Stockholm (album de Jean-Louis Aubert)

Projet de collaboration avec Olive non abouti

Après la tournée de l'album H comme en témoigne l'album Une page de tournée (paru en 1994), Jean-Louis Aubert accompagné du batteur Richard Kolinka montent sur la scène du Bataclan en mai 1994 lors d'un concert du guitariste Louis Bertignac - où se trouve également la bassiste Corine Marienneau - pour une reformation éphémère du groupe Téléphone en interprétant quelques chansons. Puis, les membres du groupe tentent de se reformer pour partir en tournée pour les vingt ans de Téléphone. Mais la publication de l'intégrale 20^e anniversaire qui contient une nouvelle chanson inédite de Corine - à l'état d'ébauche - met fin à cette tentative et Jean-Louis et Louis se concentrent à nouveau à leur carrière solo.

Entre-temps en 1993, après la sortie de H, l'hôpital éphémère où Jean-Louis a enregistré l'album a dû quitter les lieux et déménager son matériel chez lui au studio La Loupe à Boulogne-Billancourt. En 1995, Jean-Louis retrouve son ami Olive, qui n'a pas eu la même réussite musicale, dans une péniche qu'il a loué sous le pont de Saint-Cloud pour se lancer dans un projet d'album en commun. Malheureusement, après deux mois de travail, le projet est annulé faute d'entente musicale entre les deux amis et seule la chanson Nouvelles frontières est réalisée et paraitra en bonus de l'album. Cette amitié est évoquée dans la chanson La p'tite semaine, enregistrée dans la foulée à La Loupe, dans laquelle Olive viendra répondre au texte de son ami par un solo de guitare acoustique.[1] Entre-temps, Jean-Louis a reçu par fax de la part de Barbara le texte de la chanson Le jour se lève encore et la compose à la guitare.

Enregistrement à Stockholm

Inspiré par les nouvelles techniques d'enregistrement grâce au numérique, Jean-Louis Aubert veut partir à Stockholm en 1996 pour commencer à enregistrer l'album. Mais la veille du départ, il perd le sac contenant ses textes dans un parc et à la suite de ce « léger incident » il compose les nouvelles chansons sur le vif, somme de ses souvenirs d'écriture et de ses inspirations du moment.[1] Avec le producteur Gordon Cyrus, Jean-Louis va expérimenter les sonorités hip-hop et électroniques, mais la guitare reste l'instrument de prédilection. Durant ces sessions sont enregistrées les chansons Tombe de haut, Océan (enregistré avec producteur Ski qui remplace Gordon malade ce jour-là)[1], le hard-rock Stockholm, l’énervé Juste pour aujourd'hui et l'instrumental Baltic, ainsi que les maquettes de Je crois en tout, je n'croix en rien et La suite qui seront toutes deux finies à Paris. Jean-Louis explique les circonstances d'enregistrement de la chanson Stockholm :

« C'est vraiment le symbole de cet aller-retour : prendre un son là-bas, un riff de guitare qui a été fait dans le feu de l'action, revenir ici, retourner à Stockholm pour le finir avant de le mixer ici. C'est un morceau où l'on ressent la hache viking au-dessus de sa tête, un morceau sauvage qui explique pas mal ma remise en question et mon état d'esprit pendant le déroulement de cet enregistrement… »[2]

« Pour Stockholm, je voulais faire un solo de guitare, ce dont mes amis suédois ont horreur. Gordon me dit « tu devrais jouer dans les graves ! ». Par défi, je désaccorde ma corde de Mi : il en résulte un son très intéressant qui m'inspire un riff. On enregistre dans Pro Tools, et l'on mixe ce petit bout sur DAT. En arrivant ici, je retombe dessus, je le passe au sampler, je trouve un rythme qui va avec, j'ajoute un ou deux claviers, des paroles, et je retourne en Suède avec cette maquette de chanson construite à partir de l'échantillon. Nous l'avons repris, Gordon a rejoué la basse, refait la rythmique avec des boucles, et rempli le Pro Tools. »[3]

Collaboration avec Barbara et sessions parisiennes

Après cela, Jean-Louis se rend à Paris pour rejoindre la chanteuse Barbara chez elle. Cette dernière décide de faire appel à ses services pour la réalisation de son dernier album. Jean-Louis en profite pour lui faire écouter sa version de la chanson Le jour se lève encore à la guitare. A ce moment-là, Barbara lui fait remarquer qu'il n'écoute pas ses disques[4] car la chanson était publiée deux ans plus tôt sur son album live Châtelet 93, bien qu'elle a apprécié la nouvelle composition. Malgré cela, le chanteur écrit un texte pour elle, Vivant poème, qu'elle compose au piano. Jean-Louis est chargé de réaliser une maquette de cette chanson ainsi que celle de Le couloir chez lui dans son studio La Loupe, accompagné d'un nouveau producteur qui travaillait dans le studio en tant qu'ingénieur du son, Doc Matéo. Une fois les maquettes prêtes, Jean-Louis les transmet à la chanteuse, et décide de garder sa version de Vivant poème pour son album et Doc Matéo, satisfait de son travail sur la maquette pour travailler sur la suite de l'album.

La suite de l'enregistrement de l'album se déroule au studio La Loupe chez Jean-Louis. Épaulé par ce nouveau renfort, Doc Matéo, Jean-Louis s'entoure de musiciens tels que les fidèles Oli Le Baron et l'inséparable Richard Kolinka pour la chanson Le jour se lève encore version Aubert, ou encore le batteur légendaire Tony Allen sur Abandonne-toi. Une fois les autres chansons enregistrées, Jean-Louis confie le mixage à plusieurs studios : ICP en Belgique avec Phil Délire, Londres avec Ian Caple et à la Loupe par les ingénieurs de son sous la supervision de Jean-Louis, tandis que les chansons enregistrées en Suède étaient déjà mixées là-bas.[5]

À sa sortie en 1997, l'album connait un succès mitigé. Commercialement, l'album est numéro deux des classements en France pendant deux semaines et est certifié disque d'or en France pour plus de 100 000 ventes[6]. Un score honorable, mais inférieurs aux précédents albums de l'artiste.

Mais l'accueil des auditeurs est mitigée. C'est un album certes inégal, véritable mosaïque de styles, mais qui pris dans son ensemble, parvient à dégager une âme et à se créer une identité.

• Jean-Louis Aubert
• Gordon Cyrus : Rythme, basse, effets, mixages
• Doc Matéo : Multi-instruments, mixage
• Gunnar Norden : Cordes
• Richard Kolinka : Batterie sur Le jour se lève encore et Abandonne-toi
• Ski : Rythme sur Océan
• Le Baron : Guitare sur Le Jour se Lève Encore
• Olive : Guitare sur La P'tite Semaine
• Tony Allen : Batterie sur Abandonne-toi
• Laurent Vernerey : basse sur Vivant poème
• Mats Asplen : Orgue Hammond sur Je Crois en tout, Je n'Croix en rien
• Raphaël C. (à ne pas confondre avec Raphaël Haroche) : Mixage final et montage de l'album

Enregistré par Doc Matéo à Paris et Gordon à Stockholm (sauf * chansons achevées à Stockholm)

**Le jour se lève encore a été enregistré à Londres

***La première version du CD contenait une piste "cachée" (voir prégap) de 4:18 située avant le départ du titre 1 ; il fallait, pour pouvoir la lire, effectuer une lecture arrière pour y accéder. Cette piste sans titre était sous-entendue à l'intérieur du livret avec le logo de l'album : trois flèches gauche à côté du logo et MERCI(S) indiquait pour les inconditionnels des easter eggs le titre bonus qui était les remerciements sur fond d'un reggae dub très certainement composé par Aubert. Il est à noter que ce titre n'est lisible que sur d'anciens supports de lecture tel que la Playstation SCPH-9002 ou d'anciennes platines CD et n'est pas accessible par lecture arrière sur des ordinateurs récent.

La première version, sortie en pochette cartonnée, contenait un CD promotionnel de 4 titres en bonus dont les crédits étaient repris dans le livret sous les numéros 1bis, 2bis, 3bis, 4bis.

*Enregistré par Doc Matéo & JL, mixé par les 2 générations à La Loupe.

**Enregistré par Doc Matéo à La Loupe, mixé par les 2 générations à La Loupe.

***Enregistré par Doc Matéo & Fred Rall, mixé par Phil Delire à ICP.