Clément IV
Clément IV (Gui Foucois ou Foulques ou Foucault), né un 23 novembre à la fin du XIIe siècle à Saint-Gilles, près de Nîmes, et mort le à Viterbe en Italie, fut le 183e pape de l'Église catholique. Son pontificat s’étendit du au .
Pour les articles homonymes, voir Clément.
Clément IV | ||||||||
Portrait imaginaire peint par Giuseppe Franco. Vers 1617. Pinacothèque Ambrosienne. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Gui Foucois ou Foulquois ou Foulques ou Foucault | |||||||
Naissance | un 23 novembre la fin du XIIe siècle Saint-Gilles |
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Décès | Viterbe |
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Pape de l'Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | ||||||||
Intronisation | ||||||||
Fin du pontificat | Viterbe (3 ans, 9 mois et 24 jours) |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Évêque du Puy | ||||||||
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Gui Foulques, lettré[Note 1], avocat, grand juriste, fut marié et eut des enfants (et une descendance attestée jusqu'à nos jours) avant d'entrer, veuf, dans les ordres, et d'entamer une carrière au service de l'Église. Il fut évêque du Puy, honoré d’une prébende de chanoine au Chapitre noble de Brioude (1259), puis archevêque de Narbonne. Conseiller de Saint Louis, il est élu pape sous le nom de Clément IV. Durant ses trois ans et demi de pontificat, il mena une politique ambitieuse et fut l'ami de saint Thomas d'Aquin.
La famille de Clément IV
Naissance et mort
Louis Foulques ou Foucault, dit Fulcodi, bourgeois de Saint-Gilles dans le Gard, juriste, eut de son épouse Marie Laure Salvanhiac, plusieurs enfants :
- Gui, qui suit ;
- Nicolas, curé de Saint-Gilles ;
- Marie, épouse de Laurent Forton ;
- Jeanne, épouse de Pierre Sauvaire ;
- Anne, épouse de Louis Gros qui eurent des enfants dont Pierre Gros, curé de Saint-Gilles, auquel son oncle Gui, alors pape, écrivait le : « Nous ne voulons pas que Cécile et Mabilie, nos filles, aient d'autres époux que ceux qu'elles auraient pu avoir si nous étions demeuré simple clerc ! »… et il réduisit de plus les prébendes de ce neveu ecclésiastique à une seule afin de ne pas être taxé de népotisme.
Gui Foulques, dit Fulcodi, dit le Gros, est né à Saint-Gilles (Gard), près de Nîmes, Languedoc un 23 novembre à la fin du XIIe siècle. Il est mort le , dans le palais des papes de Viterbe en Italie.
Sa maison natale dite « Maison romane » a été restaurée au XIXe siècle. Elle est classée monument historique depuis 1862[2],[3]. Clément IV est le premier de tous les papes qui ait eu des armoiries sur son tombeau, à Viterbe.
Sa descendance
Gui Foulques avait épousé par contrat du Margueritte Ruffi, fille de Jacques et de Cécile du Sault. Plusieurs enfants sont nés de cette union. En 1265, il ne restait que :
- Mabilie qui devint religieuse à Nîmes après 1267 et qui mourut en 1307 d'après les documents cités ci-dessus ;
- Cécile Fulcodi qui épousa par contrat du son cousin Pierre Ruffi. De cette union naquirent plusieurs enfants dont Guidon Ruffi, dont la descendance se perpétue à ce jour.
Les informations généalogiques sur la descendance du pape Clément IV proviennent des pièces du procès qui a été instruit pour son héritage, commencé vers 1272 et terminé seulement en 1339. Une grande partie de ces pièces sont reproduites dans le cartulaire de l'évêché de Maguelone. Ces pièces citent plus de soixante personnes apparentées au pape Clément IV[Note 2]
- Louis Foulques x Marie Laure Salvanhac
- Guy Foulques, pape 5 février 1265 au 29 novembre 1268 sous le nom de Clément IV) x 16 janvier 1239 Margueritte Ruffi[e 1]
- Cécile Foulques (dite Fulcodi) x 2 février 1274 Pierre Ruffi, son cousin[e 1],[f 1]
- Guidon Ruffi x 2 avril 1312 Andréa de Saint-Martial d'Anduze[e 1],[f 2]
- Andrée Ruffi x Montpellier 13 septembre 1349 Jean Gras/Gros, bachelier ès droit (contrat de mariage du 13 septembre 1349 chez Maître Arnaud)[e 1],[f 3]
- Jeanne Gras/Gros x Montpellier 4 décembre 1371 Pierre de Concques, écuyer (contrat de mariage du 4 décembre 1371 chez Maître Vitalis à Montpellier)[e 1],[f 4]
- Jacques de Conques, seigneur de Montpezat (près de Nîmes) x en 1399 Armande de la Manhame[e 1],[f 5]
- Jacquette de Conques, dame de Montpezat x en 1420 Armand II de Sant-Félix, écuyer du roi Charles VII, bailli royal de Montpellier[4],[g 1],[b 1]
- Isabeau/Isabelle de Saint-Félix x Millau (Rouergue) le 5 janvier 1453 Pierre Bernard Lauret, seigneur de Merville (seigneurie achetée en 1475) et d'Aumes, docteur en droit, professeur à Montpellier puis avocat général au parlement de Toulouse en 1461, premier président au parlement de Toulouse du 23 décembre 1472 au 7 août 1495 († Toulouse 7 août 1495)[g 2],[e 2],[b 1],[a 1]
- Jean Lauret, seigneur de Carlencas et de l'Albarède († avant 1513) x Prudence de Beauvillé[a 2]
- Anne/Agnès Lauret x 9 février 1518 Hugues de Buisson, seigneur de Montmaur, écuyer, capitoul en 1523, teste 29 juillet 1528[5],[6],[e 2],[b 2],[a 3]
- Anne de Buisson x Arnaud de Custos, teste 24 mars 1562[a 4]
- Anne de Custos x Jean de Babut, conseiller au parlement de Toulouse en 1568, docteur et avocat au parlement, capitoul en 1544-1545, 1559-1560 et 1565, teste 20 août 1580[a 5],[7]
- Guillaume Lacger de Babut, seigneur baron de Saint-Sauveur (° 13 septembre 1579, maintenu noble le 19 septembre 1669[8]) x 26 janvier 1605 Marguerite de Séguier teste 25 mai 1618
- Jacques de Babut, seigneur de Saint-Sauveur et de Ségure, capitoul de Toulouse en 1669, maintenu noble le 19 septembre 1669[8] x 18 juin 1648 Marthe de Milanois[9]
- Pierre de Babut x 23 mars 1689 Jeanne de Nogaret († 14 novembre 1727)[10],[f 6]
- Jean de Babut-Nogaret, seigneur de la Pointe-Fontouzy x Élisabeth de Rouery[c 1]
- Marie Joséphine Élisabeth de Babut-Nogaret († 28 mars 1787) x François Henri de Peytes, marquis de Montcabrier, syndic puis auditeur des comptes et deniers de Toulouse x 15 février 1737[c 1],[c 2],[b 3]
- Joseph Saturnin de Peytes, seigneur de Montcabrier x Toulouse 23 avril 1765 Marie Joséphe Tannique de Saint-Lanne[c 3],[b 4]
- Jean Éloi Fortuné de Peytes de Montcabrier x Puylaurens 7 avril 1818 Dominique Lucienne de Bedos de Campan[c 4],[b 5]
- Louise Théonie de Peytes de Montcabrier x Puylaurens 26 novembre 1832 Antoine Joseph Henri Gustave de Beauquesne[b 6]
- Gabrielle de Beauquesne x Merles 8 novembre 1864 Antoine Henry Mimerel
- Antoinette Élisabeth Germaine Mimerel x 27 décembre 1893 Léon Auguste Joseph Grégoire
- Gabrielle de Beauquesne x Merles 8 novembre 1864 Antoine Henry Mimerel
- Louise Théonie de Peytes de Montcabrier x Puylaurens 26 novembre 1832 Antoine Joseph Henri Gustave de Beauquesne[b 6]
- Jean Éloi Fortuné de Peytes de Montcabrier x Puylaurens 7 avril 1818 Dominique Lucienne de Bedos de Campan[c 4],[b 5]
- Joseph Saturnin de Peytes, seigneur de Montcabrier x Toulouse 23 avril 1765 Marie Joséphe Tannique de Saint-Lanne[c 3],[b 4]
- Marie Joséphine Élisabeth de Babut-Nogaret († 28 mars 1787) x François Henri de Peytes, marquis de Montcabrier, syndic puis auditeur des comptes et deniers de Toulouse x 15 février 1737[c 1],[c 2],[b 3]
- Jean de Babut-Nogaret, seigneur de la Pointe-Fontouzy x Élisabeth de Rouery[c 1]
- Pierre de Babut x 23 mars 1689 Jeanne de Nogaret († 14 novembre 1727)[10],[f 6]
- Jacques de Babut, seigneur de Saint-Sauveur et de Ségure, capitoul de Toulouse en 1669, maintenu noble le 19 septembre 1669[8] x 18 juin 1648 Marthe de Milanois[9]
- Guillaume Lacger de Babut, seigneur baron de Saint-Sauveur (° 13 septembre 1579, maintenu noble le 19 septembre 1669[8]) x 26 janvier 1605 Marguerite de Séguier teste 25 mai 1618
- Anne de Custos x Jean de Babut, conseiller au parlement de Toulouse en 1568, docteur et avocat au parlement, capitoul en 1544-1545, 1559-1560 et 1565, teste 20 août 1580[a 5],[7]
- Anne de Buisson x Arnaud de Custos, teste 24 mars 1562[a 4]
- Anne/Agnès Lauret x 9 février 1518 Hugues de Buisson, seigneur de Montmaur, écuyer, capitoul en 1523, teste 29 juillet 1528[5],[6],[e 2],[b 2],[a 3]
- Jean Lauret, seigneur de Carlencas et de l'Albarède († avant 1513) x Prudence de Beauvillé[a 2]
- Isabeau/Isabelle de Saint-Félix x Millau (Rouergue) le 5 janvier 1453 Pierre Bernard Lauret, seigneur de Merville (seigneurie achetée en 1475) et d'Aumes, docteur en droit, professeur à Montpellier puis avocat général au parlement de Toulouse en 1461, premier président au parlement de Toulouse du 23 décembre 1472 au 7 août 1495 († Toulouse 7 août 1495)[g 2],[e 2],[b 1],[a 1]
- Jacquette de Conques, dame de Montpezat x en 1420 Armand II de Sant-Félix, écuyer du roi Charles VII, bailli royal de Montpellier[4],[g 1],[b 1]
- Jacques de Conques, seigneur de Montpezat (près de Nîmes) x en 1399 Armande de la Manhame[e 1],[f 5]
- Jeanne Gras/Gros x Montpellier 4 décembre 1371 Pierre de Concques, écuyer (contrat de mariage du 4 décembre 1371 chez Maître Vitalis à Montpellier)[e 1],[f 4]
- Andrée Ruffi x Montpellier 13 septembre 1349 Jean Gras/Gros, bachelier ès droit (contrat de mariage du 13 septembre 1349 chez Maître Arnaud)[e 1],[f 3]
- Guidon Ruffi x 2 avril 1312 Andréa de Saint-Martial d'Anduze[e 1],[f 2]
- Cécile Foulques (dite Fulcodi) x 2 février 1274 Pierre Ruffi, son cousin[e 1],[f 1]
- Guy Foulques, pape 5 février 1265 au 29 novembre 1268 sous le nom de Clément IV) x 16 janvier 1239 Margueritte Ruffi[e 1]
L'œuvre de Clément IV
Avant son pontificat
Docteur en droit civil, il devient un professeur et avocat renommé. Il enquête en Venaissin pour le compte d'Alphonse de Poitiers (fin 1253-début 1254) Veuf, il est ordonné prêtre en 1255 et nommé archidiacre du Puy, curé de Saint-Gilles puis évêque du Puy en 1257, archevêque de Narbonne en 1259, à cette date il est aussi nommé chanoine au chapitre de Saint-Julien de Brioude. Conseiller de Saint Louis, en un temps garde du sceau, conseiller du pape Urbain IV, il est créé cardinal évêque de Sabine le [11]. Légat en Angleterre pour une médiation entre Henri III et ses prélats et barons en 1264, il est en voyage lorsqu'il est élu pape (le 183e) après la mort d'Urbain IV. Il rentre alors à Pérouse en Italie, déguisé en moine, avant de coiffer la tiare, le , sous le nom de Clément IV. Il habite pendant presque tout son pontificat dans le palais des papes de Viterbe, la capitale de la Tuscie romaine ayant été choisie comme siège pontifical par Alexandre IV en 1257.
Pendant son pontificat
La principale affaire de son pontificat est la réalisation de la dévolution, désirée par Urbain IV, du royaume de Sicile à Charles d'Anjou, frère du roi de France Louis IX, chargé de tenir tête aux ambitions impérialistes de Manfred de Hohenstaufen, fils naturel de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, et du parti gibelin. Après la mort de Manfred en 1266 à la bataille de Bénévent, le pape intervient dans l'élection de Conradin, neveu de Manfred et dernier descendant de Frédéric II. Mais après que Charles d'Anjou exécute Conradin, Clément IV se voit contraint de s'opposer aux ambitions de Charles. Dans le même temps, il favorise le double mariage qui lie les familles de Hongrie et de Sicile.
Cette politique ambitieuse, mais onéreuse, qu'accompagne une ferme reprise en main de l'Église par la Curie, fait de Clément IV l'un des créateurs de la fiscalité pontificale et de ce qui en est déjà la condition nécessaire, la réserve au Saint-Siège de la collation des bénéfices ecclésiastiques.
Clément IV est sur le trône de saint Pierre le plus intransigeant des rigoristes et le plus théocratique des papes du XIIIe siècle, agissant quasi simultanément sur tous les plans, continuant l'œuvre de ses prédécesseurs Grégoire IX et Urbain IV, mais en la poussant jusqu'à son extrême logique : il autorise la torture dans les causes d'hérésie (), privilégie les dominicains et leur confie la direction de la lutte contre l'hérésie. À l'égard des juifs relaps, il ordonne des châtiments allant jusqu'à la mort, et exhorte Saint Louis à établir contre les blasphémateurs des peines temporelles capables de leur inspirer la terreur.
Clément IV et l'islam
À la fin du XIIIe siècle, de nombreux musulmans étaient installés en Espagne, terre historiquement chrétienne.
Dans cette Espagne soumise à des souverains catholiques, les mudéjars vivent dans leurs aljamas. Les plus nombreux demeurent dans la vallée de l’Èbre et la région de Valence. Mais le roi d’Aragon se vit admonester par le pape Clément IV qui exprima le fond de la pensée catholique sur la question : « On a des exemples de la dangereuse affaire qu’est d’avoir des musulmans dans vos domaines… Il est certes aussi raisonnable de garder chez soi des ennemis si perfides et malfaisants, ou même de les avoir pour voisins que de se mettre un serpent dans le giron ou le feu dans son sein… Votre Créateur … souffre pendant que ces musulmans célèbrent le nom de Mahomet parmi les chrétiens… Vous devenez votre propre adversaire si vous persécutez les musulmans dans leurs propres terres, mais les protégez patiemment dans les vôtres. Une fois tout cela débattu… il est indubitable qu’il serait conforme à vos excellentes œuvres que vous exiliez ces gens hors des frontières de vos domaines » et l'historien Rochdy Alili conclut « Le Pape a parlé, il ne peut y avoir de musulmans en royaume chrétien »[12].
Clément IV et Roger Bacon
Roger Bacon, moine franciscain et scientifique de renom, est le premier à s’apercevoir de l’erreur du calendrier julien par rapport à l’année solaire. Il propose en 1264 à Clément IV de le rectifier. Il avait en effet une grande estime pour Clément IV, son protecteur. Par ailleurs, ses observations astronomiques lui valant d’être accusé de magie et suscitant la haine de ses contemporains, Clément IV lui demande un exposé détaillé de ses inventions. Roger Bacon lui envoie quelques instruments de mathématiques qu’il avait inventés, ainsi que son œuvre maîtresse, l'Opus majus, ouvrage dans lequel il défend une réforme nécessaire des sciences, et qui apparaît comme une encyclopédie regroupant la grammaire et la logique ainsi que les mathématiques et la physique.
Investiture de Charles Ier
La tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines, édifice du XIIe siècle, est célèbre pour ses fresques du XIIIe siècle qui ornent son troisième étage. Considérées comme les premières fresques militaires en France, elles illustrent l'investiture en 1266 par le pape Clément IV de Charles Ier, comte de Provence, en tant que roi de Sicile.
Charles d'Anjou, comte de Provence, est représenté devant le pape Clément IV. Celui-ci, coiffé de sa tiare et tenant, posée sur l'épaule droite, une énorme clef de saint Pierre, présente au nouveau roi de Sicile (Trinacrie, Sicile insulaire, et royaume de Naples, Sicile continentale) la bulle de son investiture. Charles la reçoit, à genoux, revêtu d'une robe blanche à fleurs de lys, et coiffé de la couronne royale. Cette scène est légendée par cette inscription : CLEMENS PP. IIII - KAROLVS PRIM(V)S REX (SIC)ILIE[13].
- Couronnement de Charles Ier par le pape Clément IV.
- In situ : investiture de Charles d'Anjou, comte de Provence par Clément IV.
- Détail : Charles Ier et Clément IV.
- Détail : Clément IV et sa cour pontificale.
Clément IV et le népotisme
Peut-être par réticence envers le népotisme déjà installé à la Curie, Clément IV n'a créé qu'un seul cardinal : Bernard Ayglier, O.S.B., abbé du Mont-Cassin.
Clément IV passe les deux dernières années de sa vie à Viterbe, en compagnie de saint Thomas d'Aquin, dont la Somme théologique s'imposera durant tout le Moyen Âge.
Ses contemporains ont loué son ascétisme, sa lutte contre la corruption en général et le népotisme en particulier. Il était réputé doux et désintéressé.
Mort de Clément IV : origine de l'isolement du conclave
L'élection d'un pape se déroule depuis 1271 à l'écart de toute pression extérieure, le conclave (cum clave : sous clef) étant coupé du monde.
Cet isolement existe depuis qu'en 1271 à Viterbe, les cardinaux ne parvenant pas à se mettre d'accord pour trouver un successeur à Clément IV au bout de trois ans de délibérations, ont été enfermés et mis au pain sec et à l'eau pour les inciter à élire rapidement un nouveau pape.
L'élu, Grégoire X, a érigé cette pratique en règle, à l'exception du pain et de l'eau[14].
Selon certains auteurs, les armes de Guy Foulques représentaient un aigle tenant dans ses serres un dragon. L'historien médiéviste Robert-Henri Bautier estime cette lecture fautive car deux exemplaires de son sceau, conservés aux Archives nationales (J. 340 no 23 et J. 473 no 13ter) représentent un bras gauche au poing fermé, placé horizontalement et sur lequel sont superposés trois épis disposés en gerbe[15].
Œuvres
Le recueil des bulles du pape Clément IV (556 écrits, datés entre le et le ) a fait l'objet de plusieurs études :
- E. Jordan, Les registres de Clément IV, Paris, 1893 [lire en ligne].
- Epistole et dictamina Clementis pape quarti, Herausgegeben von Matthias Thumser [lire en ligne].
- Ex Clementis IV registro., « article », sur Monumenta Germaniae Historica [lire en ligne].
Clément IV n'a instruit qu'un procès en canonisation, celui d'Edwige de Silésie qu'il a canonisée en 1267.
Bulles
- Du : au profit de Pons II, abbé de l'abbaye Saint-Pons de Thomières confirmant toutes les donations faites au monastère de Saint-Pons, et ses privilèges, conformément aux bulles des papes Luce III et Innocent IV[16]
Pour approfondir
Bibliographie
- Édouard Jordan, Les Registres de Clément IV, 1265-1268. Recueil des bulles de ce Pape publiées par E. Jordan (1945)
- « Folqueys (Guy) », dans Ivan Gaussen (préf. André Chamson), Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc : depuis les troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Amis de la langue d'oc », (BNF 33021783), p. 64.
- Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halperin, Jacques Krynen, Dictionnaire historique des juristes français (XIIe-XXe siècle), Paris 2007.
- Stéphane Arthur et Michel Bonnet, Encyclopédie des papes.
- Robert-Henri Bautier, « Un grand pape méconnu du XIIIe siècle : Clément IV (Gui Foucois) », Bulletin du Club Français de la médaille no 81, 1983, p. 34-42.
- Jean-François Bonnefoy, « Clément IV et les Sept Joies de la Vierge », La France Franciscaine no 19, 1936, p. 158-164
- Yves Dossat, « Gui Foucois, enquêteur-réformateur, archevêque et pape (Clement IV) », dans « Les évêques, les clercs et le roi (1250-1300) », Cahiers de Fanjeaux no 7, Toulouse 1972, p. 23-57.
- César Fabre, « Les sept joies de la Vierge, poème provençal par Gui Folqueis (pape Clément IV) », dans Société agricole et scientifique de la Haute-Loire (Le Puy), Mémoires et procès-verbaux de la Société, 1909-1910, XVI (1920), p. 257-455.
- Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Éditions Fayard, Paris, 1993.
- E. Horn, Le rôle politique de Clemente IV, comptes rendus des séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, Paris, 1925, p. 273-300.
- Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Paris 1994.
- Pierre Norma, Dictionnaire chronologique des papes.
- César-Augustin Nicolas, Un pape Saint-Gillois. Clément IV dans le monde et dans l'église 1195-1268, Nîmes 1910.
- Alain Romeuf, « Les gemmes en Velay au XIIIe siècle, médecine et dévotion » dans : Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, 2012, p. 60-63 [lire en ligne].
- Catherine Bernié-Boissard, Michel Boissard et Serge Velay, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 104-105.
- Laurent Ryder, Le pape, le roy et l'alchimiste : Clément IV - Saint Louis - Roger Bacon, éditions Dragon d'Oc, décembre 2009.
- Patrick Gilli et Julien Théry, « La vague guelfe dans l'Italie des communes urbaines après la bataille de Bénévent : une mission pontificale à Crémone et à Plaisance (1266-1267) », dans Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin-XIIe-mi-XIVe s.), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, p. 113-200.
- Julien Théry, « Cum verbis blandis et factis sepe nephandis. Une mission pontificale en Lombardie après la bataille de Bénévent (1266-1267) », dans Legati e delegati papali. Profili, ambiti d’azione e tipologie di intervento nei secoli XII-XIII, dir. Maria Pia Alberzoni, Claudia Zey, Milan, Vita & pensiero, 2012, p. 195-218, disponible en ligne sur le site academia.
- Julien Théry, « L’Église, les Capétiens et le Languedoc au temps d’Alphonse de Poitiers : autour des enquêtes pontificales sur les crimes imputés à Vézian (OFM), évêque de Rodez (1261-1267) », Annales du Midi, 282, 2013, p. 217-238, accessible en ligne.
- Pierre Burlats-Brun, « Recherches sur la descendance de Gui Foucois ou Foulques », in Revue du Cercle généalogique du Lanquedoc, no 26 de
- Chapitre consacré au pape Clément IV dans l'encyclopédie catholique de 1913 [lire en ligne].
Articles connexes
Liens externes
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Notes et références
Notes
- « Divers auteurs l'ont compté au nombre des troubadours, pour avoir écrit plusieurs hymnes à la Vierge Marie, pour la lecture desquelles, une fois élu pape, il promit cent jours d'Indulgences »[1]
- L'historien généalogiste, spécialiste des familles du Languedoc, Pierre Burlats-Brun écrit en 1985 « Diverses pièces relatives à un procès quant à l'hoirie du pape Clément IV, commencé vers 1272 et seulement terminé en 1339, mettant alors en présence dans le concordat final plus de soixante apparentés, neveux et cousins, en partie reproduites dans le cartulaire de l'évêché de Maguelone et étudiées spécialement par l'historien chanoine Jean Segondy (1888-1976) que j'ai bien connu, permettent en effet d'affirmer la filiation qui suit entre la famille de Pierre de Concques et le souverain pontife précité. » Suit une description détaillée de la descendance de Louis Foulques jusque Jeanne Gras x Pierre de Concques. À la fin de l'article, Pierre Burlats-Brun indique « L'archiviste du Gard, M. Bligny-Bondurand, avait vers 1890 également étudié cette procédure mais sans publier ses notes, plus tard reprises par le chanoine Segondy. »[e 1]
Ouvrages
- .
- p. 170 du tome VI.
- p. 171 du tome VI.
- p. 173 du tome VI.
- p. 237.
- p. 238.
- Jules Villain, La France moderne : Haute-Garonne & Ariège, Montpellier, , partie 1.
- p. 91.
- p. 833.
- p. 63.
- p. 64.
- p. 65
- p. 66.
- Louis Pierre d'Hozier, Armorial général ou Registres de la noblesse de France, Montpellier, , partie 1.
- p. XX du vol. 7.
- p. 424 du vol. X.
- p. 425 du vol. X.
- p. 426 du vol. X.
- Pierre Burlats-Brun, Revue du Cercle généalogique du Lanquedoc.
- no 26, mars 1985, réponses aux questions no 651 et 656, p. 26.
- Question no 933, p. 31.
- Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France.
- Tome 11, descendance de Saint-Félix, p. 497.
- Tome 11, descendance de Saint-Félix, p. 9, [lire en ligne].
Travaux généalogiques publiées sur le web sans références des sources
Les liens donnés ici sont des liens vers des sites qui ne précisent pas les références des sources utilisées.
- Cécile Foulques, in Geneanet, [lire en ligne].
- Guidon Ruffi, in Geneanet, [lire en ligne].
- Andrée Ruffi, in Geneanet, [lire en ligne].
- Jeanne Gras, in Geneanet, [lire en ligne].
- Jacques de Conques, in Geneanet, [lire en ligne].
- Pierre de Babut, sur Geneanet, [lire en ligne].
Autres références
- Félix de La Salle de Rochemaure, Les Troubadours cantaliens XIIe XXe, t. 1, 1910, Imprimerie moderne Aurillac, p. 202-203.
- « Maison romane », notice no PA00103209, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Saint-Gilles », sur le site de la communauté d'agglomération Nîmes Métropole (consulté le ).
- Jacquette de Conques, [lire en ligne].
- Historique du château de Baraigne, [lire en ligne].
- Benoît de Boysson, Généalogie de la famille de Boysson, [lire en ligne].
- Jehan Lacgès dit Babut, [lire en ligne].
- Alphonse Brémond, Nobiliaire toulousain : inventaire général des titres probants de la noblesse et des dignités nobiliaires, Bonnal et Gibrac, 1863, p. 57, [lire en ligne].
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - t. 2 - T, p. 174.
- Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc - Généralité de Toulouse, vol. 3, p. 93.
- « The Cardinals of the Holy Roman Church, Consistories for the creation of Cardinals 13th Century (1198-1303) », sur le site de l'Université de Floride (consulté le ).
- Rochdy Alili, « Le cadre historique de la relation islamo-catholique en occident (du VIIIe au XVIe siècle) », Les Cahiers de l’Orient, no 68 « Le Vatican et l’islam », (lire en ligne, consulté le ).
- Denise Cartoux, Pierre Fayot et Pierre Gabert, Pernes-les-Fontaines, Éditions OT Pernes, 3e édition, 1996, p. 75.
- Constitution apostolique Ubi periculum, 1274.
- Robert-Henri Bautier, « Un grand pape méconnu du XIIIe siècle : Clément IV », Bulletin du Club Français de la médaille no 81, 1983. On y trouve en particulier les photographies de deux exemplaires de son sceau.
- F. B. T. L. G. Prêtre et chanoine de l'église de Saint-Pons de Thomières, Chronologie des abbez du monastère et des evesques de l'église de S. Pons de Thomières, Béziers 1703, réédition en 1873, p. 28-29.
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