Une saison en enfer

Une saison en enfer est un recueil de poèmes en prose d'Arthur Rimbaud, publié à compte d'auteur en à l'Alliance typographique (M.-J. Poot et compagnie), imprimeur-éditeur à Bruxelles (Belgique).

Pour les articles homonymes, voir Une saison en enfer (film) et Une saison en enfer (album).

Une saison en enfer

Couverture de la plaquette de 1873.

Auteur Arthur Rimbaud
Pays France
Genre Recueil de poèmes
Éditeur Alliance typographique (M.-J. Poot et compagnie)
Lieu de parution Bruxelles
Date de parution octobre 1873
Nombre de pages 58 [53 pages de textes]

Rédaction

Si la section intitulée « l'Alchimie du verbe » est conçue dès [1], les autres poèmes ont été rédigés d'avril à [Note 1], après une période de crise dans la vie du poète[2]  l'accident de Bruxelles avec Verlaine et le retour à Roche dans la ferme familiale  à partir d'une ébauche commencée quelques mois auparavant[3], et que le poète nommait dans sa correspondance avec Ernest Delahaye un « Livre païen » ou « Livre nègre ».

Analyse

Le poème est une profession de foi, marquée par la quête du salut[réf. nécessaire], les déceptions sentimentales et artistiques, et un réquisitoire contre la civilisation occidentale.

« Prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette prose de diamant qui est la propriété exclusive de son auteur », selon les termes de Paul Verlaine[4], qui reçut son exemplaire dédicacé[1].

Une Saison en enfer est la seule œuvre dont Rimbaud ait entrepris la publication, certes à compte d'auteur, mais sous la forme d'un recueil tiré à 500 exemplaires, dont il a décidé l'ordre. Seuls sept exemplaires d'auteur sont distribués par Rimbaud à ses amis dont Verlaine.

« Tout ce qui était à la maison fut détruit par lui-même […] au sujet de la Saison en Enfer : quelques jours après avoir reçu avis de l'éditeur, il se fit remettre ce qu'il croyait être la totalité des exemplaires et brûla le tout en ma présence », rapporte en 1892 sa sœur Isabelle[5].

Cependant, 425 exemplaires de l'ouvrage sont retrouvés, en 1901, à Bruxelles par le bibliophile belge Léon Losseau[6],[Note 2]. Des exemplaires en sont conservés à la Maison Losseau de Mons[7].

La plaquette fait 58 pages et les pages de texte sont foliotées de un à cinquante-trois.

Plan du recueil

  • « Jadis, si je me souviens bien... »
  • Mauvais sang
  • Nuit de l'Enfer
  • Délires I
    • Vierge folle. L'époux infernal
  • Délires II
    • Alchimie du verbe
  • L'impossible
  • L'éclair
  • Matin
  • Adieu

Adaptations

Léo Ferré a mis en musique et chanté l'intégralité du poème dans son album Une saison en enfer, paru en 1991.

Ulysse Di Gregorio met en scène ce texte de Rimbaud avec Jean-Quentin Chatelain, en 2017 au Théâtre du Lucernaire

Bibliographie

  • Claude Jeancolas, Rimbaud. L'Œuvre intégrale manuscrite, 2 volumes, Éditions Textuel, 2004, (ISBN 9782845971165), réédité en 1 volume en 2012 (ISBN 978-2-84597-447-0).
  • Pierre Brunel, Rimbaud : Une saison en enfer, édition critique et commentée, Paris, José Corti, .
  • Yoshikazu Nakaji, Combat spirituel ou immense dérision ? Essai d'analyse textuelle d'Une saison en enfer, Paris, José Corti, 1987/
  • Yann Frémy, "Te voilà, c'est la force". Essai sur Une saison en enfer, Paris, Classiques Garnier, 2009.
  • Yann Frémy (sous la direction de), Résistances d'Une saison en enfer, Paris, Classiques Garnier, 2010.
  • Yann Frémy (sous la direction de), Enigmes d'Une saison en enfer, Revue des Sciences Humaines, n°313, 1/2014.

Culture populaire

  • Le rappeur Euphonik y fait référence dans sa chanson "Une saison en enfer".

Notes et références

Notes

  1. L'auteur a daté l'ouvrage : « Avril-août 1873 ». Rien ne permet d'établir formellement la datation des plages d'écriture, et seuls quelques indices peuvent amener à penser que la première section « Jadis, si je me souviens bien », a été réalisée à la hâte en dernier.[réf. nécessaire]
  2. Paterne Berrichon a déjà soutenu la thèse[Où ?] d'une destruction quasi complète des volumes, à part une demi douzaine d'exemplaires distribués par l'auteur. Cette légende s'est écroulée lors de la découverte par Léon Losseau du stock chez l'imprimeur. Des déclarations curieuses de Losseau, qui semblent orientées pour s'assurer comme il le dit « la possession légitime », il est impossible de définir si le stock avait été entièrement payé, ou pas.

Références

  • Une saison en enfer, [détail de l’édition]
  1. Arthur Rimbaud, catalogue du centenaire préfacé par Julien Cain, Paris, Bibliothèque nationale, 1954, p. 42.
  2. « Une saison en enfer »
  3. Claude Jeancolas, Les Manuscrits d'Arthur Rimbaud-L'Intégrale, Paris, Textuel, , 578 p. (ISBN 978-2-84597-447-0), p. 434-435
  4. « Les hommes d'aujourd'hui », Œuvres en prose complètes, Gallimard, La Pléiade, 1972, p. 802
  5. [Lettre d'Isabelle Rimbaud du 6 janvier 1892, in: Œuvres complètes, Paris, La Pléiade/Gallimard, 1972, page 722.
  6. Dominique Combe, Arthur Rimbaud. Poésies. Une saison en enfer. Illuminations, Gallimard, Foliothèque no 118, 2004, p. 64.
  7. Juliette Patriarche, « Le patrimoine, toute une histoire: La Maison Losseau, du joyau Art Nouveau à Rimbaud », sur Vivre ici, .

Lien externe

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