Tapfuma Gutsa

Tapfuma Gutsa, né à Salisbury en 1956, est un sculpteur et artiste d'installation zimbabwéen.

Tapfuma Gutsa
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City and Guilds of London Art School (en)
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Biographie

Fils d'un propriétaire d'une entreprise de construction, Tapfuma Gutsa naît en 1956 à Salisbury, en Rhodésie du Sud, devenue Harare, la capitale du Zimbabwe[1].

Très tôt attiré par l'art, Gutsa s'intéresse d'abord à la photographie, puis rencontre le sculpteur renommé Cornelius Manguma, qui a contribué à la construction de l'église de la mission Serima, une œuvre importante dans l'art africain[2].

Il étudie alors la sculpture auprès de lui à l'école de la mission de Driefontein, devenant par la suite le premier Zimbabwéen à recevoir une bourse du British Council[1],[2]. Il l'utilise pour partir au Royaume-Uni étudier à la London School of Art de 1982 à 1985, et obtient son diplôme en sculpture[1],[3],[4].

En Europe, Gutsa est exposé à l'art occidental, ce qui le pousse à rechercher sa propre expression d'art africain. Il assume cependant emprunter à l'art occidental de la même manière que « le monde occidental a longtemps emprunté à l'Afrique », et son œuvre est notamment influencé par Pablo Picasso, Constantin Brâncuși et Henri Matisse[1].

Dans les années 1990, il établit un centre d'arts dans la province des Midlands, qui permet aux jeunes artistes de se développer[2]. Il devient aussi professeur à l'école polytechnique de Harare (en)[2].

Gutsa fait partie de ce que l'on appelle la « seconde génération » de sculpteurs de pierre zimbabwéens et en est le principal représentant. Comme ceux de la « première génération[5] », il s'inspire des thèmes des sculpteurs shonas[1].

Tapfuma Gutsa vit au Zimbabwe et remporte à deux reprises le prix de l'excellence globale de la Galerie nationale du Zimbabwe (en)[1]. Il fait partie de la première délégation d'artistes zimbabwéens à la Biennale de Venise en 2011[2],[6].

Au début de l'année 2003, il fait partie des artistes zimbabwéens qui condamnant la corruption politique sous le régime du président Robert Mugabe[1].

En 2007, Gutsa est l'un des onze artistes internationaux chargés par le Victoria and Albert Museum de Londres de produire des œuvres pour une exposition intitulée « Uncomfortable Truths: The Shadow of Slave Trading on Contemporary Art » (Des vérités qui mettent mal à l'aise : L'ombre de la traite des esclaves sur l'art contemporain)[7],[8].

Tapfuma Gutsa vit et travaille à Vienne, en Autriche[7].

Œuvre

Tandis que ses compatriotes travaillent habituellement avec de la stéatite, Tapfuma Gutsa utilise une multitude de matériaux comme le bois, le fil de fer, les épines de porc-épic et les coquilles d'œuf[1],[9],[10].

Ses œuvres abordent des thématiques intimistes (Listening to the Baby Kick, 1989) ou politiques (The Hidden Agenda, 1991)[1]. Gutas mélange les supports et matériaux, comme dans Tsango (2004), où il mêle pierre, métal et bois, ou Moses (2003), une pierre de la forme de l'Afrique avec des cornes comme celles des zébus, et il fait aussi des installations (African Genesis, 1994)[11].

Gutsa expose dans le monde entier, notamment aux biennales de Dakar, La Havane et Venise[1],[12]. En 1987, il remporte le premier prix de l'exposition Nedlaw avec une sculpture représentant une herbe fumante engloutissant un oiseau en bois[13].

Lors de son exposition « The Power of the Object/The Object of the Power » de 2003 à l'Alliance française, il prend pour thèmes les mythes et traditions africaines[1].

Expositions notables

Notes et références

  1. Tiné 2010, p. 545.
  2. (en) Kundai Marunya, « Meet Visual Artist, Tapfuma Gutsa », sur Harare News, (consulté le ).
  3. Winter-Irving 1991.
  4. Morton 2013, p. 248–251.
  5. (en) Ben Joosten, Sculptors from Zimbabwe. The first generation, Galerie de Strang, Dodewaard, 2001, 400 p. (ISBN 9080662917).
  6. (en) Raphaël Chikukwa (dir.), Seeing ourselves, Milan Brighton : Charta ; Roundhouse, 2012, 73 p. (ISBN 9788881588237) (catalogue d'une exposition tenue au pavillon du Zimbabwe dans le cadre de la Biennale de Venise du au et consacrée à quatre artistes : Tapfuma Gutsa, Calvin Dondo, Berry Bickle et Misheck Masamvu).
  7. (en) Zoe Whitley, « 'Uncomfortable Truths', installation by various artists », sur Victoria and Albert Museum, (consulté le ).
  8. (en) Wonder Guchu, « Zimbabwe : Gutsa in Slave Trade Exhibition », The Herald, (lire en ligne).
  9. Cousins 1991, p. 31–42.
  10. Chikukwa 2005.
  11. « Notice de Tapfuma Gutsa », sur Le Delarge (consulté le ).
  12. (en) « Notice de Tapfuma Gutsa », sur artnet (consulté le ).
  13. (en) Zimbabwe heritage 1987, Harare : National Gallery of Zimbabwe. 1987.
  14. Cat. exp. Contemporary African artists : changing tradition.
  15. (en) Salah Hassan, « Reviewed Work(s): Contemporary African Artists: Changing Tradition », African Arts, UCLA James S. Coleman African Studies Center, vol. 25, no 1, , p. 36-37, 95-97, 100 (JSTOR 3337018).
  16. (en) « Notice de Tapfuma Gutsa », sur artsy.net (consulté le ).
  17. (en) « Exposants de la Biennale de Venise 2011 », sur e-venise.com (consulté le ).
  18. (en) Raphael Chikukwa (dir.), Visions of Zimbabwe : artists, Berry Bickle, David Brazier, Chikonzero Chazunguza, Calvin Dondo, Tapfuma Gutsa, Michele Mathison, Chaz Maviyane-Davies, Tsvangirayi Mukwazhi, Alice Tavaya, Voti Thebe, Manchester Art Gallery, 2004, 79 p. (ISBN 978-0-901673-67-1) (catalogue de l'exposition présentée à Manchester, Manchester Art Gallery du au ).

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Raphael Chikukwa, Visions of Zimbabwe, Manchester, Manchester Art Gallery, .
  • (en) Jane Cousins, « The making of Zimbabwean sculpture », Third Text; Third World Perspectives on Contemporary Art and Culture, no 13, , p. 31–42.
  • (en) Joceline Mawdsley, Zimbabwe stone sculpture: the second generation, Harare, Chapungu Sculpture Park, .
  • (en) Elizabeth Morton, « Patron and Artist in Zimbabwean Art », dans Gitti Salami et Monica Blackmun Visona, A Companion to Modern African Art (Blackwell Companions to Art History), John Wiley & Sons, (ISBN 9781444338379), p. 248–251.
  • (en) Grace Stanislaus, « Frozen spirit: Zimbabwean stone sculpture », Sculpture, Washington DC, vol. 11, no 1, , p. 44–47.
  • (en) Olivier Sultan, Life in stone: Zimbabwean sculpture; birth of a contemporary art form, Harare, Baobab Books, .
  • (en) Christopher Tiné, « Gutsa, Fapfuma », dans Anthony Appiah et Henry Louis Gates, Encyclopedia of Africa, vol. 1, Oxford University Press, , 1392 pages (ISBN 9780195337709, lire en ligne), p. 545. 
  • (en) Celia Winter-Irving, Stone sculpture in Zimbabwe: context, content and form, Harare, Roblaw Publishers, .
  • (en) Contemporary African artists : changing tradition : El Anatsui, Youssouf Bath, Ablade Glover, Tapfuma Gutsa, Rosemary Karuga, Souleymane Keita, Nicholas Mukomberanwa, Henry Munyaradzi, Bruce Onobrakpeya (cat. exp.), New York, Studio Museum in Harlem, (ISBN 9780942949032).

Articles connexes

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