Tocqueville (Manche)
Tocqueville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 270 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Tocqueville.
Tocqueville | |
Le château de Tocqueville. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Chantal Ducouret 2020-2026 |
Code postal | 50330 |
Code commune | 50598 |
Démographie | |
Gentilé | Tocquevillais |
Population municipale |
270 hab. (2019 ) |
Densité | 46 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 40′ 14″ nord, 1° 20′ 12″ ouest |
Altitude | Min. 8 m Max. 71 m |
Superficie | 5,90 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.tocqueville50330.fr |
Géographie
La commune est dans le nord-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 4 km à l'est de Saint-Pierre-Église, à 5 km à l'ouest de Barfleur et à 10 km au nord de Quettehou[1].
Le point culminant (71 m) se situe en limite ouest, près du carrefour des Mares. Le point le plus bas (8 m) correspond à la sortie du ruisseau de la Couplière du territoire, au nord. La commune est bocagère.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[10] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 21 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,7 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Tocqueville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[17],[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56,9 %), prairies (27,3 %), zones agricoles hétérogènes (15,8 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Tokevilla vers 1165 et Toquevilla vers 1180[24],[25].
Ce type toponymique répandu en Normandie est basé sur l'anthroponyme norrois Toki[26],[27],[25],[28], cependant Toki est plutôt la forme prise par l'ancien danois, l'ancien norrois notant Tóki (islandais Tóki)[29].
Il est suivi de l'appellatif ancien français vile (> français moderne ville) dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica[30].
Le gentilé est Tocquevillais.
Histoire
Gilles de Gouberville (1521-1578), sieur du Mesnil-au-Val s'approvisionne en pierre à couvrir (schiste bleu du Cotentin) dans une carrière située à Tocqueville[31].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[35].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2019, la commune comptait 270 habitants[Note 9], en augmentation de 0,75 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Tocqueville a compté jusqu'à 785 habitants en 1821.
Lieux et monuments
- L’église Saint-Laurent, en pierre, du XVe siècle, abrite un tableau du XVIIe siècle (le Sacrifice d'Abraham) classé à titre d'objet aux Monuments historiques[40]. Dans le cimetière adjacent, contenu dans un mur d’enceinte, se trouve le caveau des comtes de Tocqueville dans lequel est enterré Alexis.
- Château de Tocqueville classé au titre des Monuments historiques[41]. Il abrite également quelques œuvres classées[42]. Il fut la demeure d'Alexis de Tocqueville.
- Manoir d'Ozeville.
- Manoir de la Valette du XVIIe siècle.
- Buste en bronze d'Alexis de Tocqueville réalisé par Ernest Diosi, situé rue Alexis-de-Tocqueville (RD 901), au bord du parking. Il est inauguré le [43]. René de Tocqueville le fait déboulonner en 1943, pour le sauver de la fonte, décidée par les autorités dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Il le confie au sacristain Hyacinthe Anfray, qui le cache chez lui dans la chambre de sa fille, puis dans un fenil, puis l'enterre dans son potager à Ozeville[réf. nécessaire]. Sous le buste, une plaque surmontée des armes des Clérel, « d'argent à la fasce de sable accompagnée de trois merlettes de sable et de trois tourteaux d'azur en pointe, 2 et 1 » et d'une couronne de comte[44].
Église Saint-Laurent. Bureau d'Alexis de Tocqueville dans le château de Tocqueville. Buste d'Alexis de Tocqueville.
Activité et manifestations
Sports
L'Élan de Tocqueville fait évoluer une équipe en Ligue de Normandie et deux équipes de football en divisions de district[45]. Tocqueville joue ses matchs à domicile sur le stade communautaire de Saint Pierre Église doté d'une pelouse synthétique.
Personnalités liées à la commune
- Alexis de Tocqueville (1805-1859), qui se retire dans le château familial en 1851 pour poursuivre son œuvre littéraire.
Voir aussi
Références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Tocqueville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Tocqueville et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 224.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1025.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- François de Beaurepaire, op. cit.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 51.
- Site de Nordic Names : Tóki
- ibidem
- Comité Gille de Gouberville, Julien Deshayes (dir.), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, (ISBN 978-2-84048-581-0), p. 25.
- Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p. 102.
- « Élections municipales 2001 - Tocqueville », sur municipales2001.ouestfrance.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Maire depuis 2001, Michel Leclerc cède sa place », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Tocqueville (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Tableau : Le Sacrifice d'Abraham, cadre », notice no PM50001343, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no PA00110618, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Œuvres mobilières à Tocqueville », base Palissy, ministère français de la Culture.
- Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 176.
- Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 176.
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Él. de Tocqueville » (consulté le ).
Liens externes
- Site municipal
- Tocqueville sur le site de l'Insee
- Résumé statistique de Tocqueville sur le site de l'Insee
- Portail de la Manche
- Portail des communes de France