Sport de pleine nature

Un sport de pleine nature ou sport de nature est un sport généralement pratiqué dans un environnement naturel non aménagé spécifiquement pour la pratique. Ce terme est utilisé en France (notamment pour les organismes publics) pour catégoriser différentes activités physiques ou sportives dont la pratique implique des dangers et risques liés à l'environnement naturel, à l'exemple de la randonnée pédestre, du vélo tout-terrain, de l'alpinisme, de la spéléologie, la plongée sous-marine[1].

Les activités de ce genre relèvent aussi des « sports de plein air » ou « sports d'extérieur » (anglais outdoor sports), qui regroupent tous les sports pratiqués majoritairement en extérieur, hors d'une infrastructure couverte.

Pratique

A côté des pratiques qui s'engagent dans l'environnement naturel, plusieurs auteurs ont, plus récemment (Andrieu, Saroh et Thomas, 2020[2] ; Bellenger et Sirost, 2017[3] ; Bourdeau et Lebreton, 2013[4] ; Chavaroche, 2018[5] ; Corneloup et al., 2014[6] ; Gibout, 2004[7] ; Gibout, 2016[8] ; Machemehl, Sirost et Ducrotoy, 2020[9] ; Laurent et Gibout, 2010[10] ; Lebreton et Andrieu, 2012[11] ; Lebreton et Gibout, 2017[12] ; Lebreton, 2015[13] ; Lepillé et al., 2012[14] ; Papillon et Dodier, 2012[15] ; Riffaud, 2017[16]), développé l'idée qu'il existerait des sports ou des activités physiques de pleine nature urbaine (APPNU). Ces derniers consistent en des activités corporelles qui engagent l'individu social dans l'environnement urbain mais avec un rapport à cet environnement qui est similaire à celui scientifiquement constaté par les activités de pleine nature. En particulier, sont intégrées les pratiques sportives qui se déroulent hors du cadre de l'équipement sportif dédié et voient dans l'espace urbain un ensemble d'opportunités pour organiser une expression physique. Nous pouvons intégrer dans ce cadre des APPNU des activités telles que la randonnée urbaine, le VTT urbain, le parkour, l'urbex (ou l'exploration urbaine), la danse urbaine, la slackline, le roller ou le skateboard.

En France

Il existe en France un bureau chargé du développement maîtrisé des « sports de nature » au sein de la direction des sports de l’administration centrale. Les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) et la police de l'environnement peuvent contribuer à veiller à ce que ces sports n'aient pas trop d'impacts sur les ressources naturelles ou des espèces menacées. La loi précise que les politiques publiques doivent concilier « la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social » (Art. 6 de la charte de l'environnement)

Selon le Ministère français de la Santé, de la Jeunesse et des sports, c'est une pratique en croissance forte depuis la fin du XXe siècle : vers 2010, un tiers des Français disaient pratiquer au moins un sport de nature. Presque trois millions de licences sont attribuées par les fédérations sportives concernées (unisport et estimation multisports), 41 % des pratiquants « sports de nature » seraient des licenciées, adhérant à 25 801 clubs (23 % du total de clubs sportifs). Environ 75 000 équipements, espaces et sites concernent les sports de nature (23 % des sites « sportifs »). Près de 40 % des diplômes délivrés par le MSJS et des éducateurs déclarés se sont pour des sports dits de nature.

Ce secteur représentait vers 2010 environ 50 000 emplois (à titre principal et 100 000 emplois occasionnel)

Les Conseils généraux se sont vus confier une mission sur ce thème. En 2011, environ 60 Conseils généraux avaient lancé une CDESI - Commission départementale des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature.

Dans le discours de l'analyse didactique (EPS), en éducation physique et sportive et en recherche en sciences de l'éducation, s'utilise l'expression plus large d'activités physiques de pleine nature (acronyme APPN).

Références et notes

  1. « Commission générale de terminologie et de néologie », sur Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports (consulté le ).
  2. Bernard Andrieu, Karine Saroh et Cyril Thomas, Du fil à la slackline, Chalons en Champagne, Centre National des Arts du Cirque (CNAC), (ISBN 978-2-908043-30-3)
  3. Bellenger M.-C. & Sirost O. (2017). « Dans le jardin de la métropole. Politiques végétales du vivre ensemble à Rouen », in, C. Gibout (dir.), Activités sportives, récréatives et ludiques & développement des territoires. Paris : Edilivre, pp. 183-215.
  4. Bourdeau P. & Lebreton F. (2013) « Les dissidences récréatives en nature : entre jeu et transgression », EspacesTemps.net [En ligne], Mis en ligne le 28 octobre 2013. URL : https://www.espacestemps.net/articles/les-dissidences-recreatives-en-nature-entre-jeu-et-transgression/
  5. Chavaroche L. (2018). « Logiques de pratiques de slackline », STAPS, n° 121, pp. 77- 91.
  6. Corneloup J., Bourdeau P. ; Bachimon P. & Bessy O. (2014). « L'habitabilité récréative périurbaine », Sociétés, n°125, pp. 47-58.
  7. Gibout, C. (2004). "Derrière le fun ou l'idéologie rampante des sports de glisse urbaine (l'exemple du roller)", dans J.-F. Loudcher et al. (dir.) Sport et idéologie. Actes du VII Congrès international du CESH, Besançon : P.U. franc-comtoises, novembre 2004, tome 2, pp. 319-328.
  8. Gibout C. (2016). « Parkour. Faire trace dans la ville », Cahiers européens de l’imaginaire, n°9, pp. 244-247.
  9. L. Ginelli, C. Machemehl, O. Sirost, J.P. Ducrotoy. Outdoor leisure activities at odds with the city ? Arcachon bay and the Massif des Calanques. Reclaiming and rewilding river cities for outdoor recreation, In press. ⟨hal-02610251⟩
  10. Laurent J. & Gibout C. (2010). « Ces décors urbains qui invitent au voyage. L’imagibilité chez les skateurs de Montpellier », Les Annales de la Recherche Urbaine, n° 106, pp. 110-120.
  11. Lebreton F., Andrieu, B (2012) « Quand le sport fait corps avec la ville. Introduction théorique à l’écologie corporelle de la ville », Loisir et société, Vol 34, N°1, « Le sport dans l’espace urbain »
  12. Lebreton F. & Gibout C. (2017). « Les nouveaux usages ludiques du patrimoine militaire. Opportunités pour le développement récréatif des territoires ? », RISEO, n°2017/3, pp. 54-76.
  13. Lebreton Florian (2015). « L’urbex, une dissidence récréative en « nature » urbaine », Nature & Récréation, n°2, pp. 44-52.
  14. Lepillé, R. ; Fémenias, D. & Bussi, M. (2012). « Nature en ville. Forêts urbaines. Des terrains de jeu pour l’agglomération rouennaise », Etudes normandes, n° 61-2, pp. 57-68.
  15. Papillon P. & Dodier R. (2012). « Les forêts périurbaines : des usages récréatifs à l’espace prophylactique », Revue de Géographie Alpine | Journal of Alpine Research [En ligne], 99-3 | 2011, mis en ligne le 14 février 2012. URL : http://journals.openedition.org/rga/1562
  16. Riffaud T. (2017). « L’habitabilité récréative dans les sports de rue et la danse contemporaine », Juristourisme, n°195, pp. 30-34.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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