Thomas Boni Yayi

Thomas Boni Yayi, né le à Tchaourou (Bénin), est un homme politique béninois, président de la République du au .

Pour les articles homonymes, voir Boni.

Thomas Boni Yayi

Boni Yayi en 2012
Fonctions
Président de la République du Bénin

(10 ans)
Élection 19 mars 2006
Réélection 13 mars 2011
Premier ministre Pascal Koupaki
Lionel Zinsou
Prédécesseur Mathieu Kérékou
Successeur Patrice Talon
Président de l'Union africaine

(11 mois et 29 jours)
Prédécesseur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo
Successeur Haile Mariam Dessalegn
Président de la
Banque ouest-africaine de développement

(11 ans et 2 mois)
Prédécesseur Aboubacar Baba Moussa
Successeur Issa Coulibaly (intérim)
Abdoulaye Bio Tchané
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tchaourou, (Dahomey, AOF)
Nationalité Béninoise
Parti politique FCBE (jusqu'en 2020)
Conjoint Chantal de Souza
Diplômé de Université Cheikh-Anta-Diop
Université d'Orléans
Université Paris-Dauphine
Religion Pentecôtisme, Assemblées de Dieu
Résidence Domicile privé à Cotonou-Cadjèhoun

Présidents de la République du Bénin
Présidents de l'Union africaine

Biographie

Thomas Boni Yayi est né le dans une famille musulmane à Tchaourou, dans le nord du pays[1]. Il appartient à trois ethnies du Bénin : Nagot (de la famille des Yorubas) par son père, Peul et Bariba du côté de sa mère.

Boni Yayi est détenteur d’une maîtrise en sciences économiques de l'université nationale du Bénin, d’un diplôme d'études ès sciences bancaires (D.E.S.B) et un diplôme d’études appliquées (DEA, option finances) de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar au Sénégal. Il détient également un doctorat de 3e cycle de l’université d’Orléans en France (1986) et un doctorat d'État ès sciences économiques de l’université de Paris IV Dauphine (1991). En 2009, il devient le premier titulaire du grade de docteur honoris causa de l'Université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal[2]. En 2013, l'université Paris-Dauphine en France lui décerne sa Médaille d’Or afin d’honorer son parcours académique, professionnel et politique.

Il commence sa carrière en 1975 à la Banque commerciale du Bénin avant de la poursuivre en 1977 au siège de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest pour laquelle il a occupé divers postes au Sénégal jusqu’à sa nomination en 1992 par le président Nicéphore Soglo comme membre de la cellule macroéconomique et conseiller technique du président de la République aux affaires monétaires et bancaires[3].

En 1994, il est nommé président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), une institution financière régionale basée à Lomé, au Togo. Il occupera ce poste jusqu’en 2006. Au cours de ses deux mandats à la tête de la BOAD, Yayi a réussi à réorganiser la direction de la Banque et à attirer de nouveaux actionnaires à travers le monde (Inde, Chine…), ce qui a permis une augmentation des projets de développement dans les 8 États membres que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Ministère pastoral

Il est devenu pentecôtiste en 1994[4], puis pasteur dans une église des Assemblées de Dieu de Gbèdjromédé à Cotonou[5],[6].

Présidence de la République

Serment de Yayi en 2006 pour sa prise de fonction.

Thomas Boni Yayi est candidat indépendant à l'élection présidentielle béninoise de 2006, soutenu par une coalition de mouvements et de petits partis politiques. Son slogan est « Ça peut changer ! Ça va changer ! Ça doit changer ! ». Alors président en exercice de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Boni Yayi se présente en tant que dirigeant du parti Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE)[7]. Inconnu du grand public, il fait partie des 26 candidats au poste de président de la République[7].

Le , il arrive en tête du premier tour avec 35,6 % des voix. Le 19 mars, lors du second tour, il remporte l'élection avec 74,5 % face à Adrien Houngbédji[1].

Le premier mandat de Boni Yayi à la tête de la présidence béninoise est marqué notamment par les microcrédits accordés aux femmes, la gratuité de la césarienne, la gratuité de la scolarité chez les filles, l'assurance maladie universelle (RANU) et l'amélioration des infrastructures routières. Néanmoins les inégalités se creusent et les Béninois perçoivent un accroissement de la corruption[8].

Boni Yayi est président de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) de à .

En , Boni Yayi est réélu à la tête du Bénin avec 53,14 % des voix dès le premier tour[9] face à Adrien Houngbédji, candidat de la coalition de l'Union fait la Nation.

Il est élu président de l'Union africaine de à , puis choisi comme champion du programme agricole de l'Union africaine / NEPAD et élu président de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en . Il a également été élu président du bureau de coordination des pays les moins avancés (PMA) de 2013 à 2015. Au cours de ces diverses fonctions, il s’est engagé dans la résolution de plusieurs foyers de tension et de crises électorale en Côte d’Ivoire (2010), au Mali (2012), en Sierra Leone (2012), au Ghana (2012), en République centrafricaine (2012), au Burkina Faso (2014) et au Burundi (2015).

Lors de la crise au Mali[10] en 2012, il a tiré la sonnette d’alarme en tant que président de l’Union Africaine, en se rendant dans toutes les capitales des pays membres du Conseil de Sécurité au G8 et au G20. Il a lancé un appel à l’OTAN pour qu’elle participe à la coalition internationale qui devait être formée pour aider le Mali à reconquérir le nord du pays. À Paris le Président François Hollande a été réceptif, ce qui a débouché sur l’opération Serval.

En 2013, il échappe à une tentative d'empoisonnement et de coup d'État[11],[12]. Il accorde son pardon en 2014[13].

Après la présidence

En 2016, Yayi est nommé au Conseil d'administration de l’Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie[14]. Son expérience démocratique est sollicitée à plusieurs reprises par la CEDEAO et l’Union africaine depuis 2016. Il est chef de la mission d'observation électorale de l'Union africaine en Guinée équatoriale en et au Mali en , ainsi que Chef de la mission d'observation de la CEDEAO lors des élections présidentielles au Cap-Vert en et au Sénégal en .

Il est également à la tête de l'alliance Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), qu'il a créée[15]. Le , après avoir vu sa résidence assiégée par la police pendant deux mois, et devenu opposant de son successeur Patrice Talon, il quitte le pays, dans un contexte de dérive autoritaire et d'exil des autres opposants[16].

En juillet 2022, Thomas Boni Yayi est nommé médiateur de la CEDEAO avec la Guinée[17],[18].

Autres mandats

Membre du Conseil d'administration de l’Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie depuis 2016.

Vie privée

Il est marié à Chantal de Souza et père de cinq enfants[4].

Distinctions

Galerie

Notes et références

  1. « Le candidat indépendant Yayi Boni remporte la présidentielle au Bénin », Le Monde, (lire en ligne).
  2. « Le Président Yayi Boni - Le 1er Docteur Honoris Causa », sur allafrica, (consulté le )
  3. « Tout savoir sur Thomas Boni Yayi », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  4. François Soudan, « Bénin : Docteur Boni & Mister Yayi », jeuneafrique.com, (lire en ligne).
  5. Fiacre Vidjingninou, Bénin : les béni-oui-oui de Boni Yayi, jeuneafrique.com, France, 06 février 2014
  6. Jeune Afrique, Thomas Boni Yayi : « En 2016, Bozizé et moi, la Bible à la main », jeuneafrique.com, France, 26 février 2013
  7. Mayrargue Cédric, « Yayi Boni, un président inattendu ? », Politique africaine,
  8. « Bénin: un bilan en demi-teinte pour Thomas Boni Yayi », sur RFI, (consulté le )
  9. Boni Yayi officiellement reconduit à la tête du Benin, La Croix, 22 mars 2011
  10. Le Monde avec AFP et Reuters, « La Cédéao menace le Mali d'un embargo dans les 72 heures », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Bénin : Boni Yayi échappe à un coup d'Etat », sur Afrik.com, (consulté le ).
  12. « KOACI », sur KOACI (consulté le ).
  13. « Actualités / Gouvernement de la République du Bénin », sur Gouvernement de la République du Bénin (consulté le ).
  14. « Bénin : Boni Yayi nommé membre d’un Conseil d’administration à l’Unesco », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le )
  15. Bénin : plusieurs mois après la fin de son dernier mandat, Boni Yayi n’a pas tout dit, Jeune Afrique, 1er septembre 2016
  16. Le Point, magazine, « L'ex-président du Bénin Boni Yayi à Lomé après deux mois de crise politique », sur Le Point (consulté le )
  17. Financial Afrik, « Cedeao : Thomas Boni Yayi désigné médiateur pour la Guinée », sur Financial Afrik, (consulté le )
  18. « Guinée: la classe politique optimiste après la nomination de Boni Yayi comme médiateur », Radio France internationale,
  19. Présidence de la République du Tchad, « Le Président tchadien distingue son homologue béninois », sur http://www.presidencetchad.org (consulté le )
  20. Gabriel Barbier, « Sénégal: Université Gaston Berger de Saint-Louis - Le président Yayi Boni fait docteur honoris causa », Wal Fadjri,

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Rowman & Littlefield, 2013, p. 367-368 (ISBN 9780810871717)
  • Orens Lebienheureux, Boni Yayi, le vrai visage de la conquête du pouvoir, Alpha Com, Cotonou, 2008, 206 p.
  • Édouard Loko, Boni Yayi : « l'intrus » qui connaissait la maison, Tunde, Cotonou, 2007, 149 p. (ISBN 978-99919-4625-2)
  • Chrispel O. Ogoubi, Boni Yayi, l'impossible caution de l'ordinaire, Ed Menaibuc, 2007 (ISBN 978-2353490288)
  • Alfred E. Opubor et Philippe Hado, Boni Yayi, société civile et dynamique du changement au Bénin, L'Harmattan, Paris, 2007, 344 p. (ISBN 978-2-296-03273-6)
  • Prudent Victor Topanou, Boni Yayi ou Le grand malentendu : le quatrième président du renouveau démocratique béninois, L'Harmattan, 2012, 172 p. (ISBN 9782296992801)
  • Tiburce Adagbè, Mémoire du Chaudron, Cotonou, 2018.

Articles connexes

Liens externes

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