Valérien de Tournus
Valérien de Tournus est un martyr et saint de l'Église catholique romaine et de l'Église orthodoxe. Fêté le 15 septembre, il serait l'un des premiers martyrs de l'histoire chrétienne.
Saint Valérien | |
Retable de Cadolzburg (vers 1425-1430) : au centre, la Crucifixion avec Marie et l'Évangéliste Jean, au-dessus des donateurs Frédéric Ier de Brandebourg et son épouse Élisabeth de Bavière-Landshut ; sur le panneau de gauche sainte Cécile ; sur celui de droite peut-être Valérien de Tournus (collections du chateau de Grunewald)[2]. | |
Décès | 178 Tournus, France |
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Vénéré à | Tournus (lieu de conservation de son tombeau supposé) |
Vénéré par | l'Église catholique romaine |
Fête | 15 septembre |
De ce personnage, on ne connaît presque rien, ses éléments biographiques restant sujets à caution. Les seules sources dignes de foi sont, d'une part, le De Gloria Martyrum de Grégoire de Tours, qui rapporte l’existence au VIe siècle à Tournus d'un oratoire en très mauvais état dédié à Valérien et, d'autre part, la Chronique de Tournus[3] rédigée avant 1087 par le moine Falcon, religieux de Tournus, à la demande de l'abbé Pierre.
D'autres sources plus discutables existent. Selon elles, au IIe siècle, Valérien aurait quitté la Palestine pour évangéliser la Gaule et aurait été emprisonné à Lugdunum (Lyon). Après s'être évadé de prison, il serait arrivé à Trinorchium (Tournus), où il aurait alors converti nombre d'habitants. L'hagiographie rapporte encore que l'existence de Valérien arriva aux oreilles de Priscus, gouverneur de Chalon-sur-Saône, qui donna l'ordre de l'arrêter et de le torturer jusqu'à ce qu'il cessât de louer Dieu. Comme Valérien refusait, il fut décapité.
Valérien, qui vivait sous l'empereur Marc Aurèle à Castrum Tinurtium (Tournus), eut la tête tranchée en ce lieu en 178.
On bâtit sur son tombeau une église et un monastère, qui prit le nom de Saint-Philibert après le don de ce monastère par Charles II le Chauve en 875 aux moines bénédictins de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, chassés de Noirmoutier par les invasions normandes.
Reliques
Sous l'abbatiat de l'abbé Étienne (960-981) eut lieu la translation des restes de saint Valérien : découverte du corps, installation de la tête dans un reliquaire précieux en forme de buste et du corps dans une chasse (chasse que l'on installa une semaine durant sur l'autel principal de la grande église, avant de la descendre sur celui de « l'église souterraine »)[4].
Ces reliques ont été dispersées dans les siècles suivants.
Tombeau
Est présenté dans la chapelle d’axe de la crypte de l’église abbatiale Saint-Philibert le sarcophage attribué à saint Valérien, cuve monolithique en grès grossièrement taillé, de forme rectangulaire, haute et large, et aux parois épaisses.
Bibliographie
- André Talmard, Note sur l'abbaye Saint-Valérien et la crypte de Saint-Philibert, bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, tome CXVIII, Tournus, 2019, pp. 25-30. (ISSN 0153-9353).
- Anne-Marie Picard, Martine Petrini-Poli, Guide de visite de Saint-Philibert de Tournus. 10 regards sur l'abbatiale. (préface du père Dominique Oudot, recteur de l'abbatiale), Pastorale des réalités du tourisme et des loisirs du diocèse d'Autun, Chalon et Mâcon (PRTL 71), Tournus, 2018, 53 p. (ISBN 978-2-9565416-0-8).
Notes et références
- (de) Cadolzburger Altar (consulté le 18 avril 2020)
- (de) Cadolzburger Altar (consulté le 18 avril 2020)
- En latin : Cronicon Trenorchiense. Document traduit pour la première fois en français à l'occasion du millénaire de la consécration du chœur de l'abbatiale Saint-Philibert de Tournus (2019), à l'initiative du Centre international d'études romanes (CIER), avec le soutien de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus et de la vile de Tournus (traduction confiée en 2016 à François Bougard et Dominique Poirel, respectivement directeur et directeur de recherche à l'Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT). Source : bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, tome CXVII, Tournus, 2018 (ISSN 0153-9353).
- Translation relatée dans la chronique du moine Falcon (XIe siècle) et dans celle du moine Garnier (XIIe siècle).
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