Dolérite

Une dolérite (du grec doleros, « trompeur »[1][2][3]) est un microgabbro, c'est-à-dire une roche éruptive dense, dure et massive, finement grenue, correspondant à un basalte qui s'est solidifié (relativement) lentement dans un filon, puis a subi un métamorphisme léger. Elle est constituée de grains visibles à la loupe. De teinte verdâtre à bleuâtre, elle est composée de baguettes rectangulaires de feldspath plagioclase entrecroisées, entre lesquelles se trouvent les minéraux sombres (pyroxènes, olivine, etc.). Cette roche compacte provient des conduits reliant la chambre magmatique à l'appareil volcanique en surface. C'est une roche intermédiaire entre les gabbros (grenus) et les basaltes (laves avec une pâte fine).

Sill de dolérite, Namibie

Le terme dolérite est également utilisé, au sens large, pour désigner des microdiorites et des microgabbros.

Il tend aujourd’hui à remplacer le terme diabase qui désigne le même type de roche mais modifiée par un métamorphisme de faible degré[4].

Formation géologique

La dolérite est une roche éruptive dense, dure et massive, finement grenue (de teinte vert-noirâtre, brunâtre par altération), qui s'est formée en profondeur, dans un sill (inclusion horizontale, due à la remontée de magma dans une faille entre deux couches préexistantes) ou dans un dyke (par exemple dans la partie supérieure d'une dorsale océanique). L'érosion, qui décompose la dolérite en boules, l'a ensuite fait apparaître en surface du fait de son caractère plus résistant que l'encaissant[5]. La dolérite est une roche formée d'albite (plagioclases altérés), d'épidote, d'augite (pyroxène partiellement transformé en amphibole fibreux), de chlorite et aussi de microcristaux de quartz, particulièrement résistante et qui semble de plus continuer à durcir après extraction.

Les dolérites peuvent être séparées en 2 types :

  • dolérite à olivine ;
  • dolérite sans olivine.

Variétés

Les tuyaux d'orgue du mont Wellington en Tasmanie sont constitués de dolérite.
  • L'ophite est une dolérite pyrénéenne datant du Trias supérieur.
  • La diabase, ou dolérite épimétamorphique, ou métadolérite, est une dolérite altérée de teinte verte[6].

Structure doléritique

La structure doléritique est composée de cristaux en baguettes visibles à l'œil prises dans une pâte de cristaux plus petits.

Gisement

On trouve de la dolérite par exemple dans certains gisements affleurants dans le centre de la Bretagne et notamment près du village de Plussulien sur le site de Quelfennec qui est connu comme étant l'un des principaux sites de fabrication de haches polies de la période Néolithique qui s'exportèrent dans tout l'ouest de la France.

Utilisation

La dolérite des collines de Preseli (en) au pays de Galles a été utilisée pour le cercle intérieur de Stonehenge. R. Till, archéologue étudiant l'archéoacoustique de Stonehenge et autres lieux, note qu'un village de cette région porte le nom de Maenclochog, qui signifie « pierres résonnantes » (ringing stones). Localement, il est bien connu que ces pierres ont des effets acoustiques particuliers[7].

Notes et références

  1. Dictionnaire encyclopédique Quillet, Paris, 1934
  2. Nommée par René Just Haüy avant 1819 mais mentionnée par écrit pour la première fois par Jean-François d’Aubuisson de Voisins dans son Traité de géognosie, tome second, F. G. Levrault, Éditeur, Strasbourg, 1819, p. 148.
  3. Albert Johannsen, A Descriptive Petrography of the Igneous Rocks: The intermediate rocks, University of Chicago Press, 1937, p. 295 : The term dolerite (δολερός, “deceptive,” since it was impossible megascopically to distinguish it from diorite) was invented by Abbé Haüy some time prior to 1819, in which year it was mentioned by D’Aubuisson […]
  4. Louis Chauris, « Pour une géoarchéologie du patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne », Revue archéologique de l'Ouest, no 29, , p. 287-316 (DOI 10.4000/rao.1739).
  5. Pierre Bellair, Charles Pomerol, Éléments de géologie, Armand Colin, , p. 188.
  6. Yves Coppens, « Glossaire », sur books.google.fr, Histoire de l'homme, Odile Jacob, 2008, p. 220.
  7. [Till 2009] (en) Rupert Till, chap. 4 « Songs of the stones: the acoustics of Stonehenge », dans The Sounds of Stonehenge, Centre for the History of Music in Britain, the Empire and the Commonwealth (CHOMBEC) ; Hadrian Books, , sur academia.edu (ISBN 9781407306308, lire en ligne), p. 5.
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