V^e gouvernement constitutionnel portugais

Le V^e gouvernement constitutionnel (en portugais : V Governo Constitucional) est le gouvernement de la République portugaise entre le 1^er août 1979 et le 10 janvier 1980, sous la I^re législature de l'Assemblée de la République.

V^e gouvernement constitutionnel
(pt) V Governo Constitucional

III^e République portugaise

La Première ministre Maria de Lourdes Pintasilgo en 1986.

Données clés
Président de la République	António Ramalho Eanes
Premier ministre	Maria de Lourdes Pintasilgo
Élection	25 avril 1976
Législature	I^re
Formation	1^er août 1979
Fin	10 janvier 1980
Durée	5 mois et 9 jours

Composition initiale
Ministres	16
Femmes	0
Hommes	16

Représentation
Assemblée de la République	42 / 263

Il est dirigé par l'indépendante Maria de Lourdes Pintasilgo, directement choisie par le président António Ramalho Eanes. Il succède au IV^e gouvernement constitutionnel, alors sous l'autorité de l'indépendant Carlos Mota Pinto. Il est remplacé par le VI^e gouvernement constitutionnel, sous la direction du libéral Francisco Sá Carneiro et soutenu par une coalition de droite.

Historique du mandat

Dirigé par la nouvelle Première ministre indépendante Maria de Lourdes Pintasilgo, ancienne ministre des Affaires sociales. Il bénéficie du soutien de l'Action sociale-démocrate indépendante (ASDI) et de sans partis, qui disposent ensemble 42 députés sur 263, soit 16 % des sièges de l'Assemblée de la République.

Il est formé à la suite de la démission de Carlos Mota Pinto, au pouvoir depuis octobre 1978.

Il succède donc au IV^e gouvernement constitutionnel, constitué de technocrates et soutenu par le Parti social-démocrate (PPD/PSD) et le Parti du Centre démocratique et social (CDS).

Formation

Le 13 juillet 1979, cinq semaines après la démission de Carlos Mota Pinto, le président de la République António Ramalho Eanes annonce avoir reçu l'autorisation du Conseil de la Révolution (pt) pour prononcer la dissolution de l'Assemblée de la République et convoquer des élections législatives anticipées. Il indique son intention de mettre en place un gouvernement de gestion, neutre et indépendant des partis pour conduire le pays jusqu'au scrutin[1].

Il confie six jours plus tard à l'ambassadrice auprès de l'Unesco Maria de Lourdes Pintasilgo, ancienne ministre et secrétaire d'État à l'époque de la transition entre la révolution des Œillets et la III^e République. Issue de la gauche chrétienne, elle avait déjà été envisagée par la gauche pour diriger les III^e et IV^e gouvernement constitutionnel. Sa désignation est vertement critiquée par le PPD/PSD et le CDS pour son positionnement à gauche, tandis que le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste portugais (PCP) se montrent réservés, mais plutôt favorables à ce choix de transition[2].

En une dizaine de jours, elle forme son exécutif dont elle présente la composition le 30 juillet. Constituée en un temps record, cette nouvelle équipe de 16 membres réunit plusieurs anciens ministres, notamment aux postes-clé des ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture, et de la Communication sociale. Elle compte deux dissidents du PPD/PSD, aux ministères du Travail et des Finances. L'exécutif est plutôt bien accueilli par les communistes et les socialistes, ces derniers regrettant même qu'elle ne soit mise en place que pour organiser de nouvelles élections et non mener la législature à son terme[3].

Le 18 août, le programme gouvernemental est approuvé par l'Assemblée de la République après que celle-ci a repoussé la motion de rejet déposée par les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates. Si le texte n'a reçu que 33 voix contre — issues de l'ASDI[alpha 1] et de sans parti[alpha 2] — et 79 suffrages favorables, il n'a pas recueilli la majorité absolue. Socialistes et communistes font pour leur part le choix de l'abstention[4]^,[5].

Succession

Après la victoire de l'Alliance démocratique (AD) aux élections du 2 décembre, la Première ministre remet sa démission le 27 décembre, afin de favoriser l'accession au pouvoir de Francisco Sá Carneiro[6]. Ce dernier forme dans les jours qui suivent le VI^e gouvernement constitutionnel, qui dispose de la majorité absolue des sièges au sein du nouveau Parlement[7].

Composition

Fonction		Parti
Premier ministre	Maria de Lourdes Pintasilgo	Sans
Ministre adjoint Ministre de l'Intérieur	Manuel da Costa Brás	Sans
Ministre de la Coordination sociale Ministre des Affaires sociales	Alfredo Bruto da Costa	Sans
Ministre de la Coordination culturelle Ministre de la Culture et de la Science	Adérito Sedas Nunes	Sans
Ministre de la Défense nationale	José Alberto Loureiro dos Santos	Sans
Ministre des Affaires étrangères	João de Freitas Cruz	Sans
Ministre de la Justice	Pedro Sousa Macedo	Sans
Ministre des Finances	António de Sousa Franco	ASDI
Ministre de la Coordination économique Ministre du Plan	Carlos Corrêa Gago	Sans
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche	Joaquim da Silva Lourenço	Sans
Ministre de l'Industrie	Fernando Videira	Sans
Ministre du Commerce et du Tourisme	Acácio Pereira Magro	Sans
Ministre du Travail	Jorge Sá Borges	Sans
Ministre des Transports et des Communications	Frederico Monteiro da Silva	Sans
Ministre du Logement et des Travaux publics	Mário de Azevedo	Sans
Ministre de l'Éducation	Luís Veiga da Cunha	Sans
Ministre de la Communication sociale	João Figueiredo	Sans

Notes

L'ASDI rassemble 37 députés élus en 1976 sur les listes du PPD/PSD et ayant fait scission en avril 1979.
Quatre anciens députés du groupe du Parti socialiste et un ancien parlementaire du groupe du Parti du Centre démocratique et social.

Références

(es) Nicole Guardiola, « Eanes anuncia la disolución del Parlamento portugués », El País,‎ 14 juillet 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
José Rebelo, « Le chef de l'État a chargé Mme Pintassilgo de former le gouvernement de gestion », Le Monde,‎ 21 juillet 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
José Rebelo, « Le gouvernement constitué par Mme Pintassilgo est bien accueilli par la gauche », Le Monde,‎ 1^er août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
José Rebelo, « Le Parlement a approuvé le programme de gouvernement de Mme Pintassilgo », Le Monde,‎ 21 août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
(es) Nicole Guardiola, « Aprobado el programa del nuevo Gobierno portugués », El País,‎ 21 août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
« Mme Pintassilgo a remis sa démission », Le Monde,‎ 28 décembre 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).
« Le gouvernement de M. Sà Carneiro est entré en fonctions », Le Monde,‎ 4 janvier 1980 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

Annexes

Articles connexes

Lien externe

(pt) Gouvernement de la République portugaise

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[4] L'ASDI rassemble 37 députés élus en 1976 sur les listes du PPD/PSD et ayant fait scission en avril 1979.

[5] Quatre anciens députés du groupe du Parti socialiste et un ancien parlementaire du groupe du Parti du Centre démocratique et social.

[1] (es) Nicole Guardiola, « Eanes anuncia la disolución del Parlamento portugués », El País,‎ 14 juillet 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[2] José Rebelo, « Le chef de l'État a chargé Mme Pintassilgo de former le gouvernement de gestion », Le Monde,‎ 21 juillet 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[3] José Rebelo, « Le gouvernement constitué par Mme Pintassilgo est bien accueilli par la gauche », Le Monde,‎ 1^er août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[6] José Rebelo, « Le Parlement a approuvé le programme de gouvernement de Mme Pintassilgo », Le Monde,‎ 21 août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[7] (es) Nicole Guardiola, « Aprobado el programa del nuevo Gobierno portugués », El País,‎ 21 août 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[8] « Mme Pintassilgo a remis sa démission », Le Monde,‎ 28 décembre 1979 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

[9] « Le gouvernement de M. Sà Carneiro est entré en fonctions », Le Monde,‎ 4 janvier 1980 (lire en ligne, consulté le 27 octobre 2019).

Ve gouvernement constitutionnel portugais