Vincent Charlet

Après des classes préparatoires au lycée Louis-le-grand à Paris, il suit la formation d’ingénieur civil de l'école des mines de Paris, dont il sort diplômé en 1999.

De 2000 à 2011, il occupe plusieurs postes dans le public et le privé qui l’amènent à travailler sur l’évaluation des politiques publiques et tout particulièrement sur l'organisation du système français de recherche et d'innovation[1]^,[2]. Il participe notamment à l'opération FutuRIS[3], initialement aux côtés de Pierre Tambourin et d’Alain Bravo, opération qu’il finit par piloter, sous la direction scientifique de Jacques Lesourne. FutuRIS est une vaste plateforme prospective lancée en 2003 par l'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) et présidée alors par Jean-François Dehecq, à l’époque même où apparaissent des manifestations de chercheurs publics à l’initiative du collectif Sauvons la recherche. En 2011, il est appelé pour participer à la création et au lancement du think tank La Fabrique de l'industrie, dont il assure successivement la direction des études puis la direction générale. Il en est nommé délégué général en novembre 2017, succédant ainsi à Thierry Weil.

Dès son lancement, La Fabrique de l’industrie est présidée par Louis Gallois, alors président exécutif d’Airbus Group, à qui le Premier ministre Jean-Marc Ayrault commande en 2012 un rapport sur la compétitivité française. La Fabrique de l'industrie concourt par ses travaux à alimenter cette réflexion. Elle est aujourd’hui^[Quand ?] co-présidée par Louis Gallois et Pierre-André de Chalendar, président de Saint-Gobain.

En 2013, Vincent Charlet souligne dans plusieurs articles[4]^,[5]^,[6] le bien-fondé des politiques industrielles au service de la compétitivité des entreprises exportatrices, alors controversées (la crise du Covid-19 a ensuite replacé le sujet de la réindustrialisation en haut de l’agenda politique). Ces articles répondent notamment à David Thesmar et Augustin Landier, deux économistes réfutant leur utilité dans un ouvrage vulgarisateur.

Dans les années qui suivent, la controverse se cristallise notamment sur une mesure proposée par le rapport Gallois et étudiée par La Fabrique de l’industrie : un allégement de charges patronales jusqu’à 3,5 SMIC, destiné à améliorer la compétitivité des entreprises exportatrices. Cette proposition vise à rétablir la compétitivité-coût du travail qualifié en France, notamment par rapport à l’Allemagne, pour ne pas laisser la France se spécialiser progressivement dans des activités peu qualifiées. Sans être reprise à la lettre, cette idée avait fourni le point de départ du CICE prévu dans le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi puis du complément prévu aux termes du Pacte de responsabilité et de solidarité. Sur ce point, Vincent Charlet appelle notamment à évaluer la mesure à l'aune de son objectif prioritaire : le rétablissement de la compétitivité des entreprises[7]. En 2016, Pierre Cahuc et André Zylberberg critiquent cette proposition dans leur ouvrage remarqué contre le « négationnisme économique », rapidement désavoué par une partie de la profession pour son manque de discernement critique[8]^,[9]^,[10]. Vincent Charlet leur répond sur le fond en plusieurs occasions[11]^,[12]^,[13]^,[14]. En 2022, malgré près d’une décennie recul, la controverse économique sur l’évaluation des effets de ces mesures est toujours ouverte et les travaux de recherche afférents continuent, notamment sous la houlette de France Stratégie[15]. Début 2022, Bruno Le Maire se dit favorable à une extension des allégements de charges pour faciliter la réindustrialisation de la France[16].

Vincent Charlet participe aux débats et réflexions sur les variations de l'emploi industriel[17]^,[18]^,[19], mais également sur les aspects sociaux et organisationnels de la compétitivité des entreprises, notamment sur l’importance d’un dialogue social de qualité pour améliorer la résilience des entreprises face à la compétition mondiale et au changement technique[20]^,[21]^,[22].

Ses prises de parole récentes ont trait aux thématiques de ses recherches pour le compte de La Fabrique de l'industrie. Il s'agit notamment de travaux sur la transition écologique[23], la réindustrialisation et la souveraineté économique[24]^,[25]^,[26]^,[27], les rôles respectifs de la France[28] et de l'Union européenne[29], ou encore le made in France[30].

Il s'est par ailleurs exprimé à plusieurs reprises sur les conséquences économiques et industrielles de la pandémie de Covid-19[31]^,[32]^,[33]^,[34]^,[35].

Anne-Sophie Alsif, Vincent Charlet et Clément Lesniak, La France est-elle exposée au risque protectionniste ?, Paris, Presses des Mines, 2019. (ISBN 978-2-35671-591-3) https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/la-france-est-elle-exposee-au-risque-protectionniste-2/

Vincent Charlet, Stefan Dehnert, Thierry Germain (Sous la direction de), L’industrie du futur : progrès technique, progrès social ?, Paris, Presses des Mines, 2017. (ISBN 978-2-35671-488-6) https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/lindustrie-du-futur-progres-technique-progres-social-regards-franco-allemands

Marie-Laure Cahier, Vincent Charlet, Rebondir et se réinventer. La résilience des ETI industrielles, Paris, Presses des Mines, 2017.

(ISBN 978-2-35671-473-2)

https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/rebondir-et-se-reinventer-la-resilience-des-eti-industrielles/

André Gauron, Vincent Charlet, Réussir la mise en place des administrateurs salariés, Paris, Presses des Mines, 2014. (ISBN 978-2-35671-131-1) https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/reussir-la-mise-en-place-des-administrateurs-salaries-2/

Nemessany V., Charlet V. Comment est posée la question de l’efficacité du CIR et comment elle pourrait mieux l’être. In Lesourne J. et Randet D. (dir.). La recherche et l’innovation en France. Paris : Odile Jacob, octobre 2011.

Barré R., Nemessany V., Charlet V. Le système français de recherche et d’innovation de 2000 à 2010 ; entre politique de croissance et gestion de crise. In Lesourne J. et Randet D. (dir.) La recherche et l’innovation en France. Paris : Odile Jacob, octobre 2010.

Charlet V. La conduite de l’innovation par les grandes entreprises ; six « évidences » à l’épreuve des faits. In Lesourne J. et Randet D. (dir.) La recherche et l’innovation en France. Paris : Odile Jacob, octobre 2009.

Charlet V. Les disparités sectorielles en matière de recherche et d’innovation et leurs conséquences pour les politiques publiques. In Lesourne J. et Randet D. (dir.) La recherche et l’innovation en France. Paris : Odile Jacob, novembre 2006.

Tambourin P., Charlet V. Excellence scientifique et technologique pour le futur. In Lesourne J., Bravo A. et Randet D. (dir.). Avenirs de la recherche et de l’innovation en France. Paris: la documentation Française, 2004.