Tadjakant
La tribu des Tadjakant (ou Tajakant) est une tribu de Maures nomades d'origine berbère sanhadja[1]. Ils parlent le hassaniyya, un dialecte arabe.
Régions d’origine | Adrar mauritanien |
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Langues | Hassaniyya |
Religions | Islam |
Ethnies liées | Maures |
Étymologie
Le nom de la tribu viendrait du nom de son ancêtre présumé, Jakani Labar[1], donné pour descendant du calife Abou Bakr As-Siddiq.
Territoire
Les Tajakant vivent essentiellement en Mauritanie [2], en Algérie et au Mali[réf. nécessaire].
Histoire
La tribu Tadjakant descendrait de la tribu des Lamtouna, une fraction de la puissante tribu berbère des Sanhadja, dans l'Adrar mauritanien. Elle s'est sédentarisée au cours du ixe siècle, à la chute de l'empire almoravide et a fondé, entre Chinguetti et Ouadane, deux cités, disparues depuis lors : Tinigui et Togba[1].
Vivant traditionnellement en Mauritanie, ces marchands et guerriers occupent longtemps une place centrale dans le commerce trans-saharien. En 1852, ils fondent, dans l'oasis de Tindouf, dans l'actuelle Algérie, et la ville devient rapidement un important carrefour commercial. Mais en 1895, la ville est attaquée et détruite par la tribu des Reguibat, en conflit avec les Tadjakant depuis 1820. La majorité de ces derniers abandonnent alors Tindouf et se replient pour la plupart au Mali, en Mauritanie ou au Maroc[1].
Certains de leurs membres en Mauritanie acquièrent une grande notoriété grâce à leur érudition religieuse[réf. nécessaire].
Économie
De nos jours, les Tadjakant se sont sédentarisés et s'adonnent au petit commerce et à l'agriculture.
Dans les tribus commerçantes maures, qui présentent la particularité d’être par tradition économiquement extraverties, celle des Tadjakant son basées traditionnellement au République démocratique du Congo et en Angola, devenus de puissants exploitants de métaux précieux dans le premier et diamantaires dans le secon[3].
Une de leur branche au Niger, la famille Limam Chafi, puissante au Niger, a soutenu un coup d’État contre le président nigérien Seyni Kountché après avoir été très proche de son prédécesseur, Hamani Diori[3].
Le respect qu'inspire leur succès dans le négoce se double d’une aura religieuse[3].
Personnalités
- Moustapha Ould Limam Chafi, né vers 1960, a été un conseiller de l'ombre chargé des « bons offices » du président burkinabé Blaise Compaoré des années 1980 à la chute de ce dernier en 2015, réputé proche également du présidents malien Amadou Toumani Touré, nigérien Mahamadou Issoufou, guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara;
- Mohamed-Salem Ideidbi, Docteur en Droit de la Sorbonne (Paris 1), Écrivain-Chercheur.
Voir aussi
Bibliographie
- Attilio Gaudio, Populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture, Karthala éditions, , 359 p. (ISBN 978-2-86537-411-3, lire en ligne).
Notes et références
- Gaudio 1993, p. 136.
- Xavier Coppolani, MAURITANIE SAHARIENNE (NOVEMBRE 1903 A MAI 1904), , 184 p. (ISBN 978-2-296-39458-2, lire en ligne), p. 62.
- Ali Bensaâd, « Aux marges du Maghreb, des tribus mondialisées », Méditerranée, no 116, , p. 25-34 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tajakant » (voir la liste des auteurs).
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