Viticulture en Australie
Introduite en 1788, en Nouvelle-Galles du Sud, la vigne se répandit eu XIXe siècle dans beaucoup de régions du pays, mais le vignoble demeure concentré dans le sud-est et l'extrême sud, des régions ensoleillées mais, relativement fraîches.
La viticulture australienne est en 2005, la quatrième exportatrice avec une croissance de 80 % lors des cinq dernières années. Les Australiens semblent avoir assimilé mieux que quiconque les règles du marketing. Leurs vins d'exportation qui représentent 60 % du volume[1], dont la production est à 80 % dans les mains de quatre grandes entreprises vinicoles, sont issus majoritairement de mélanges en provenances des diverses régions de production. La concentration capitalistique dans ce secteur atteint, comme en Californie un niveau inégalé. Cependant, des domaines de plus petites tailles et familiaux, bien qu'en petit nombre, produisent eux des vins de qualité.
Histoire
La flotte, commandée par l'anglais Arthur Phillip, qui accoste le à l'emplacement de la ville actuelle de Sydney, transporte diverses espèces de plantes que les colons vont essayer d'acclimater. Les premiers pieds de vignes, plantés à l'emplacement du jardin botanique de Sydney ne produisent pas de vin car souffrant de l'humidité. Ils s'acclimatent toutefois à une trentaine de kilomètres à l'intérieur des terres. En 1791, un vignoble d'un hectare existe à Parramatta, à une vingtaine de kilomètres de Sydney[2].
Introduction de la syrah en Australie
En 1831, l'Écossais James Busby, souvent appelé « le père de la viticulture australienne », revint en Europe pour recueillir des boutures de vignes, principalement en France et en Espagne afin d'améliorer le vignoble australien[3]. Il revint avec environ 20 000 pieds de vignes de plus de 500 variétés différentes[2]. Une des variétés collectées était la syrah, bien que Busby ait utilisé deux orthographes fantaisistes Scyras et Ciras.Les boutures furent plantées dans les Jardins botaniques royaux de Sydney, et la vallée Hunter, puis, en 1839, introduite en Australie-Méridionale[4]. Depuis les années 1860, la syrah est devenue une des variétés les plus importantes en Australie. Elle y est désormais aussi appelée Shiraz.
Vignoble australien
Réparti en six régions, le vignoble est principalement localisé sur les côtes, au Sud-Est, ainsi qu'une région au Sud-Ouest, là où les conditions climatiques sont plus acceptables pour la viticulture. Il existe d'un bout à l'autre une grande variété de terroirs[5],[6].
Australie-Méridionale
L'Australie-Méridionale est une région viticole particulièrement sèche, avec 484 mm de précipitations annuelles en moyenne.
Zones viticoles et sous-régions de l'Australie-méridionale | ||||||
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Zone [7] | Barossa | Mount Lofty Ranges | Fleurieu | Limestone Coast | Lower Murray Zone | Far North Zone |
Régions |
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Riverland | Southern Flinders Ranges |
Australie-Occidentale
Les vignobles sont situés exclusivement dans la pointe Sud de l'Australie-Occidentale (Western Australia), où les précipitations annuelles sont de 759 mm en moyenne, elle est aussi une des plus chaudes, la température atteignant souvent 38 °C en été.
- Blackwood valley
- Geographe
- Great Southern
Nouvelle-Galles-du-Sud
- Canberra District
- Cowra
- Gundagai
- Hastings River
- Hilltops
- Hunter Valley
- Murray Darling (en partie dans la Victoria)
- Mudgee
- New England Australia
- Orange
- Pericoota
- Riverina
- Shoalhaven Coast
- Southern Highlands
- Swan Hill (en partie dans la Victoria)
- Tumbarumba
Tasmanie
La Tasmanie, île située le plus au sud de l'Australie, comporte des sous-régions viticoles non reconnues officiellement :
- Coal River
- Derwent Valley
- East Coast
- North Coast
- Pipers River
- Tamar Valley
La Tasmanie a un climat plus frais et le potentiel pour faire des vins très différents que dans le reste du pays. Dans cette région le vignoble est principalement composé de Pinot noir, Chardonnay et Sauvignon blanc, avec quelques petites plantations de Riesling, Pinot gris et Cabernet Sauvignon. Le réchauffement climatique a eu des effets positifs sur la production du vin de Tasmanie, permettant à la plupart des raisins, depuis 2005, d'arriver à une maturité optimale, ce qui permet aux domaines de l'île de produire des vins remarquables[8].
Son climat frais a fait de la Tasmanie une région privilégiée pour la production de vin mousseux grâce à de nombreux producteurs venus de l'Australie. Même certaines maisons de Champagne comme Moët et Chandon et Louis Roederer utilisent les raisins de Tasmanie pour leurs vins mousseux australiens. La vinification des rieslings de Tasmanie donne des vins qui ont une grande similitude avec les vins de Moselle[8].
Production
Après une forte croissance, le vignoble australien connait un stabilisation de sa surface depuis le début des années 2000 jusqu'en 2011, et décroit légèrement à depuis cette date.
Année | Production (Tonnes) | Surface (Hectares) | Rendement moyen (T/ha) |
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1995 | 768 800 | 73 000 | 10,53 |
1996 | 1 086 300 | 81 000 | 13,41 |
1997 | 943 100 | 90 000 | 10,48 |
1998 | 1 112 200 | 99 000 | 11,23 |
1999 | 1 265 500 | 123 000 | 10,29 |
2000 | 1 311 400 | 140 000 | 9,37 |
2001 | 1 546 000 | 148 000 | 10,45 |
2002 | 1 753 900 | 159 000 | 11,03 |
2003 | 1 469 900 | 157 000 | 9,36 |
2004 | 2 015 000 | 164 000 | 12,29 |
2005 | 2 026 500 | 167 000 | 12,13 |
2006 | 1 981 200 | 169 000 | 11,72 |
2007 | 1 370 700 | 174 000 | 7,88 |
2008 | 1 837 000 | 173 000 | 10,62 |
2009 | 1 683 600 | 177 000 | 9,51 |
2010 | 1 533 200 | 171 000 | 8,97 |
2011 | 1 548 600 | 170 000 | 9,11 |
2012 | 1 639 200 | 162 000 | 10,12 |
2013 | 157 000 | ||
2014 | 154 000 | ||
2015 | 149 000 |
Encépagement
Variété | Surface en hectares (2004) [9] | Surface en hectares (2005) [9] | Surface en hectares (2006) [10] | Surface en hectares (2007) [9] | Surface en hectares (2008) [9] |
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Syrah | 39 182 | 40 508 | 41 115 | 43 417 | 43 977 |
Cabernet Sauvignon | 29 313 | 28 621 | 28 103 | 27 909 | 27 553 |
Merlot | 10 804 | 10 816 | 10 593 | 10 790 | 10 764 |
Pinot noir | 4 424 | 4 231 | 4 254 | 4 393 | 4 490 |
Grenache | 2 292 | 2 097 | 2 025 | 2 011 | 2 011 |
Mourvèdre | 1 040 | 963 | 875 | 794 | 785 |
Autres cépages rouges | 11 235 | 10 797 | 7 002 | 11 309 | 10 902 |
Total | 98 290 | 98 033 | 93 967 | 100 623 | 100 402 |
Variété | Surface en hectares (2004)[9] | Surface en hectares (2005)[9] | Surface en hectares (2006)[10] | Surface en hectares (2007)[9] | Surface en hectares (2008)[9] |
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Chardonnay | 28 008 | 30 507 | 31 219 | 32 151 | 31 564 |
Sémillon | 6 278 | 6 282 | 6 236 | 6 752 | 6 716 |
Sauvignon Blanc | 3 425 | 4 152 | 4 661 | 5 545 | 6 404 |
Riesling | 4 255 | 4 326 | 4 400 | 4 432 | 4 400 |
Autres cépages blancs | 23 925 | 23 365 | 17 683 | 24 303 | 23 109 |
Total | 65 891 | 68 630 | 64 199 | 73 183 | 72 193 |
Outre les cépages les plus cultivés en blanc et en rouge dans les tableaux ci-dessus, on peut citer les variétés mineures suivantes, avec leur surface plantée (2007)[11] :
- Gewurztraminer (842 hectares)
- Mourvèdre (795 hectares)
- Chenin blanc (684 hectares)
- Cabernet franc (588 hectares)
- Sangiovese (479 hectares)
- Durif (451 hectares)
- Malbec (440 hectares)
- Tempranillo (312 hectares)
- Ugni blanc (226 hectares)
- Muscat blanc à petits grains (226 hectares)
- Tarrango (201 hectares)
- Muscat rouge à petits grains (200 hectares)
- Marsanne (199 hectares)
- Muscadelle (197 hectares)
- Barbera (163 hectares)
- Pinot Meunier (126 hectares)
- Crouchen (101 hectares)
- Nebbiolo (97 hectares)
- Doradillo (96 hectares)
- Aglianico
Notes et références
- (en) « State of the Vitiviniculture World Market », sur oiv.int, (consulté en )
- Pierre Bréjoux, Patrick Le Chène, François d'Athis, Les doigts d'or, vins, Paris, Atlas, , 471 p. (ISBN 2-7312-0271-8), page 243
- Introduction de l'article Busby, James in J. Robinson (ed), The Oxford Companion to Wine, Troisième édition, Oxford University Press 2006, p. 116, (ISBN 0-19-860990-6)
- James Halliday: Syrah in Australia since 1800, p. 10-14 in The Syrah Producers' Club 19 April 2004 - Syrah Worldwide Roma
- Hugh Johnson et Jancis Robinson, Atlas mondial du vin, Paris, Flammarion, , 400 p. (ISBN 978-2-08-131438-2), p. 332-354
- Jacques Orhon, Les vins du Nouveau Monde, t. 1, Montréal, Les Éditions de l'Homme, , 425 p. (ISBN 978-2-7619-2272-2), p. 144-158
- James Halliday's - Wine Atlas of Australia
- H. Johnson & J. Robinson L'Atlas mondial des vins p. 315, Mitchell Beazley édition, 2005, (ISBN 1-84000-332-4).
- (en) James Halliday, Australian Wine Companion, Prahran, Hardie Grant Books, , poche (ISBN 978-1-74066-754-8)
- (en) James Halliday, Australian Wine Companion, Melbourne, Hardie Grant Books, , poche (ISBN 978-1-74066-515-5), p. 45
- ZONES DE VIGNES ET RAISINS DE PRODUCTION PAR VARIETE - 2006-07 (PDF), Source : Gouvernement australien, consulté fin avril 2008
Voir aussi
Article connexe
- Australian Wine Research Institute
- Controverses autour des mélanges de rouge et de blanc pour la production de vin rosé
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