Vasates
Les Vasates étaient un peuple important aquitain[1] (protobasque) de l'Aquitania novempopulana. Ils ont laissé leur nom à la ville de Bazas et à sa région, le Bazadais (sud-est de la Gironde).
Ethnonyme
Selon Achille Luchaire « on a récemment tenté d'expliquer ce nom par l'ancien gaulois, et d'y retrouver, comme dans les mots Vassogalaie, Vasio, le radical sanscrit vas « habiter ». Mais d'abord les Vasates ont toujours été placés parmi les peuples aquitains. Ensuite l'euskara possède, lui aussi, un radical bas, basa qui ne signifie pas seulement « désert, sauvage » comme l'ont dit Humboldt et Van Eys, mais encore et spécialement « lieu habité, localité, village ou partie de village ». C'est ce qu'indiquent les noms de lieu très nombreux, surtout chez les Basques français, de basa-buru « partie haute d'un village », francisé en Basseboure et de basa-baren « partie bosse ou quartier d'en bas ». Il ne faut pas confondre ce basa avec baso « forêt » en guipuzcoan, comme l'a fait M. Phillips qui dérive Vasates de ce dernier mot. Vasates doit signifier simplement « ceux de Vasa ou Basa » et Basa signifie tout uniment « la ville » ; ce qui est parfaitement conforme à l'usage de la nomenclature géographique basque, très simple et très peu variée[2]. »
Selon Xavier Delamarre, Vasates dériverait du gaulois uassos 'soumis, serviteur'[3], dérivant lui-même du protoceltique *wastos 'serviteur'[4].
Histoire
On pense généralement que ce peuple correspond aux Vocates (Jules César), aux Vassei ou aux Basabocates[5] (cités simultanément par Pline) de l'Aquitaine antique. Certains auteurs corrigent Basabocates en Basaboiates, terme pouvant indiquer un peuple intermédiaire entre Vasates et Boiates[6].
Depuis le premier âge du fer, leur capitale Cossium, était une place fortifiée contrôlant les échanges entre Toulouse et Bordeaux.
Le nom Cossium est une latinisation de l'aquitanique *koiz, gascon coç, cos 'tertre', basque goiz 'en hauteur'. Le nom Vasate pourrait s'expliquer par le basque baso 'forêt' ou par un hydronyme *uad (cf. latin vadus 'gué').
Notes et références
- Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 53-59
- Achille Luchaire, Les origines linguistiques de l'Aquitaine, Pau, Imprimerie et lithographie Veronese, , 72 p. (OCLC 23433288, lire en ligne), p. 10
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, , 440 p. (ISBN 978-2-87772-369-5, lire en ligne), p. 307
- (en) Matasović, Ranko., Etymological dictionary of proto-Celtic, Leiden, Brill, , 543 p. (ISBN 978-90-04-17336-1, OCLC 262430534, lire en ligne), p. 404
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle (Naturalis Historia) : livre 4, [108]. Aquitani, unde nomen provinciae, Sediboviates. mox in oppidum contributi Convenae, Bigerri, Tarbelli Quattrosignani, Cocosates Sexsignani, Venami, Onobrisates, Belendi, saltus Pyrenaeus infraque Monesi, Oscidates Montani, Sybillates, Camponi, Bercorcates, Pinpedunni, Lassunni, Vellates, Toruates, Consoranni, Ausci, Elusates, Sottiates, Oscidates Campestres, Succasses, Latusates, Basaboiates, Vassei, Sennates, Cambolectri Agessinates (lire sur Wikisource)
- ou une simple concaténation des deux noms dans ce texte sans ponctuation.
- Jacques Lemoine, Toponymie du Pays basque Français et des Pays de l'Adour, Picard 1977, (ISBN 2-70-840003-7)
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