Transformation équiaréale
En géométrie différentielle, une transformation géométrique entre deux surfaces est dite équiaréale (ou équiaire ou encore équisurfacique) si elle conserve les aires.
Définition
Soient et deux surfaces de l'espace euclidien R3, f un difféomorphisme local de sur ; f est dite équiaréale si l'une quelconque des conditions équivalentes suivantes est réalisée [1] :
- L'aire de f(U) est égale à l'aire de U pour tout ouvert U dans .
- L'image réciproque de l'élément d'aire sur est égal à , l'élément d'aire sur .
- En tout point m de , et tous vecteurs v et w tangents à en m,
- où désigne le produit vectoriel et df la différentielle de f .
Si est paramétrée par , et , la condition s'écrit donc : [1].
Exemple
Un exemple de transformation équiaréale est la projection, dite isocylindrique, de la sphère unité x2 + y2 + z2 = 1 privée des deux pôles , orthogonalement sur le cylindre unité x2 + y2 = 1 [1] . Une formule explicite est
pour tout (x, y, z) de la sphère unité.
Archimède avait déjà démontré que la sphère a la même aire que sa projection sur le cylindre.
Cas des transformations du plan dans lui même
Pour une transformation f de R2 dans lui-même la condition d'équiaréalité s'écrit .
Les transformations équiaréales du plan dans lui-même sont donc les transformation de jacobien .
Un exemple quadratique est donné par .
Cas linéaire
Une transformation linéaire est donc équiaréale si et seulement si elle est de déterminant (on peut aussi savoir qu'elle multiplie les aires par la valeur absolue de son déterminant).
Les isométries du plan euclidien en sont des exemples, mais il y en a d'autres, comme les transvections ou les rotations hyperboliques.
Une transvection transforme un rectangle en un parallélogramme de même aire. Sous forme matricielle, une transvection le long de l'axe x s'écrit
Une rotation hyperbolique allonge et contracte les côtés d'un rectangle de manière inverse l'une de l'autre, de sorte que l'aire est conservée. Sous forme matricielle, avec λ > 1, elle s'écrit
- .
L' élimination de Gauss-Jordan montre que toute transformation linéaire équiaréale (rotations comprises) peut être obtenue en composant au plus deux transvections le long des axes, une rotation hyperbolique et, si le déterminant est négatif, une réflexion.
Cas des projections cartographiques
Dans le contexte des cartes géographiques, une projection cartographique est dite équivalente, ou authalique, si les rapports des aires sont conservés. Elle est donc équiaréale à un facteur multiplicatif près ; en plongeant de manière évidente dans R3 la carte image, généralement considérée comme un sous-ensemble de R2, la condition ci-dessus est alors affaiblie en :
pour un ne dépendant pas de et .
La sphère unité de R3 étant paramétrée par où est la longitude et la latitude, et la projection étant définie par , la condition s'écrit , soit [2].
Exemples de projections équivalentes :
- la projection cylindrique de Lambert définie par
- la projection de Peters définie par
- la projection sinusoïdale définie par
Références
- (en) Andrew Pressley, Elementary differential geometry, Londres, Springer-Verlag, (lire en ligne), p. 139-147
- Yann Ollivier, « Propriétés de conservation », sur Les projections cartographiques
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Equiareal map » (voir la liste des auteurs).