Tavaco
Tavaco est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Mezzana.
Tavaco | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Ajaccio |
Intercommunalité | Pays Ajaccien |
Maire Mandat |
Jean-Marie Pasqualaggi 2020-2026 |
Code postal | 20167 |
Code commune | 2A323 |
Démographie | |
Population municipale |
402 hab. (2019 ) |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 02′ 14″ nord, 8° 53′ 55″ est |
Altitude | 450 m Min. 140 m Max. 1 240 m |
Superficie | 10,83 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Ajaccio (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Gravona-Prunelli |
Localisation | |
Géographie
Orientée plein sud, la commune se subdivise en deux entités distinctes : le centre-bourg, noyau historique, est perché à 450m d'altitude, sur un plateau boisé surplombant la Gravona (dont l'ancienne dénomination était "il fiuminale di Celavo"). Il possède différents hameaux : Casaccio, Minutella et Vignola ou encore Casanova, Pianu della Croca, Carazzi, Casaccia, Valle di Bona, Valle di la Piatta, Cinele.
Des cours d’eau les traversent, les deux principaux étant A Liscia ou le Valdu.
La population se réparti sur une superficie de 1083 hectares (10,83 km2) dont l’altitude varie de 140 mètres à 1240 mètres. À 1 271 m d’altitude, la Punta Sant’Eliseo surplombe le village (le massif de Sant'Eliseo se situant également sur les communes voisines de Vero, Lopigna et Sari d'Orcinu) ; elle doit son nom à une chapelle de type roman. Le Monte Rossu constitue un autre sommet remarquable.
Un sentier de randonnée entretenu et balisé relie le village de Tavaco à celui de Sari d'Orcino. Une multitude d'autres sentes passe par la Punta de Sant'Eliseo, la plupart correspondent à des chemins pratiqués par les chasseurs. L'accès à la Punta de Sant'Eliseo peut se faire par le col de Tartavello.
La commune de Tavaco est rattachée à la communauté d'agglomération du Pays Ajaccien (CAPA). Dans la vallée, le développement d'un parc d’activités apporte un dynamisme nouveau.
Urbanisme
Typologie
Tavaco est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Ajaccio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (48,3 %), forêts (21,4 %), zones agricoles hétérogènes (15,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (14,1 %), prairies (0,4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Sur le plan étymologique, « tav » parait avoir le sens de creux », de cavité ». Il convient également de noter que Tavaco correspond à un patronyme mentionné dans des registres de catholicité (conservés aux Archives Départementales) depuis 1769 au moins (naissance de Maria Francesca Tavaco).
Selon la légende, Tavaco aurait été fondé par le « Conti Blondi », seigneur du Celavo. Le lieu de son trépas délimita les limites de son fief, correspondant donc à la pieve du Celavo -ou Carceri-. Tavaco (ou Tavago, dans les archives génoises) fut, à de nombreuses reprises, victime de pillage et de destructions par les Maures ou les Génois, causant le déplacement des habitants vers les montagnes.
En 1347, Orlando d'Ornano est, selon l'Istoria di Corsica de l'archidiacre Anton Pietro Filippini, le seigneur en titre de Tavaco ainsi que de Cauro. Son fils Giovanni aurait eu ses châteaux détruits avant 1434 par Vincentello d'Istria[8].
Au XVIIIe siècle, l'agglomération ne se composait que d’une dizaine de constructions rassemblées à faible distance de la paroisse.
La fête communale est fixée au , à la saint Martin.
Le village a été « brûlé à 80 % » en , selon le maire ; l'incendie a ravagé plusieurs maisons comme la faune et la flore, le massif forestier.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].
En 2019, la commune comptait 402 habitants[Note 3], en augmentation de 23,31 % par rapport à 2013 (Corse-du-Sud : +6,21 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
L’ancienne chapelle médiévale Saint-Martin, qui portait anciennement le vocable de Notre-Dame des Victoires, possède un autel orné d'une ancre que certains interprètent comme un signe de la victoire des villageois sur les Maures en 1429. Cette interprétation ne peut être certifiée en l'état. Le changement de nom de l'édifice cultuel est intervenu après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle Tavaco a payé un très lourd tribut, puisque quasiment l'ensemble des hommes de la commune a été décimé.
Les vestiges de l'ancienne chapelle Sant’Eliseo, qui daterait du Xe siècle, correspondraient à un ermitage. Le marque la fête de ce saint.
Sur le site, on trouve également une mine de plomb argentifère.
Proche de la Gravona, le parc animalier "A Cupulatta" est dédié, comme son nom l'indique, aux tortues terrestres, de Corse et du monde entier.
Personnalités liées à la commune
Gaston Micheletti (1892-1959) : artiste lyrique, ténor de l'Opéra Comique est né le . Il est décédé à Ajaccio[13].
Charles Pérès (1911-1990) : aviateur, il a fait partie de l'équipage du Breguet Bizerte qui coula le U Boot 53 au large du Maroc - premier sous-marin coulé de la seconde guerre mondiale - ; il a été fait chevalier de Légion d'honneur à titre militaire, il totalise 3.200 heures de vol dont 613 en mission militaire. Il repose à Tavaco dans le cimetière familial à 50m de l'église[14].
Archange Biondi, agriculteur, maire de Tavaco, en fonction en 1903
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Les Maisons historiques de la Corse. Les Seigneurs d'Ornano et leurs descendants : d'après les documents dans les dépôts publics et privés de Gênes, Ajaccio, Paris, Barcelone, Pise, Venise, Rome, Vérone / recueillis par le Comte Colonna de Cesari-Rocca, 1899. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5579956d.texteImage
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Gaston Micheletti (1892-1959) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- Marcel Catillon, Mémorial aéronautique : qui était qui?, Nouvelles Editions Latines, , 221 p. (ISBN 978-2-7233-0529-7, lire en ligne), p. 151.