Vautour
Le terme vautour est un nom vernaculaire désignant les rapaces diurnes nécrophages. Les 23 espèces de vautours forment un groupe polyphylétique. La famille des Cathartidés occupe les Amériques tandis que les vautours de la famille des Accipitridés, plus proches des autres rapaces, règnent sur l'Ancien Monde.
Pour les articles homonymes, voir Vautour (homonymie).
l'appellation « Vautour » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
- Accipitridae dans l'Ancien Monde
- Cathartidae dans le Nouveau Monde
Les vautours sont des oiseaux nécrophages obligatoires : ils se nourrissent presque exclusivement de cadavres d'animaux, et souvent des carcasses de gros animaux dont ils sont les principaux consommateurs ; de ce fait, ils sont qualifiés d'« équarrisseurs naturels »[1]. En éliminant les cadavres, ils évitent la propagation de maladies. À ce titre, ils fournissent un service écosystémique particulièrement important.
Le terme ne doit pas être confondu avec celui d'autour qui désigne d'autres rapaces.
Étymologie
Le terme vautour[2] dérive du latin vultur, issu de vellere « arracher, déchirer », via le latin populaire *vultōre, racine que l'on retrouve également dans l'italien avvoltore, dans le roumain vultur, dans le catalan voltor[3], et bien sûr dans le genre Vultur.
Zoologie
Familles et espèces
Les vautours ne forment pas un taxon monophylétique. Ils font partie de l'ordre des Accipitriformes, on les retrouve dans deux familles distinctes :
- dans l'Ancien Monde, famille des Accipitridés, qui comprend non seulement des vautours mais aussi, entre autres, les aigles, les busards et les éperviers. Les Gypaètes et les Percnoptères sont regroupés au sein de la famille des Gypaetinae, tandis que les autres espèces appartiennent à un même groupe probablement monophylétique nommé Aegypinae[4] ;
- dans le Nouveau Monde, famille des Cathartidés, qui comprend les condors, les urubus et les sarcoramphes (ou « vautours pape »). Ils étaient anciennement placés dans l'ordre des Ciconiiformes au côté des Marabouts africains.
La classification utilisée ici est celle de Hackett et al. 2008, reprise par TOLweb[5]. D'autres publications plus récentes séparent Cathartiformes et Accipitriformes dans deux ordres frères[4].
Ces deux familles ont suivi une évolution convergente car occupant une même niche écologique.
Famille des Cathartidae (vautours du Nouveau Monde) :
comprend 7 espèces, dont les condors
- Urubu à tête rouge ou vautour aura — Cathartes aura ;
- Grand Urubu ou Cathartes melambrotus ;
- Urubu à tête jaune ou Cathartes burrovianus ;
- Vautour pape ou Sarcoramphe roi — Sarcoramphus papa ;
- Urubu noir — Coragyps atratus ;
- Condor des Andes — Vultur gryphus ;
- Condor de Californie — Gymnogyps Californianus.
Famille des Accipitridae :
inclus 15 espèces parmi les 237 d'accipitridae
- Gypaète barbu — Gypaetus barbatus ;
- Vautour africain — Gyps africanus ;
- Vautour charognard — Necrosyrtes monachus ;
- Vautour chassefiente — Gyps coprotheres ;
- Vautour chaugoun — Gyps bengalensis ;
- Vautour fauve — Gyps fulvus ;
- Vautour de l'Himalaya — Gyps himalayensis ;
- Vautour indien — Gyps indicus ;
- Vautour à long bec — Gyps tenuirostris ;
- Vautour moine — Aegypius monachus ;
- Vautour oricou ou Vautour nubien — Torgos tracheliotus ;
- Vautour percnoptère ou Percnoptère d'Égypte — Neophron percnopterus ;
- Vautour royal — Sarcogyps calvus ;
- Vautour de Rüppell — Gyps rueppellii ;
- Vautour à tête blanche — Trigonoceps occipitalis.
Paléontologie
Les vautours sont représentés par une riche diversité dans le registre fossile, en particulier durant le plio-pléistocène, souvent en association avec la mégafaune[6] dans des paléoécosystèmes proches de ce qu'est la savane africaine aujourd'hui[7].
Par exemple, il a existé 11 genres de vautours dans le nouveau monde contre 5 aujourd'hui.
Origine des vautours de l'Ancien Monde
Pendant la Préhistoire, les vautours dits « de l'Ancien Monde » étaient présents aussi bien dans l'Ancien Monde qu'aux Amériques.
L'origine des Gypaetinae, famille qui regroupe les genres actuels Neophron, Gypaetus et Gypohierax, peut être remontée jusqu'au miocène supérieur de Chine[4], où a été découvert le fossile de Mioneophron longirostris.
L'origine des Aegypinae est plus incertaine, deux hypothèses existant. Selon l'une, cette origine remonterait au genre éteint Néogyps, présent en Amérique au pléistocène. L'autre hypothèse donne comme ancêtre de cette famille Palaeohierax gervaisii, qui vivait en Europe dès le miocène[8].
Origine des Cathartidés
Peu d'informations sont disponibles concernant l'origine de cette famille. La première divergence au sein de la famille des Cathartidés a eu lieu il y a environ 14 millions d'années, elle a séparé les petits vautours (Coragyps atratus et genre Cathartes) des « gros » contenant les condors et Sarcoramphus papa[4].
Anatomie
L'une des principales caractéristiques anatomiques des vautours est leur tête dépourvue de plumes et recouverte d'un fin duvet. On attribue souvent un rôle adaptatif à ce caractère, car leur mode d'alimentation contraint leur tête à être très souvent recouverte de sang, endroit particulièrement difficile à nettoyer. Ils ont également un long cou.
Les vautours de l'Ancien Monde repèrent les carcasses principalement grâce à leur vue perçante. Les Cathartidés, eux, se servent de leur odorat développé, ce qui est rare chez les rapaces, et même, en général, chez les oiseaux.
Leur large envergure est adaptée au vol plané, elle permet les longs vols lors de la quête de nourriture. Leurs pattes sont adaptées à la marche plutôt qu'à la préhension de proies comme c'est le cas pour les autres rapaces.
Reproduction
Les vautours pondent un seul œuf par saison de reproduction, ce qui rend leur population d'autant plus vulnérable. Les vautours de l'Ancien Monde construisent un nid, ceux du Nouveau Monde pondent à même le sol.
Rôle écologique
Régime alimentaire
Les vautours se nourrissent exclusivement de carcasses d'animaux morts. Ils chassent en volant haut dans le ciel pour repérer les animaux morts ou proches de la mort. Une grosse proie telle qu'une vache ou un dromadaire est souvent partagée par plusieurs oiseaux.
Ces habitudes alimentaires amènent les vautours à participer activement à l'élimination naturelle et rapide des cadavres de gros animaux, aussi bien des animaux sauvages dans les régions peu habitées par l'homme que des animaux d'élevage, tels que des moutons ou des vaches.
Spécialisation alimentaire des espèces
Chaque espèce de vautour est plus ou moins spécialisée dans la consommation d'une partie des carcasses, et occupe ainsi une niche écologique spécifique. Elles fonctionnent donc en guilde pour l'élimination complète d'un cadavre.
Sur le pourtour méditerranéen et en Europe, par exemple, où quatre espèces sont présentes, les premiers à intervenir sont les vautours fauves, qui entament les cadavres par les orifices naturels et se nourrissent des tissus mous (les muscles et viscères, le foie et les poumons) : cette espèce est dite "fouilleuse-tireuse". Viennent ensuite les vautours moines qui se nourrissent de tissus plus coriaces (cartilage, peau, tendons et éventuellement petits os). Les Percnoptères profitent des restes, tandis que les Gypaètes barbus sont spécialisés dans la consommation d'os (ils sont connus pour jeter les plus gros os sur les rochers pour les briser tout en volant[9]).
Hertel (1994) avait montré que l'on pouvait distinguer trois groupes de vautours sur la base de critères morphologiques et de leurs habitudes alimentaires. Il qualifiait ces groupes d'« éventreurs », d'« engloutisseurs » et de « racleurs ». Au moins une espèce de chaque groupe était présente pour chaque zone étudiée : Afrique, sous-continent indien et Amazonie, et même pour le registre fossile de La Brea[10].
Rôle prophylactique
Le rôle écologique de ces grands rapaces est très important. En nettoyant les carcasses, ils peuvent éviter la transmission de maladies épidémiques ou, près des villages, empêcher la puanteur des corps en putréfaction, ou consommer les ordures ménagères. L'extrême acidité (pH ≈ 1) de leur estomac leur permet de neutraliser bactéries et virus des chairs en décomposition[11].
En Afrique ou dans le sous-continent indien, la disparition de ces espèces a des conséquences sanitaires néfastes car les charognes sont sources d'épidémies, humaines ou animales. L'homme joue un rôle dans la diminution des populations de vautours (voir la section Causes du déclin). Cette diminution favorise la prolifération de charognards secondaires comme les chiens errants, en contact plus étroit avec l'homme, et susceptibles de propager des maladies telles que la rage[11],[12].
Service d'équarrissage naturel
En France, dans les régions où ils sont présents, les vautours permettent aux éleveurs de ne pas recourir à l'équarrissage industriel ; ces derniers bénéficient alors d'une réduction de leur CVO (contribution financière au service d'équarrissage industriel). Ce service est aussi utilisé en Espagne ou en Afrique du Sud.
Symbolisme et représentation
Antiquité
Le vautour était l'objet d'un culte dans la Mythologie égyptienne : Mout qui symbolise les valeurs maternelles, et surtout Nekhbet représentant la Haute-Égypte.
Dans l'astrologie aztèque, le Vautour est le seizième signe du zodiaque. Il était réputé être de bonne fortune[13].
Au cours de l'histoire, plusieurs traditions ont confié leurs morts aux vautours, lors de rites funéraires. Dès le néolithique, en Anatolie, des représentations de vautours psychopompes ont été découvertes sur le site de Jerf-el-Ahmar[14]. Les représentations de vautours ne sont cependant pas toujours attachées à un rite funéraire, cela ne semble pas avoir été le cas à Çatal Hoyuk[15], en Turquie. Les Celtibères, présents en Espagne et en Provence (France), auraient eux aussi confié leurs morts aux vautours, selon Silius Italicus (Punica, III, v. 340-343, 2e moitié du 1er siècle après J.-C.)[16]. Ils jouaient aussi un rôle dans le zoroastrisme, en Iran et en Inde, lors des Dakhma, rites funéraires ou dans certaines tribus amérindiennes[15].
Ainsi, aujourd'hui encore, dans le parsisme, on confie les défunts aux vautours plutôt que de les enterrer ou de les brûler (la terre et le feu étant des éléments sacrés). Dans le film « Kundun », des funérailles célestes sont filmées, dans les contreforts de l'Himalaya.
Perception moderne
En Occident, on a longtemps attribué aux vautours, comme à beaucoup de charognards, une mauvaise réputation. Dans le corpus de fiction de la bande dessinée (ex : Lucky Luke ; les dessins animés comme L'Âge de glace 2 ou Le livre de la jungle de Disney), ils sont aussi associés à l'attente gourmande et morbide que leur « proie » meure.
Le grand public a généralement une bonne perception des vautours, en Europe. En France, cette perception est un petit peu moins bonne chez les agriculteurs, mais meilleure chez ceux qui côtoient effectivement des vautours. L'identification des espèces européennes est en général difficile[17]. De la même manière, une étude de la perception des vautours par les agriculteurs en Espagne, était généralement bonne avec le rôle d’équarrissage naturel perçu comme le premier bénéfice de leur présence. Les paysans pratiquant une agriculture extensive et ayant le plus de contacts avec les vautours les considèrent le mieux[18].
En France[19] et en Israël[20] les vautours représentent un important attrait touristique.
En Afrique la situation est contrastée selon les zones géographiques. De nombreux fétiches fabriqués avec des morceaux de vautours, perçus comme magiques, ont été trouvés en Afrique de l'Ouest, au Mali, au Nigeria[21] et en Afrique du Sud[22],[23]. La chasse pour les trophées utilisés dans la pharmacopée traditionnelle est une menace grave pour les vautours. Dans les tribus Maasaï[24] ou dans les communautés agricoles de Namibie[25] la perception des vautours est bonne mais les carcasses d'animaux domestiques continuent d'être empoisonnées pour lutter (inefficacement) contre les prédateurs qui attaquent les troupeaux. Dans les communautés agricoles d'Afrique du Sud[26] les vautours sont perçus comme utiles et les carcasses d'animaux leur sont souvent abandonnées volontairement ; elles ne sont pas empoisonnées.
En France plusieurs attaques mortelles sur le bétail leur ont été imputées[27] ; ces accusations ont pour la plupart été réfutées par les pouvoirs publics[28]. Les vétérinaires semblent pourtant confirmer la possibilité théorique que les vautours fauves attaquent des femelles (vaches ou brebis) en difficulté de mise bas (vêlage ou agnelage) et tuent les petits[29]. L’attaque a été avérée dans 1,2 % des cas[30]. Le dépeçage du cadavre d'une alpiniste dans les Pyrénées avait également provoqué l'émoi[31].
État des populations
Les vautours sont en régression presque partout, et ont disparu d'une grande partie de leur aire naturelle de répartition[32] ; en 2010, 14 espèces sur 23 (soit 61 %) sont menacées d'extinction[32]. Les effondrements les plus rapides de population ont lieu en Asie et Afrique[32].
Espèce | indices | date | répartition | effectif |
---|---|---|---|---|
Cathartes aura | LC | 2018 | Amérique | |
Cathartes burrovianus | LC | 2016 | Amérique du Sud et centrale | |
Cathartes melambrotus | LC | 2016 | Amazonie | |
Coragyps atratus | LC | 2016 | Amérique du Sud et centrale, Est des États-Unis | |
Gymnogyps californianus | CR | 2020 | côte de la Californie et de l'Oregon | 93 |
Sarcoramphus papa | LC | 2016 | Amérique du Sud et centrale | 670-6 700 |
Vultur gryphus | VU | 2020 | Andes Patagonie | 6 700 |
Espèce | indice | date [34] | répartition | effectif (estimation) |
---|---|---|---|---|
Aegypius monachus | NT | 2018 | Sud de l'Europe, Moyen-Orient, Asie | 15 600-21 000 |
Gypaetus barbatus | NT | 2016 | Europe, Afrique, Asie | 1 300-6 700 |
Gyps africanus | CR | 2018 | Afrique sub-saharienne | 270 000 |
Gyps bengalensis | CR | 2017 | Inde Asie du Sud-Est | 2 500-9 000 |
Gyps coprotheres | EN | 2016 | Afrique | 9 400 |
Gyps fulvus | LC | 2017 | Sud de l'Europe, Nord de l'Afrique, Est de l'Asie | 500 000-999 999 |
Gyps himalayensis | NT | 2016 | Himalaya | 66 000-334 000 |
Gyps indicus | CR | 2017 | Inde | 30 000 |
Gyps rueppellii | CR | 2016 | Afrique centrale | 22 000 |
Gyps tenuirostris | CR | 2016 | Himalaya, Asie du Sud-Est | 1 000-2 500 |
Necrosyrtes monachus | CR | 2016 | Afrique sub-saharienne | < 197 000 |
Neophron percnopterus | EN | 2019 | Sud de l'Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Inde | 12 000-38 000 |
Sarcogyps calvus | CR | 2016 | Inde, Asie du Sud-Est | 2 500-9 000 |
Torgos tracheliotos | EN | 2016 | Afrique, Péninsule arabique | 5 700 |
Trigonoceps occipitalis | CR | 2016 | Afrique de l'Est+ Sahel+ Zambie | 2 500-9 000 |
Gypohierax angolensis | LC | 2016 | Afrique |
Au Moyen-orient
En Israël, la population des vautours dans le plateau du Golan a baissé de manière considérable en 20 ans. Evaluée à près de 130 en 1998, ils étaient moins de 20 en 2018. En mai 2019, une grande partie de la population des vautours encore présents dans la partie du Golan annexée par Israël a été retrouvée morte empoisonnée, a annoncé l'Autorité israélienne des parcs et de la nature ; huit vautours sont morts, "un coup mortel porté à cette population de rapaces", a dit à l'AFP le directeur de cette institution, Shaoul Goldstein. Il a parlé d'un empoisonnement sans dire s'il était accidentel ou intentionnel. En 2016, des Casques bleus de l'ONU avaient aidé au retour d'un vautour capturé au Liban parce que soupçonné d'espionnage pour Israël.[35]
Réintroduction et renforcement de population
En 1985, le Condor de Californie a frôlé l'extinction avec 22 individus présents dans la nature. Pour sauver ce rapace emblématique un programme de lâchers débute en 1992, basé sur des oiseaux nés en captivité. C'est un succès avec 290 Condor en liberté sur la côte californienne, en 2017[36].
En Europe, les populations des quatre espèces de vautours endémiques (vautours fauve, moine, Percnoptère et Gypaète) ont disparu ou fortement régressé entre la fin du XIXe siècle et 1980 (à l'exception de l'Espagne). Plusieurs programmes de réintroduction, concernant différentes espèces, ont lieu dans plusieurs pays d'Europe : en France, en Italie[37] ou en Bulgarie[38]. L'exemple français[39] a montré que si les lâchers sont couplés avec des mesures de sauvegardes efficaces ils peuvent permettre la réinstallation durable des vautours. Le retour d'autres espèces peut ensuite se faire naturellement[38], comme en Bulgarie où le retour des Percnoptères a suivi la réintroduction des Vautours fauves.
Causes du déclin
Du fait du nombre d'espèces et de leur large distribution, les vautours font face à de multiples menaces. L'empoisonnement qu'il soit volontaire ou non, est une menace qui pèse sur la majorité de ces espèces, ce dans toute leur aire de distribution (hormis l'Himalaya). Selon les zones géographiques, ils peuvent être victimes de collision avec des lignes électriques causant leur électrocution, ou des éoliennes, de la régression de leur habitat au profit de l'urbanisation, de la réduction de sources de nourriture de dérangements ou de la chasse.
En Afrique les principales causes de mortalité des vautours sont l'empoisonnement (60 %) et la chasse pour la médecine traditionnelle (30 %), suivis par les électrocutions (9 %) et la chasse de subsistance (1 %)[40]. Les braconniers empoisonnent les carcasses des grands animaux qu'ils abattent, pour éliminer les vautours, en effet les larges vols de vautours indiquent aux protecteurs de la nature l'emplacement des massacres[41].
Empoisonnement au plomb
En tant que nécrophages, ce sont des espèces naturellement très résistantes aux microbes, mais en consommant les cadavres d'animaux empoisonnés ou en ingérant des plombs de chasse ou balles de munitions de chasse en plomb, les vautours meurent fréquemment de saturnisme aviaire et sont particulièrement vulnérables à différents poisons (dont le plomb[42]). Toutes les espèces étudiées présentent des signes d'empoisonnement au plomb, la chasse est avancée comme principale cause de cet état de fait[43].
À titre d'exemple sur 20 vautours appartenant à une espèce en voie de disparition (Aegypius monachus) trouvés morts en hivernage en Corée (après être passés par la Chine en venant de Mongolie), 13 présentaient une teneur en plomb de niveau potentiellement toxique dans le foie ou les reins (> 6 ppm en poids à sec et d'environ 2 ppm en poids humide) ; ils ont probablement récupéré ce plomb en ingérant des carcasses contaminées le long de leur route migratoire ou en Mongolie dans leur zone de reproduction.
De telles intoxications peuvent aussi se produire en captivité, notamment après décapage du minium de plomb (peinture antirouille) lors de la réfection de volières[44]. On peut les soigner par des chélateurs, qui sont eux-mêmes dangereux pour l'animal (cf. baisse du taux de fer sanguin notamment)[44], nécessitent plusieurs mois de convalescence et n'empêchent pas la mort du poussin à partir d'un œuf pondu plusieurs mois[44].
En Asie et en Inde notamment, les vautours[45],[46],[47] sont décimés par une insuffisance rénale chronique. Elle est causée par l'ingestion de chairs de cadavres de bétail qui contiennent des traces résiduelles de diclofénac[48], un médicament de la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Galerie d'identification
espèces d'Europe
- Vautour moine (un adulte à gauche et un juvénile à droite)- Aegypius monacus
- Gypaète barbu - gypaetus barbatus.
espèces d'Afrique
Références
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« Vautour […] est attesté sous diverses formes en ancien et en moyen français, parmi lesquelles voltur (XIIIe siècle), coltour (v. 1265), vouteur (1352-1356), voultour (1546) ; la forme moderne en veau- (1564) est probablement une forme dialectale du Sud-Ouest. Le mot est un emprunt au latin classique voltur ou vultur, « oiseau de proie de grande taille », employé aussi au figuré pour « personne avide, dure ». Ce mot serait apparenté à vellere « arracher, extirper » (⟶ laine, révulsion) ; cependant, on a aussi évoqué un mot étrusque signifiant littéralement « l'oiseau de dieu vel ». On relève aussi des formes qui reprennent le dérivé latin vulturius de même sens, comme voutoir (XIIIe siècle), voultoir (v. 1375). […] »
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- [PDF] « Néphrologie Les reins de vautour ne tolèrent pas le diclofénac » (consulté le ), p. 3
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Yves Thonnerieux, « Inquiétudes pour les vautours. », sur oiseau.net
Bibliographie
- Jean-Marie Lamblard, Le Vautour mythes et réalités, éd. Imago, Paris, 2001 (ISBN 2-911416-60-0)
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