Tetsuo Harada
Tetsuo Harada, né le à Niigata au Japon, est un sculpteur franco-japonais installé en France, célèbre pour ses sculptures monumentales en taille directe sur le granite ou le marbre. Dans les années 1990, il s'est fait connaître du public avec son concept "Earth Weaving" ("Tricot de la terre"), une sculpture symbolisant le lien entre les pays dans la fraternité avec des anneaux de granit.
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
原田哲男 |
Nationalité | |
Activité |
Dessin, peinture, sculpture |
Formation |
Université Tamabi-Tokyo au Japon |
Mouvement |
abstrait, biomorfing |
Influencé par |
Brancusi, Noguchi |
Site web |
Ses sculptures peuvent être vues à travers le monde dans des collections privées, des musées et des sites ouverts. Elles sont souvent inspirées de l'œuvre de Isamu Noguchi, Constantin Brâncuşi, Barbara Hepworth, Henry Moore et plus généralement par l'esthétique du mouvement biomorphique.
Il a étudié à l'Université des Beaux-Arts Tama de Tokyo avec le professeur Tatehata, puis à l'école des beaux-arts de Paris avec le professeur Jean Cardot.
Il vit et travaille principalement à Paris et sculpte le granit dans son atelier à Fresnay-l'Évêque, près de Chartres en Eure-et-Loir. En plus de ses sculptures, il a produit des quantités d'esquisses, de dessins et de peintures qui sont complémentaires à son travail de recherches des formes pour ses sculptures ou constituent des recherches pour de futurs travaux artistiques. Tetsuo Harada enseigne également les beaux-arts et le design urbain à l'école nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSAV), mettant sur pied des programmes éducatifs et des ponts culturels entre les universités d'Asie et d'Europe.
Biographie
Harada est né après la Seconde Guerre mondiale dans un petit village dénommé Niitsu, entouré de champs de riz, et qui a par la suite été intégré à la ville de Niigata. La famille Harada était agriculteur et son père, Niichiro, est devenu forgeron avant de travailler dans le bâtiment. Niichiro et son épouse, Kikuno Harada, avaient 3 garçons et 3 filles, Tetsuo était le cadet. Son père, conscient de l'importance de l'éducation, poussa son fils tout en lui laissant le choix des orientations qu'il désirait prendre. Tetsuo était attiré par l'histoire, l'art, la sculpture, la peinture, l'architecture ...
La vie au Japon
Harada suit sa scolarité dans le lycée de Niitsu avant d'aller étudier à Tokyo. En 1968, il intègre l'Université des Beaux-Arts Tama où il a reçu une formation académique en sculpture (histoire de l'art, dessin, modelage, poterie, sculpture sur bois, sculpture sur pierre ...). En 1969, alors qu'il est toujours étudiant, il crée une sculpture monumentale en bois, "L'oiseau", de 2,5 m de haut avec la participation d'autres sculpteurs tels que Mazuda, Hochiiho, Sakai et Tsuboi. En 1970, il réalise une sculpture monumentale en granite blanc, "Le silence et la mer et fait ses premières expositions.
En 1971, il obtient son diplôme universitaire d'art plastique et, l'année suivante, il enseigne les beaux-arts dans la Haute École Technique de Takada près de Niigata tout en étudiant l'art du jardin japonais et en participant à un groupe de musique. Avec Tsuboi, il expose plusieurs œuvres à la galerie Tokiwa, dont le Lotus (une sculpture en métal), Balance (en fer et polyester), Composition (en granite vert), Union (en fer) , Feuille de lotus (en fer) ou encore La Paix (en aluminium). Il expose également trois années de suite au salon Kodo Bijutsu Kyokai et fait plusieurs expositions personnelles dans des galeries.
Arrivée en Europe
En 1973, il voyage à travers l'Europe. En France, il se rend à Paris et à Chartres ainsi que dans le sud de la France. Il va également visiter la Suisse, l'Allemagne puis il travaille en Italie à l'atelier Nicoli à Carrare, ville réputée pour ses carrières de marbre, où il rencontre des artistes, peintres et sculpteurs.
Il revient finalement à Paris où il étudie à l'École nationale supérieure des beaux-arts en rêvant de pouvoir vivre de son art. Pendant l'hiver de 1973-1974, il réalise une sculpture dénommée Prophétie en ciment fondu dans un atelier de Meudon, et qu'il expose au Salon de la jeune sculpture dans les Jardins des Champs-Élysées.
Au cours de l'été 1974, Tetsuo Harada participe à un symposium de sculpture organisé par la galerie Monika Beck pour la ville de Hombourg dans la Sarre en Allemagne. À cette occasion il réalise une sculpture en marbre italien, Die Hand von Buddhas (La Main de Bouddha), qui est installée dans la ville. C'est sa première sculpture monumentale en Europe, une ode à la paix, en réaction au mur de Berlin séparant l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Pour Tetsuo Harada, c'est aussi le symbole du lien entre l'Orient et l'Occident, le bouddhisme et le catholicisme.
En 1975, il rencontre le sculpteur Pedro Tramullas avec lequel il devient rapidement ami. Tramullas, dont le père était un peintre, était issu d'une famille ayant souffert de la dictature de Franco. En 1975, il avait organisé le premier symposium international de sculpture dans la Valle de Hecho en Espagne, au cours de laquelle Harada et Tramullas, ainsi que d'autres sculpteurs, réalisent une sculpture en marbre gris, La mano de la Paz (La main de la Paix) pour protester contre la dictature franquiste.
Dans les années qui suivirent, Harada réalisa de très nombreuses sculptures, généralement des sculptures monumentales, en participant à de nombreux concours nationaux et internationaux et sculpte aussi pour des entreprises privées.
Œuvres
Mémorial : En 1985, la ville de Nanterre, près de Paris dans les Hauts-de-Seine organise un concours pour la réalisation d'une sculpture monumentale en hommage à la Résistance et à la déportation. Sur 77 participants du monde entier, Harada est lauréat. Il sculpte deux colonnes de granite breton bleu de 4,5 mètres de haut, symbolisant les deux guerres mondiales victorieuses. Deux grands « V » gravés sur les colonnes sont les signes des deux victoires et, entre les deux colonnes, sont jonchés de galets représentant les millions de victimes tuées pendant les deux guerres, et sans lesquels ces deux victoires n'auraient pas été possibles.
La Fontaine de Sainte-Menehould : En 1986, Tetsuo Harada réalise une fontaine placée dans le quartier des Vertes Voyes à Sainte-Menehould. Cette sculpture est façonnée dans un granite gris incrusté de granite rose provenant du sud de la France, dans le Tarn. Directement sculptée dans la pierre, elle mesure 3 mètres de haut.
La fontaine sèche : En 1989, ayant remporté une compétition organisée par le Ministère de l'Éducation nationale, Harada réalise cette sculpture pour le lycée de Basse-Goulaine à Nantes en Loire-Atlantique. Elle est composée de 4 blocs mesurant entre 2 et 3 mètres de haut et un bassin en granite rose de 7,5 mètres de côté.
Le Jardin minéral : Cette sculpture de 80 m2 et 47 tonnes a été réalisée en granite rose en 1989 à l'occasion d'un concours organisé par le Ministère de l'économie et des finances, avec l'aide de l'architecte Caron.
Elle représente un paysage composée de pavés, de galets et d'un ensemble de sculptures. Trois blocs de granite se superposent et forment une colonne de cinq mètres de haut. Au Japon, il est impossible de construire une sculpture si haute et lourde à cause de tremblements de terre. Cette sculpture a été commandée pour l'hôtel des impôts de Saint-Brieuc en Bretagne.
Le 38e parallèle : Il s'agit d'une sculpture monumentale qui lui a été commandée, à l'issue d'un concours, par la ville Niigata, au Japon, commune qui est précisément située sur le 38e parallèle nord (latitude). En outre, le 38e parallèle est également la ligne qui divise les deux Corées du Nord et du Sud. Cette œuvre représente cette frontière et, dans le même temps, elle lie les deux pays avec une sphère.
La colonne mesure 4 mètres de hauteur et la sphère, d'un diamètre de 1,2 mètre, repose sur un socle de plus de 5 mètres de côté. L'ensemble pèse environ 35 tonnes et a été réalisé en granit rose breton, sculpté en France et transporté par bateau vers le Japon.
Earth Weaving (le Tissage de la terre) : cette sculpture monumentale, réalisée en granite bleu en 1993, se trouve à Lanhélin en Bretagne. Elle est composée d'un ensemble de sculptures qui représentent les pays du monde reliés par des boucles qui symbolisent la volonté de dialogue, de paix, d'union et d'amour. Ces liens sont tissés pour réunir les hommes, les peuples et les continents.
Sculpture du barrage de Tazawako : En 1995, le ministère japonais de l'équipement commande une sculpture pour le barrage en construction sur le lac de Tazawako, dans la préfecture d'Akita. Harada réalise une sculpture environnementale intégrée au barrage qui est inauguré le . L'œuvre est composée de quatre types de granite rouge et rose. Avec ses vagues, des racines, des tiges, des rochers, le soleil, elle est en harmonie avec le barrage, la montagne et le volcan Tazawako Komagatake.
Cette sculpture de 120 mètres de long et 16 mètres de haut, est composée de près de 500 morceaux de granite polis produits à Madras, en Inde ainsi qu'en Bretagne. Les différentes parties de cet immense travail ont dû être transportées par bateau et par camion jusqu'à la montagne Akita à environ 1 200 m d'altitude.
Liens externes
- Œuvres présentées en permanence à la Galerie22, www.galerie22contemporain.com
- Site officiel de Tetsuo Harada
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