Stade Saint-Symphorien

Sous l'impulsion du président Maurice Michaux du Cercle Athlétique Messin, le club met sur pied en 1921 une association immobilière ayant pour objectif la construction d'un stade sur l'île Saint-Symphorien[2]. Le stade Saint-Symphorien est inauguré en août 1923 avec un retard, le toit de la tribune s'étant effondré au décoffrage[3].

Premiers plan du stade Saint-Symphorien

Des travaux d'envergure sont engagés au stade Saint-Symphorien en 1932 avec le passage au statut professionnel du club messin. Il est ainsi doté de 10 000 places, dont 2 000 couvertes. Quatre ans plus tard, 15 000 places sont disponibles.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le stade est inondé par l'occupant nazi, mais tout rentre dans l'ordre rapidement. L'éclairage pour les matches en nocturne est opérationnel dès 1953 tandis que la tribune principale est refaite à neuf en 1962.

Les années passant, le stade devient vétuste malgré une rénovation au début des années 1970. En 1987, la tribune nord est détruite et voit sa capacité largement augmentée. L'enceinte établit son record d'affluence avec 28 766 spectateurs le 7 décembre 1991 pour un match Metz-Marseille.

Onze ans plus tard, en 1998, le club lance la construction d'une nouvelle tribune côte ouest, à trois étages et d'une capacité de 9 000 places. Dans la foulée, en 2001, la tribune opposée (côté est) est rasée et remplacée par une tribune moderne. En mars de la même année, le stade, totalement rénové, peut accueillir 26 671 spectateurs assis.

En juillet 2018, la filiale immobilière du FC Metz, la SAS Immobilière Saint-Symphorien et la ville de Metz signent un bail emphytéotique administratif de 50 ans. Donnant à l'emphytéote la quasi propriété du stade.

Le club du FC Metz décide de rénover son stade et de le moderniser. Les travaux débutent en mai 2019. Le projet a pour vocation de rendre la capacité du stade à 30 000 places (normes FIFA pour les matches internationaux), ainsi que d'en faire un stade moderne. Le projet doit être achevé d'ici 2021. La tribune sud est notamment détruite.

Le 31 mai 2005, le stade accueille pour la première fois l'équipe de France de football qui bat 2 buts à 1 la Hongrie devant 26 186 spectateurs à l'occasion d'un match amical. Les buts sont marqués par Djibril Cissé et Florent Malouda côté français et par Kerekes côté hongrois.

Le mardi 12 octobre 2010, le stade Saint-Symphorien a été le théâtre du match de qualification de l'Euro 2012 qui a opposé l'équipe de France au Luxembourg. Les bleus l'ont d'ailleurs emporté sur le score de deux buts à zéro avec des réalisations signées Karim Benzema et Yoann Gourcuff.

Le samedi 4 juin 2016, l'Équipe de France de football affronte l'Équipe d'Écosse de football en match de préparation en vue du Championnat d'Europe de football 2016 qui se déroule en France. Ce soir là les Bleus gagne le match 3-0 avec un doublé signé Olivier Giroud et un but de Laurent Koscielny.

Date	Compétition	Équipe 1	Équipe 2	Score	Affluence
31 mai 2005	Amical	France	Hongrie	2 - 1	26 186
12 octobre 2010	Qualifications Euro 2012	France	Luxembourg	2 - 0	24 710
4 juin 2016	Amical	France	Écosse	3 - 0	25 057

Le 3 juin 2006, il accueille une rencontre internationale entre le Luxembourg et le Portugal, le stade Josy-Barthel de Luxembourg ayant une capacité trop faible pour ce match. Les buts sont marqués par Luís Figo et Simão Sabrosa par deux fois.

Date	Compétition	Équipe 1	Équipe 2	Score	Affluence
6 juin 2006	Amical	Luxembourg	Portugal	0 - 3	19 157

Le 10 octobre 2007, pour la première fois un match d'un sport autre que le football se déroule à Saint-Symphorien : l'équipe de France de Rugby Espoirs affronte la Sélection Africaine des Léopards devant 15 620 spectateurs.

Le 6 juin 2009, Johnny Hallyday y donne un concert pour sa « dernière » tournée « Tour 66 », devant plus de 35 000 personnes. Il y avait déjà chanté le 12 juillet 2006, lors de sa « Tournée des Stades », trois jours après la finale de la Coupe du monde perdue par la France, aux tirs au but face à l'Italie.

Les dirigeants messins ont présenté en janvier 2007 le « Projet Grenat 2010 »[4]. Ce concept de rénovation visait à transformer Saint Symphorien en un stade de 32 000 places couvert, incluant un hôtel, des espaces VIP supplémentaires, un centre des congrès, un toit coulissant et un parking supplémentaire de 600 places.

Le vendredi 10 juillet 2009, le FC Metz a présenté le projet final de rénovation de Saint Symphorien, issu de la réflexion menée par le club et le cabinet d'architectes Fiebiger GmbH, Kaiserslautern, depuis janvier 2007. La capacité du stade sera amenée à 35 000 places, grâce à la reconstruction de la tribune Sud (5 000 places, tribune de presse, loges), la mise à niveau de la tribune Républicain Lorrain (1 200 places) et le comblement des quatre angles (deux accueilleront des spectateurs et les deux autres accueilleront des bureaux, appartements ou autres). Un toit unique sera posé sur l'ensemble du stade. Un bâtiment annexe sera construit derrière la tribune Sud : il devrait accueillir un hôtel 3 étoiles de 150 chambres, un parking, un centre de conférence, des bureaux et un centre d'affaires panoramique. Enfin, le stade devrait, à plus long terme, disposer d'un toit rétractable[5].

D'abord écarté de la liste des stades de l'Euro 2016, Saint-Symphorien revient en force avec le projet le moins cher mais tout aussi réalisable et esthétique. Après le retrait de Strasbourg, puis de Nancy, Metz peut de nouveau rêver pour que Saint-Symphorien accueille l'Euro 2016.

Le montant des travaux est estimé à 45 M€, pour ce qui concerne directement le stade (hors bâtiment annexe et toit rétractable) et ces travaux seraient financés par la ville de Metz (10 M€), le conseil général de la Moselle (10 M€), les partenaires privés (12 M€), l'État si Metz est choisi pour accueillir l'Euro 2016 (5 M€) puis le FC Metz (6 M€).

Le début des travaux n'a pas encore été déterminé, mais le dossier avance bien selon le président du club lorrain, Bernard Serin. Mais retournement de situation le 29 février 2012, où dans la matinée, le maire de Metz, Dominique Gros, indique en conférence de presse que la ville se retire pour la candidature à l'Euro 2016. Les dirigeants et supporteurs du FC Metz sont abasourdis, et il s'ensuit une pétition en ligne ainsi qu'une pétition au stade. Le président Serin, lui, accompagné du président du Conseil Général de la Moselle, essayent de rassurer le maire et ses inquiétudes, notamment sur le budget, la ferveur ou encore le rendement.

En avril 2018 est voté le lancement des travaux de la tribune sud du stade Saint-Symphorien : ils débutent à l'été 2019 et devaient initialement se terminer à l'ouverture de la saison 2020-2021 mais la pandémie de Covid-19 a entraîné un retard majeur dans l'avancée des travaux. Ainsi, la tribune devrait être entièrement opérationnelle pour janvier 2021. De ce fait, la capacité du stade passerait à 30 000 places contre 25 600 actuellement.

En mai 2019, les dirigeants du club annoncent le début de la démolition de la tribune sud du stade : s'ajoutent aux travaux la fermeture des angles sud-est et sud-ouest de l'enceinte et la pose d'une armature entourant l'entièreté du stade. La rénovation des intérieurs du stade, du centre de formation et la construction de plusieurs parkings adjacents sont également prévues. Le coût du projet s'élève à hauteur de 80 millions d'euros (entièrement financé par les collectivités territoriales et le club).

La tribune sud intègrera diverses activités hors jours de match : séminaires, club affaires, co-working, restaurants, etc.[6]

Le 21 janvier 2020, le journaliste Olivier Tesquet explique dans une interview au site Streetpress [7] que le FC Metz a recours, à titre expérimental, à un dispositif de reconnaissance faciale pour ses supporters. Le dispositif a été mise en place par la startup messine Two-I et a pour but d'identifier les visages de supporters dans le stade Saint-Symphorien à l'aide de caméras. Le déploiement d'un tel dispositif apparaît comme inédit en France, bien que d'autres projets similaires soient pensés par la société Two-I, dans les transports en commun de Nice par exemple. Cependant, les enjeux sécuritaires autour de grands évènements sportifs en France ont poussé à cette réflexion. En effet, la France s'apprête à accueillir la Coupe du Monde de Rugby à XV 2023 ainsi que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, deux évènements sportifs majeurs. La nouvelle fait beaucoup de bruit, car aucun des supporters présents en tribune n'a été mis au courant de l'existence du dispositif, aussi expérimental soit-il.

Le 24 janvier 2020, l'Association Nationale des Supporters exprime son rejet du dispositif dans un communiqué publié sur son compte twitter. Elle se dit très choquée par l'usage de la reconnaissance faciale. Elle note d'abord le manque de transparence total autour de la mise en place d'un tel dispositif. De plus, l'ASN déclare le manque de respect profond de ce dispositif envers les supporters. Le communiqué déclare: "Les supporters ne sont pas des rats de laboratoire exploitables contre leur gré[8]". L'association dénonce une mesure profondément liberticide et demande au plus vite l'interdiction de tels moyens de reconnaissance faciale à l'échelle européenne.

L'entreprise Two-I et le club se sont défendus en expliquant que le dispositif n'avait été employé que pour un seul et unique match, et qu'il s'agissait uniquement de tests techniques, pour vérifier si un tel dispositif était fonctionnel. Le FC Metz explique par ailleurs qu'une telle installation n'a pas pour but de ficher ses supporters, mais simplement d'empêcher certains supporters interdits de stade d'entrer dans les tribunes de Saint-Symphorien. De plus, le club explique que ce dispositif est aussi essentiel à la prévention du risque terroriste, notamment en repérant les objets abandonnés suspects ou la présence d'arme dans l'enceinte du stade.

La CNIL manifeste rapidement sa désapprobation quant à l'installation d'un tel dispositif. Le 18 février 2020, Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL, adresse par un communiqué un avertissement à un club, qui bien que non cité, se trouve être le FC Metz[9]. Le communiqué dénonce la totale illégalité du dispositif en France, ce dernier n'étant pas conforme aux différentes lois sur les libertés individuelles numériques, notamment le Règlement général sur la protection des données. La CNIL menace le club de lourdes sanctions, notamment financière s'il persiste dans la mise en place de ce dispositif de reconnaissance facial. Plus généralement, la CNIL se montre extrêmement prudent sur ces dispositifs, et souhaite l'installations de fortes lignes rouges à tout projet, même expérimental.