Tapisserie d'Aubusson

La tapisserie d'Aubusson compte six siècles d’histoire : depuis les « verdures » du XVe siècle, puis la Manufacture royale de 1665, un début de XXe siècle florissant, la crise de l'entre-deux guerres et sa renaissance grâce à la venue de Jean Lurçat, en 1939. L'UNESCO a inscrit en 2009 « La tapisserie d’Aubusson » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[1], après que ce savoir-faire fut inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. En 2021, l'inventaire s'agrandit et le Ministère de la Culture intègre les savoir-faire des lissiers d’Aubusson-Felletin à l'inventaire français du patrimoine culturel immatériel.

La tapisserie d’Aubusson *

L'Éducation d'Apollon (Musée Grobet-Labadié à Marseille), tapisserie en laine et soie de la manufacture royale d'Aubusson, milieu du XVIIIe siècle.
Pays * France
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2009
* Descriptif officiel UNESCO

Tapisserie d'Aubusson Robert Four *
Les savoir-faire des lissiers d’Aubusson-Felletin *
Domaine Savoir-faire
Lieu d'inventaire Nouvelle-Aquitaine
Creuse
Aubusson
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

Tradition pluriséculaire, elle consiste à faire le tissage par des procédés lancés par des artisans issus d'Aubusson et de quelques localités de la Creuse en France. Elle produit des tentures particulièrement de grandes tailles qui sont destinées à embellir des murs, des tapis et des pièces de mobilier[2].

Historique

Origine

Les origines de la tapisserie sont incertaines. Certains auteurs disent qu'elle doit son origine à des Sarrasins qui se seraient installés sur les rives de la Creuse après leur défaite à Poitiers en 732. Ainsi que l'écrit l'abbé Lecler : « Attribuer l'origine d'Aubusson à une troupe de Sarrasins qui, échappés aux coups de Charles Martel en 732, se réfugièrent en ce lieu, c'est faire du roman, et non de l'histoire. Il est bon de remarquer que c'est l'expression tapis sarrasinois, donné à un genre de tapis fabriqué à Aubusson, qui a donné lieu à cette légende[3]. » Selon d'autres auteurs tel Adrien Proust ou Adolphe Blanqui « Il est prouvé que des ouvriers de cette nation s'y établirent, par les réglemens du Châtelet pour la communauté des maîtres tapissiers, lesquels réglemens reconnaissent les Sarrasins pour les plus anciens de ce corps »[4],[5],[6].

Une autre origine possible est peut-être liée à Louis Ier de Bourbon, alors comte de la Marche. Il avait confirmé les privilèges d'Aubusson en 1331. En 1310, Louis de Bourbon avait épousé Marie de Hainaut († 1354). Autant d'éléments qui peuvent laisser supposer que le comte de la Marche, voire sa femme, auraient incité des tapissiers flamands à venir sur les bords de Creuse dont on se plaisait déjà à vanter la qualité des eaux acides pour dégraisser la laine et alimenter les teintures.

Que ce soit à l'initiative de Louis de Bourbon, ou, peut-être, de marchands désireux de profiter d'une opportunité locale, l'économie drapière se reconvertit. Les paysans possédaient traditionnellement des troupeaux de moutons dont la laine était valorisée localement. Elle allait désormais permettre la fabrication de tapisserie. L'influence flamande fut d'emblée évidente dans les ateliers : même technique de la basse lisse, même sainte patronne (sainte Barbe).

Au demeurant, les premières tapisseries connues d'Aubusson ont été tissées par les frères Augeraing (1501)[7].

Les différentes inspirations

Les verdures

Verdure à la girafe, vers 1600, Musée des Hospices civils de Lyon.

Elles possèdent un aspect énigmatique. L'une des plus belles illustrations est la suite des tapisseries d'Anglards-de-Salers. Les verdures, sous différentes formes, caractérisent la tapisserie marchoise. Les lissiers les tissèrent au XVIe siècle mais aussi les siècles suivants. Encore aujourd'hui, elles représentent une part non négligeable de l'activité des ateliers même si elles sont moins en vogue depuis une trentaine d'années. La verdure, pour beaucoup, incarne la tapisserie d'Aubusson.

Les scènes de chasse

Les lissiers ont, au XVIe siècle notamment, beaucoup tissé de scènes de chasse : chasse à la licorne, au loup, au lion, au sanglier, au cerf… Les ateliers réalisaient inlassablement des tentures de cette veine. Elles ne sont pas sans rappeler les verdures mais elles représentent dans des tons sobres des personnages, souvent des cavaliers, aidés par des chiens, aux prises avec divers animaux.

Les scènes religieuses

Les ateliers marchois trouvaient l'inspiration également dans la religion (la vie des saints, l'Ancien Testament) et la mythologie ou encore dans les sujets historiques.

La renaissance de la tapisserie d'Aubusson

Les origines de la tapisserie d'Aubusson restent toujours incertaine, même si certains attribuent son invention à des Sarrasins qui se seraient installés sur les rives de la Creuse après leur défaite à Poitiers en 732, tandis que d'autres pensent que c'est le fait que Louis 1er de Bourbon aurait incité des tapissiers flamands à venir s'installer dans la creuse.

Au début les lissiers s'intéressaient aux tapisseries à verdures. Et par la suite ils commencent à produire des scènes de chasse, par exemple : la chasse à la licorne, au loup, au lion, au sanglier, au cerf. ils commencent à s'intéresser aussi aux scènes religieuses.

Au fil du temps, en s'inspirant de Felletin (petite ville de la haute vallée de la Creuse qui accueillait les premiers ateliers de la région) Aubusson devint la capitale mondiale de la tapisserie. Les lissiers utilisaient la laine de mouton comme support pour la tapisserie.

Grâce à leur dextérité, ils ont réussi à implanter une considérable collection dans un centre à Aubusson mais dont les éléments sont éparpillés partout dans le monde. On peut citer par exemple les plus grandes tapisseries du monde qui embellissent la cathédrale de Coventry, l'opéra de Sydney et des aéroports en Arabie, ont toutes été tissées à Aubusson ou Felletin. Le siège de l'Unesco à Paris, le paquebot France, le Kremlin, et de nombreux autres lieux aussi prestigieux s'ajoutent à la longue liste.

Au cours du XXe siècle la tapisserie a connu un printemps artistique sous l'influence de Jean Lurçat (1892-1966), avant d'entrer dans une période de crise vers les années 1980[8].

Le classement en 2009 par l'Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, une lueur d'espoir pour revivre la tapisserie d'Aubusson

La Dame à la licorne reste la tapisserie la plus célèbre d'Aubusson. Elle a été découverte dans l'un des plus grands et beaux édifices de la Creuse : le château de Boussac. Elle est actuellement exposée à Paris au musée de Cluny.

Elle a connu une histoire assez agitée. Construit au XIIe siècle, puis dévasté lors de la guerre de Cent Ans, réédifié ensuite embelli, le château de Boussac a rechuté lors de la Révolution.

Il devint par la suite sous-préfecture, gendarmerie, annexe du champ de foire où séjournaient les cochons. Racheté par de nouveaux propriétaires, le château a été renouvelé avec une saveur exceptionnelle en 1965. Il est raconté même que George Sand y a résidé à plusieurs reprises et même une partie de son œuvre champêtre Jeanne a été écrite là-bas. L'actuel propriétaire, Bernadette Blondeau raconte même que c'est elle qui a découvert la célèbre tapisserie La Dame à la licorne.

Maintenant une nouvelle génération s'active à faire renaitre la flamme de la tapisserie d'Aubusson[8].

Les artistes

Les peintres du XVIIe siècle

Détail de La Naissance de Marie, Tapisserie d'Aubusson, Cloître Saint-Trophime.

Le peintre Isaac Moillon a réalisé de nombreux cartons qui ont permis un magnifique répertoire pour la tapisserie d'Aubusson, et ce avant qu’elle ne reçoive le titre de Manufacture royale en 1665[9]. Certaines tapisseries de Moillon sont actuellement exposées dans le château de Villemonteix en Creuse[10].

Les peintres du XVIIIe siècle

La fable du lion amoureux de La Fontaine, après Jean-Baptiste Oudry : Musée Nissim-de-Camondo à Paris.

De tous temps, la création a été une préoccupation majeure. Pour Aubusson, l'apport de Jean-Joseph Dumons a été considérable et stimulant. Les ateliers marchois s'inspirèrent également beaucoup de peintres comme Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). Il réalisa, dès 1731, des modèles pour Aubusson. L'atelier Picqueaux tissa par exemple Les métamorphoses d'Ovide, étonnamment décorative. On retrouva ce caractère particulier dans les « verdures fines », « les fables de La Fontaine » ou les chasses. Oudry était d'abord un peintre animalier. Devenu directeur artistique des Manufactures de Beauvais (1734) et des Gobelins, il exerça une influence très forte sur la tapisserie française et donc sur la production marchoise. François Boucher (1703-1770) inspira lui aussi les lissiers qui tissèrent volontiers ses scènes pastorales ou mythologiques. C'était un artiste habile et populaire. Watteau, Jean-Baptiste Huet, Le Brun, Lancret, ainsi que le successeur de Dumons, Jacques-Nicolas Julliard (peintre des manufactures marchoises à partir de 1755) fournirent quantité de modèles. Bien évidemment, le rôle de Julliard (élève de Boucher) fut important jusqu'à sa mort, en 1790. Julliard, comme Dumons avant lui, collabora avec des artistes creusois dont l'un des plus connus fut François Finet qui, au XVIIIe siècle, se consacra passionnément à la tapisserie. Il excellait dans les chairs et d'une manière plus générale dans les personnages. En 1760, il devint « peintre en chef de Felletin »… Gilbert Finet et François Roby fournirent également des cartons aux ateliers, tout comme Sallandrouze. Le travail de Barraband fut particulièrement intéressant. Jacques Barraband (1768-1809) connut une notoriété nationale. Sa gloire naissante fut contrariée par la Révolution. Il dut alors élargir son éventail de production. Il illustra par exemple L'histoire naturelle des oiseaux d'Afrique de Le Vaillant ainsi que divers ouvrages. Il créa des décors, réalisa des cartons destinés aux Gobelins et aux ateliers de savonnerie. Il connaissait la gloire lorsqu'il décéda à Lyon où il exerçait en tant que professeur à l'École spéciale des arts et dessin. Avec Barraband, François Roby marqua son époque. Professeur de dessin à partir de 1742, il suppléa Dumons en fournissant des dessins de tapis et en réalisant des cartons de tapisserie pour la Manufacture de Felletin. En 1805, le sous-préfet d'Aubusson affirmait dans un rapport que les « fabriques ont éprouvé, dans le cours de la Révolution, un anéantissement complet. Elles se rétablissent depuis quelques années et en ce moment leurs produits sont d'une certaine importance. Le luxe indispensable dans un grand état, pourra leur faire reprendre leur ancienne splendeur. Déjà à Aubusson il a été fabriqué des objets destinés aux palais de l'Empereur et des grands dignitaires ». Albert Castel, auteur d'un intéressant livre paru en 1876, expliquait que « ce fut l'habitude qu'avaient prise les manufactures d'Aubusson de fabriquer des tapis de pied et de la tapisserie commune qui sauva leur industrie après la Révolution ».

Tapisseries d'Aubusson du XVIIe siècle


Tapisseries d'Aubusson du XVIIIe siècle

La tapisserie au XIXe siècle et XXe siècle

La tapisserie, au XIXe siècle, souffrait d'un véritable manque de création. Certes une certaine prospérité revint mais son art continua à s'abâtardir. Elle s'employait de plus en plus à imiter la peinture, perdant ainsi toute personnalité. Les tapissiers, reproduisaient les nuances des toiles peintes. Dégradés et lointains vaporeux se multipliaient à l'infini.

L'État et les pouvoirs publics décidèrent en 1884 de créer l'École nationale d'art décoratif d'Aubusson (l'ENAD Aubusson). En 1917, Antoine-Marius Martin fut nommé directeur de l'ENAD. L'arrivée de ce peintre-graveur constitua une chance pour Aubusson. Il allait pendant treize années œuvrer de manière exemplaire en faveur du renouveau de la tapisserie. C'est sous sa direction que l'ENAD participa brillamment à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris en 1925 (tapisseries et mobilier tissé de peintres renommés : Paul Véra, Georgette Agutte-Sembat, Émile Bernard, Paul Deltombe, Louis Valtat, Jules-Émile Zingg, etc. Antoine-Marius Martin donne également leur chance à de jeunes artistes locaux : François Henri Faureau, Élie Maingonnat et Georges Rougier). Peu de temps après avoir quitté la direction de l'école aubussonnaise, il publia un article dans la revue hebdomadaire de l'architecture La construction moderne du premier . Il y résumait sa démarche et ses réflexions. Ce texte a conservé un caractère fondamental. Martin posa les bases du « carton moderne » de la tapisserie. Il dénonçait l'influence néfaste d'Oudry (tissage en simili-peinture). En I930, Élie Maingonnat (I892-I966) succéda à Marius Martin à la direction de l'ENAD. Il la dirigea jusqu'en I958. Maingonnat était un disciple de Martin. Il fut son élève avant d'être son collaborateur. Ce descendant d'une vieille famille de tapissiers et de peintres cartonniers se consacra à son tour passionnément au renouveau de la tapisserie. Maingonnat créa des cartons de tapisserie. Il s'employa surtout à conforter l'école de la tapisserie, la dotant par exemple d'une salle d'exposition permettant d'intéressantes présentations. Élie Maingonnat cherchait à intéresser les artistes à la tapisserie. Il créait des cartons qui renouvelaient le genre des verdures en simplifiant les formes. Il respectait les bases établies par Martin.

Pour la première fois, Maingonnat et François Tabard rencontrent Jean Lurçat à Paris lors de l'Exposition Internationale de 1937. Ils prirent rendez-vous et se retrouvèrent donc à Aubusson durant l'été de la même année ; or cette année-là, l'association « Les Amis d'Aubusson » organise l'exposition à Aubusson de la tenture en onze tapisseries (à l'époque) dite du « bestiaire fantastique » d'Anglards-de-Salers (Cantal), la découverte de cette remarquable suite tissée vers 1586 dans la région de la Marche intéresse vivement Lurçat. Il demande alors à Maingonnat de lui faire tisser des échantillons. Ils furent réalisés dans l'atelier-école que dirigeait Denis Dumontet. L'ENAD tissa notamment Bosquets et Le chien afghan. L'hiver suivant, Tabard entreprit la réalisation de Moissons, une pièce qui partit pour les États-Unis mais Lurçat n'était pas satisfait. Il aborda alors la technique dite du carton numéroté. Le peintre s'inscrivait dans un réel courant rénovateur initié par Marius Martin. À partir des années 1940, sous l'influence de Jean Lurçat, Marc Saint-Saëns s'oriente aussi vers la peinture de cartons de tapisserie qui fera sa renommée. Tous les deux participent à la fondation de l'Association des peintres cartonniers de tapisserie (APCT) en 1947.

1951 sera un des moments les plus productifs de la tapisserie d’Aubusson avec la tapisserie Le Serpent de mer rose décorant le grand salon du paquebot Vietnam des Messageries Maritimes. Et surtout le magnifique Le Bouquet, considérée un des chefs-d’œuvre de Saint-Saëns, et de la tapisserie de tous les temps : il témoigne du sentiment affirmé pour la nature et la vie agreste, que l’on retrouve dans d’autres cartons de cette époque.

Jean Cocteau et Joseph Bouret

Le duo réalise une tapisserie pour la Villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat, propriété de Francine Weisweiller. Judith et Holopherne marque le passage de Cocteau à la "poésie de laine". Dès 1948 l'ouvrage a nécessité des travaux préparatoires au pastel[11] dont trois panneaux à la gouache ont été vendu aux enchères. Le lissier l'oriente vers un tableau attribué au Caravage (Judith décapitant Holopherne) d'où il trouvera l'inspiration. Aujourd'hui, cette tapisserie est toujours visible dans la salle à manger.

Analyse détaillée

Jean Cocteau montre Judith, ayant tranchée le cou d'Holopherne rendu inconscient par l'ivresse. Elle décide de quitter le camp de l'armée ennemie en emportant la tête du Général comme trophée ; elle se glisse, accompagnée de sa servante, au milieu des soldats endormis sous la lune.

Les années 1960

En 1960, Aubusson accueillit de très nombreux peintres. Michel Tourlière devint directeur de l'ENAD. Des stagiaires fréquentaient cette école et ils rencontraient des artistes de renom comme Alexander Calder, Charles Lapicque, Jacques Lagrange, Mario Prassinos, Dom Robert… Actuellement, les ateliers tissent des œuvres d’artistes contemporains dans le respect de la tradition.

Les ateliers

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Ateliers d’Aubusson et artistes dont les œuvres sont tissées (ou ont été tissées) dans ces ateliers

  • Atelier Fanny Laporte : Fanny Laporte - créations contemporaines, copies. En partenariat avec des artistes et designers contemporains.
  • Atelier Espace Tapisseries Aubusson : Jean-Marie Dor.
  • Atelier A2 : Copies d'ancien et tapisseries modernes.
  • Manufacture Robert Four : Louis Toffoli, Lartigaud, Folon, Dufy[Lequel ?], Claude Sauzet, Patrick Waravka[12].
  • Manufacture Saint-Jean : Garouste et Bonneti, Jacquelot.
  • Atelier Nicole David à Blessac : Lartigaud, J. Cinquin.
  • Atelier René Duché à Saint-Dizier-Leyrenne (Meilleur ouvrier de France en 1991) : production diversifiée.
  • Atelier Aline Thivolle : création contemporaine selon ses propres cartons : à 23120 Banize.
  • Atelier Catherine Finck à Blessac : Dom Robert - Marc Téhéry.
  • Ateliers Pinton[13] à Felletin : Gromaire, Coutaud, Estève, Gilioli, Élie Grekoff, Henri Guérin, Lagrange, Le Corbusier, Lartigaud, Lurçat, Pierre Saint-Paul, Roland Bierge, Caly, Sonia Delaunay, Perrot, Marc Petit, Pym, Zadkine Ossip (Cartons traités par Grekoff Elie), Françoise Malaprade.
  • Atelier Françoise Vernaudon : Tapisseries modernes et copies d'ancien.
  • Atelier Picaud, tapisseries contemporaines.

Ateliers

  • Atelier Andraud : Gaston Thiéry, Bleynie.
  • Atelier Bernard Battu : Valerio Adami, Jean Lamore, Pol Gachon, Garouste et Bonetti.
  • Atelier Paul Avignon : Maingonnat, Lurçat, Jullien, Lanskoy, Bureau-Chigot.
  • Atelier André Magnat à Blessac : Jean Picart Le Doux, Lartigaud, Marc Petit.
  • Atelier Aznar-Colson à Meyssac : créations contemporaines et copies d'anciens.
  • Atelier Caron à Blessac : production diversifiée, recherches originales.
  • Atelier Philiponnet : spécialisé dans la copie de tapisseries anciennes.
  • Atelier Denis Dumontet
  • Atelier François Faureau : Jean Jansem, Lurçat, Saint-Saëns, Lauer.
  • Atelier Pérathon : Lurçat, Maingonnat, Chaye.
  • Michel Berthaut : Picart-le-Doux.
  • Atelier Bonjour : Chaye.
  • Atelier Bourcy à Felletin : Favèze.
  • Atelier Bouret
  • Atelier Borderies à Felletin.
  • Atelier Henry : Matégot, Patrice Sully.
  • Atelier Jansen : Lurçat.
  • Atelier Quatre Barbe.
  • Atelier Pierre Simon.
  • Manufacture Bascoulergue (meilleur ouvrier de France) : Perrot, Legrand, Jean Labellie.
  • Manufacture Tabard : Lurçat[14], Dom Robert, Jean Labellie, Henry Ilhe, Marie-Bernadette Poindefer.
  • Manufacture Tapisseries de France : Lartigaud, Poulet, Fumeron.
  • Manufacture de tapisserie Braquenié : tapisserie, tapis savonnerie, restauration.
  • Manufacture Croc-Jorrand.
  • Atelier de Martine : Lartigaud, J.
  • Manufacture Danton.
  • Manufacture Hamot : Roger Bezombes.
  • Atelier Bernard Petit : Antoni Clavé, Miotte, Richard Texier.
  • Atelier de France-Odile Crinière à Vallière : création contemporaine selon ses propres cartons.
  • Atelier Michel Duché : production diversifiée.
  • Atelier Suzanne Goubely : Lurçat, Gromaire, Mario Prassinos, Dom Robert, Tourlière, Lagrange, Hans Hartung, Agam, Gustave Singier
  • Atelier Camille Legoueix : Jullien, Robert Wogensky, Michel Four, Gleb, Borderie, Chaye, Jean Labellie Sautour-Gaillard.
  • Atelier la Lisse : Lartigaud – Poulet.
  • Atelier Raymond Picaud : Jean Picart-le-Doux, Marc Saint-Saëns, Adam, Burhan Doğançay, Loewer, Braque, Delphine Bureau-Chigot, Le Corbusier, Pierre Saint-Paul, Calder, Dali, Jacques Lagrange, Marc Petit, Nicolas de Staël, Poliakoff, Max Ernst Arp, Picasso, Dufy, Chirico, Lapicque, Lanskoy, Linder, Cocteau, Gilioli, Magnelli, Léger, Seuphor, Zadkine, Agam, Arp, Bram Van Velde, Jean Labellie, Grekoff, Olivier Debré, Georges Chazaud, Tourlière, Lurçat,
  • Atelier Fougerol : Maxime Fougerol est décédé en 1992. Célèbre pour sa collection de tapisseries anciennes, il a fait don de 135 tapisseries des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles à la commune d'Aubusson en 2006[réf. nécessaire]
  • Atelier Gisèle Brivet : nommée Maitre d'Art en 1995 (Première lissière en Basse-Lisse)[15] : a tissé Fernand Léger[16], Lurçat[17], Picasso, Saint Saens[18], Henri Brivet, Masson, Hartung, Duvillier…
  • Atelier Hervé Lelong[19] à Paris : créations de Hervé Lelong.

Pour reconnaître une tapisserie d’Aubusson

Lisière bleue de tapisserie de la manufacture royale d'Aubusson, Vallenet.

Dans le tissage de la tapisserie, pour l'identifier, doit figurer la marque de la manufacture. Du XVIe au XVIIIe siècle : « M. R. Daubusson », avec souvent nom ou initiales de l'atelier, le tout sur lisière bleue ; pour Felletin : « M. R. de Felletin » sur lisière brune. Sur les tapisseries postérieures ou même contemporaines, figurent généralement le logo de l'atelier, la signature de l'artiste et le numéro de tissage. Il s'y ajoute obligatoirement un bolduc, une petite pièce cousue à l'envers de la tapisserie, qui indique le nom de l'atelier, celui de l'artiste avec sa signature, les dimensions et le numéro de tissage. Chaque modèle est limité à huit exemplaires.

Maison d'une très ancienne famille de tapissiers d'Aubusson, les Corneille.

Aux côtés de la tapisserie de basse (ou de haute) lisse réalisée à la main existent des productions diverses qui ne sont pas considérées comme œuvres d'art. Les plus connues sont :

  • les tapisseries Jacquard, tissage mécanique du nom du Lyonnais Joseph Marie Jacquard (1752-1834) ;
  • les tapisseries sérigraphiées sur laine. C'est une impression réalisée sur un tissu type « reps » afin de créer l'illusion du tissage ;
  • le canevas, « tapisserie au point » pratiquée à l'aiguille sur un tissu tramé et coloré ;
  • les tapisseries, dites de style, désignent des œuvres de lisse, de tissage récent, réalisées selon des modèles anciens. Ne pas les confondre avec des tapisseries d'époque tissées aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Les œuvres d'Aubusson sont le fruit d'un travail de six siècles d'inventivité des grands artistes comme Braque, Le Corbusier, Lurçat... La méthode utilisée a certes évoluée mais les techniques ancestrales ne sont pas dans les oubliettes. La tapisserie d'Aubusson sublime les siècles des verdures du Moyen Âge aux représentations contemporaines. Elle fait toujours l'objet des commandes de l’état pour des musées, des cathédrales et des commandes privées. La tradition d'Aubusson fait toujours le bonheur des passionnés et des fanatiques du tissage[20].

Liste de maîtres tapissiers

  • Quelques patrons d'ateliers des XVIe et XVIIe siècles[21] :

Pierre Augeraing - Denys Barraband - Jacques Beby - Jehan Bertrand - Michel de La Brugière - Nicolas Cartaud - Jean de Chanet - Jean Chaumeton - Jacques Corneille - Léonard Deyrolle - Jehan du Cluzeau - Pierre Delarbre - François Deschazaulx - Michel Dumonteil - Pierre Fourton - Jehan Furgaud - François Galland - Jacques Garreau - Simon Grellet - François Laisné - Jehan de Landriesve - Jean Maignat - Jehan de Maillire - Michel Maingonnat - Pierre de Marcillat - Jehan Marthelade - Pierre Matheyron - Hiérosme de Montezert - Antoine Picaud - Martial Picon - Gabriel du Plantadis - Michel Rebiere - Michel de Seiglière - Antoine Tabard - Pierre d'Ussel - Jacques Vallenet - Léonard de Vialleix - Gabriel de Vitract - Jean Wask - (…)Raymond Picaud_. Jean François Picaud.

Notes et références

  1. La tapisserie d’Aubusson, patrimoine culturel immatériel.
  2. « La tapisserie d’Aubusson - patrimoine immatériel - Secteur de la culture - UNESCO », sur ich.unesco.org (consulté le ).
  3. André Lecler, Dictionnaire topographique, archéologique et historique de la Creuse, 1902, p. 96 (Laffitte reprints, Marseille, 2000).
  4. « Les premiers tapis ont été fabriqués à Aubusson, dans le Midi, au VIIe siècle, par les Sarrasins prisonniers de Charles-Martel » dans Exposition universelle de 1855. Rapports du jury mixte international publiés sous la dir. de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la commission impériale, Paris, Imprimerie impériale, 1856, p.1080.
  5. « On rapporte, en général, l'origine de cette industrie au temps de Charles Martel, où les Sarrasins se répandirent dans la province de la Marche, ainsi que dans plusieurs autres contrées de la France. Il est prouvé que des ouvriers de cette nation s'y établirent, par les réglemens du Châtelet pour la communauté des maîtres tapissiers, lesquels réglemens reconnaissent les Sarrasins pour les plus anciens de ce corps. », Adolphe Blanqui, Histoire de l'Exposition des produits de l'industrie française, Renard, 1827, p.249.
  6. « Aubusson, dans le département de la Creuse, a été peuplé en partie de Sarrasins », Adrien Proust, Traité d'hygiène, 1881, p.28.
  7. Gilles Rossignol, Le Guide de la Creuse, La Manufacture, 1994, p. 188. La première tapisserie connue de Felletin - la rivale d'Aubusson - est datée de 1457. .
  8. Luc Marie, « La renaissance de la tapisserie d'Aubusson », sur www.businesstravel.fr, (consulté le ).
  9. « Conseil Général de la Creuse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?). Felletin recevra le même privilège en 1689.
  10. Inventaire du ministère de la culture.
  11. Caroline Legrand, « Jean Cocteau en grand format », sur La Gazette Drouot, (consulté le )
  12. Manufacture Robert Four.
  13. Les ateliers Pinton.
  14. .
  15. .
  16. .
  17. .
  18. Atelier Lelong.
  19. « Evolution de la tapisserie d’Aubusson au fil du temps – Passion brocante », sur passion-brocante.com (consulté le ).
  20. Liste non exhaustive. Références : listes publiées par Cyprien Pérathon dans les années 1880, Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin, BNF - Gallica. N.B. : le nom du tapissier Pierre Augeraing est parfois écrit Augereaux. Le nom de Jean Wask semble d'origine flamande.

Annexes

Bibliographie

  • IX-Aubusson, dans Jean-Joseph Marquet de Vasselot, Roger-Armand Weigert, Bibliographie de la tapisserie, des tapis et de la broderie en France, dans Revue de l'art français ancien et moderne, 1933-1934, tome 18, p. 109-120 (lire en ligne)
  • Roger-Armand Weigert, Jean Messelet, Cinq siècles de Tapisserie d’Aubusson. Exposition organisée par le Musée des Gobelins et l'Union centrale des arts décoratifs, novembre-décembre, 1935, Musée des arts décoratifs, Paris, 1935
  • Cassou, Damain, Moutard : La Tapisserie Française et les Peintres Cartonniers - Paris -1957
  • Verlet, Florisoone, Hoffmeister, Tabard : La tapisserie - Histoire et technique du XIVe au XXe siècle - Dépôt légal no 4671 - 1977 - (ISBN 2-88001-044-6)
  • Cyprien Pérathon, Histoire d'Aubusson. La vicomté, la ville, les tapisseries, la maison d'Aubusson, Imprimerie et librairie Vve H. Ducourtieux, Limoges, 1886 (lire en ligne).
  • Robert Guinot : Aubusson - Son histoire, ses rues, sa tapisserie - Imprimerie d’Aubusson - 1980
  • Robert Guinot : La tapisserie d'Aubusson et de Felletin, 1996 (ISBN 2-9507553-4-8)
  • Dominique Chevalier, Pierre Chevalier, Pascal-François Bertrand, Les Tapisseries d'Aubusson et de Felletin. 1457-1791, Bibliothèque des Arts, 2001 (ISBN 978-2-907475-00-6)
  • La cité internationale de la tapisserie et de l'art tissé Aubusson - Numéro spécial, Archistorm n°4,
  • Vivante Tapisserie Française, 1979 (SEMA)
  • Métiers d'Art - la Tapisserie, No 47-49 992 (SEMA)

Films

Les tapisseries d'Aubusson apparaissent notamment dans la célèbre série de films Harry Potter.

Articles connexes

Liens externes

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