Brioude

Brioude [bʁijud] est une commune française située dans le département de la Haute-Loire (dont elle est une sous-préfecture), en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Brioude

Place Saint-Julien et portail méridional de la basilique Saint-Julien.

Blason

Logo
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Loire
(sous-préfecture)
Arrondissement Brioude
(chef-lieu)
Intercommunalité Communauté de communes Brioude Sud Auvergne
(siège)
Maire
Mandat
Jean-Luc Vachelard
2020-2026
Code postal 43100
Code commune 43040
Démographie
Gentilé Brivadois(es)
Population
municipale
6 609 hab. (2019 )
Densité 489 hab./km2
Population
agglomération
8 131 hab. (2019)
Géographie
Coordonnées 45° 17′ 42″ nord, 3° 23′ 06″ est
Altitude 518 m
Min. 414 m
Max. 622 m
Superficie 13,52 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Brioude
(ville-centre)
Aire d'attraction Brioude
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Brioude
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Brioude
Géolocalisation sur la carte : France
Brioude
Géolocalisation sur la carte : Haute-Loire
Brioude
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Brioude
Liens
Site web brioude.fr

    Ses habitants sont appelés les Brivadois et les Brivadoises.

    Avec 6 609 habitants en 2019, Brioude est la quatrième ville la plus peuplée du département, derrière Le Puy-en-Velay, Monistrol-sur-Loire et Yssingeaux.

    Géographie

    Localisation

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Brioude
    Paulhac (3,1 km)
    Fontannes (3,1 km)
    Lamothe (3,6 km)
    Beaumont (4,0 km)
    Distances avec les communes limitrophes
    1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : distance avec les communes limitrophes

    La commune de Brioude se trouve dans le département de la Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes[a 1].

    Elle se situe à 58 km par la route[Note 1] du Puy-en-Velay[1], préfecture du département.

    Les communes les plus proches[Note 2] sont[2] : Paulhac (2,9 km), Fontannes (3,2 km), Vieille-Brioude (3,5 km), Saint-Laurent-Chabreuges (3,8 km), Lamothe (3,8 km), Beaumont (4,0 km), Cohade (4,9 km), Lavaudieu (6,5 km).

    Géologie et relief

    Capitale du Brivadois, la ville est située, à plus de 400 mètres d'altitude, dans une petite Limagne qui porte son nom. À l'est, les monts du Livradois surplombent la plaine tandis qu'au sud et à l'ouest commence la Margeride. Surnommée « Brioude la Douce » depuis Sidoine Apollinaire, au Ve siècle, la ville, attractive et commerçante, est la capitale du Brivadois.

    L'altitude moyenne de la commune est de 518 m[3].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat est une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[4].

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 10,9 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 7.7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 7.6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 4] : 16,6 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 608 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 7,1 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,1 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont pu depuis évoluer. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales[7]. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1957 à 1990 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[8]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records BRIOUDE (43) - alt : 434 m 45° 18′ 18″ N, 3° 22′ 30″ E
    Statistiques établies sur la période 1981-1990 - Records établis sur la période du 01-12-1957 au 31-12-1990
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −1,8 −1,3 0,9 2,8 6,5 9,8 12,1 11,2 9,1 6 1,7 −0,4 4,7
    Température moyenne (°C) 2,7 3,9 6,6 9 12,9 16,6 20,2 19 16,4 12,1 6,6 3,9 10,9
    Température maximale moyenne (°C) 7,2 9,1 12,4 15,2 19,4 23,5 28,2 26,8 23,8 18,3 11,5 8,2 17
    Record de froid (°C)
    date du record
    −24
    05.01.1971
    −20
    05.02.1963
    −13,5
    08.03.1971
    −6
    12.04.1976
    −5
    01.05.1962
    0
    04.06.1962
    2,4
    04.07.1979
    1
    27.08.1966
    −2,5
    27.09.1972
    −5
    30.10.1963
    −9,5
    09.11.1981
    −18
    18.12.1963
    −24
    1971
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    17
    21.01.1969
    25
    27.02.1960
    27,3
    25.03.1981
    30
    16.04.1970
    34
    14.05.1965
    38
    28.06.1968
    40,3
    31.07.1983
    40
    13.08.1966
    36,6
    16.09.1987
    29,9
    03.10.1983
    26
    02.11.1962
    19,2
    30.12.1983
    40,3
    1983
    Précipitations (mm) 30,8 26,2 30,6 57,6 80,3 67,2 54,9 58,3 69 64,3 46,8 36,5 622,5
    Source : « Fiche 43040001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Hydrographie

    L'Allier est le seul cours d'eau traversant Brioude[9].

    Urbanisme

    Typologie

    Brioude est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Brioude, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[13] et 8 131 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[14],[15].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brioude, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 39 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (58,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (38,8 %), zones urbanisées (30 %), prairies (17,2 %), forêts (4,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %), mines, décharges et chantiers (2,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %)[18].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Quartiers

    • Centre Historique (centre et est)
    • Le Courgoux (sud-ouest)
    • Le Reclus (nord- ZA/ZI)
    • Gare (nord-ouest)
    • La Borie Darles (ouest)
    • La Bageasse (sud- à vocation touristique)
    • La Poudrière (sud-direction Vieille-Brioude)

    Voies et places

    256 odonymes recensés à Brioude
    au
    Allée Ave. Bld Chemin Cité Imp. Montée Pass. Place Pont Quai Rd-point Route Rue Ruelle Sentier Square Autres Total
    5 [N 1] 16 4 [N 2] 10 0 19 1 [N 3] 0 24 0 0 0 4 [N 4] 166 [N 5] 0 0 0 7 [N 6] 256
    Notes « N »
    1. Allée de la Chaudronnerie, Allée de la Croix des Frères, Allée de la Poudrière, Allée de la Tuilerie et Allée Jules Guesde.
    2. Boulevard Aristide Briand, Boulevard Desaix, Boulevard du Docteur Devins et Boulevard Vercingétorix.
    3. Montée de la Visitation.
    4. Route de Beaumont, Route de Fontannes, Route des Moulins et Route du Pont de Bois.
    5. Dont Rue du 8-Mai-1945, Rue du 14-Juillet, Rue du 19-Mars-1962, Rue du 21-Juin-1944, Rue du 4-Septembre et Rue du 11-Novembre.
    6. Autres voies non identifiées en relation avec des écarts, lieux-dits, hameaux, zones industrielles, lotissements, résidences, quartiers, parcs, etc.
    Sources : rue-ville.info & annuaire-mairie.fr & OpenStreetMap

    Habitat et logement

    En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 4 434, alors qu'il était de 4 420 en 2013 et de 4 323 en 2008[a 2].

    Parmi ces logements, 76,9 % étaient des résidences principales, 5,3 % des résidences secondaires et 17,8 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 57,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 42,3 % des appartements[a 3].

    Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Brioude en 2018 en comparaison avec celle de la Haute-Loire et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,3 %) inférieure à celle du département (16,1 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 52,1 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (52,7 % en 2013), contre 70 % pour la Haute-Loire et 57,5 pour la France entière[a 4].

    Le logement à Brioude en 2018.
    Typologie Brioude[a 2] Haute-Loire[a 5] France entière[a 6]
    Résidences principales (en %) 76,9 71,5 82,1
    Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 5,3 16,1 9,7
    Logements vacants (en %) 17,8 12,4 8,2

    Routes

    L'autoroute A75 (Paris-Béziers) passe à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Brioude (accès nord sortie 20, le Puy-en-Velay (RN 102), accès sud sortie 22). Un aménagement en voie express est en cours de construction sur la RN 102 entre l'A75 et Brioude. La RN 102 se prolonge vers Le Puy-en-Velay et des routes départementales desservent Massiac (Cantal) et La Chaise-Dieu.

    Transport ferroviaire

    La gare de Brioude est sur la ligne ferroviaire de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes où circulent des trains TER Auvergne-Rhône-Alpes dans chaque sens entre Clermont-Ferrand, Arvant, Saint-Georges-d'Aurac et Le Puy-en-Velay ou Nîmes (ainsi que l'Intercités Le Cévenol reliant Clermont-Ferrand à Nîmes). Quelques trains permettent des correspondances avec la plupart des Intercités de la ligne de Paris à Clermont-Ferrand.

    Transports aériens

    Un aérodrome est situé à 2,5 km au nord sur la commune de Beaumont. Les aéroports les plus proches de Brioude sont ceux du Puy - Loudes à 50 km au sud et de Clermont-Ferrand Auvergne à 60 km au nord.

    Toponymie

    Attestée sous la forme Brivate au VIe siècle.

    En dialecte auvergnat, Brioude est transcrit en graphie occitane classique Briude [ˈbriwdə/ˈbrijde] et en norme bonnaudienne Bride. Ce nom est le résultat d'une longue évolution[19] depuis le mot celte gaulois « briuati » (qui est muni d'un pont), celui-ci étant situé à Vieille-Brioude, au sud à 3 kilomètres[20]. Ce terme nous rappelle donc que le franchissement de l'Allier dans cette région a été un défi pendant des siècles.

    Histoire

    À proximité de l'aérodrome de Brioude-Beaumont un site de surface a livré de l'industrie pré-acheuléenne à l'âge estimé entre 80 000 et 5 000 ans[21].

    Le nom de la ville ainsi que quelques faciès céramiques exhumés au sud du bourg[22] confirmeraient l'origine laténienne de l'agglomération brivadoise. Toutefois, hors de l'archéologie, qui atteste une présence gallo-romaine certaine sur le site pour tout le Haut-Empire, les évocations historiques de la ville sont plus tardives.

    Tout ce que l'on sait de Brioude pour les hautes époques est à rapporter à l'apparition du culte de saint Julien. Ce martyr fut décapité probablement sur place ou peut-être dans la proche localité de Vinzelles (Puy-de-Dôme, com. Bansat, cant. Sauxillanges) à l'occasion des persécutions de Dioclétien, dans les premières décennies du IVe siècle[23].

    Le chroniqueur Grégoire de Tours, dans la Passion qu'il consacre à Julien et rédige vers 581-587, évoque la tradition selon laquelle le premier aménagement du tombeau du saint serait le fait d'aristocrates priscillianistes ibériques repentis ayant échappé aux condamnations du mouvement à Trèves par l'usurpateur Maxime[24]. Au regard du reste du récit des origines du culte, le plus souvent fort évasif, ces détails sont trop précis pour ne pas avoir été collectés localement ou lus sur des écrits du temps qui ne nous sont pas parvenus.

    Ensuite, l'hypothèse d'une élection de sépulture par Avitus, empereur romain d'Occident d'origine auvergnate[25], auprès du tombeau du martyr, retenue et démontrée récemment par le professeur Françoise Prévot, aurait pu contribuer de façon décisive à la renommée du sanctuaire en Gaule. Indépendamment de la publicité que connurent alors ces événements, il est à noter que cette inhumation ad sanctos, en relayant la mode italique, constituerait par ailleurs un précédent remarquable pour un homme d'État en Gaule.

    Basilique Saint-Julien : déambulatoire et sanctuaire.

    Au seuil du Moyen Âge, l'arrivée des chefs germaniques semble, paradoxalement, avoir renforcé de façon décisive l'importance du culte du martyr (on n'a en effet qu'une mention ponctuelle de razzia, de la part des Burgondes vers 472-474[26]). Ainsi, le duc Victorius, Aquitain au service du roi wisigoth Euric, maître de l'Auvergne depuis 475, démonte les monuments antiques voisins pour l'aménagement de la basilique[27]. Thierry, fils ainé de Clovis, lors de sa pacification de l'Auvergne, en conséquence d'un excès de zèle de ses éclaireurs, offrit un diplôme d'immunité au sanctuaire après 526, comme il l'avait fait peu auparavant au profit de Clermont, siège cathédral du pays[28]. Dès lors, la protection vigilante mais discrète des intérêts de l'église de Saint-Julien par le distant pouvoir austrasien fut probablement un moyen efficace de ménager des fidélités au sein de l'aristocratie romaine locale. En retour et malgré le relatif silence des sources issues de Grégoire de Tours, le sanctuaire du martyr est une plate-forme entre le pouvoir royal et militaire franc avec le vieux monde juridique et institutionnel latin. En tout cas, l'importance surprenante des niveaux mérovingiens mis en évidence lors des récentes fouilles programmées et effectuées aux abords de la basilique (sous la direction de Bernadette Fizellier-Sauget puis de Fabrice Gauthier) confirme le dynamisme de ces lieux pour la période. Par ailleurs, le nombre, la variété et la répartition des émissions monétaires, triens et deniers d'argent frappés à Brioude, dont les trouvailles s'égrainent de l'actuelle Espagne aux îles Britanniques, sont encore un témoignage concret du rayonnement du lieu.

    Cet équilibre mérovingien, fut peut-être remis un temps en question par l'hostilitas Francorum dont se font écho les Formulae Arvernenses dans le courant du VIIIe siècle, mais il se recompose vite au IXe siècle, l'âge carolingien.

    Le Brivadois est sous les Carolingiens, l'un des cinq comtés secondaires de l'Auvergne, avec une viguerie particulière (les autres comtés sont Clermont, Turluron, Tallende, Carlat)[29]. Ce comté secondaire d'Auvergne est tenu par le Chapitre qui de ce fait est un chapitre noble, ses membres ont le titre de chanoine-comte de Brioude.

    La basilique de Brioude, de Louis le Pieux à Charles le Chauve, fait l'objet de préceptes d'immunités réitérés. C'est probablement à cette époque que la communauté des desservants fut réformée en une collégiale canoniale selon les prescriptions de la regula d'Aix-la-Chapelle désormais en vigueur dans l'Empire.

    Le chapitre demeure le moyen majeur du rapprochement du pouvoir franc avec l'ensemble des représentants des aristocraties locales : à la fois école, cour, chancellerie, il participe de l'« aquitanisation » décisive des lignages des consanguinei carolingiens en charge au sud de la Loire. Au premier des rangs de ceux-ci, les Guillelmides, et surtout son principal représentant Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine, véritable aboutissement du phénomène. Son abbatiat à la dite basilique de Brioude par « don royal » (dono regio) est alors le symbole de l'étendue de son autorité sur toutes les anciennes provinces romaines d'Aquitaine. De la Vita sancti Guillelmi au la Charroi de Nîmes, le dépôt des armes à l'autel de saint Julien à Brioude marquera désormais l'entrée symbolique en Aquitaine, le passage obligé par lequel le guerrier franc, qu'il soit un personnage historique, un fondateur héroïsé ou encore le premier modèle de sainteté guerrière, véritable « proto-chevalier », entamera sa quête.

    Dans le sillage du moment ducal, la famille des Mercœur se distingue en Haut-Allier et à Brioude plus particulièrement, grâce à saint Odilon, ancien chanoine de Brioude mais surtout abbé de Cluny (994-1049), constructeur de la plus vaste église d'Occident et l'un des promoteurs de la Trêve de Dieu ainsi que de la fête des morts, célébrée au lendemain de la fête de la Toussaint. Les Mercœur fourniront jusqu'au XIVe siècle l'essentiel des doyens du chapitre et réclameront encore à la fin du XIIIe siècle des droits patrimoniaux sur les revenus attachés à cette dignité. Odilon est au XIe siècle le premier d'une série de saints dont le cursus s'initie dans les rangs canoniaux de Saint-Julien. Citons Robert de Turlande, fondateur du puissant ordre bénédictin de la Chaise-Dieu, mais préalablement trésorier du chapitre. Enfin saint Pierre de Chavanon, plus modeste fondateur de l'abbaye de Pébrac, fit aussi ses débuts dans la communauté. À l'issue du XIe siècle, lors du passage du pape Urbain II à Brioude, en route pour Clermont où il prêchera la première croisade, la seigneurie capitulaire semble alors être à son faîte.

    Mais, à rebours des tendances générales, le XIIe siècle paraît ici beaucoup plus troublé qu'ailleurs. La documentation, très lacunaire, ne laisse transparaître que sentences arbitrales pontificales et royales réitératives au sujet de dissensions entre partis au sein du chapitre. Rixes entre chanoines dans le cloître, prise de la doyenné et sièges rompent définitivement les vieux équilibres. Malgré les débuts du chantier de la basilique, l'aura du culte de Julien pourrait en avoir été diminué. Il est aussi possible que la multiplication des ordres « concurrents » en pourtour du domaine capitulaire, en nourrissant des conflits d'intérêts, ait participé à cet amoindrissement lors du « second âge féodal ».

    Sous Saint Louis plus particulièrement, l'autorité royale se réinstalle peu à peu en ville et donne systématiquement raison aux chanoines-comtes contre toutes tentatives d'organisation communale jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Et Brioude est bientôt promue par l'autorité royale « bonne ville » d'Auvergne.

    Les premiers religieux de l'Ordre des Frères mineurs du Puy-en-Velay s'installent à Brioude en 1286, après le don d'une maison par Anne Fabret dans un faubourg des Olliers. La première pierre de l'église est posée par Pons de Polignac, en 1317. L'église est consacrée le [30].

    Le , le sinistre capitaine des « routiers » Seguin de Badefol s'empare de la cité, qui devient « centre d'expéditions punitives » dans toute la région : « ...comme tuer gens, violer fames, pendre les personnes, arder (incendier) les villes, rober et piller tout le pays... » (Jean Froissart, Chroniques, 1370-1400)[31]. À la suite d'une convention signée le , le bandit consent à quitter les lieux.

    En 1532, le roi François Ier y est accueilli par une centaine de gentilshommes menés par le vicomte François-Armand de Polignac[32].

    En 1618, Louis XIII autorise et règle le fonctionnement d'une société de tir à Brioude. Au mois de mai de chaque année, ses membres se réunissaient pour tirer, soit à l’arc, soit à l’arbalète (et plus tard au mousquet et à l’arquebuse) sur des papegays. Nommé roi de l’oiseau, le vainqueur jouissait pendant un an du droit de porter l’épée, était exempt de guet et recevait un prix de quinze livres[33].

    Un couvent des Minimes est fondé le 14 juin 1608[34]. Un couvent de Capucins est fondé en 1619[35],[36]. Ce couvent des Capucins est transféré en 1685 sur la butte Saint-Laurent. Un couvent de la Visitation est fondé en 1658. Le couvent des Capucins est détruit par un incendie en 1771. Il est reconstruit avec des bâtiments plus grands. Les ordres religieux sont dispersés en 1789.

    Les Templiers et les Hospitaliers

    La place Saint-Jean. Emplacement d'une église disparue de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dont les fondations furent mises au jour en 2012, objet de fouilles archéologiques puis recouvertes[37]. Cette « maison du Temple de Sainte-Bonnette » dépendait à l'époque des Templiers de la commanderie du Chambon. Appelée également « l'Hôpital de Brioude », elle est devenue un membre de la commanderie de Montchamp au grand prieuré d'Auvergne[38], c'était également le principal domaine viticole de la commanderie avec des vignes à Paulhac et Puy-Fontaine[39].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Brioude est membre de la communauté de communes Brioude Sud Auvergne[a 7], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Brioude. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[40].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Brioude, au département de la Haute-Loire, en tant que circonscription administrative de l'État, et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[a 7].

    Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Brioude pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[a 7], et de la deuxième circonscription de la Haute-Loire pour les élections législatives, depuis le redécoupage électoral de 1986[41].

    Tendances politiques et résultats

    Avec 73,75 % des voix au 2e tour de l'élection présidentielle à Brioude, Emmanuel Macron (En Marche!) arrive à la première place. Marine Le Pen (FN) se place en deuxième position avec 26,25 % des voix.

    Emmanuel Macron (En Marche!) était également en tête dans la commune de Brioude après le 1er tour et avait reçu 27,56 % des suffrages.

    Sur l'ensemble des votants, 6,43 % ont voté blanc et 2,71 % ont voté nul[42].

    Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Brioude sont les suivantes :

    Élection Territoire Titre Nom Début de mandat Fin de mandat
    Municipales Brioude Maire Jean-Jacques Faucher 2014 2020
    CantonalesBrioude-NordConseiller généralJean-Noël Lheritier2015
    Brioude-SudConseiller généralPhilippe Vignancour2015
    Législatives2e circonscriptionDéputéJean-Pierre Vigier
    Régionales Auvergne-Rhône-Alpes Président du conseil régional Laurent Wauquiez 2021
    Présidentielle France Président de la République Emmanuel Macron

    Administration municipale

    Le conseil municipal est élu pour six ans au suffrage universel, par tous les citoyens de la commune inscrits sur la liste électorale.

    À Brioude, le conseil municipal est composé de 29 élus dont : membres de la majorité (le maire, adjoints au maire, conseillers municipaux délégués, conseillers municipaux) et conseillers municipaux de la minorité municipale[43].

    Élections de 2020

    Tête de listeSuffragesPourcentageCMCC
    Jean-Luc Vachelard117355,04 %2312
    Juliette Tilliard - Blondel95844,95 %63

    Le conseil municipal de Brioude, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[44], pour un mandat de six ans renouvelable[45]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 29[46]. Les vingt-neuf conseillers municipaux sont élus au premier tour avec un taux de participation de 43,61 %, se répartissant en vingt-trois issus de la liste conduite par Jean-Luc Vachelard et six issus de celle de Juliette Tilliard - Blondel[47]. Jean-Luc Vachelard est élu nouveau maire de la commune le [48].

    Les quinze sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire de la communauté de communes Brioude Sud Auvergne se répartissent en : liste de Jean-Luc Vachelard (12) et liste de Juliette Tilliard - Blondel (3)[47].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs depuis la Libération de la France
    Période Identité Étiquette Qualité
    1944 1944 Joseph Jalenques    
    1944 1947 Jean Pradin SFIO  
    1947 Paul Chambriard DVD Sénateur (1946-1959)
    1964 1971 Joseph Jalenques    
    1971 1983 Louis Eyraud PS Député (1976-1978)
    1983 1989 Jean-Paul Chambriard UDF Sénateur (1983-1996)
    1989 Pierre Chambon PS  
    mai 2020 Jean-Jacques Faucher DVD Président de la CC Brioude Sud Auvergne ( → 2020)
    mai 2020 En cours Jean-Luc Vachelard[49],[50] DVD Directeur de lycée
    Président de la CC Brioude Sud Auvergne (2020 → )

    Jumelages

    Instances judiciaires et administratives

    Brioude possédait un tribunal d'instance, boulevard Vercingétorix, mais il a disparu le 31 décembre 2009 dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire de la loi Dati. Ses activités ont été regroupées avec le tribunal d'instance du Puy-en-Velay.

    La ville de Brioude est le bureau centralisateur d'un canton depuis 2015[51].

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[53].

    En 2019, la commune comptait 6 609 habitants[Note 7], en diminution de 0,72 % par rapport à 2013 (Haute-Loire : +0,6 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    4 9835 3865 4865 1325 0995 2474 9404 9624 804
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    4 9284 9504 9324 6164 7474 9875 1024 9284 963
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 8414 8654 9034 7545 1045 1135 0395 6235 687
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    6 1847 1957 7737 4837 2856 8206 6956 6886 664
    2015 2019 - - - - - - -
    6 7436 609-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[54] puis Insee à partir de 2006[55].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 38,7 % la même année, alors qu'il est de 31,1 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 3 065 hommes pour 3 616 femmes, soit un taux de 54,12 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (50,87 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[56]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    1,4 
    90 ou +
    4,5 
    10,9 
    75-89 ans
    16,6 
    21,0 
    60-74 ans
    22,1 
    19,8 
    45-59 ans
    19,5 
    15,1 
    30-44 ans
    13,4 
    15,9 
    15-29 ans
    11,4 
    15,9 
    0-14 ans
    12,5 
    Pyramide des âges du département de la Haute-Loire en 2018 en pourcentage[I 1]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,8 
    90 ou +
    2,4 
    8 
    75-89 ans
    11,6 
    19,7 
    60-74 ans
    19,6 
    21,6 
    45-59 ans
    20,5 
    17,2 
    30-44 ans
    16,4 
    15,3 
    15-29 ans
    13,4 
    17,4 
    0-14 ans
    16,1 

    Enseignement

    La commune de Brioude dépend de l'académie de Clermont-Ferrand (rectorat de Clermont-Ferrand) et les écoles primaires de la commune dépendent de l'Inspection académique de la Haute-Loire.

    Pour le calendrier des vacances scolaires, Brioude est en zone A.

    Sur la commune de Brioude, 12 établissements scolaires sont ouverts : 5 écoles, 2 collèges et 3 lycées[57].

    Manifestations culturelles et festivités

    • La Fête patronale saint Julien, fin août.
    • La Foire-exposition toutes les années paires le week-end de l'Ascension, avec la présence des villes jumelées.
    • Les Décades de la peinture, festival d'art dédié aux arts graphiques et plastiques et à la scène artistique actuelle et émergente.
    • Les différents marchés le samedi, dont celui aux asperges en novembre, et celui de Noël.
    • La Biennale d'Aquarelle[58] (la 7e s'est tenue en ). Depuis quelques années, Brioude s’impose comme la capitale de l’aquarelle. Tous les deux ans, des artistes envahissent la ville, colorent ses murs de leurs œuvres et partagent leur passion avec un public de plus en plus nombreux.
    • Le festival des Chansons françaises, en été.
    • Les concerts de musique classique organisés par les Amis de la Basilique.
    • Les rencontres autour du Chocolat, en novembre.
    • Brioude classic six days revival 2010, , coupe d'Europe d'enduro rétro, finale du championnat de France d'enduro rétro[59].

    Festival les Décades de la peinture

    Les Décades de la peinture, édition 2019. Œuvres de Philippe Caspar.

    Les Décades de la peinture est un festival annuel dédié aux artistes indépendants et émergents. Depuis 2018, il met en lumière chaque année au mois d'août une cinquantaine d'artistes venus de France et de l'international peu ou encore jamais vus représentant la scène artistique actuelle[60]. Le festival s'articule autour d'une exposition d’œuvres graphiques et plastiques ouverte à tous les styles proposant au public une balade artistique hors des sentiers battus. Animations, démonstrations, performances artistiques, concerts et ateliers d'initiation à l'art créent un écrin autour de l'exposition pendant les dix jours de festival[61].

    L'édition 2019 a attiré près de 4 000 visiteurs[62].

    Santé

    Brioude abrite au nord de la ville un centre hospitalier[63] assurant les urgences et de la chirurgie, et des résidences pour personnes âgées dépendantes : résidences Saint-Dominique (centre)[64].

    Le centre hospitalier de Brioude dispose de 224 lits et places dont[65] :

    • Médecine : 54
    • Chirurgie : 40
    • Moyen séjour : 40
    • Long séjour : 20
    • Hébergement : 20
    • SSIAD : 50

    Sports

    • Le SC Brioude est un club de rugby à XV Honneur régionale, figure emblématique du sport brivadois.
    • L'US Brioude, en football, évoluant en division d'honneur régionale.
    • Brioude fut la ville de départ de la 7e étape du Tour de France 2008, le . Elle fut ville d'arrivée de la 9e étape du Tour de France 2019, le .
    • Le Motoclub de Brioude a été le premier organisateur français d'une course d'enduro motocycliste en 1972. Depuis de nombreuses épreuves ont eu lieu, championnats de France dont le dernier en 2008, championnats d'Europe et du Monde, le point d'orgue étant les ISDT (Internationaux de trials sur six jours) en 1980 auxquels 14 nations différentes ont participé.
    • Le TT Brivadois (tennis de table).
    • Le HBCB (HandBall Club Brivadois) est le club de handball de Brioude évoluant en prénationale.

    Médias

    Lieux de culte

    • La basilique Saint-Julien et l'église Notre-Dame de la Borie-Darles sont les deux seules églises de la ville. L’église Saint-Julien a été élevée au rang de basilique par une décision du pape Pie XII le . La célébration officielle a eu lieu le , présidée par l'archevêque de Rouen, Joseph-Marie Martin (ancien évêque du Puy-en-Velay, élevé au cardinalat en 1965).
    • Une messe en plein air est dite chaque année, à l'occasion de la fête patronale (le ), près de la fontaine Saint-Julien[66], fontaine dans laquelle les soldats romains lavèrent la tête de saint Julien après son martyre avant de la ramener à Vienne comme preuve de leur acte.

    Liturgie catholique

    On fête Julien le de chaque année, mais la procession n'a plus lieu. Saint Julien est présenté au public dans la crypte. Le reliquaire date du XIXe siècle.

    Le passé liturgique de Brioude est connu. Plusieurs bréviaires remontant au XIVe siècle permettent de connaître les particularités liturgiques de l'ancienne collégiale[67]. L'office divin était célébré par les chanoines dans le chœur entouré d'un jubé. Jusqu'au XVIIIe siècle, les offices rythmaient la journée. Les processions étaient effectuées autour dudit cloître, dans la collégiale, pour des offices solennels, mais aussi pour des offices particuliers (sur demande testamentaire par exemple). Aujourd'hui la procession de la saint Julien n'existe plus ; il reste pourtant quelques objets qui gardent le souvenir de cette procession oubliée. L'effondrement des liturgies depuis Vatican II n'a pas plus fortifié l'identité liturgique de Saint-Julien. La liturgie forgée par les chanoines valorisait en effet un marqueur identitaire fort : cette liturgie était à la fois héritée de l'Aquitaine et du Velay. L'identité liturgique de Brioude a récemment été mise en valeur par deux études[68]. La richesse historique des anciennes liturgies de Brioude reste inconnue et aucunement utilisée. À Brioude, on fêtait particulièrement le Saint-Sépulcre : une liturgie du dédiée entièrement au tombeau du Christ. Les chanoines participaient spirituellement à la croisade. La chapelle Saint-Michel et les sculptures du chœur attestent également de cette dévotion brivadoise pour le Saint-Sépulcre[69].

    Économie

    Agriculture (céréales et élevage bovin surtout dans la région), agro-alimentaire, sous-traitance automobile, transformation du bois, construction, tourisme (notamment le tourisme halieutique pour la pêche à la mouche) et hôtellerie sont les principales activités économiques représentées.

    Autrefois, Brioude était un haut lieu de la pêche au saumon. En raison de la pression accrue des activités humaines sur les écosystèmes halieutiques (pollution agricole, surpêche dans l'estuaire de Nantes, barrages infranchissables sur l'axe Loire Allier, rejet des eaux chaudes des quatre centrales thermonucléaires, etc.), celui-ci a pratiquement disparu depuis les années 1960. Sa pêche est maintenant interdite depuis 1994.

    Brioude est un centre d'impulsion régional dans le domaine agricole. En effet, 12 % de la production de tournesol en Auvergne est issue des environs de Brioude.

    Brioude est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Brioude.

    Zones artisanales

    • Le Reclus (rue Émile-Barbet)
    • La Gare
    • Le Poteau Moderne (rue Guynemer)
    • Saint-Ferréol (avenue d'Auvergne)
    • Lous Venioux
    • Saint-Ferréol/Le Breuil
    • Les Chauds Basses (Largelier)
    • La Croix Saint-Isidore (Est- route d'Aurillac)

    Emploi, salaires et chômage

    En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s’élevait à 3 902 personnes, parmi lesquelles on comptait 72,1 % d’actifs dont 61,9 % ayant un emploi et 10,2 % de chômeurs[a 8].

    On comptait 5 069 emplois dans la zone d’emploi (dont 4 457 salariés[a 9]). Le nombre d’actifs ayant un emploi résidant dans la zone étant de 2 439, l'indicateur de concentration d'emploi est de 207,9 %, ce qui signifie que la commune offre deux emplois par habitant actif[a 10].

    Répartition de la population active et nombre d’emplois selon la catégorie socio-professionnelle en 2009
    Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants, chefs d’entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble
    Population active[a 11] 162372735278569292 846
    Actifs avec emploi[a 11] 162092575037447562 485
    Nombre d’emplois[a 12] 364264381 1071 5951 3914 992

    2 080 des 2 436 personnes âgées de 15 ans ou plus (soit 85,4 %) sont des salariés[a 13], parmi lesquels 70,7 % sont titulaires de la fonction publique et contrats à durée indéterminée, 8,1 % des contrats à durée déterminée ; parmi les non-salariés, on recensait 7,45 % d'indépendants et 6,6 % d'employeurs[a 14]. Près des deux tiers des actifs travaillent dans la commune de résidence[a 15].

    Le salaire net horaire moyen (en euros) s'élève à 11,10 , il est maximal pour les cadres (19 ) et minimal pour les ouvriers non qualifiés (8,50 )[a 16].

    Le chômage (au sens du recensement) des 15-64 ans s’élevait en 2009 à 14,2 %[a 17]. Au , on comptait 567 demandeurs d'emploi de catégorie ABC dont 313 de catégorie A[a 18].

    Entreprises et établissements

    Au , Brioude comptait 844 établissements actifs (3 602 postes salariés) : 28 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 70 dans l'industrie, 58 dans la construction, 535 dans le commerce-transports-services divers et 153 étaient relatifs au secteur administratif. 16 entreprises avaient plus de 50 salariés[a 19],[a 20].

    En 2011, 50 entreprises ont été créées à Brioude[a 21] ; parmi celles-ci, 32 sont individuelles dont 19 auto-entrepreneurs[a 22], ce qui représente au total 50 entreprises[a 23]. 45 % des entreprises ont été créées avant 2001[a 24].

    Démographie des entreprises et des établissements au
    Secteur d’activité Entreprises Établissements
    Créations[a 21] individuelles[a 22] Nombre[a 23] Créations[a 25] Nombre[a 26]
    Industrie 3247467
    Construction 8644849
    Commerce, transports et services divers 341933049429
    Administration publique, enseignement,
    santé et action sociale
    5584794
    Ensemble 503250568639
    Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE

    Secteur primaire

    L'activité primaire est fortement représentée à travers l'agriculture autour de Brioude mais aussi les entreprises de bois : Trans Bois Sarl, Bois Industriel, Rouvet, etc.

    Depuis peu se développe aussi une activité tertiaire autour des NTIC (services informatiques, référencement internet[70], etc.).

    Grandes entreprises

    Brioude abrite le siège social de trois grandes entreprises (chiffre d'affaires supérieur à 10 M€) :

    - Snop Financère Dunois : société d'emboutissage, détenue par le groupe familial Pinaire (5 500 employés dans le monde)[71] ;

    - Defimode : réseau de magasins sous l'enseigne Nov'Mod[72]. 292 personnes employées dans 69 établissements fin 2017. Filiale déficitaire du groupe Vivarte ;

    - Copagno, coopérative des producteurs d'ovins[73],

    - Richemont, usine de fromage Raclette[74].

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    Basilique.
    Maître autel de la basilique.
    • La basilique Saint-Julien avec 74 mètres de longueur, est la plus grande église romane d'Auvergne. Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, elle est remarquable par ses fresques polychromes et son pavage de galets aux motifs géométriques ou ornementaux (rosaces, fleurs de lys…). Deux vitraux de la basilique ont été réalisés par François Baron-Renouard en 1983. De nouveaux vitraux ont été réalisés par le père Kim En Joong en 2007/2008 ; trente-six vitraux contemporains ont ainsi vu le jour, un des plus grands chantiers dans ce domaine de ce début de XXIe siècle en Europe. Ce programme vient compléter l'ensemble de vitraux datant du XIXe siècle, dont l'un manque aujourd'hui. il était situé dans la lanterne et figurait la gloire de saint Julien. Il a été remplacé par un vitrail contemporain. L'édifice lui-même est composé d'une nef à collatéraux, composée de cinq travées et d'une avant-nef. Le transept non saillant possède des tribunes de chœur. En guise de second transept, les porches accrochés aux murs collatéraux de la deuxième travée sont aussi surmontés de tribunes absidées. Le rond-point du chœur est entouré d'un déambulatoire à 5 chapelles rayonnantes. Environ 500 chapiteaux sont sculptés. Cet édifice roman bouleversé par des formes gothiques n'entre pas totalement dans le cadre de l'architecture romane utilisée pour les grands édifices d'Auvergne. Proche du Velay, Saint-Julien de Brioude présente de nombreuses solutions architecturales propres à ce petit diocèse encore mal connu du point de vue de ses réseaux culturels[75].
    • L'Hôtel de la Dentelle présente différents modèles de dentelles anciennes et contemporaines ainsi que du matériel servant à la confectionner. Quatre des Meilleures Ouvrières de France y animent des cours et assurent la pérennité de la dentelle dite « de Cluny » en créant des modèles contemporains remarquables. L'ensemble des techniques mises en œuvre dans la création et la réalisation de ces nouveaux modèles constitue « le Cluny de Brioude ».
    • La Maison du Saumon et de la Rivière est un musée-aquarium pédagogique, situé non loin des frayères du haut Allier jusqu'où remonte le saumon atlantique Salmo salar, après 800 km de nage en eau douce ; menacé de disparition, il est protégé depuis quelques années, sa pêche rigoureusement contrôlée et sa migration facilitée par des passes à saumons le long des barrages de l'Allier, si bien que sa présence dans la région est actuellement en légère augmentation. Le musée présente aussi l'écosystème de la rivière et les activités liées dans le passé à l'Allier (batellerie, moulins, etc.).
    • La Maison de Mandrin, située rue du 4-Septembre, est une demeure gothique du XVe ou XVIe siècle. Bien que Mandrin n'y ait jamais vécu, il était venu y « vendre » du tabac au responsable de l’entrepôt qui en serait mort un peu plus tard[76]. On doit la restauration de la salle du rez-de-chaussée ainsi que la fresque « Ici sévit Mandrin » à l'extérieur au plasticien Yves Morvan[77].

    Parcs

    • La Visitation (entrée rond-point de Paris).
    • Esplanades de Verdun et Pierre-Mamet (remparts).
    • Sentier des 2 Ponts et plage de la Bageasse le long de l'Allier.

    Films tournés à Brioude

    • En 2005, Papa, un long métrage avec Alain Chabat avec des scènes dans un hôtel et une rue de Brioude[78].
    • En 2007, 664 km, un moyen-métrage d'Arnaud Bigeard avec des scènes d'une station-service abandonnée[79].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    « De gueules à la ruche d'or accompagnée de six abeilles du même, au chef cousu de France. »


    Dans La France illustrée, 1882, de Malte-Brun on trouve :

    • « D'or, à deux clefs adossées de sable, accompagnées en chef d'une fleur de lis du même. », ainsi dans d'Hozier (Auvergne, p. 330).
    • « Parti, le 1er d'azur, à trois fleurs de lis d'or ; le 2e d'azur, à la lettre capitale B couronnée d'or. », ainsi dans Pierre de La Planche, La Description des provinces et des villes de France, 1669 (manuscrit à la Bibliothèque du Musée Condé de Chantilly).


    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
    2. Les distances sont mesurées entre chef-lieux de communes à vol d'oiseau.
    3. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
    4. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en , en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références Insee

    Dossier local établi par l'Insee [lire en ligne (page consultée le 11 novembre 2013)] [PDF] :

    1. « Métadonnées de la commune de Brioude » (consulté le ).
    2. « Chiffres clés - Logement en 2018 à Brioude » (consulté le ).
    3. « Chiffres-clés - Logement en 2018 à Brioude - Section LOG T2 » (consulté le ).
    4. « Chiffres-clés - Logement en 2018 à Brioude - Section LOG T7 » (consulté le ).
    5. « Chiffres clés - Logement en 2018 dans la Haute-Loire » (consulté le ).
    6. « Chiffres clés - Logement en 2018 dans la France entière » (consulté le ).
    7. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Brioude » (consulté le ).
    8. EMP T1 – Population de 15 à 64 ans par type d'activité.
    9. EMP T6 – Emplois selon le statut professionnel.
    10. EMP T5 – Emploi et activité.
    11. EMP T3 – Population active de 15 à 64 ans selon la catégorie socioprofessionnelle.
    12. EMP T7 – Emplois par catégorie socioprofessionnelle.
    13. ACT T1 – Population de 15 ans ou plus ayant un emploi selon le statut en 2009.
    14. ACT T2 – Statut et condition d'emploi des 15 ans ou plus selon le sexe en 2009.
    15. ACT T4 – Lieu de travail des actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi qui résident dans la zone.
    16. SAL T1 – Salaire net horaire moyen (en euros) selon la catégorie socio-professionnelle en 2010.
    17. EMP T4 – Chômage (au sens du recensement) des 15-64 ans.
    18. DEFM T1 – Catégories de demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois selon le sexe et l'âge.
    19. CEN T1 – Établissements actifs par secteur d'activité au .
    20. CEN T2 – Postes salariés par secteur d'activité au .
    21. DEN T1 – Créations d'entreprises par secteur d'activité en 2011.
    22. DEN T2 – Créations d'entreprises individuelles par secteur d'activité en 2011.
    23. DEN T3 – Nombre d'entreprises par secteur d'activité au .
    24. DEN G2 - Âge des entreprises au .
    25. DEN T4 – Créations d'établissements par secteur d'activité en 2011.
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