TerraPower
TerraPower est une société créée en 2006 par Bill Gates pour la conception de réacteurs nucléaires dont le siège est à Bellevue, Washington, États-Unis. TerraPower a commencé par développer une classe de réacteurs nucléaires rapides appelés réacteurs à ondes progressives, puis a lancé le projet de réacteur rapide refroidi au sodium Natrium, un réacteur nucléaire à sels fondus associé à un système de stockage de sels fondus analogue à ceux des centrales solaires thermodynamiques.
Historique
Le principe du réacteur à onde progressive date des années 1960 avec le laboratoire national d'Oak Ridge qui a développé un réacteur à sel fondu expérimental mais les financements se sont stoppés du fait de difficultés techniques liées à la corrosion. Les financements se sont alors penchés sur les réacteurs utilisés aujourd’hui (REP, REB, etc.).
TerraPower a décidé de s’intéresser à nouveau à cette branche oubliée avec sa création en 2006 par Bill Gates et son fonds d’investissement[1],[2].
En collaboration avec Southern Company, l’entreprise construit une installation test afin de vérifier que les conditions de sécurité sont atteintes en vue de construire un prototype nommé le MCFR (molten chloride fast reactor) d´une puissance de 1100 MW électrique[3].
En juin 2021, TerraPower annonce l'installation de son premier réacteur rapide refroidi au sodium Natrium dans le Wyoming[4], un réacteur nucléaire à sels fondus associé à un système de stockage de sels fondus analogue à ceux des centrales solaires thermodynamiques[5].
Le 26 janvier 2022, l'Agence japonaise de l'énergie atomique, Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Mitsubishi FBR Systems (MFBR) signent un protocole d'accord (MoU) avec TerraPower pour échanger des informations et coopérer dans le développement des réacteurs rapides[6].
Principe de fonctionnement
Le réacteur à onde progressive est un réacteur composé d’un cœur en uranium enrichi et qui est entouré d'un liquide caloporteur à base de chlore chargé d’uranium 238 (issu de l’uranium appauvri). L’uranium 238 (isotope fertile) reçoit des neutrons et se transmute en plutonium 239 (isotope fissible). Le plutonium sera ensuite extrait du sel fondu et pourra être utilisé comme combustible[7].
L’objectif est d’utiliser 100% de l’uranium contre seulement 0,72% dans les réacteurs nucléaires actuels. La France dispose de 250 000 tonnes d’uranium appauvri qui pourrait théoriquement être utilisées dans ce type de réacteur[8].
Les réacteurs Natrium devraient développer une puissance de 350 MWe contre minimum 900 MWe les centrales nucléaires françaises classiques[4].
Notes et références
- Jonathan Paiano, « Une entreprise énergétique co-fondée par Bill Gates développe un réacteur nucléaire d'un nouveau genre », sur Trust My Science, (consulté le )
- J. Guidez, « Le nucléaire est-il une énergie durable ? », Les réacteurs nucléaires de demain, EDP Sciences, (ISBN 978-2-7598-1287-5, DOI 10.1051/jtsfen/2013rea02, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Southern Company and TerraPower Prep for Testing on Molten Salt Reactor », sur Energy.gov (consulté le )
- « Natrium, le (controversé) réacteur nucléaire du futur porté par Bill Gates », sur BFM Business (consulté le ).
- Raounek Berbagui, « TerraPower et Bechtel collaborent pour le réacteur Natrium », sur EnergyNews, (consulté le )
- Japan’s JAEA, MHI, MFBR Conclude MOU with US TerraPower for Fast Reactor Development, Atoms in Japan, 3 février 2022.
- (en-US) « Inside the lab where Bill Gates’ TerraPower is inventing the future of nuclear energy », sur GeekWire, (consulté le )
- « L’uranium dans le monde | SFEN, Société Française d'Énergie Nucléaire », sur www.sfen.org (consulté le )
Articles connexes
- Petits réacteurs modulaires
- Réacteur à onde progressive
- Réacteur nucléaire à sels fondus
- Réacteur rapide refroidi au sodium
- Portail des entreprises