Stephen Girard

Stephen Girard, né Étienne Girard le à Bordeaux rue Ramonet, mort le à Philadelphie, est un armateur, un banquier et un philanthrope américain d'origine française.

Ne doit pas être confondu avec Étienne Maurice Gérard.

Pour les articles homonymes, voir Girard.

Stephen Girard
Stephen Girard à la fin de sa vie
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Girard College (en)
Nationalités
Formation
Madame Grelaud's French School (en)
Activités
Signature

Biographie

Étienne Girard naît à Bordeaux en 1750 dans une famille de négociants. À 13 ans, il s'engage comme marin et, à 23 ans, il devient capitaine de navire dans la flotte de son père. En 1774, Girard fait du commerce entre les Antilles et New York mais, en 1776, la marine britannique, organisant le blocus des treize colonies rebelles, oblige Girard à se réfugier à Philadelphie, où il décide de s'installer et devient l'une des figures des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique. En 1777, Girard épouse Mary Lum mais, en 1785, sa femme commence à souffrir de troubles mentaux et en 1791 Girard, sur les conseils du docteur Benjamin Rush, se résout à la faire interner à l'hôpital de Philadelphie.

Le , Girard prend la nationalité américaine sous le nom de Stephen Girard. Travailleur infatigable et doué pour le négoce, Girard s'enrichit beaucoup grâce au commerce avec les Antilles[1] mais aussi avec la Chine. À l'apogée de l'époque mercantile de Philadelphie, Étienne Girard était l'armateur de la ville le plus prospère. Ses navires commerçaient de Smyrne jusqu'aux confins de l'empire du Milieu.

En 1811, alors que la charte de la Première Banque des États-Unis d'Amérique arrive à expiration, Girard rachète la majorité des actions ainsi que les bâtiments et fonde sa propre banque, la Girard Bank. La banque Girard bat monnaie et devient le principal bailleur de fonds du gouvernement américain lors de la guerre de 1812. Dans le courant du conflit, face à l'urgence et au désistement d'autres banquiers, il a à un moment garanti 95 % de la garantie des bons de guerre émis. Lorsque la paix fut signée, Étienne Girard comprit rapidement que l'essor économique de l'Amérique allait se tourner désormais vers l'intérieur du continent et il acheta d'immenses terrains dans les régions houillères encore peu développées.[2]

En 1816, il devient un des directeurs de la Seconde Banque des États-Unis d'Amérique. Il finance aussi la création du journal L'Abeille Américaine de Jean-Simon Chaudron, son associé dans une société d'orfèvrerie, qui assure un trait d'union entre les réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, dont Stephen Girard fut probablement le premier. Les exilés forment alors une société distinguée qui répand son raffinement sur toute la ville. La famille Mounier, par exemple, ouvrit le salon de coiffure le plus prestigieux de la ville dans lequel elle distribuait aussi les fragances les plus délicates. Par ailleurs, Girard soutint le maître de danse Sicard pour améliorer le savoir-vivre à la française dans toute la ville. [3]

Girard est considéré par les historiens de l'économie comme le 4e homme le plus riche de l'histoire des États-Unis à la fin de sa vie, (l'une des bases de calcul étant le rapport de sa fortune au PIB du pays à son époque) avec une fortune de 7,5 millions de dollar US (soit 1/150e du PNB américain). Étant donne que sa famille a refusé de lui offrir un tonneau de vin de Bordeaux à cause du prix trop coûteux, il décide de léguer sa fortune aux œuvres caritatives de Philadelphie et de La Nouvelle-Orléans et fonde à Philadelphie le Girard College, un internat destiné à accueillir et à scolariser les orphelins de la ville. La petite ville de Girard, en Pennsylvanie, lui doit son nom.

Notes et références

  1. Silvia Marzagalli, « " L'Établissement des liens de confiance", dans : Bordeaux et les Etats-Unis, 1776-1815. Politique et stratégies négociantes dans la genèse d'un réseau commercial, Genève, Librairie Droz », Politique et stratégies négociantes dans la genèse d'un réseau commercial,, , p. 271-299 (lire en ligne)
  2. (en) Edwin Wolf II et Edwin Wolf II, « Philadephia, Portrait of an American city », Stackpole Books, no 2, , p. 129
  3. Edwin Wolf II, « Philadelphia, A portrait of an American city », The American Historical Review, , p. 140 (lire en ligne, consulté le )

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