Grégoire X
Tedaldo ou Tebaldo Visconti (1210, Plaisance – , Arezzo) a été élu 184e pape le sous le nom de Grégoire X.
Pour les articles homonymes, voir Visconti.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Visconti.
Grégoire X | ||||||||
Détail de Grégoire X dans une illustration dans Le livre des Merveilles du Monde (XVe siècle. BnF). | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Teobaldo Visconti | |||||||
Naissance | Plaisance, Saint-Empire |
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Ordre religieux | Ordre cistercien | |||||||
Décès | Arezzo, Saint-Empire |
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Pape de l'Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | ||||||||
Intronisation | ||||||||
Fin du pontificat | Arezzo (4 ans, 4 mois et 9 jours) |
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Sa vie est peu connue. C'était un homme extrêmement sévère et d'une grande dignité, ami de Thomas d'Aquin et confident des rois de France et d'Angleterre. Chanoine de Lyon dans sa jeunesse, il fut archidiacre de Liège et quitta ce poste pour se retirer en Terre sainte, reprochant au prince-évêque de cette ville — le sulfureux Henri de Gueldre — de transformer le palais épiscopal en lieu de débauche[1]. Il accompagna le cardinal Ottobono Fieschi en voyage en Angleterre, puis Édouard d'Angleterre en pèlerinage en Palestine à la tête d'une armée de croisés.
Alors qu'il se trouvait à Saint-Jean-d'Acre, il fut convoqué par le conclave qui s'éternisait depuis la mort de Clément IV en 1268. Il réussit à négocier une trêve entre les Génois et les Vénitiens, et persuada la noblesse de la ville de coopérer avec le prince Édouard d'Angleterre, mais il ne disposait pas d'une autorité suffisante ni de pouvoir pour mener plus loin la négociation pour sauver le royaume. La situation était alors bloquée par un désaccord entre les Italiens et les Français qui voulaient chacun un pape de leur pays du fait de la situation politique autour de Charles Ier de Sicile.
La situation fut débloquée lorsque les habitants de Viterbe, où les cardinaux étaient assemblés dans la salle du conclave du palais des papes, décidèrent de les enfermer en ne leur laissant que du pain et de l'eau et ôtèrent le toit du bâtiment « afin de permettre aux influences divines de descendre plus librement sur leurs délibérations. » Cette façon inhabituelle de susciter l'action du Saint-Esprit remporta un étonnant succès ; elle sera d'ailleurs reprise, notamment par le futur Philippe V lors du concile qui vit l'élection de Jean XXII.
Les cardinaux déléguèrent leur pouvoir décisionnaire à six d'entre eux qui, pressés de sortir, élurent Tedaldo le jour même, trois jours après son arrivée à Viterbe en . Il apprit la nouvelle de son élection alors qu'il n'était ni cardinal, ni même prêtre et cet événement tourna au scandale international. Il accepta la tiare et prit le nom de Grégoire X.
Grégoire comprit alors que le seul espoir qui restait aux croisés était de signer un pacte avec les Mongols, eux aussi ennemis des Égyptiens. Cette alliance lui procurait un avantage stratégique ; en outre, le bruit courait que Kubilai Khan semblait de plus en plus enclin à embrasser le christianisme. Cela n'avait rien d'invraisemblable. L'armée mongole comptait beaucoup de chrétiens orientaux et une alliance militaire avait déjà été conclue entre Bohémond, prince d'Antioche, et Hulagu, prince mongol de Perse. Il comptait donc convertir les Mongols au christianisme et faire du Grand Khan Kubilai le fils spirituel du pontife romain. L'Empire mongol s'étendait de l'Euphrate à l'océan Pacifique ; c'était le plus vaste qu'il y ait jamais eu au monde. Grégoire se disait que s'il pouvait en faire un pays chrétien, les jours de l'Islam seraient comptés et le royaume des croisés, sauvé.
C'est sous son pontificat, le avant même son intronisation, que commence l'enquête en vue de la canonisation du roi Louis IX de France, deux ans après la mort de ce dernier. L'enquête aboutira à la canonisation du souverain en 1297 par le pape Boniface VIII.
Le premier acte de Grégoire, une fois intronisé, fut de convoquer à Saint-Jean-d'Acre une galère vénitienne qui venait d'arriver à Ayas en Asie Mineure. Il y avait à bord deux frères vénitiens, Matteo et Niccolò Polo, ainsi que le fils de 17 ans de Niccolò, prénommé Marco, le célèbre Marco Polo. Il leur remit des lettres de créance pour le Grand Khan et leur adjoignit deux moines dominicains, Nicolas de Vicenza et Guillaume de Tripoli, qu'il chargea de lettres et de présents pour le Khan[2].
Il chercha à réconcilier les guelfes et les gibelins. En outre, le , il signa une bulle demandant la protection des Juifs vivant dans la chrétienté[3].
Devant la résistance de Florence, il excommunia la ville.
Lors de l'élection impériale de 1273, il favorisa Rodolphe de Habsbourg au détriment d'Alphonse X de Castille.
Il convoqua le deuxième concile de Lyon, ouvert le , au cours duquel il fit notamment déposer et excommunier Henri de Gueldre[1].
En 1274, le roi Philippe III lui céda le Comtat Venaissin, base du futur établissement de la papauté à Avignon au XIVe siècle.
L'année suivante le pape se rendit à Lausanne pour y consacrer la cathédrale Notre-Dame et y rencontrer Rodolphe de Habsbourg.
Bulles
- Le il donne une bulle portant confirmation des possessions et collation de l'exemption de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, moyennant un cens de trois besants d'or.[4]
Béatification
Grégoire X a été béatifié en 1713 par Clément XI.
Notes et références
- (en) Paul Graindor et Henri Grégoire, Byzantion : revue internationale des études byzantines, Fondation byzantine, (lire en ligne), p. 283
- Rustichello de Pise, Les Voyages de Marco Polo, traduit sous le titre The Travels of Marco Polo, par Henry Yule et révisé par Henri Cordier, 1903, p. 113-115.
- Encyclique de Grégoire X.
- Publié par Guillaume Mollat (1877-1968), dans Bulletins régionaux des Annales de Bretagne, tome XXVII, Rennes, 1911-1912.
Voir aussi
Bibliographie
- Magnificat numéro 278 de page 133.
- (en) Grégoire X, Catholic Encyclopedia, .
Liens externes
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- (en) Catholic Hierarchy
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