Relations entre les États-Unis et l'Union européenne

Le terme relations euro-américaines (ou relations américano-européennes) regroupe l'ensemble des relations entre les États-Unis d'Amérique (USA) d'une part et l'Union européenne (UE) et ses États membres d'autre part. Les États membres et l'UE partageant un certain nombre de compétences dont la politique étrangère, les relations entre les institutions de l'UE et ses membres avec les USA peuvent parfois différer ; ça a été le cas notamment sur la position à adopter sur le sujet de la guerre d'Irak de 2003 ou plus récemment sur le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement. Bien que les États-Unis soutiennent historiquement l'intégration européenne et aient développé des relations d'alliance/influence avec leurs partenaires européens, ces relations évoluent avec l'affirmation de l'UE parmi les grandes puissances mondiales et le passage d'une position de partenaire à celle de concurrent[1],[2].

Relations entre les États-Unis et l'Union européenne

États-Unis Union européenne
Ambassades
Ambassade des États-Unis auprès de l'Union européenne
  Ambassadeur Anthony L. Gardner
  Adresse Bruxelles
  Site web Site de la délégation
Ambassade de l'Union européenne aux États-Unis
  Ambassadeur João Vale de Almeida
  Adresse Washington
  Site web Site de la délégation

Tableau comparatif

Union européenne États-Unis d'Amérique
Population (2020) 446 824 564 hab. 329 316 000 hab.
Superficie 4 493 712 km2 9 629 048 km2
Densité de population 113 hab./km2 33 hab./km2
Capitale Bruxelles (de facto) Washington
Plus grande ville Berlin3 748 148 hab. (5 959 183 aire métropolitaine)
Paris2 187 526 hab. (12 568 755 aire métropolitaine)
New York8 175 133 hab. (18 897 109 aire métropolitaine)
Autres grandes villes Rome, Madrid, Milan, Amsterdam, Munich... Los Angeles, Chicago, San Francisco, Boston, Miami...
Gouvernement Association sui generis de vingt-sept États européens République constitutionnelle fédérale à régime présidentiel
Leader actuel Président du Conseil européen Charles Michel
Président de la Commission européenne Ursula von der Leyen
Président des États-Unis Joe Biden
Vice-président des États-Unis Kamala Harris
Langues officielles 24 langues Anglais (de facto)
Religions principales 64 % christianisme, 30 % sans religion
3 % islam, 0,25 % judaïsme, 0,25 % bouddhisme
71 % christianisme, 23 % sans religion
1,9 % judaïsme, 0,9 % islam, 0,7 % bouddhisme
Monnaie Euro et 8 autres devises Dollar américain
PIB nominal (2018) 18 750 milliards $ 20 494 milliards $
PIB nominal par habitant 36 268 $ 54 597 $
Espérance de vie (2013) Hommes (77,8 ans) Femmes (83,3 ans) Hommes (76,4 ans) Femmes (81,2 ans)
Dépenses militaires 255 milliards $ (1,4 % du PIB) 664 milliards $ (4,7 % du PIB)

Relations économiques

Le secrétaire d'État américain John Kerry et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en 2016.

Les relations euro-américaines sont centrées sur la politique commerciale. L'Union européenne est un bloc commercial presque unifié, et cela, ainsi que la politique de la concurrence, sont des sujets cruciaux entre l'UE et les États-Unis. Ces deux blocs représentent 60 % du PIB mondial, 33 % du commerce mondial des biens et 42 % du commerce des services. La croissance du pouvoir économique de l'UE a provoqué un certain nombre de conflits commerciaux entre les deux pouvoirs, même s'ils sont interdépendants et que les disputes ne concernent que 2 % du commerce entre eux. Voir ci-dessous pour les détails des flux commerciaux :

Flux commerciaux (2011)[3] Biens Services Investissements
De l'UE aux États-Unis 260 milliards d'euros 139,0 milliards d'euros 112,6 milliards d'euros
Des États-Unis vers l'UE 127,9 milliards d'euros 180 milliards d'euros 144,5 milliards d'euros

Accords

Carte des membres de l'OTAN

La plupart des États européens sont membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), créée le , et ont donc des accords militaires avec les États-Unis. Depuis 1953, l'Union européenne et les États-Unis ont des relations diplomatiques[4].

Le , la Communauté économique européenne et ses États membres adoptent la Déclaration transatlantique avec les États-Unis[5]. En , à Madrid, un plan d'action est adopté dans le cadre des relations transatlantiques.

En , le Nouvel Agenda transatlantique (NAT) est adopté à Madrid lors d'un sommet entre l'Union et les États-Unis par le président de la Commission européenne Jacques Santer, le Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez, président du Conseil, et le président américain Bill Clinton. Le NAT fournit un cadre politique dans quatre principaux domaines (promotion de la paix, réponse aux défis mondiaux, extension du commerce, constructions de ponts transatlantique entre les acteurs), et propose un plan de plus de 150 actions pour la réalisation d'objectifs communs.

Le , le Partenariat économique transatlantique (PET), nouvelle initiative dans le domaine de l'économie, est lancé lors du sommet UE - États-Unis à Londres, afin d'intensifier la coopération bilatérale et multilatérale. Cette coopération s'engage en faveur de l'ouverture des marchés et de la suppression des entraves dans le commerce et les investissements. Le PET sera suivi de l'« Agenda économique positif de 2002 »[6]. En 1998, une question écrite[7] est posée au sujet de l'accord Europe-États-Unis.

En a lieu la première visite d'un président américain auprès des institutions européennes, avec la venue du président George W. Bush à Bruxelles. La même année, les deux parties lancent une initiative de continuation de l'intégration économique transatlantique et de leurs intérêts pour la lutte contre la contrefaçon et l'approvisionnement en énergie sûr et efficace.

Le , le sommet UE/EU de Washington a adopté un « Accord-cadre pour la promotion de l'intégration économique transatlantique entre les États-Unis et l'Union européenne ». Il établit notamment le Conseil économique transatlantique, pour coordonner l'harmonisation des réglementations et normes, et permettre l'intégration économique.

Le , à la suite du vote d'une résolution par le parlement européen, un processus en plusieurs étapes a été mis en application pour aboutir dès 2015 au marché transatlantique, c'est-à-dire à une grande zone économique de libre-échange unifié entre les deux continents. RAPPORT sur l'état des relations transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux États-Unis - A6-0114/2009

Autres événements :

Controverses

Subventions de Boeing et d'Airbus

Les deux entreprises sont les principaux producteurs aéronautiques, et l'américain Boeing comme l'européenne Airbus ont été accusés de recevoir des subventions[8].

Défense

Comme seuls certains pays européens atteignent le budget militaire minimum fixé par l'OTAN (à savoir 2 % du PIB), les États-Unis ont reproché à leurs alliés européens de ne pas assumer leur part de l'effort militaire en Afghanistan[9]. La coopération militaire en Europe rencontre souvent l'opposition du Royaume-Uni qui déclare ne pas souhaiter affaiblir l'OTAN ou le rôle militaire américain en Europe, malgré le soutien public des États-Unis en faveur d'un renforcement des capacités militaires européennes

Les États-Unis ont en général soutenu les initiatives européennes visant à améliorer leur coopération en matière de défense. Toutefois, ceux-ci ont manifesté souvent des craintes relatives aux risques de duplication des activités avec l'OTAN. Après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, la position de l'administration américaine a légèrement changé. Soutenant une augmentation des dépenses militaires des États membres de l'UE (sans toutefois accepter de prendre en compte leur dépenses dans un contexte européen), le président américain s'oppose à la structuration d'une armée européenne selon le sens donné par le président français Emmanuel Macron. En effet, Trump a souligné que l'UE voulait créer son armée pour se protéger de la Russie de la Chine et éventuellement des États-Unis dans un contexte géostratégique changeant.

Organismes génétiquement modifiés

Le commerce des organismes génétiquement modifiés est aussi une zone de contentieux entre l'Union européenne et les États-Unis. L'Union européenne a été soumise à une forte pression du Parlement européen et de son opinion publique pour réduire la production et les importations d'aliments génétiquement modifiés, jusqu'à ce que leur sécurité ait été prouvée. Les États-Unis par contre subissent la pression de ses lobbys agricoles pour forcer l'Union européenne à accepter les importations. Ils considèrent les restrictions européennes alarmistes et protectionnistes.

Torture

Le Washington Post a annoncé le que la CIA avaient plusieurs prisons secrètes en Europe de l'Est. La Pologne et la Roumanie ont rejeté ces allégations. La CIA auraient aussi transporté des suspects de terrorisme par avion à travers plusieurs États membres d'Europe de l'Ouest depuis 2001. La Belgique, l'Islande, l'Espagne et la Suède ont lancé des enquêtes. The Guardian a indiqué le que des avions de la CIA ont atterri à 300 reprises sur des aéroports européens. La plupart auraient atterri en Allemagne et au Royaume-Uni, escales pour l'Europe de l'Est, l'Afrique du Nord (peut-être le Maroc ou l'Égypte) ou le Moyen-Orient (peut-être la Syrie ou la Jordanie). La Commission européenne, de la part de l'Union européenne, a demandé une explication aux États-Unis, et a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations sur les activités de la CIA en Union européenne[10],[11],[12],[13].

Le Parlement européen a constitué un comité temporaire saisi de cette affaire. L'Union européenne s'est opposée à l'existence de la prison de Guantánamo et a offert d'accueillir certains des détenus après l'annonce par l'administration Obama de la fermeture de la prison.

Peine de mort

Aux États-Unis, la peine de mort est encore pratiquée, alors qu'elle a été abolie dans l'ensemble de l'Union européenne (sauf en Lituanie pour les crimes de guerre). Les relations transatlantiques peuvent en être affectées car il peut être illégal pour un État membre d'extrader un suspect risquant la peine de mort vers les États-Unis.

Cour pénale internationale

Les États-Unis sont fortement opposés à la Cour pénale internationale, et n'ont pas signé sa création, contrairement à la plupart des États membres. Les États-Unis disent craindre que leurs soldats puissent être soumis à des poursuites judiciaires motivées politiquement, et ont signé de nombreux accords bilatéraux avec d'autres pays pour l'éviter.

Conflit israélo-palestinien

Dans le conflit israélo-palestinien, les deux côtés de l'Atlantique agissent généralement plus ou moins en partenariat, à la fois vis-à-vis de l'Autorité palestinienne et du Liban. Pourtant, l'Union européenne est généralement plus critique que les États-Unis vis-à-vis d'Israël, particulièrement au sujet de la barrière de sécurité.

Guerre d'Irak

Malgré une opinion européenne presque unanime dans son opposition à la guerre d'Irak, les gouvernements des États membres se sont divisés, et l'opposition entre la France et l'Allemagne d'un côté, les États-Unis de l'autre, sont encore un thème politique majeur[14].

Bibliographie

  • Benjamin Haddad, Le paradis perdu: L'Amérique de Trump et la fin des illusions européennes, Grasset, 2019, 288 p., (ISBN 978-2246820161)

Références

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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