Tumulus de Dissignac

Le tumulus de Dissignac est un monument mégalithique situé dans la commune française de Saint-Nazaire, dans le département de la Loire-Atlantique. Autant l'architecture du monument, que les gravures ou le matériel archéologique retrouvé permettent de dater ce monument de 4700-4500 ans avant notre ère, ce qui en fait le plus ancien des édifices mégalithiques de Loire-Atlantique[1]. Pour comparaison, il est de 2 000 ans plus ancien que la plus ancienne pyramide d'Égypte.

Tumulus de Dissignac

Vue générale de l'édifice
Présentation
Chronologie 4700 - 4500 av. J.-C.
Type Tumulus
Période Néolithique
Faciès culturel Mégalithisme
Protection  Classé MH (1889)
Caractéristiques
Matériaux Pierres
Décor Gravures chambre A
Géographie
Coordonnées 47° 16′ 14″ nord, 2° 16′ 46″ ouest
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Saint-Nazaire
Géolocalisation sur la carte : Saint-Nazaire
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique

Le site est également appelé la Bosse de la Prière.

Propriété de l'État, le Tumulus de Dissignac est classé monument historique depuis 1889[2],[3]. Le site n'est accessible à la visite que pendant les deux mois de congés estivaux et lors des Journées européennes du patrimoine[4].

Une construction en deux phases

Le tumulus renferme deux chambres funéraires : la première, la plus grande, est semi-circulaire, la seconde est rectangulaire. Deux allées parallèles, longues d’environ 11 m, mènent chacune à une chambre. Les deux entrées sont orientées sud-est. Ces chambres sont recouvertes d’un cairn d'une hauteur de 3,20 m[3].

Fouillé une première fois de manière expéditive en 1873 par A. Martin et R. Kerviler[1], le tumulus a fait l’objet, dans les années 1970-80, de plusieurs fouilles archéologiques, réalisées entre autres par Jean L'Helgouach. Celles-ci ont permis d'étudier très précisément sa structure et de comprendre que l'édifice avait été réalisé en deux étapes.

La première enceinte concentrique qui enserre les chambres et les couloirs dans le tumulus s'élève à m de hauteur[5]. Elle est construite avec des blocs de gneiss d'origine locale[1]. La seconde enceinte est constituée à la base de blocs de granite et de quartz dressés verticalement et surmontés de galets. A la base de ces deux premières enceintes, côté extérieur, une masse d'argile a été tassée en contre-buttée suivant une pente à 45°. La troisième enceinte, qui est aussi la moins haute et constitue la base du tumulus, est un simple mur en moellons. L'espace vide restant entre chaque enceinte a été comblé avec des blocs de pierraille [5].

Les archéologues en ont déduit que la première enceinte constituait aussi la première façade du tumulus dont le diamètre ne dépassait pas 17 m. Chaque couloir atteignait alors m de longueur. Dans une seconde phase qui est intervenue rapidement, les deux autres enceintes ont été édifiées, ce qui a nécessité de prolonger les deux couloirs de m supplémentaires. Le tumulus ainsi élargi a ainsi atteint son diamètre actuel de 21 m. Une modeste petite façade de parement en pierres vint alors s'intercaler entre les deux entrées[1].

Intérieur et contenu des tombes

Les dalles utilisées pour la construction des murs des chambres ne proviennent pas du site même, mais de la façade littorale près de Saint-Marc-sur-Mer pour les dalles en granite et de Ville-ès-Martin pour celles en amphibolite-pyroxénite. Elles ont donc été déplacées sur km au moins mais aucune ne dépasse cinq tonnes[1].

Dalle sculptée du plafond de la petite chambre.

Dans la chambre la plus grande, l’alternance des dalles en granite et de celles en amphibolite permet de rompre la monotonie, ce qui dénote un souci d'esthétique certain. Ces dalles sont surmontées de blocs qui compensent leurs hauteurs inégales et permettent aux dalles de couvertures de reposer à plat. Ces blocs dépassent parfois en encorbellement, réduisant d'autant la portée des tables[1].

Le plafond de la petite chambre comporte une dalle constituée d'un bloc de granite récupéré sur le littoral et dont les traces d'érosion marine ont été nivelées par bouchardage et polissage. C'est une dalle gravée de signes par piquetage. Les motifs et le style sont semblables aux gravures observées sur des édifices mégalithiques situés dans le département limitrophe du Morbihan : haches triangulaires identiques à celles de la Table des Marchand à Locmariaquer, crosses comparables à celles du Menhir de Kermarquer à Moustoir-Ac et grande hache-charrue du type de celles du Dolmen de Penhape sur l'Île aux Moines, Tumulus de Kercado à Carnac, Mane-Rutual[1].

Aucun matériel archéologique n'a été conservé des fouilles de 1873[1]. Celles réalisées dans les années 1970-80 ont permis de mettre au jour du matériel céramique (bols, coupes, bouteilles, assiettes, plats, vases, brûle-parfums) daté du IVe millénaire avant J.C et des objets en pierre (haches en dolérite ou jadéite, grattoirs, pointes de flèches, perles en séricite ou en variscite[1].

Notes et références

  1. L'Helgouach 1996, p. 8 op. cit.
  2. « Dolmen sous tumulus, au lieudit Dissignac », notice no PA00108816, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. La Presqu'île de Guérande et la Brière, de Laurence Vilaine, Éditions Ouest-France, 1997, p. 12.
  4. Renseignements obtenus auprès Saint-Nazaire Tourisme Patrimoine
  5. Jean L'Helgouach, « Circonscription des Pays de la Loire », Gallia préhistoire, no Tome 16, fascicule 2, , pp. 427-438 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean L'Helgouach, Mégalithes en Loire-Atlantique : recherches récentes autour de l'estuaire de la Loire, Nantes, Association d'Études Préhistoriques et Historiques des Pays de la Loire, , 24 p. (ISBN 2-905407-01-8)
  • Masset C., Soulier Ph. (1995). Allées couvertes et autres monuments funéraires du Néolithique de la France du Nord-Ouest. Allées sans retour, Bulletin de la Société préhistorique française, Vol: 93, n°: 3, pp: 261-262.

Articles connexes

Liens externes

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