Traité de Paris (1947)
Le traité de Paris signé le est le résultat de la conférence de paix de Paris tenue du 29 juillet au . Les Alliés de la Seconde Guerre mondiale, principalement les États-Unis, l'URSS, le Royaume-Uni et la France négocient les détails du traité de paix avec l'Italie, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie et la Finlande après la fin de la Seconde Guerre mondiale[1].
Pour les articles homonymes, voir traité de Paris.
De gauche à droite: Norman Robertson, William Lyon Mackenzie King, Brooke Claxton, Arnold Heeney.
Signé |
Paris |
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Signataires |
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Le traité
Le traité de Paris a été signé à Paris le , entre :
- d'une part les Alliés vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale :
- l'Union des républiques socialistes soviétiques, les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, la République française, la République de Pologne, la République fédérative populaire de Yougoslavie, la République populaire d'Albanie, la République tchécoslovaque et le Royaume de Grèce ;
- et d'autre part les vaincus, anciens alliés européens de l'Allemagne au sein de l'Axe (mais pas l'Allemagne elle-même, qui n’avait pas de gouvernement et était administrée à cette époque par les Alliés - elle retrouvera un gouvernement en 1949) :
Pour que ces pays puissent se présenter dans cet ordre, n'ont été prises en compte que les actions des premiers du côté allié (par exemple, celles de la France libre et celles de l'URSS après le ) et que les actions des seconds du côté de l'Axe (excluant les actions du côté allié de la Bulgarie et de l'Italie en 1944-45 et celles de la Finlande et de la Roumanie au début de la guerre puis en 1944-1945). Toutefois, certaines actions des seconds du côté allié leur valurent de conserver leur indépendance (Finlande) ou des gains territoriaux (Transylvanie du Nord à la Roumanie, Dobroudja du Sud à la Bulgarie).
Maurice Couve de Murville y représenta la France[2].
Transferts territoriaux et indemnisations
Bulgarie
La Bulgarie :
- était ramenée à ses frontières du , plus la Dobroudja du Sud, qu'un arbitrage d'Hitler lui avait accordée en 1940,
- payait 25 millions de dollars à la Yougoslavie en réparation pour l'occupation de la Macédoine du Vardar,
- payait 45 millions de dollars à la Grèce en réparation pour l'occupation de la Macédoine-Orientale-et-Thrace.
Finlande
La Finlande :
- abandonnait la Carélie méridionale avec Vyborg (qu'elle avait dû céder après l'attaque soviétique de 1940), ainsi que les régions de Petsamo et de Salla,
- payait une indemnité de 300 millions de dollars à l'URSS en réparation pour la « guerre de continuation »,
- laissait à l'URSS l'usage de la presqu'île de Porkkala pour que celle-ci puisse y établir une base militaire.
Hongrie
La Hongrie :
- était ramenée à ses frontières du , moins trois villages dans le Győr-Moson-Sopron, transférés à la Tchécoslovaquie,
- payait une indemnité de 300 millions de dollars à l'URSS en réparation pour sa participation à l'opération Barbarossa,
- payait aussi 100 millions de dollars à la Tchécoslovaquie et à la Yougoslavie en réparation pour l'occupation de territoires de ces pays à la suite du démantèlement du premier et de l'envahissement du second.
Italie
L'Italie abandonnait :
- à la France :
- comme zones peuplées : Tende et La Brigue pour 560 km2 et entre deux et trois milliers d’habitants, plus les hameaux de Libre, Piène-Haute et Basse, au sud de la vallée de la Roya;
- comme zones non peuplées : 3,22 km2 au col du Petit-Saint-Bernard, 81,79 km2 sur le plateau du Mont-Cenis (frontière reportée loin au-delà du col), 47 km2 au mont Thabor (avec la « vallée Étroite ») et 17,1 km2 au mont Chaberton[3] ;
- à la Yougoslavie, Zara (Zadar) et la majeure partie de l'Istrie (tandis que Trieste devenait une ville libre neutre),
- à la Grèce, l'archipel du Dodécanèse,
- toutes ses possessions en Afrique : Libye, Érythrée (cédée à l'Éthiopie) et Somalie.
Elle payait aussi :
- 25 millions de dollars à l'Éthiopie en réparation pour l'agression contre ce pays et son occupation,
- 5 millions de dollars à l'Albanie en réparation pour l'agression contre ce pays et son occupation,
- 105 millions de dollars à la Grèce en réparation pour l'agression contre ce pays et sa participation à son occupation,
- 125 millions de dollars à la Yougoslavie en réparation pour sa participation à l'envahissement et à l'occupation de ce pays,
- 100 millions de dollars à l'URSS en réparation pour sa participation à l'opération Barbarossa.
Roumanie
La Roumanie :
- récupérait la Transylvanie septentrionale qu'un arbitrage de Hitler avait transférée en 1940 à la Hongrie,
- abandonnait la Bessarabie (dont l'essentiel forme l'actuelle Moldavie) et la Bucovine du Nord à l'URSS,
- abandonnait la Dobroudja du Sud à la Bulgarie,
- payait une indemnité de 300 millions de dollars à l'URSS en réparation pour sa participation à l'opération Barbarossa.
Notes et références
- Ricot, 1984.
- Romain H. Rainero, « L'opinion publique italienne et l'annexion de La Brigue et de Tende à la France », in Cahiers de la Méditerranée n° 62, 2001, pp. 215-232 -
- Le traité de paix de 1947 sur cndp.fr.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, 2004.
- Jean-Louis Ricot, La Finlande dans la Guerre de Continuation (1941-1944) : sauver l’indépendance nationale au milieu des totalitarismes (numéro spécial sur les guerres de Finlande), Histomag 39-45, (lire en ligne).
Articles connexes
- Histoire de la Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de la Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de la Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Italie fasciste
- Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Résistance en Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Finlande : guerre d'Hiver
- Finlande : guerre de Continuation
- Finlande : guerre de Laponie
Liens externes
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