Tortiya
Tortiya est une petite ville, située au nord de la Côte d'Ivoire, à environ 100 kilomètres au sud de la ville de Korhogo, née de l'exploitation d'un gisement de diamants.
Pays | |
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District | |
Région |
Hambol (en) |
Département |
département de Katiola (en) |
Coordonnées |
8° 46′ N, 5° 41′ O |
Statut |
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Histoire
L'histoire de Tortiya commence en 1947 lorsqu'un géologue français de la SAREMCI (société anonyme de recherche et d’études minières en Côte d’Ivoire), Georges Malaurent, y découvre un gisement diamantifère[1]. Il baptise l'endroit Tortiya en hommage au chef-d’œuvre de John Steinbeck Tortilla Flat, qu'il lisait à ce moment-là[2]. Une ville champignon surgit autour des mines et l'exploitation artisanale s'industrialise rapidement, avec la construction d'une centrale électrique et d'une usine traitant 150 000 à 200 000 carats.
En 1974, la SAREMCI, déficitaire, cesse ses activités après avoir récolté au total 4,5 millions de carats[2]. Les réserves minières restent toutefois suffisamment importantes pour que commence alors l'aventure de l'exploitation artisanale[3]. Au début des années 90, jusqu’à 40 000 prospecteurs travaillaient sur le site[2]. Il ne sont plus que 1500 au début des années 2000[2]. Toutefois, la ville se dégrade et apparaît de plus en plus comme une ville oubliée du Far West[1].
À partir de la guerre civile en 2002, les conditions se dégradent et les autorisations des exploitants artisanaux expirent sans être renouvelées[4]. La production illégale de diamants bruts au nord de la Côte d’Ivoire constitue alors un revenu important pour les Forces nouvelles[5] même si la production à Tortiya est sans doute modeste par rapport à celle de la zone de Séguéla.
En janvier 2015 toutefois, un permis de recherche minière pour le diamant à la Société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (SODEMI) à Tortiya est accordé par le gouvernement ivoirien[4]. A la fin de l'année 2017, des activités de prospection sont menées par cette dernière, sans résultat[6].
Géographie et environnement
La ville est traversée par la rivière Bou.
Depuis la guerre civile, les hippopotames qui peuplaient les berges de la Bou ont disparu[4].
Administration
Administrativement, Tortiya est une sous-préfecture située anciennement dans le département de Katiola et aujourd'hui dans le nouveau département de Niakaramandougou. Les terres constituant aujourd’hui la sous-préfecture de Tortiya, y compris Tortiya ville, auraient été concédées par le village Natiemboro[4].
Cette commune est dirigée par Zoumana Yéo[7] puis, depuis les élections couplées régionales-municipales du par le maire Blaise Coulibaly Kinapinan.
Il n’y a jamais eu réellement de chef traditionnel à Tortiya, car les deux groupes majoritaires Sénoufo et Tagbana se disputent le pouvoir sur Tortiya[4].
Infrastructures
Le bâtiment de la sous-préfecture (qui avait servi à la compagnie Delta Force des Forces Nouvelles et considéré à l’époque comme une prison de guerre) a finalement été plutôt utilisé pour l’exploitation minière. Des galeries souterraines ont été creusées à l’intérieur du bâtiment et ont fini par entraîner son effondrement. Le bâtiment est aujourd’hui abandonné[4].
L'aérodrome est également devenu une zone d'exploitation artisanale et a été détruit[4].
Il existe une unique piste de 47 kilomètres reliant Tortiya à Niakaramadougou[8].
Population
A Tortiya, les Sénoufo sont majoritaires, avec deux sous-groupes autochtones constituent à eux seuls la majorité de la population : les Nafanra (venus de Natiemboro, un des villages les plus proches) et les Tagbana (venus de Katiola)[4].
De plus, vivent à Tortiya de nombreuses communautés allochtones venues pour l’exploitation artisanale du diamant : maliens, burkinabés, ghanéens et nigériens[4].
Économie
Selon une étude géologique qui a été effectuée par l’ United States Geological Survey (USGS), en retranchant ce qui a été extrait jusqu'à aujourd'hui, il resterait un total de 1 100 000 carats de réserve à Tortiya[4].
Bien que l'extraction industrielle du diamant soit arrêtée en Côte d'Ivoire, une exploitation artisanale se poursuit à Séguéla et Tortiya, situées dans la zone contrôlée par la rébellion ivoirienne. Le produit de cette exploitation artisanale reste difficile à évaluer même s'il est aujourd'hui à priori dérisoire[1].
Le campement d'accueil La Paillote est un hébergement touristique.
Notes et références
- La Vie Internationale, 7 février 1994, [(fr) Côte d’Ivoire : à la recherche du dernier diamant (page consultée le 23 août 2008)]
- « En Côte d’Ivoire, creuser pour trouver le prix du manger. La ruée vers les diamants », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- voir Yann Arthus-Bertrand2.org
- « TORTIYA, QUAND LE DIAMANT FAIT PERDRE LA TÊTE », Rapport du Groupe de Recherche et de Plaidoyer sur les Industries Extractives, (lire en ligne)
- [(fr) Côte d'Ivoire, les diamants de la guerre des Forces nouvelles (page consultée le 23 août 2008)]
- Laredaction2, « La SODEMI en prospection à Tortiya », sur Atoo.ci, (consulté le )
- AIP, « Un espace octroyé à l’Eglise baptiste de Tortiya pour la construction d’écoles », sur Atoo.ci, (consulté le )
- La Rédaction, « La piste Niakara-Tortiya obstruée par des poteaux électriques à Sinkaha », sur Connectionivoirienne, (consulté le )
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