Tatarstan

Le Tatarstan ou république du Tatarstan (en russe : Респу́блика Татарста́н, Respoublika Tatarstan ; en tatar : Татарстан Республикасы) est une république de la fédération de Russie, située sur le bassin de la Volga, qui tire son nom du peuple Tatar, et dont la capitale est Kazan. L'origine ethnique des habitants de la région est très diverse : Tatars, mais aussi Russes, Tchouvaches, Bachkirs, Géorgiens, etc.

République du Tatarstan
(ru) Республика Татарстан
(tt) Татарстан Республикасы

Armoiries

Drapeau du Tatarstan
Administration
Pays Russie
Région économique Volga
District fédéral Volga
Statut politique République
Création
Capitale Kazan
Président Roustam Minnikhanov
Premier ministre Ildar Khalikov
Démographie
Population 3 898 700 hab. (2019)
Densité 57 hab./km2
Géographie
Coordonnées 55° 33′ nord, 50° 56′ est
Superficie 67 847 km2
Autres informations
Langue(s) officielle(s) Russe, tatar
Fuseau horaire UTC+4
Code OKATO 92
Code ISO 3166 RU-TA
Hymne Hymne national du Tatarstan
Immatriculation 16, 116
Liens
Site web www.tatar.ru

    Géographie

    La grotte de Yurievskaya, dans le Tatarstan. Juin 2016.

    Le Tatarstan, république de 67 847 km2, est compris entre la vallée moyenne de la Volga et l'avant-pays ouralien. Peu montagneux, le plus haut sommet culmine à 254 mètres d'altitude[réf. nécessaire].

    Il est parcouru par de nombreux cours d'eau dont les plus importants sont, à part la Volga, la Kama, la Belaïa, la Viatka et l'Ik.

    Voisinage du bassin versant de la Volga, au voisinage du Tartarstan

    Histoire

    La première forme d'organisation connue dans la région de l'actuel Tatarstan est le Khanat bulgare de la Volga (IXe siècle1236).

    En 1236 elle est détruite, sous la direction de Batu par les Mongols qui incluent la région dans la Horde d'or (1236 — 1502), l'un des quatre grands khanats de l'Empire mongol. La langue du khant est la langue turque des Kiptchaks.

    Empire russe

    Au XIXe siècle, apparut dans cette région, sous l'impulsion de Ismail Gasprinski, le jadidisme (dérivé de usul ul-jadid, signifiant, « nouvelle méthode »), un courant de l'islam moderniste, poussant notamment à davantage de tolérance avec les autres religions.

    Union soviétique

    Au cours des années qui précédèrent la dislocation de l'Union soviétique (1991), les autorités de la république socialiste soviétique autonome de Tatarie réclamèrent le statut de république soviétique à part entière, et non de république autonome au sein de la RSFS de Russie.

    Russie

    Le , le Soviet suprême de la RSSA de Tatarie adopte la déclaration de la souveraineté. Le les autorités tatares organisent un référendum (auquel assistaient des observateurs internationaux) dont la question était :

    « Êtes-vous d'accord pour que la république tatare soit un sujet de droit international ? »

    Une majorité de la population (61,4 %) s'est alors prononcée pour l'indépendance (sujet de droit international)[1].

    Le , le Tatarstan et la Tchétchénie refusent de signer le Traité fédératif visant à remplacer le traité de l'Union élaboré par Mikhaïl Gorbatchev.

    En , le Soviet suprême de la république déclare l'adhésion du Tatarstan à la CEI comme membre fondateur. Cependant, le Tatarstan est demeuré intégré à la fédération de Russie, mais disposant d'une autonomie plus importante que toutes les autres entités qui la composent, et même de représentations plénipotentiaires à l'étranger (notamment en France, au 6 rue du Docteur-Finlay, à Paris).

    La répartition des compétences entre le Tatarstan et le centre fédéral se fonde sur la Constitution du Tatarstan, la Constitution de la Russie et le Traité sur la délimitation des compétences, signé en 1994 et en 2007. Ce dernier est arrivé à échéance en 2017 et n'a plus été renouvelé[2].

    La politique d'harmonisation de la législation initiée par Vladimir Poutine dans les années 2000, a amené un retour à une plus stricte intégration dans la fédération. Toutefois les choix économiques et les relations internationales sont empreints d'une vaste autonomie, et une politique d'encouragements envers les PME et les partenariats avec les entreprises étrangères est fortement en hausse, malgré la crise.

    Mintimer Chaïmiev fut le président de la république du Tatarstan du au date à laquelle Roustam Minnikhanov lui a succédé[3]. Farid Moukhamedchine est le président de l'assemblée législative (Gossovet) du Tatarstan depuis le .

    Subdivisions

    La République du Tatarstan est divisée en 43 raïons et 13 villes.

    Population et société

    Le Tatarstan, issu de la république socialiste soviétique autonome de Tatarie (1922-1992), rassemblait, en 1991, à la veille de la dislocation de l'Union soviétique, une population de 3 679 400 habitants. En 2019, Il rassemblait sur un territoire d'environ 68 000 km², une population de 3 898 700 personnes, soit une hausse de 6% depuis la fin de l'URSS.

    Les Tatars, qui appartiennent au rameau turc de la famille ethno-linguistique altaïque, étaient, en 1926, environ 3 311 000 dans l'ensemble de l'Union soviétique, alors que la population totale de la Tatarie ne s'élevait alors qu'à 2 800 000 personnes. En 1970, la tendance s'était encore accentuée, puisque sur 5 931 000 Tatars recensés pour l'ensemble de l'Union soviétique, seuls 1 536 000 vivaient en Tatarie, où ils étaient à peine plus nombreux que les Russes.

    Les Tatars sont également nombreux dans les régions voisines de Russie, au Kazakhstan et en Ouzbékistan. L'installation des Russes en Tatarie, commencée au lendemain de la prise de Kazan par les armées du tsar en 1552, s'est constamment poursuivie. La découverte du pétrole au lendemain de la Seconde Guerre mondiale contribua à accroître fortement l'importance numérique du groupe slave vivant à l'intérieur des frontières de la Tatarie. Après la dislocation de l'Union soviétique, les Tatars ne représentaient que 48 % de la population, contre 43 % pour les Russes.

    Démographie

    Évolution démographique
    1991 2002 2008 2010 2013
    3 679 4003 779 2653 762 8093 778 5043 822 038
    2016 2019 - - -
    3 868 7303 898 700---
    Indice de fécondité et taux de natalité
    AnnéeFéconditéFécondité urbaineFécondité rurale
    19902,051,862,87
    19911,881,662,75
    19921,711,502,52
    19931,571,372,29
    19941,581,392,28
    19951,471,292,12
    19961,431,252,05
    19971,391,231,95
    19981,371,221,92
    19991,291,151,80
    20001,291,151,82
    20011,301,191,74
    20021,371,271,79
    20031,361,261,79
    20041,351,261,79
    20051,281,211,62
    20061,271,201,61
    20071,381,291,77
    20081,481,381,87
    20091,541,461,87
    20101,601,531,89
    20111,651,591,91
    20121,801,732,09
    20131,831,742,20
    20141,841,752,22
    20151,861,851,88
    20161,861,871,75
    20171,651,671,53

    Composition ethnique

    Ethnies des habitants du Tatarstan (2010)[4]

    Selon le recensement de 2010, l’appartenance ethnique des habitants du Tatarstan est répartie comme suit[4] :

    EthnieNombrePourcentage[5]
    Tatars2 012 57153,2
    Russes1 501 36939,7
    Tchouvaches116 2523,1
    Oudmourtes23 4540,6
    Mordves19 1560,5
    Maris18 8480,5
    Ukrainiens18 2410,5
    Bachkirs13 7260,4
    Azéris9 5270,3
    Ouzbeks8 8810,2
    Arméniens5 9870,2
    Tadjiks5 8590,2
    Biélorusses4 5920,1
    Juifs2 6240,1
    Allemands2 2000,1
    Autres17 1490,5
    Non précisé6 052

    Principales villes

    Ville Nom russe Nom tatar Populations
    (2016)
    Kazan Казань Казан, Qazan 1 216 965
    Naberejnye Tchelny Набережные Челны Яр Чаллы, Yar Çallı 526 750
    Nijnekamsk Нижнекамск Түбән Кама, Tübän Kama 236 197
    Almetievsk Альметьевск Әлмәт, Älmät 152 580
    Zelenodolsk Зеленодольск Яшел Үзән, Yäşel Üzän 98 763
    Bougoulma Бугульма Бөгелмә, Bögelmä 86 085
    Ielabouga Елабуга Алабуга, Alabuğa 73 333
    Leninogorsk Лениногорск Лениногорск, Leninogorsk 63 314
    Tchistopol Чистополь Чистай, Çistay 60 949
    Zaïnsk Заинск Зәй, Zäy 40 878
    Aznakaïevo Азнакаево Азнакай, Aznaqay 34 700
    Nourlat Нурлат Нурлат, Norlat 33 141
    Mendeleïevsk Менделеевск Менделеевск, Mendeleyevsk 22 183
    Bavly Бавлы Баулы, Bawlı 22 235
    Bouïnsk Буинск Буа, Bua 20 886
    Arsk Арск Арча, Arça 20 046
    Agryz Агрыз Әгерҗе, Ägerce 19 739
    Koukmor Кукмор Кукмара, Kukmara 17 694
    Vassilevo Васильево Васильево, Vasilyevo 17 534
    Menzelinsk Мензелинск Минзәлә, Minzälä 17 043
    Kamskie Poliany Камские Поляны Кама Аланы, Kama Alanı 15 624
    Mamadych Мамадыш Мамадыш, Mamadış 15 573

    Économie

    Tatarstan, 100 roubles.

    Le Tatarstan possède sur son territoire les puits les plus productifs du gisement du Second-Bakou. Aussi, la valeur de la production industrielle est-elle de beaucoup supérieure à celle de l'agriculture : pétrochimie, plastiques, pneumatiques, engrais, machines-outils, automobiles (Kamaz), électronique, informatique et horlogerie (Vostok).

    Sports

    On pratique le rugby à XIII au Tatarstan dans les années 1990.

    Une sélection « nationale » reçoit ainsi la France le à Kazan. Elle ne perd que d'une faible marge (10-20)[6].

    Le Tatarstan effectue ensuite une tournée en France du au . Il y rencontre cinq sélections régionales qu'il ne parvient pas à dominer[6].

    Personnalités nées au Tatarstan

    Notes et références

    1. https://www.monde-diplomatique.fr/1992/05/MALASHENKO/44396
    2. Isabelle Mandraud, « En Russie, le Tatarstan rentre dans le rang », sur Le Monde, (consulté le ).
    3. « Tatarstan: le nouveau président Minnikhanov prête serment », RIA Novosti, (consulté le )
    4. (ru) « Население по национальности и владению русским языком по субъектам Российской Федерации », Service fédéral des statistiques russe (consulté le ), p. 111–113
    5. Les pourcentages n’incluent pas les personnes n’ayant pas déclaré leur appartenance ethnique.
    6. Louis Bonnery, Le rugby à XIII le plus français du monde, Limoux, Cano&Franck, , 489 p. (ASIN B000X3Z932), « Tournée de l'équipe de Tatarstan en France », p. 334-335

    Annexes

    Bibliographie

    • Marcel Gabbazov, Le Tatarstan et la Fédération de Russie : entité administrative ou communauté politique ?, Université de Bordeaux 4, 1999, 118 p. (mémoire de DEA de Science politique)
    • Fred Hilgemann, Le Tatarstan : pays des musulmans de Russie, Paris, éd. Autrement, 2007 (ISBN 978-2-7467-1023-8), 214 p.
    • Midhat Farukshin, « République autonome du Tatarstan », in Le statut constitutionnel des régions dans la Fédération de Russie et dans d'autres pays européens, Strasbourg, Éditions du Conseil de l'Europe, 2003, p. 155-165 [lire en ligne]
    • Richat Sabitov, Le fédéralisme russe contemporain et la République du Tatarstan, Fondation Varenne, 2013 (ISBN 978-2-37032-018-6), 620 p.

    Articles connexes

    Liens externes

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