6 sauterelles ou sauteriaux[7]. Le stade larvaire dure 10 jours ; la larve atteint 30 à 35 mm de long et 7 à 10 mm de large au moment de sa nymphose[2].

S. pensylvanicus est un important pollinisateur de plantes, notamment des asclépiades Asclepias syriaca et A. incarnata[8]. Il a également été signalé sur Daucus carota, sur le Panicaut à feuilles de yucca, le Mélilot blanc[9], la Monarde ponctuée et Pycnanthemum virginianum[10].

S. pensylvanicus est l'une des nombreuses espèces de Sphex parasitées par le strepsiptère Paraxenos westwoodi[11].

Histoire taxonomique

Sphex pensylvanicus a fait l'objet du premier article sur un insecte écrit par un natif du Nouveau Monde[2],[12] lorsque les observations faites par le botaniste John Bartram à son sujet ont été présentées à la Royal Society en 1749 par Peter Collinson[5]. Sphex pensylvanicus a ensuite été décrit par Linné dans son ouvrage de 1763 Centuria insectorum, en utilisant le matériel qui lui avait été envoyé par Charles de Geer[13].

Références

  1. (en) Wojciech J. Pulawski, « Sphex », sur Catalog of Sphecidae sensu lato, California Academy of Sciences,
  2. (en) Frisch, « The life-history and habits of the digger-wasp Ammobia pennsylvanica (Linn.) », American Midland Naturalist, vol. 19, no 3, , p. 673–677 (DOI 10.2307/2420481, JSTOR 2420481)
  3. (en) Richard Mitchell Bohart et Arnold S. Menke, Sphecid Wasps of the World: A Generic Revision, University of California Press, (ISBN 978-0-520-02318-5, lire en ligne)
  4. (en) Brockmann, « Provisioning behavior of the great golden digger wasp, Sphex ichneumoneus (L.) (Sphecidae) », Journal of the Kansas Entomological Society, vol. 58, no 4, , p. 631–655 (JSTOR 25084707)
  5. (en) Collinson, « A Description of the Great Black Wasp, from Pensylvania[sic], as communicated from Mr. John Bartam to Mr. Peter Collinson, F. R. S. », Philosophical Transactions of the Royal Society, vol. 46, nos 491–496, , p. 278–279 (DOI 10.1098/rstl.1749.0050, JSTOR 104640)
  6. (en) Ross H. Arnett, American Insects: A Handbook of the Insects of America North of Mexico, CRC Press, , 595 p. (ISBN 978-0-8493-0212-1, lire en ligne), « Tribe Sphecini »
  7. (en) Benttinen et Preisser, « Avian kleptoparasitism of the digger wasp Sphex pensylvanicus », Canadian Entomologist, vol. 141, no 6, , p. 604–608 (DOI 10.4039/n09-033, lire en ligne)
  8. (en) Farnsworth et DiGregorio, « Conservation and Research Plan: Asclepias purpurascens L., purple milkweed », New England Wild Flower Society,
  9. (en) O'Brien, « Sphex pensylvanicus », The Sphecid Wasps of Michigan (Hymenoptera: Sphecidae: Sphecinae), University of Michigan, (consulté le )
  10. (en) Gerould Wilhelm et Laura Rericha, Flora of the Chicago Region: A Floristic and Ecological Synthesis, Indiana Academy of Sciences, , 905 p.
  11. (en) Miller, Pearce et O'Neill, « Prevalence of stylopization of Sphex ichneumoneus (L.) (Hymenoptera: Sphecidae) by Paraxenos westwoodi (Templeton) (Strepsiptera: Xenidae) », Psyche, vol. 2009, , p. 4 pp (DOI 10.1155/2009/690125)
  12. (en) Stroud, « Forerunner of American conservation: naturalist Thomas Say », Forest & Conservation History, vol. 39, no 4, , p. 184–190 (DOI 10.2307/3983959, JSTOR 3983959)
  13. (en) Day, « The species of Hymenoptera described by Linnaeus in the genera Sphex, Chrysis, Vespa, Apis and Mutilla », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 12, no 1, , p. 45–84 (DOI 10.1111/j.1095-8312.1979.tb00049.x)

Liens externes

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