US Open de tennis 2017

L'issue du dernier tournoi du Grand Chelem est incertaine concernant l'épreuve masculine en simple. En effet, trois joueurs du top 10 ont mis un terme à leur saison : Novak Djokovic, blessé au genou, Stanislas Wawrinka, opéré du genou, et Kei Nishikori, souffrant du poignet. Andy Murray, qui connaît également une saison compliquée, déclare forfait deux jours avant l'ouverture du tournoi en raison d'une blessure à la hanche. Ce manque de résultats s'est scellé par la perte de son statut de numéro 1 mondial la semaine précédant l'US Open, au profit de Rafael Nadal qui avait quitté ce trône en juillet 2014. L'Espagnol affiche un bilan de 49 victoires pour 9 défaites depuis janvier, dont un dixième sacre à Roland-Garros. Comme le Majorquin, Roger Federer réalise, lui aussi, une saison très complète. Le Suisse a notamment décroché deux titres en Grand Chelem, à l'Open d'Australie puis à Wimbledon, devenant le joueur le plus titré de l'histoire du tournoi londonien. Ces performances lui ont ainsi permis de réintégrer le top 3 mondial, qu'il avait quitté en août 2016. D'autres joueurs font également figure de favori. Le jeune Allemand Alexander Zverev fait sensation depuis le début de l'année avec cinq titres à son actif, dont deux acquis consécutivement en août, à Washington et Montréal. Le Bulgare Grigor Dimitrov vient, pour sa part, de décrocher son premier Masters 1000 à Cincinnati. Nick Kyrgios, finaliste de ce même tournoi, Marin Čilić, finaliste à Wimbledon, et Dominic Thiem, auteur de belles performances depuis le début de la saison, font également office de sérieux concurrents.

En double messieurs, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, leaders de la discipline en début de saison, ont perdu du terrain à la suite de leurs défaites prématurées à Roland-Garros et Wimbledon, dont ils étaient les tenants du titre. Mais leurs triomphes à Montréal et Cincinnati, leurs 2^e et 3^e Masters 1000 remportés dans l'année, les ont remis sur le chemin de la victoire. Deux autres équipes se sont également révélées cette saison : Łukasz Kubot et Marcelo Melo, vainqueurs des Masters 1000 de Miami et de Madrid et invaincus sur gazon avec trois titres dont celui de Wimbledon, et Henri Kontinen et John Peers, numéros 1 de la discipline, sacrés à l'Open d'Australie.

Chez les dames, aucune joueuse n'est réellement favorite. L'Américaine Serena Williams, qui a remporté le tournoi à six reprises et s'est imposée à l'Open d'Australie en début d'année, est absente pour cause de maternité. La tenante du titre Angelique Kerber n'a remporté aucun tournoi depuis le début de la saison et a perdu sa place de numéro 1 mondiale six semaines avant le début du tournoi au profit de la finaliste sortante Karolína Plíšková, qui a remporté trois titres cette saison. Le tableau est très ouvert, plusieurs joueuses en forme peuvent s'imposer. C'est le cas d'Elina Svitolina, la plus titrée cette année avec cinq titres à son palmarès dont le tournoi du Canada début août, Simona Halep, 2^e mondiale et finaliste à Roland-Garros et Cincinnati, Garbiñe Muguruza, sacrée à Wimbledon et Cincinnati, Caroline Wozniacki, qui a atteint six finales cette saison et occupe la 5^e place mondiale, ou encore Venus Williams, finaliste lors des Grands Chelems australien et britannique. La place de numéro 1 mondiale à l'issue du tournoi est d'ailleurs disputée, sept joueuses ayant une chance d'y accéder[1]. Par ailleurs, Maria Sharapova effectue son retour en Grand Chelem, après 15 mois de suspension en raison de dopage.

En double dames, les favorites sont Chan Yung-jan et Martina Hingis, qui ont remporté trois tournois majeurs, dont Madrid et Rome. Bethanie Mattek-Sands et Lucie Šafářová ne pourront pas défendre leur titre, l'Américaine s'étant blessée gravement au genou à Wimbledon, ratant du même coup l'occasion de réussir le Petit Chelem, ayant remporté les tournois du double à l'Open d'Australie et à Roland-Garros.

En double mixte, Laura Siegemund, forfait en raison d'une blessure au genou, ne s'aligne pas aux côtés de Mate Pavić, avec qui elle avait décroché le titre l'année précédente. Ce dernier est associé à la Slovène Andreja Klepač. Les favoris sont alors Martina Hingis et Jamie Murray, qui viennent de décrocher le tournoi de Wimbledon, et Gabriela Dabrowski et Rohan Bopanna, têtes de série n^o 7, titrés à Roland-Garros en mai.

Chez les messieurs, on note les forfaits de l'Argentin Federico Delbonis, blessé à la hanche, des Britanniques Daniel Evans, contrôlé positif à la cocaïne, et Andy Murray, blessé à la hanche, du Canadien Milos Raonic, ennuyé par une blessure au poignet, des Japonais Kei Nishikori, touché au poignet droit depuis quelques mois et qui a mis un terme à saison, et Yoshihito Nishioka, en rééducation après avoir été opéré du genou gauche, du Serbe Novak Djokovic, touché au coude et qui a mis fin à sa saison tout comme le Suisse Stanislas Wawrinka, blessé au genou.

Chez les dames, on note les forfaits des Allemandes Anna-Lena Friedsam, toujours ennuyée par une blessure à l'épaule droite, et Laura Siegemund, souffrante du genou droit, des Américaines Bethanie Mattek-Sands, en rééducation après une opération du genou droit, et Serena Williams, enceinte, de l'Australienne Samantha Stosur, blessée à la main droite, de la Biélorusse Victoria Azarenka, évoquant des raisons familiales, de l'Italienne Sara Errani, suspendue deux mois pour dopage, de la Kazakhe Yaroslava Shvedova, touchée à la cheville, de la Luxembourgeoise Mandy Minella, également enceinte, de la Slovaque Kristína Kučová, blessée au genou droit et qui a mis un terme à sa saison, et de la Suissesse Timea Bacsinszky, touchée à la cuisse et au poignet gauches.

Pour la première fois dans l'ère Open, le compte à rebours, d'une durée de 25 secondes entre chaque service, et le coaching sont expérimentés[2].

À l'exception des matches programmés sur le court Arthur Ashe, toutes les autres rencontres de la 2^e journée ont été reportées au lendemain en raison des intempéries. Ce sont donc 87 matches qui se déroulent en 3^e journée.

Les Français enregistrent le pire ratio au 1^er tour depuis 1995. En effet, 19 hommes et femmes étaient sur la ligne de départ. Seuls 9 d'entre eux sont parvenus à se hisser au 2^e tour, soit 47 %. Il était de 35 % 22 ans plus tôt[3].

À l'issue du tournoi, les deux numéros 1 mondiaux sont espagnols. Il s'agit de Garbiñe Muguruza et Rafael Nadal. Une première pour ce pays.

Roger Federer remporte son 1^er tour sur le fil face au jeune Américain Frances Tiafoe, 70^e mondial, (4-6, 6-2, 6-1, 1-6, 6-4). C'est la première fois depuis Wimbledon 2010 que le Suisse remporte un match en 5 sets au 1^er tour d'un tournoi du Grand Chelem. C'était contre le Colombien Alejandro Falla.

Peu performant depuis Wimbledon, Jo-Wilfried Tsonga est éliminé dès le 2^e tour en 3 sets par le jeune Canadien Denis Shapovalov, qui avait déjà fait sensation quelques semaines plus tôt en atteignant les demi-finales du Masters 1000 de Montréal[4]. Alexander Zverev, qui faisait figure de sérieux prétendant au titre, après avoir remporté 5 titres cette saison, dont 2 Masters 1000, à Rome et Montréal, subit le même sort, défait en 4 manches par Borna Ćorić[5]. Enfin, Grigor Dimitrov, pourtant vainqueur du Masters 1000 de Cincinnati 2 semaines auparavant, est également battu dès le 2^e tour par Andrey Rublev, 59^e mondial et pépite de la nouvelle génération[6]. Ainsi, c'est la première fois depuis 2002 qu'aucun vainqueur des tournois de Montréal ou de Cincinnati ne sera en demi-finales de l'US Open[7].

Roger Federer frôle de nouveau la défaite au 2^e tour, disputant un deuxième match consécutif en 5 sets, contre Mikhail Youzhny (101^e mondial). Le Suisse se veut tout de même rassurant pour la suite du tournoi, déclarant que « [son] dos, n'est pas le problème » des résultats de ses 2 premiers tours[8].

Pablo Carreño-Busta élimine 4 joueurs qualifiés de suite pour se hisser en quart de finale, une première en Grand Chelem dans l'ère Open. En effet, l'Espagnol s'est imposé coup sur coup face à Evan King, Cameron Norrie, Nicolas Mahut et Denis Shapovalov, âgé de 18 ans et plus jeune joueur à atteindre les huitièmes de finale de l'US Open depuis Michael Chang en 1989[9].

Pour la première fois depuis mars 2007, il n'y aura plus de Français dans le top 15 à l'issue du tournoi[10].

À la suite de sa défaite en 1/4 de finale contre Juan Martín del Potro, Roger Federer échoue dans sa tentative de prendre la première place du classement ATP. Le duel Federer-Nadal, tant attendu, n'a donc pas lieu en 1/2 finale[11]. Pour rappel, les deux joueurs ne se sont jamais affrontés à Flushing Meadows. Le Bâlois s'empare de la 2^e place mondiale et détrône Andy Murray, qui recule au 3^e rang à l'issue du tournoi[12].

En atteignant la finale, Kevin Anderson devient à 31 ans le troisième joueur le plus âgé de l'ère Open à atteindre sa première finale en Grand Chelem. Il est également le premier Sud-Africain à atteindre ce stade de la compétition en Majeur depuis Kevin Curren en 1984. Enfin, il est le joueur le plus mal classé à atteindre la finale de l'US Open et le plus grand en taille en Grand Chelem[13].

Maria Sharapova, qui fait son retour en Grand Chelem depuis sa suspension pour dopage 2 ans plus tôt, crée l'exploit en battant dès le 1^er tour la n^o 2 mondiale Simona Halep. La Roumaine avait l'occasion de devenir leader du classement WTA, n'ayant que 5 points d'écart avec l'actuelle numéro 1 Karolína Plíšková[14].

La tête de série n^o 6 et tenante du titre Angelique Kerber est battue dès le 1^er tour par Naomi Osaka (45^e mondiale), qui signe pour la première fois de sa carrière, une victoire sur une joueuse du top 10 mondial[15]. Le résultat de l'Allemande lui coûte également sa place dans le top 10 mondial, elle qui était 6^e au début du tournoi. Elle devient la première championne en titre à être éliminée dès le 1^er tour depuis Svetlana Kuznetsova en 2005[16].

Lors du 2^e tour, Shelby Rogers vient à bout de la tête de série n^o 25 Daria Gavrilova, à sa 5^e balle de match, après 3 h 33 de jeu (7-6⁶, 4-6, 7-6⁵). Il s'agit du plus long match féminin dans l'histoire du tournoi. Le précédent record était de 3 h 23, établi au 2^e tour en 2015 entre la Britannique Johanna Konta et l'Espagnole Garbiñe Muguruza[17]^,[18].

La défaite de la numéro 1 mondiale Karolína Plíšková en 1/4 de finale assure à Garbiñe Muguruza de devenir pour la première fois numéro 1 mondiale à l'issue du tournoi[19].

Les quatre demi-finalistes sont américaines : Coco Vandeweghe, Madison Keys, Venus Williams et Sloane Stephens. C'est une première à l'US Open depuis l'édition 1981[20].

Łukasz Kubot et Marcelo Melo, titrés à Wimbledon sont sortis dès le 2^e tour par Julien Benneteau et Édouard Roger-Vasselin. Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, pourtant vainqueurs des tournois de Montréal et Cincinnati quelques semaines plus tôt, chutent, eux aussi, d'entrée contre les Néerlandais Robin Haase et Matwé Middelkoop.

Fabio Fognini, encore en lice en 1/8 de finale aux côtés de Simone Bolelli, est exclu du tournoi le 2 septembre pour avoir insulté l'arbitre lors de son match du 1^er tour en simple[21].

Ekaterina Makarova et Elena Vesnina, titrées à Wimbledon et têtes de série n^o 1, s'inclinent en huitième de finale face à Andreja Klepač et María José Martínez Sánchez. Même déception pour les têtes de série n^o 6 Ashleigh Barty et Casey Dellacqua, qui pourtant font sensation depuis le début de l'année en double avec trois titres et trois finales à leur actif, dont une finale à Roland-Garros, chutent, elles aussi, un peu plus tôt au 2^e tour face à Shuko Aoyama et Yang Zhaoxuan.

Un des tenants du titre Mate Pavić, aligné l'année précédente avec Laura Siegemund, et associé cette année à Andreja Klepač en raison du forfait de l'Allemande, est battu dès le 1^er tour au super tie-break par Alicja Rosolska et Santiago González.

En simple messieurs, Rafael Nadal remporte le 74^e titre de sa carrière en écartant en finale Kevin Anderson (6-3, 6-3, 6-4). Il s'impose ainsi pour la 3^e fois à Flushing Meadows et décroche son 16^e titre du Grand Chelem. Il conforte sa place de numéro 1 mondial en remportant son second titre du Grand Chelem de la saison. Fait rarisime, il parvient à gagner le tournoi sans avoir dû jouer contre un seul membre du top 20, Juan Martin Del Potro (tête de série N°24 à l'époque) représentant son adversaire le mieux classé.

En simple dames, Sloane Stephens, inactive pendant près d'un an entre août 2016 et juillet 2017 à cause d'une blessure à un pied, crée l'exploit en remportant contre toute attente la finale face à Madison Keys. Au terme d'un match qu'elle a dominé de bout en bout (6-3, 6-0), elle remporte ainsi le 1^er titre en Grand Chelem de sa carrière. Elle devient, par ailleurs, la première Américaine sacrée en Grand Chelem depuis Jennifer Capriati à l'Open d'Australie 2002 et à Flushing Meadows depuis Lindsay Davenport en 1998, en dehors des sœurs Venus et Serena Williams[22]. Cette victoire lui permet de faire un bond de 66 places au classement WTA, passant de la 83^e à la 17^e place mondiale[23]. Il s'agit de son 5^e titre en autant de finales dans la discipline.

En double messieurs, Jean-Julien Rojer et Horia Tecău remportent leur 16^e titre ensemble en battant en finale Feliciano López et Marc López (6-4, 6-3). Il s'agit de leur 25^e et 33^e sacre respectif dans la discipline.

En double dames, Chan Yung-jan et Martina Hingis signent leur 7^e succès ensemble en battant en finale Lucie Hradecká et Kateřina Siniaková (6-3, 6-2). Il s'agit de leur 27^e et 62^e titre respectif dans la discipline.

En double mixte, c'est une nouvelle fois Martina Hingis qui s'impose au côté de Jamie Murray, déjà sacrés ensemble à Wimbledon deux mois plus tôt. Ils s'adjugent leur 2^e titre ensemble en écartant en finale Chan Hao-ching et Michael Venus (6-1, 4-6, [10-8]). Il s'agit de leur 8^e et 3^e titre respectif en double mixte.