Tour de Beauvivier
La tour de Beauvivier est le dernier vestige d'une ancienne maison forte citée aux XIe et XIIe siècles[2], centre de la seigneurie de Beauvivier, qui se dresse dans la réserve naturelle du Bout-du-Lac sur la commune de Doussard dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Tour de Beauvivier | |||
La tour de Beauvivier avec l'escalier métallique permettant d'accéder à son sommet. | |||
Période ou style | Médiéval | ||
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Type | Maison forte | ||
Début construction | XIe – XIIe siècles | ||
Propriétaire initial | Les Duin de Châteauvieux | ||
Destination initiale | Surveillance | ||
Propriétaire actuel | Commune de Doussard | ||
Destination actuelle | Belvédère sur le lac | ||
Coordonnées | 45° 47′ 44″ nord, 6° 13′ 30″ est[1] | ||
Pays | France | ||
Anciennes provinces du Duché de Savoie | Genevois | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Haute-Savoie | ||
Commune | Doussard | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
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Situation
La tour de Beauvivier est située dans le département français de la Haute-Savoie sur la commune de Doussard, entre les embouchures de l'Eau Morte et de l'Ire, sur les bords du lac d'Annecy[3]. La maison forte surveillait le bout du lac, le port du Vivier, appartenant à Verthier, disparu en raison de son ensablement, ainsi que la route qui permettait de rejoindre Annecy[3].
La tour est incluse dans la réserve naturelle nationale du Bout du Lac d'Annecy, en bordure d'une roselière, accessible par un ponton et un escalier métallique permet d'accéder à son sommet.
Histoire
Un château fort est cité aux XIe et XIIe siècles[2]. Il est le chef-lieu de la seigneurie de Beauvivier, dépendante du mandement de Duingt, dans le comté de Genève[3],[4]. La tour en serait le dernier vestige. Le château protégeait le port et également un péage perçu au pont sur l'Eau Morte, dans le village de Verthier (Doussard).
En 1305, elle est citée avec : « ses fossés, pêches, moulins et appartenance »[5],[6],[7].
En 1360, Pierre, chevalier, prête hommage pour sa maison de Beauviviers : « la moitié du domaine de Beauvivier, savoir ban, juridiction et revenu qui en proviennent, plus la moitié du lac de Duyn, la moitié des eaux de pêche, l'ensemble de la juridiction et usage qu'il a sur les hommes du prieur de Talloires »[8].
La maison forte et le bourg seront détruits au XVe siècle par une crue.
Le château de Beauvivier, centre de la seigneurie homonyme, est aux mains de la famille de Duin jusqu'en 1530[9],[10], date à laquelle Louise de Duingt vend la seigneurie au duc Philippe de Genevois-Nemours.
Au XVIIe siècle[10], les ducs vendent Beauvivier, la maison forte est déjà en ruine, avec Ruange et Châteauvieux, à Gaspard Jodoc Stockalper[4],[Note 1].
Destitué par le Landrat (préfet) du Valais en 1678[10], il vend les fiefs qu'il possède au bord du lac d'Annecy en 1681[10] à la famille de Monthouz[4], et s’enfuit à Domodossola.
Les Monthouz, devenu seigneurs de Beauvivier tentent de remettre en vigueur le droit de pêche, tombé en désuétude, sur la partie sud du lac, provoquant l'ire des populations locales notamment des habitants de Lathuile qui prennent les armes le 20 mars 1697[10].
Châteauvieux ayant été vendue par les Monthouz dès 1696[11], à François-Nicolas de Montpiton, seigneur du Noiret (Saint-Jorioz)[Note 2], ils vendent en 1698[10], Beauvivier et Ruange aux marquis de Sales[4]. Les Sales étant déjà en possession des fiefs et des châteaux de Dhéré et de Lathuile.
Description
Du château de Beauvivier, il ne reste de nos jours qu'une tour carrée du XIIe siècle, haute d'une dizaine de mètres, consolidée en 1993. On y accède par une porte voutée en ogive située au premier étage. La façade méridionale est percée d'une archère à embrasure. Sur sa face ouest, un passage permettait de gagner le corps de logis.
Voir aussi
Bibliographie
- Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Éditions Cabédita, , 193 p. (ISBN 978-2-8829-5117-5), p. 70-71.
Articles connexes
Liens externes
- La Tour de Beauvivier.
- Guibaud Caroline, Monnet Thierry, Daviet Jérôme, Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel ; Parc naturel régional du Massif des Bauges, « Présentation de la commune de Doussard », Rhône-Alpes — Dossier IA74001477, sur le site du Patrimoine architectural et mobilier en Rhône-Alpes - patrimoine.rhonealpes.fr, (consulté en )
- dont la notice Château dit Tour de Beauvivier (Dossier IA74001480 réalisé en 2010).
Notes et références
Notes
- Grand bourgeois de Brigue (Valais), bailli du Valais qui obtient du duc la baronnie de Duingt et qui règne sur le commerce transitant par le col du Simplon.
- Régnant par la terreur sur les paysans, il fera assassiner le curé du lieu et sera condamné aux galères et revendra Châteauvieux en 1698 à la famille de Sales[12].
Références
- Coordonnées trouvées sur Géoportail.
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 427.
- Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe-XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p., p. 529.
- « Présentation de la commune de Doussard — Historique ».
- Élisabeth Sirot, Noble et forte maison du milieu du XIIe au début du XVIe siècle, Picard, 2007, (ISBN 9782708407701), p. 74.
- Archives départementales de Haute-Savoie, SA 101.
- Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), REG 1561.
- Élisabeth Sirot, ibid., p. 42.
- J.-M. Lavanchy, « Les Châteaux de Duin », Mémoires & documents publiés par l'Académie salésienne, t. 7, , p. 93 (lire en ligne).
- Christian Regat - François Aubert 1999, p. 70-71.
- Christian Regat - François Aubert, Ibid., p. 74.
- Abbé Edmon Rollin « Monographie de Villaz », Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne, t.19, 1896, p. 346 (lire en ligne).
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