Viaduc de Lavaur

Le viaduc de Lavaur, est un pont ferroviaire en maçonnerie français construit en 1884 par Paul Séjourné. Il franchit l'Agout sur le territoire des communes de Lavaur et de Labastide-Saint-Georges, dans le département du Tarn, en région Occitanie.

Ne doit pas être confondu avec le Pont de Lavaur.

Viaduc de Lavaur
Géographie
Pays France
Région Occitanie
Département Tarn
Commune Lavaur
Coordonnées géographiques 43° 42′ 12″ N, 1° 49′ 26″ E
Fonction
Franchit l'Agout
Fonction pont ferroviaire
Caractéristiques techniques
Type pont en arc
Longueur 123,07 m
Largeur 4,50 m
Hauteur 25 m
Matériau(x) Pierre
Construction
Construction 1882 - avril 1884
Ingénieur(s) Paul Séjourné
Géolocalisation sur la carte : Tarn
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
Géolocalisation sur la carte : France

Situation ferroviaire

Ce pont est implanté entre les points kilométriques 265,362 et 265,485 de la ligne de Montauban-Ville-Bourbon à La Crémade (voie unique).

Histoire

Bien qu'il ait été possible de fonder des piles dans la rivière, Paul Séjourné choisit à cause de la proximité du pont Saint-Roch de faire un ouvrage à arche unique de 61,50 m.

La série de trois ponts construits par Paul Séjourné entre 1882 et 1884 - le pont du Castelet à Perles-et-Castelet (Ariège), le viaduc de Lavaur et le pont Antoinette (ou pont de l'Aiguillou) à Sémalens - renouvellent l'art de construire les ponts en maçonnerie. Avec ces ouvrages, Paul Séjourné atteint un niveau de perfection qui n'a plus guère été dépassé et ils servirent de références aux ponts en maçonnerie qui suivirent.

Pour la réalisation de ces ouvrages, Paul Séjourné a conçu :

  • des cintres rigides, rationnellement calculés,
  • des voûtes réalisées par rouleaux successifs construits par tronçons et clavés successivement.

Le pont de Lavaur a été réalisé avec trois rouleaux. Pour le premier rouleau, rouleau d'intrados de l'arc, il le pose par tronçons pour permettre que la déformation du cintre se fasse sans conséquence sur les joints entre les pierres. Claver chaque rouleau de l'arc, l'un après l'autre, permet de limiter les charges à reprendre par le cintre et donc d'en limiter le coût. En effet le poids propre de l'arche à construire est équivalent aux charges d'exploitation. Il faut donc pour construire l'arche d'un pont en maçonnerie un pont provisoire, le cintre, devant supporter la même charge que le pont terminé. Le prix d'un cintre peut être égal à celui de l'arche, il y a donc un intérêt à en limiter sa charge. Cette technique de construction par rouleaux avait déjà été utilisée par les Romains mais fut abandonnée car on craignait que cette technique aboutisse à une mauvaise répartition des charges dans la voûte. Comme l'écrit Paul Séjourné dans son mémoire de 1886 :

« Pour fuir un danger qu'on n'a pas constaté, on ne peut pas renoncer aux avantages, très réels, de la construction par rouleaux : cintre léger, chaque rouleau fermé vite, fissures faciles à bien remplir ... »[1]

Il a commencé par les deux tronçons près des culées du premier rouleau pour stabiliser le cintre, puis il charge le cintre en plaçant un tronçon au sommet du cintre pour le mettre en place, puis il monte le reste du premier rouleau de manière symétrique en partant du bas. Après le clavage du premier rouleau, il construit sur le même principe le deuxième rouleau, puis le troisième. Le dernier clavage est fait le . Le décintrement est fait le , soit 135 jours après le dernier clavage. On constata un tassement de la clef de voûte de 0,62 mm pour une ouverture de 61,50 m. Les mesures de déformation verticale de l'arche au passage des convois les plus lourds ne dépassent pas 0,7 mm.

Pour animer la surface de l'arche, Paul Séjourné indique que les bandeaux sont relevés dans une archivolte qui se retourne horizontalement aux reins[2]. Il reprend un principe qu'il avait constaté sur les vieux ponts d'Espalion et de Cahors.

Notes et références

  1. Paul Séjourné, Construction des ponts de Castelet, Lavaur et Antoinette, Annales des Ponts et Chaussées, 1886 BnF Gallica Paul Séjourné, Annales des Ponts et Chaussées, 1886 - 2e semestre - Tome XII, p. 409-549
  2. Paul Séjourné, Grandes voûtes, tome 2, Bourges, 1913

Voir aussi

Bibliographie

  • Marcel Prade, Ponts et viaducs du XIXe s. Techniques nouvelles et grandes réalisations, Poitiers, Brissaud, , 61-62 et 149-151 (ISBN 978-2902170593)
  • Bernard Marrey, Les ponts modernes. 18e-19e siècles, Paris, Picard éditeur, , 284-286 p. (ISBN 2-7084-0401-6)
  • Marc Giraud, Pascal Bejui, Paul Séjourné, génie des grands viaducs, La Régordane, La Roche-Blanche, 2010, p. 48-50, (ISBN 978-2-906984-89-9)

Articles connexes

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