Stanley Hauerwas

Il est titulaire d'un Philosophiæ doctor de l'Université Yale, et enseigne actuellement à la Duke Divinity School ainsi qu'à la faculté de droit de l'Université Duke.

Influencé notamment par John Howard Yoder, H. Richard Niebuhr et Alasdair MacIntyre, Stanley Hauerwas est célèbre pour son pacifisme radical ; il a été qualifié en 2001 par la revue TIME de « meilleur théologien des États-Unis »[1].

Retour du religieux, retour de l’identité, retour de la théologie en politique : oui ou non l’Évangile fait-il exception à cette dérive planétaire qui prend désormais un tour sanglant ? Oui, répond Stanley Hauerwas, sacré « le théologien le plus important du nouveau millénaire » par le The New York Times[2]'[3].

Stanley Hauerwas, théologien méthodiste américain, a enseigné la théologie morale à l'Université Notre-Dame-du-Lac (Indiana)[4]'[5]. Il est actuellement titulaire de la chaire d'éthique théologique[6] à l'Université Duke (Caroline du Nord)[7]. Depuis à la Duke Divinity School (en) Durham (Caroline du Nord) (2020)[8].

Sa pensée a été étudiée par M. l'Abbé Marc Fassier[9], qui a mené une soutenance de thèse à l'Institut catholique de Paris, en co-tutelle avec l'Université Laval, et intitulée : "L’Église comme communauté narrative en contexte pluraliste. Clé épistémologique de la théologie de Stanley Hauerwas[10]".

Témoignez !

« Le témoignage est incontournable pour ceux d'entre nous qui se réclament comme chrétiens parce que le Dieu que nous adorons n'est pas une vérité générale qui pourrait être connue en dehors de ceux qui l'adorent et ont été appelés à participer à son royaume. Il n'est pas accidentel que Jésus appelle des disciples pour témoigner de lui. L'être disciple et le témoignage, ensemble, constituent la christologie ; Jésus ne peut pas être connu sans témoin qui le suivent ; l'être disciple et le témoignage nous rappellent ensemble que le Christ que nous suivons et de qui nous portons témoignage défie toute génération. Le témoignage des disciples, de plus, a une structure définie.

Au chapitre 10 de Matthieu, Jésus donne à ses disciples des instructions précises pour les envoyer aux brebis perdues d'Israël. Ils ont à aller témoigner de Jésus, dans lequel le royaume des cieux s'est approché. Et ils ont un travail à accomplir : soigner les malades, relever les morts, purifier les lépreux et chasser les démons. De plus, ils ne recevront aucune compensation pour leur travail. Ils ne devraient pas être dissuadés par ceux qui n'accueillent pas leur mission, mais plutôt voir le rejet comme une invitation à aller vers d'autres. Leur témoignage est le résultat d'un don qu'ils ont reçu. L'histoire qu'ils racontent est leur histoire dans la mesure où ils racontent ce qui leur est arrivé. Mais ils témoignent à travers eux du Dieu qu'ils croient avoir rencontré en Jésus-Christ. »

— Stanley Hauerwas. « Witness » in Simon Oliver, Karen Kilby, Thomas O'Loughlin, Faithful Reading. New Essays in Theology in Honour of Fergus Kerr, London-New York, T & T Clark, p. 131-153. Traduction inédite de Marc Fassier.

Stanley Hauerwas, théologien méthodiste, a enseigné de 1970 à 1984 la théologie morale à l'université de Notre-Dame (Indiana)[11]'[12].

Commentaire selon saint Luc (Lc 9, 51-56)

En chemin

« Les Évangiles sont limpides quant au fait que les premiers disciples n'avaient pas la moindre idée de ce qui les attendait en choisissant de suivre Jésus.
« Suivez-moi », c'est par cette phrase simple que Jésus a poussé des gens ordinaires à se manifester et à s'engager sur une route tortueuse où l'inattendu les guettait constamment. Ce n'est pas une coïncidence si les auteurs des Évangiles ont choisi d'évoquer la vie de Jésus sous forme d'un voyage : Et Jésus vint, il prit son disciple là où il était. À partir de ce moment, il commença à leur enseigner que, etc.

L'Église existe aussi aujourd'hui comme pérégrine, elle est comme une tête de pont dans une société incroyante. La culture occidentale a perdu le sens du voyage et de l'aventure en perdant la foi en un au-delà de la culture, ce qui restreint toujours plus son horizon à l'auto-préservation et à l'affirmation de soi.
Vivre dans la communauté chrétienne n'est pas confortable. À force de voir ce qui nous importe le plus être l'objet d'attaques constantes, de courir le risque de voir nos propres enfants s'éloigner de nous et d'être considérés comme une menace par une culture athée, cette dernière assujettissant tout le monde au nom de la Liberté et de l'Égalité, la communauté chrétienne peut être perçue par ses membres comme constituant un véritable défi. »

— Stanley Hauerwas. Étrangers dans la cité, Paris, Cerf, 2016, p. 99.101.

• (en) Stanley Hauerwas, The Peaceable Kingdom: A Primer in Christian Ethics (Le royaume pacifique, une introduction à l’éthique chrétienne), University of Notre Dame Press, 1984, 208 p. (ISBN 978-0-2680-1554-1)
• (en) Stanley Hauerwas, A Community of Character (Une communauté de caractère), University of Notre Dame Press, 1991, 312 p. (ISBN 978-0-2680-0735-5)
• Stanley Hauerwas et Sr Pascale Dominique Nau (Traduction) (trad. de l'anglais), Le Royaume de paix : Une initiation à l'éthique chrétienne, Paris, Bayard Jeunesse, coll. « Theologia », 2006, 271 p. (ISBN 978-2-227-47582-3)
• Stanley Hauerwas, William h. Willimon et Gregoire Quevreux (Traduction) (trad. de l'anglais), Étrangers dans la cité, Paris, Les éditions du Cerf, coll. « Essais », 2016, 284 p. (ISBN 978-2-204-10569-9)
• L'Amérique, Dieu et la guerre (trad. de l'anglais), Montrouge/Genève, Bayard Culture, coll. « Essais religieux divers », 2018, 200 p. (ISBN 978-2-227-49267-7)

Ouvrages sur Stanley Hauerwas

• (en) Stanley Hauerwas et Michael Cartwright, The Hauerwas Reader (Le lecteur Hauerwas), Duke University Press, 2001, 752 p. (ISBN 978-0822326915)
• Pierre-Yves Materne, La condition de disciple : éthique et politique chez J.B. Metz et S. Hauerwas, col. Cogitatio Fidei, éd. Cerf, 2013 (ASIN B00IVPIEXQ)