Thomas Hélye
Thomas Hélye, né à Biville (France) entre 1180 et 1187 et mort à Vauville le [1], est un prêtre et missionnaire, béatifié par le pape Pie IX le .
Thomas Hélye | |
Le bienheureux Thomas Hélye (statue dans l'église Saint-Pierre de Biville). | |
Prêtre, missionnaire et bienheureux | |
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Naissance | entre 1180 et 1187 Biville, Duché de Normandie, Royaume de France |
Décès | (entre 70 et 77 ans) château de Vauville, Normandie, France |
Nationalité | Française |
Vénéré à | église Saint-Pierre de Biville |
Béatification | à Rome par Pie IX |
Vénéré par | l'Église catholique romaine |
Fête | 19 octobre |
Attributs | une chasuble portant quatre figures héraldiques : le lys, le château, le lion et l'aigle |
Biographie
Thomas Hélye serait né entre 1180 et 1187[2] au hameau Gardin en la paroisse de Saint-Pierre de Biville (Manche, canton de Beaumont-Hague). Les parents de Thomas, Hélye et Mathilde, sont de condition modeste[3].
Après avoir étudié chez les moines bénédictins des prieurés de Vauville et d’Héauville et chez les chanoines augustins de l’abbaye Notre-Dame du Vœu, il devint maître des écoles (écolâtre) de Cherbourg vers 1206. Il se fait remarquer par ses talents de pédagogue et il est promu régent des écoles. À la suite d’une forte fièvre qui le conduit aux portes de la mort, il connaît une véritable conversion. Se retirant chez son frère Guillaume, au hameau Gardin en sa paroisse natale de Biville, il y mène une vie de pénitence. Hirsute, le vêtement négligé, il s’y livre au jeûne et à la mortification.
Ayant appris sa conduite, l’évêque de Coutances – Hugues de Morville, – le fait appeler vers 1226 et l’incite à soigner sa tenue. Avant qu’il soit appelé au sacerdoce, Thomas Hélye accomplit les pèlerinages de Rome et de Saint-Jacques-de-Compostelle et étudie pendant quatre années la théologie à Paris. Il y fréquente Eudes de Châteauroux, chancelier de l'Université, et le dominicain Hugues de Saint-Cher, son professeur et confesseur, l’un et l’autre futurs cardinaux, qui témoigneront de sa piété. Lorsqu’il est, vers 1235, ordonné prêtre par l'évêque de Morville, ou peut-être plutôt par Jean d’Essey archidiacre, les évêques de Coutances et d’Avranches lui confient un ministère missionnaire de prédicateur itinérant. En vingt-deux années, il parcourt, dit-on, toutes les paroisses de ces deux diocèses. Il y est accueilli avec ferveur par la foule aux cris de «Voici l'homme de bien ! Voici l'homme de Dieu !»
À la fin de sa vie, affaibli par ses privations, Thomas Hélye se retire au manoir de son ami Gauvain, seigneur de Vauville. Il y meurt le . Le lendemain, son corps est porté en sa paroisse natale et voisine de Biville au milieu d'un grand concours de peuple. Son tombeau de marbre, reconstruit en 1910, se trouve dans le chœur de l'église où il est honoré par de nombreux pèlerins, spécialement lors des fêtes annuelles du 19 octobre.
Vénération et souvenir
- Canonisé par la vox populi dès après sa mort, Thomas Hélye, à l'intercession duquel sont attribués de nombreux miracles de guérison, est officiellement béatifié par le pape Pie IX le . Le chartiste Léopold Delisle, originaire de Valognes, prend une part décisive dans l'élaboration du dossier alors soumis au Saint-Siège.
- À Biville, l'ancienne cure est devenu Centre d'accueil Thomas-Hélye de Biville.
- À Cherbourg, le lycée catholique est baptisé lycée Thomas Hélye.
- Dans la Hague, la nouvelle paroisse qui regroupe plusieurs communes dont celles de ses lieux de naissance et décès porte son nom : paroisse Bienheureux Thomas Hélye de la Hague du doyenné de Cherbourg-Hague[4].
Bibliographie
- Acta Sanctorum, Octobris, t.8, 1853, p. 592-622.
- Léopold Delisle, "Vie du bienheureux Thomas Hélie, de Biville, composée au XIIIe siècle par Clément, publiée avec une introduction et des notes", dans Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg, t. 8, 1861, p. 173-242.
- Mgr Bernard Jacqueline et chanoine Georges Hyernard, Le Bienheureux Thomas Hélye, prêtre de Biville. Vie et miracles, Cherbourg, La Dépêche, 1985, 128 p.
- Dr Hugues Plaideux, Le Bienheureux Thomas Hélye de Biville. Petit abrégé, Cherbourg, La Dépêche, 1989, 61 p.
- Abbé Marcel Lelégard, Le calice et la chasuble du bienheureux Thomas Hélye, numéro spécial des Annales de Biville, no 40, , 77 p.
- Dr Hugues Plaideux, « Biville : 750 ans de pèlerinages au bienheureux Thomas Hélye », dans Pèlerinages et lieux de pèlerinage en Normandie, Actes du 44e Congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie (Fécamp, ), vol. 15, 2010, p. 97-110.
- Adrien Silvera, Le bienheureux Thomas Hélye de Biville († 1257) : dossier hagiographique et culte (XIIIe — XIVe s.), mémoire de deuxième année de master sous la direction de Catherine Vincent, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2011, 263 p.
Notes et références
- "anno dominicae Incarnationis MCCLVII, sexta feria, in crastino Beati Lucae evangelistae, circa horam nonam" : L. Delisle, Vie du bienheureux Thomas Hélye de Biville, Cherbourg, Impr. Bedelfontaine et Syffert, 1860, p. 45.
- Datation proposée à la suite de l'expertise des ossements attribués à Thomas Hélye par R. Hartweg en 1974. Lettre de M. Lelégard à H. Plaideux, 11 mai 1984, archives personnelles de H. Plaideux, citée dans A. Silvera, Le bienheureux Thomas Hélye..., vol. 1, p. 16, n. 69.
- "simplicibus ex parentibus" : L. Delisle, Vie du bienheureux..., p. 36.
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