Tarquimpol

Tarquimpol est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine, dans la région administrative Grand Est.

Pour l’article homonyme, voir Tarquimpol (roman).

Tarquimpol

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarrebourg-Château-Salins
Intercommunalité Communauté de communes du Saulnois
Maire
Mandat
David Barthelemy
2020-2026
Code postal 57260
Code commune 57664
Démographie
Gentilé Tarquimpolois, Tarquimpoloises
Population
municipale
61 hab. (2019 )
Densité 15 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 47′ 07″ nord, 6° 45′ 32″ est
Altitude Min. 210 m
Max. 243 m
Superficie 4,09 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Dieuze
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Saulnois
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Tarquimpol
Géolocalisation sur la carte : France
Tarquimpol
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Tarquimpol
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Tarquimpol
    Tracé de la voie romaine Metz-Strasbourg.

    Géographie

    Situé au sud de la Moselle, dans le pays du Saulnois, le village forme une presqu'île sur l’étang de Lindre et constitue un observatoire privilégié pour admirer la faune et la flore.

    La commune fait partie du Parc naturel régional de Lorraine[1] et de la ZNIEFF du pays des étangs[2].

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Tarquimpol
    Lindre-Basse Guermange
    Gelucourt Assenoncourt

    Hydrographie

    La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Seille, le ruisseau de l'étang de Nolweiher, le ruisseau de l'Étang de la Heurcie, le ruisseau de l'Étang de Parc et le ruisseau de l'Étang St-Jean[Carte 1].

    La Seille, d'une longueur totale de 137,7 km, prend sa source dans la commune de Maizières-lès-Vic et se jette dans la Moselle à Metz en limite avec Saint-Julien-lès-Metz, après avoir traversé 57 communes[3].

    Le ruisseau de l'étang de Nolweiher, d'une longueur totale de 12,9 km, prend sa source dans la commune de Belles-Forêts et se jette dans la Seille à Lindre-Basse, après avoir traversé cinq communes[4].

    Réseaux hydrographique et routier de Tarquimpol.

    La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Seille et du ruisseau de l'Étang de Nolweiher, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

    Urbanisme

    Typologie

    Tarquimpol est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dieuze, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 31 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (50,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : eaux continentales[Note 3] (33,3 %), prairies (26,5 %), forêts (15,4 %), zones agricoles hétérogènes (11,3 %), terres arables (10,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,4 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Toponymie

    De l'allemand Teich ou Deich « étang » + Phul ou Ful « marais ».
    Le village de Teichenphul, comme il est appelé dans plusieurs anciens titres, voudrait dire en allemand « l'étang marécageux ». Ce qui convient parfaitement à la situation de l'étang de Lindre[12].

    Anciens noms[13] : Taikenpail (1274) ; Taikenpaul (1286) ; Tackembac (1295) ; Tachempach (1295) ; Teckempaul (1339) ; Tacampach (1345) ; Teckempal (1364) ; Treckempaul (1392) ; Tachenpful, Tacquinpol, Tacquinpul, Techanpful (1476) ; Techempul (1506) ; Tachempful (1524) ; Tachempfull, Tachempul (1525) ; Dechempful (1543) ; Tachemphulle (1550) ; Tachemphoul (1553) ; Techempful (1564) ; Thechempfoul (1575) ; Tachemphul (1591) ; Techempfoul (1600) ; Tachempoltz (1612) ; Tarquempol (1615) ; Teckempol (1616) ; Techemfoul (1616) ; Tarquinpol (1793).

    En lorrain : Tekinpole ou Tekinpule[12]. En allemand : Taichenphul (1915-1918), Taichen (1940-1945).

    Sobriquet

    Ancien surnom sur les habitants : Les pètroyäds (ceux qui pataugent)[14].

    Histoire

    Nommé Decempagi[13] lors de la période gallo-romaine, le village est situé sur la voie romaine de Metz à Strasbourg. Il possède un temple et un théâtre pouvant accueillir environ 16 000 personnes, ce qui en faisait un des plus grands de tout l’Est de la Gaule.

    La localité est détruite[pourquoi ?] vers 250. Les lieux sont à nouveau habités vers 310-350. Lors de la bataille de Tarquimpol (), les Alamans attaquent par surprise Julien, César en Gaule. À la suite de l'action coordonnée de Constance II, ils sont repoussés hors de Gaule en 357, ce qui constitue un des derniers succès des Romains dans cette région avant l'effondrement de l'empire[15]. La cité est démolie au Ve siècle[16].

    Lorsque la population gallo-romaine de Decempagi eut succombé à la longue, les Germains viennent s'établir à sa place et profitent des matériaux de la ville antique pour bâtir dans l'enceinte de sa forteresse un village qu'ils appellent Teichenphul[17].

    La seigneurie passe à la Lorraine en 1418. Le village fait partie du bailliage d'Allemagne dans la prévôté de Dieuze.

    L'ancienne commune du département de la Meurthe est annexée au district de Lorraine par le traité de Francfort, prenant le nom allemand de Taichenphul. Elle est intégrée au département de la Moselle lorsqu’elle redevient française après la Première Guerre mondiale.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1971 mars 1995 Livier Barthélemy    
    mars 1995 mars 2008 Arlette Herbuveaux    
    mars 2008 mars 2014 Pierre-Marie Baltz    
    mars 2014 En cours David Barthélemy    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19].

    En 2019, la commune comptait 61 habitants[Note 4], en diminution de 8,96 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    126112122187204188198174175
    1856 1861 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
    151171146159144130114108112
    1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    1141441231109510212310178
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
    757678766966666863
    2019 - - - - - - - -
    61--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21]. |recens-prem=2005 |n.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Presqu'île de Tarquimpol vue de la berge de Lindre-Basse.
    Église Saint-Étienne

    Lieux et monuments

    • Restes de constructions romaines : canalisations, poteries, découverte par photo aérienne () d'un théâtre gallo-romain de 125 m de diamètre, l'un des plus vastes de Gaule.
    • Enceinte fortifiée du bas Empire, sarcophages ; temples et théâtre fouillés dès 1885.

    Château d'Alteville

    Le château est constitué de deux bâtisses en vis-à-vis (l'une XVIe et l'autre XVIIIe).

    La première est édifiée par Étienne Toupet, trilleur des salines de Dieuze, en 1564 quand il obtient le fief d’Alteville du duc Charles IV de Lorraine. C’est une maison forte typique avec une tourelle, des meurtrières et des fenêtres à meneaux.

    La seconde, construite en 1698 par Charles Palléot, un officier de cavalerie, est un pavillon carré de deux étages flanquée de deux ailes[22]. Palléot fait aussi construire une chapelle (st Charles).

    En 1786, ce château était la propriété de Nicolas Leclerc, l'un des fermiers généraux régisseurs des domaines de Lorraine et Barrois, résident à Dieuze. Le mariage de sa fille Julie Charlotte avec Jean-Baptiste-Nicolas Vivaux, avocat et maître de forges, y fut célébré le . En 1819, le général Charles Louis Dieudonné Grandjean hérite du domaine ; puis, en 1827, son fils Victor Aimé. En 1859, François-Paul de Guaita (1825-1880), conseiller général de la Meurthe et agriculteur érudit en est propriétaire, après son mariage, en 1851, avec la fille de Victor Aimé, Marie Amélie Grandjean (1832-1901). En 1861, y naît Stanislas de Guaita. Ce dernier mourra dans le château familial en 1897. En 1901, il est repris par Pierre Lallemand de Mont, époux d'Alice de Guaita. La famille Barthélémy s’y installe en 1906.

    Le domaine d’Alteville est fortement endommagé durant la Seconde Guerre mondiale par des troupes allemandes qui détruisent la chapelle et arrachent boiseries et cheminées[22]. Il a depuis été restauré et une partie aménagée en chambres d’hôtes.

    Autres lieux

    • La Maison du pays des Étangs est un centre d'interprétation. Elle présente les informations scientifiques et pratiques indispensables pour découvrir l’histoire du site, de la cité gallo-romaine disparue à aujourd'hui (maquettes, montages visuels et sonore, jeux interactifs) ; les thèmes muséographiques abordés sont l'archéologie, l'histoire et la nature ; un sentier d’interprétation va de Lindre-Basse à Tarquimpol. Des animations scolaires y sont organisées pour présenter et valoriser le patrimoine. La maison fait actuellement l'objet d'un vaste projet de développement et de requalification dont l'objectif est de faire de la Maison du Pays des Etangs un pôle touristique, d'animation, d’éducation et de formation au patrimoine à l'horizon 2022. Le projet se décline en la création de 3 espaces complémentaires qui prendront place dans la maison actuelle et une extension sous forme de veranda dans le jardin :
      • Un espace muséographique tous publics, moderne et ludique, centré sur le patrimoine de Tarquimpol (archéologique et naturel notamment) et montrant les liens entre Tarquimpol et les sites environnants liés au sel et à la présence romaine
      • Un espace de restauration/salon de thé tous publics valorisant les productions locales et les circuits courts
      • Un espace d’accueil de groupes et d’animations centrées sur la valorisation du patrimoine archéologique, naturel...

    Ces trois espaces principaux seront agrémentés d'une plateforme d'observation panoramique à 360° (au premier étage de l'extension). L'équipement sera complété par la création/restauration d'un sentier de découverte géoguidé sur la presqu'ile de Tarquimpol qui permettra de découvrir in situ les principaux monuments enfouis qui seront reconstitués à leur emplacement d’origine en réalité augmentée. Un sentier de liaison Tarquimpol-Lindre-Basse-Dieuze permettra d’ouvrir le site aux moyens de déplacement doux (marche, vélo…).

    Édifice religieux

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    D'azur au chapiteau romain d'or, sommé d'un chef du même et soutenu d'une champagne marinée d'argent.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. « Réseau hydrographique de Tarquimpol » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
    2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".

    Références

    1. Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Décret no 2015-73 du 27 janvier 2015 portant renouvellement du classement du parc naturel régional de Lorraine, (lire en ligne)
    2. Comité Z.N.I.E.F.F. Lorraine, « ZNIEFF 410010373 - Pays des étangs » [PDF], sur inpn.mnhn.fr.
    3. Sandre, « la Seille »
    4. Sandre, « le ruisseau de l'étang de Nolweiher »
    5. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    7. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Dieuze », sur insee.fr (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Augustin Calmet, Notice de la Lorraine : qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg
    13. Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage (1862)
    14. Passé-Présent : La Moselle dévoilée no 5 (Janvier-Février 2012)
    15. Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine: des premiers Celtes à nos jours, Place Stanislas, , p. 25
    16. Marc Heilig, « Nouvelles recherches à Tarquimpol (Moselle) », archeographe, 2010
    17. Henri Lepage, Le département de La Meurthe : statistique historique et administrative, Nancy, 1843
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    22. Henry Bourceret, Châteaux de la Moselle, p. 3 Alteville, Nouvelles éditions latines, Paris, 1977, 30 p. (ISBN 2723300218).
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