Sylvain Bonmariage
Sylvain Bonmariage ou Bonmariage de Cercy[1], dit le comte de Cercy d'Erville, est un écrivain français d'origine belge, né[2] le à Bruxelles et mort[3] le à Paris 14e.
Pour les articles homonymes, voir Bonmariage.
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Biographie
Il est le fils du docteur Arthur Léonard Ghislain Bonmariage[4],[5], médecin (né à Monceau-sur-Sambre, province de Hainaut, le et mort à Bruxelles le ), et de sa seconde épouse[6] Nellie Elizabeth Rossel[7] (née à Holloway, en Angleterre).
Sylvain Bonmariage se marie en 1916 avec Micia Louise Eugénie Lebas (1890-1988), fille du général de brigade Albert Lebas (1853-1930), commandeur de la Légion d'honneur (ancien gouverneur militaire de Lille), de laquelle il divorcera en 1925 (elle se remariera avec le député Georges André-Fribourg, puis avec l'écrivain Julien Benda). Bonmariage se remariera successivement avec Marie Clotilde Georges, dont il divorcera aussi, puis avec Juliette Françoise Thoa (divorcée de Georges Pau), qui fut sa veuve.
Il a publié plus de soixante-dix ouvrages, très divers, dont de nombreux romans. Il a connu une multitude de personnalités de la première moitié du XXe siècle. C'est à lui que l'on doit un témoignage intéressant intitulé Willy, Colette et moi, sur Colette et sur Willy. Un texte que les adorateurs de Colette tentèrent en vain de faire passer complètement sous silence lors de sa parution et qui a été republié en 2004. Sylvain Bonmariage a également été le préfacier de plusieurs livres.
En 1911, dans une lettre publique, Jean-Marc Bernard lui reprocha d'avoir plagié à quelques mots près, dans son livre Le Cœur et la vie, une page entière des Lourds commentaires sur un auteur léger, de Bernard. Francis Vurgey, directeur de la Fédération Artistique (Bruxelles), se plaignit lui aussi d'avoir été plagié par Bonmariage[8].
S’étant engagé dans la Légion étrangère, Sylvain Bonmariage est naturalisé français sous le nom « Bonmariage de Cercy » le , par décret[9] no 23594 de Raymond Poincaré (contresigné par Aristide Briand), au bénéfice de l’article 3 de la loi[10] du .
Le , Bonmariage fait partie de la suite du duc d'Anjou et de Madrid, quand le chef de la maison de Bourbon rend visite à son cousin, le roi déchu Alphonse XIII en exil à Avon, près de Fontainebleau. C'est au cours de cette entrevue[11] que le duc d'Anjou fait Alphonse XIII chevalier de l'ordre du Saint-Esprit. Sylvain Bonmariage de Cercy relatera à sa façon (« sur un ton léger et avec des erreurs »[11]) cet adoubement dans un article[12] de la revue Aux carrefours de l'histoire en 1959.
Inquiété au printemps 1940 pour défaitisme public, il est poursuivi par la justice française, mais l'instruction de son dossier se solde par un non-lieu. Après la défaite de mai-, il donne des articles à la presse collaborationniste, en particulier La France au Travail, dirigée par Jean Drault. Il figurera pour cette raison sur la liste des écrivains interdits par le Comité national des écrivains à la Libération. Retiré de la vie publique après 1945, il retourne à son œuvre littéraire et la poursuivra jusqu'à son décès.
D'origine « naundorffiste », il se rallie au légitimisme sous l'influence du généalogiste Michel Josseaume, qui lui fit remarquer que « dans tous les cas de figure les descendants de Naundorff ne pouvaient avoir aucun droit au Trône de France, étant issus de mariages luthériens ou civils, voire même d’aucun mariage du tout ! »[13],[14].
Bibliographie
- Fleurs de Vie, poèmes, Henri Lamertin, Bruxelles (1907)
- Les aventures merveilleuses de l'abbé de Lassus, Société belge d'éditions, Liège (1908)
- Attitudes. Préface de M. Georges Eekhoud (1909)
- Le Livre du Dauphin, poèmes, Grasset, Paris (1911)
- A l'ombre des grandes ailes, Eugène Figuière et Cie, Paris (1913)
- Les caprices du maître, Eugène Figuière, Paris (1913)
- L'Heure à double visage, essais, Figuière, Paris (1917)
- La Saison florentine, Société anonyme d'édition et de librairie, Paris (1919)
- Écrits sur le Ciel et sur la Terre, Librairie Povolozky, Paris (1921)
- La Course des nuages, Éditions du Roman Nouveau, Paris (1923)
- La Femme crucifiée — Le vertige des sens, Éditions du Roman Nouveau, Paris (1923)
- Les vertus patriciennes — Histoire d'une famille républicaine 1785-1852, La Pensée Française, Paris (1925)
- Bombes pralinées, La Pensée Française, Paris (1926)
- Le Monstre et l'Enchantement, La Pensée Française, Paris (1926, 2e éd.)
- Hamlet aux deux Ophélies, Éditions du Mercure de Flandre, Lille (1927)
- Seconde vie du marquis de Sade, Éditions du Mercure de Flandre, Lille (1927)
- Vendanges charnelles, A. Rocher éditeur, Paris (1927)
- Les Buveuses de phosphore,Éditions du Mercure de Flandre, Lille (1928)
- Le Déclin du prestige, Éditions Castellvi, Toulouse (1929)
- Le Spectre de Lord Allan, Éditions du Mercure de Flandre, Lille (1929)
- L'Adultère de Jocaste et autres récits, illustré par l'auteur, Marcel Seheur, Paris (1931)
- Mains gantées,pieds nus, Les Travailleurs du Livre, Paris (1931)
- L'amour et le souvenir,Société française d'éditions littéraires et techniques, Bibliothèque du Hérisson, Paris (1932)
- Le Bonheur des étourneaux,Illustrations de Solange Schaal, Marcel Seheur, Paris (1932)
- Solange Schaal et son œuvre, préface de Paul Gsell, Marcel Seheur, Paris (1932)
- Les Tablettes d'Alcibiade — Souvenirs romancés, Société française d'éditions littéraires et techniques, Bibliothèque du Hérisson, Paris, (1933)
- Le sang des Pharisiens ( souvenirs ), L'Édition Littéraire Internationale, (1935)
- Ode à la fontaine de Belhamme, suivie d'autres poèmes, L'Édition Littéraire Internationale, (1935)
- Les Plaisirs de l'Enfer, précédé d'un essai sur l'érotisme dans l'art, Raoul Saillard, Paris (1938)
- Le Bien et Le Mal, Éditions Edgar Malfère, Amiens (1939)
- Poèmes des Deux Magots (1942)
- Le Nombre d'or, chronique du 18e siècle, Éditions Malfère, Amiens (1947)
- L'Amour songé. Poèmes précédés d'un message d'André Salmon et d'un portrait de l'auteur par Robert Joël, coll. "Les Druides", Éditions Pierre de Ronsard, Paris (1948)
- Morse-Rummel, Éditions Edgar Malfère, Amiens (1948)
- Mémoires fermés. L'amour, l'esprit, les mœurs, 1905-1940, Éditions André Bonne, Paris (1949)
- Gagneuses ! Chronique de l'amour vénal à Paris, Éditions de la Clé d'or, Paris (1951)
- La Guirlande des masques, Éditions de la Clé d'or, Paris (1951)
- Willy, Colette et moi, Éditions Charles Fremanger, Paris (1954)
- L'amour à l'échelle de l'Asie. Souvenirs, Éditions des Nouvelles Presses mondiales,Paris(1956)
- L'Amour s'amuse, Éditions Adonis (1957)
- La Reine de l'amour, Éditions Adonis, Paris (1959)
- La Cuisine sentimentale, chez Maubert & Cie, Saint-Ouen (1964)
- Le Pêcheur à la ligne et les poissons, Maubert & Cie, Saint-Ouen (1964)
- Profils Perdus sur fond d'histoire, Éditions Edouard Aubanel, Avignon (1966)
- Willy, Colette et moi, préface de Jean-Pierre Thiollet, Anagramme éditions, Paris (2004, réédition)
Études
- Valentin Bresle, Un maître du roman : Sylvain Bonmariage, préface de Rosny Ainé, Mercure de Flandre, 1928.
- Francis Conem, Sylvain Bonmariage : une approche des mœurs littéraires de la période charnière Fin de Siècle-Belle Époque, A l'Enseigne de Fidélis, 2007.
Notes et références
- Ses actes de naissance à Bruxelles et de décès à Paris ne lui donnent que le nom Bonmariage. Néanmoins, dans son acte de mariage à Paris 16e le 20 juillet 1916, il est nommé Sylvain Bonmariage de Cercy, et ses parents, Arthur Léonard Bonmariage de Cercy et Nelly Elisabeth de Rossel de Fontarèges (l'époux ayant produit un acte de notoriété pour suppléer à son acte de naissance).
- Rue d'Argent, no 20, 4e Don.
- À l'hôpital Cochin.
- Fils de Mélanie Joseph Maton, lingère (née à Marchienne-au-Pont le 6 janvier 1822), et de son époux (mariés à Monceau-sur-Sambre le 26 juillet 1843) Nicolas Joseph Bonmariage, marteleur (né à Andenne le 25 décembre 1817), lui-même fils de Jean Joseph Bonmariage, journalier — et non de « Lionel de Cercy, soldat de la Révolution et de l'Empire, quatrième mari de la Comtesse d'Aigre », contrairement à ce qu'indique la généalogie romancée de Sylvain Bonmariage publiée dans la revue La Pensée française, No 99, 25 mai 1925 (BNF 32834941), lire en ligne.
- Buste en bronze du docteur Bonmariage, sculpté en 1885 par Jef Lambeaux ; musées royaux des beaux-arts de Belgique : don d'Elzè Bonmariage (Mme Charles Huttinger), fille du médecin et sœur de l'écrivain.
- Mariés à Eltham (dans le comté de Kent, en Angleterre) le 23 septembre 1886.
- Fille d'Henry Alphonse Rossel, employé de banque (né à Londres en 1840), et de son épouse belge, Elizabeth Josephine Virginie Dekonink (née à Schaerbeek en 1843, et qui fonda en 1887 à Eltham la Babington House School : http://www.babingtonhouse.com/history.php, qui se trouve depuis 1959 à Chislehurst).
- Œuvres de Jean-Marc Bernard, t. I, 1923, p. 295, note 1.
- « N° 23594. — DÉCRET DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE », Bulletin des lois de la République franc̜aise, nouvelle série, partie supplémentaire, t. XII, no 144, deuxième semestre de 1914, p. 1799 (BNF 32726274, lire en ligne).
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
- Hervé Pinoteau, « Les entrevues de 1931 entre Jacques Ier et Alphonse XIII ainsi que tout ce qui s'ensuivit », dans Centre d'Etudes Historiques (préface : Louis, duc d'Anjou ; avant-propos : Jean-Christian Pinot, président du C.E.H.), Les Bourbons et le XXe siècle : actes de la XXe session [de l'université d'été] du Centre d'Études Historiques (du 11 au 14 juillet 2013), Neuves-Maisons, CEH, , 269 p. (OCLC 898658205), p. 207-218.
- « Pourquoi le Comte de Chambord n'a pas régné ».
- Franz de Burgos, « [2ème partie] Michel Josseaume : un acteur de la renaissance du Légitimisme ! », Vexilla Galliae, (lire en ligne, consulté le )
- Michel Josseaume, « Genèse de la renaissance légitimiste : 1941-1957 », Le lien légitimiste, no spécial hors série I, , p. 11.
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