Viverridae
Les Viverridés (Viverridae) sont une famille de mammifères carnivores féliformes qui comprend trente-cinq espèces différentes réparties en quinze genres distincts et subdivisés en huit sous-familles.
Règne | Animalia |
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Sous-embr. | Vertebrata |
Super-classe | Tetrapoda |
Classe | Mammalia |
Cohorte | Placentalia |
Super-ordre | Laurasiatheria |
Ordre | Carnivora |
Sous-ordre | Feliformia |
Infra-ordre | Viverroidea |
En font partie les genettes, civettes et binturongs. Ce sont des animaux de taille moyenne avec un corps allongé et des pattes assez courtes. Ils sont arboricoles, plutôt nocturnes et ne dédaignent pas de compléter leur régime carné par des fruits.
Le seul représentant en Europe est la genette commune que l'on rencontre autour du bassin méditerranéen. Les autres viverridés se rencontrent en Afrique et en Asie.
Les viverridés sont appréciés pour leur fourrure, certaines espèces ont des glandes péri anales qui produisent une substance appelée « civette » utilisée en parfumerie. Enfin la viande de civette est consommée en Asie. Les scientifiques soupçonnent cette pratique d'être à l'origine de l'apparition d'une nouvelle forme de pneumonie virale sévère en 2002 : le SRAS[1].
Certains viverridés ronronnent[2] comme Genetta tigrina[3],[n 1] et Genetta genetta[4].
Étymologie
Le nom de la famille Viverridae est formé par dérivation du radical viverra et du suffixe -idae. Le radical est un emprunt lexical au latin viverra signifiant « furet » (laquelle espèce n'appartient d'ailleurs pas aux viverridés, mais aux mustélidés[n 2]) et le suffixe de dérivation -idae est un emprunt au grec ancien εἶδος, eidos « aspect extérieur », utilisé en zoologie pour nommer toutes les familles animales.
Description
Les viverridés sont des carnivores de taille moyenne avec un corps allongé, filiforme et des pattes relativement courtes. Leur taille va d’environ 30 cm (sans la queue) à 100 cm et leur poids de 1 kg à 14 kg. Ils portent une tête relativement petite avec un museau pointu et les oreilles dressées[5].
La plupart des espèces ont des rayures, des taches ou des bandes sur leur corps et leur queue est souvent cerclée de couleurs contrastées. Leurs griffes peuvent être entièrement, semi, ou pas du tout rétractiles.
La plupart ont des glandes périanales qui produisent une substance à forte odeur; chez certaines espèces, l'odeur est suffisamment puissante pour éloigner les prédateurs. La sécrétion de ces glandes, appelée civette, est utilisée comme base de parfum et comme médicament[5].
Formule dentaire | |||||||
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mâchoire supérieure | |||||||
3-4 | 3-4 | 1 | 3 | 3 | 1 | 3-4 | 3-4 |
3-4 | 3-4 | 1 | 3 | 3 | 1 | 3-4 | 3-4 |
mâchoire inférieure | |||||||
Total : 32-40 | |||||||
Denture des Viverridae |
La formule dentaire est 3/3, 1/1, 3-4/3-4 1-2/1-2 = 32-40. Les dents carnassières, pour cisailler la viande, sont bien développées.
Répartition et habitat
Les viverridés sont originaires de l’Europe du Sud, de l’Afrique et de l’Asie. Ils ont rayonné à Madagascar. L’unique représentant européen est la genette commune (Genetta genetta) qui vit autour du bassin méditerranéen.
Ils vivent généralement dans les forêts, la savane, les montagnes et surtout la forêt tropicale.
Écologie
La plupart des viverridés sont des chasseurs nocturnes. qui se nourrissent de petits vertébrés, d’insectes, de vers, crustacés et mollusques. Certains sont probablement des carnivores stricts alors que d’autres inclus des fruits et des racines dans leur régime[6].
Ils sont fortement arboricoles. Ils ne vivent pas en groupe[5].
Certains viverridés ronronnent comme la genette tigrine (Genetta tigrina), et genette commune (Genetta genetta).
On peut observer leur « crottier », judicieusement situé sur un replat rocheux dominant les bocages et les fourrés, où ils déposent, jour après jour, des excréments de taille impressionnante et leurs empreintes (à cinq doigts, mais semblables à celles du chat lorsque seuls quatre doigts marquent). Leurs voix peuvent être confondues avec celle du renard.
Histoire de la nomenclature
Georges Cuvier (1769-1832) donna une impulsion à la zoologie en appuyant ses études sur l’anatomie comparée et en particulier sur le squelette et les dents des mammifères. Il reprit la méthode de classification naturelle d'Antoine-Laurent de Jussieu en botanique, et proposa en 1797-1798 puis en 1817 une classification du Règne animal[7] dans laquelle la tribu des Digitigrades (de la famille des Carnivores) regroupe les genres Viverra (civette, genette, fossa, mangouste, suricates), avec les genres Ursus, Procyon, Coatis et Meles.
En 1821, dans On the natural arrangement of vertebrose animals, John Edward Gray [8] met sous les Digitigrades, la famille des Viveridae (orthographiée par Gray sans redoublement du r) comportant les espèces :
- la civette, Viverra, Viverra civetta L.
- la genette Genetta, Viverra genetta L.
- la mangouste Herpestes Illiger, Viverra ichneumon L.
- le suricate Ryzaeus Illiger, Viverra tetradactylus L.
C’est-à-dire que le taxon « genre » de Cuvier (Viverra) a été monté au rang taxonomique de « famille » (Viveridae) avec certaines modifications de contenu en genres et espèces. Les genres sont alors Viverra, Genetta, Herpestes et Suricata.
Les viverridés constituent la famille la plus primitive de toutes les familles de carnivores féliformes et sont clairement moins spécialisés que les Felidae. C’est une des familles les plus problématiques des carnivores[9].
En 1833, Edward Turner Bennett décrit le fossa de Madagascar (Cryptoprocta ferox) et subordonne le genre Cryptoprocta aux Viverridae[10]. Toutefois, une analyse moléculaire et morphologique a suggéré que le genre Cryptoprocta n’appartenait pas aux Viverridae mais aux Eupleridae.
En 1864 [1865], J. E. Gray propose une révision des genres et espèces de la famille des Viverridae[11]. Il distingue les sous-familles suivantes :
- Sous-famille Hemigalinae Gray, 1865
- Sous-famille Paradoxurinae Gray, 1865
- Sous-famille Viverrinae Gray, 1821
Hunt (2001) regroupe les membres de cette familles en 6 sous-familles : Prionodontinae, Viverrinae, Euplerinae, Cryptoproctinae, Hemigalinae et Paradoxurinae[12]. À la suite d'une étude de 2003[13], les espèces de la sous-famille des Euplerinae sont regroupées au sein de la famille des Eupleridae avec une ancienne sous-famille de la famille des herpestidés, les galidinés.
L'ancienne sous-famille des Prionodontinae est maintenant une famille placée à la base des féliformes[14].
Systématique
Pour Wilson & Reeder[9], iI existe 33 espèces de viverridés classées en 3 sous-familles :
- Hemigalinae, sous-famille divisée en 4 genres :
- Genre Chrotogale comprenant une seule espèce Chrotogale owstoni — Civette palmiste d'Owston
- Genre Cynogale comprenant une seule espèce Cynogale bennettii — Civette-loutre de Sumatra
- Genre Diplogale comprenant une seule espèce Diplogale hosei — Civette de Hose
- Genre Hemigalus comprenant une seule espèce Hemigalus derbyanus — Civette palmiste à bandes
- Paradoxurinae, sous-famille divisée en 5 genres :
- Genre Arctictis comprenant une seule espèce Arctictis binturong — Binturong
- Genre Arctogalidia comprenant une seule espèce Arctogalidia trivirgata — Civette palmiste à trois bandes
- Genre Macrogalidia comprenant une seule espèce Macrogalidia musschenbroekii — Civette palmiste des Célèbes
- Genre Paguma comprenant une seule espèce Paguma larvata — Civette palmiste à masque (civette consommée en Chine chez laquelle on a identifié le virus du SRAS)
- Genre Paradoxurus comprenant 3 espèces :
- Viverrinae, sous-famille divisée en 5 genres :
- Genre Civettictis comprenant une seule espèce Civettictis civetta — Civette africaine
- Genre Genetta comprenant 14 espèces :
- Genetta abyssinica — Genette d'Abyssinie
- Genetta angolensis — Genette d'Angola
- Genetta bourloni — Genette de Bourlon
- Genetta cristata —
- Genetta genetta — Genette d'Europe
- Genetta johnstoni — Genette de Johnston
- Genetta maculata — Genette panthère
- Genetta pardina — Genette pardine
- Genetta piscivora — Genette aquatique
- Genetta poensis
- Genetta servalina — Genette servaline
- Genetta thierryi — Genette Haussa
- Genetta tigrina — Genette tigrine
- Genetta victoriae — Genette géante
- Genre Poiana comprenant 2 espèces
- Genre Viverra comprenant 4 espèces :
- Genre Viverricula comprenant une seule espèce
Phylogénie
Les relations phylogéniques des Viverridae sont montrées dans le cladogramme suivant [15],[16]
Viverridae |
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Voir aussi
Le Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) malgré un nom lui aussi basé sur la même racine latine, n'appartient pas à la famille des Viverridae mais à celle des Canidés
Références externes
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Viverridae
- (en) Référence Fauna Europaea : Viverridae
- (fr+en) Référence ITIS : Viverridae Gray, 1821
- (en) Référence Animal Diversity Web : Viverridae
- (en) Référence NCBI : Viverridae (taxons inclus)
- (fr+en) Référence CITES : famille Viverridae (sur le site de l’UNEP-WCMC)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Viverridae
Notes
- Ronronnement d’une Génette tigrine sur Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page.
- Au premier siècle, l’encyclopédiste romain Pline (HN, VIII, 218), décrit comment les chasseurs utilisent le furet (viverra) pour extirper les lapins de leurs terriers.
Références
- Hayes KH Luk, Xin Li, et al, « Molecular epidemiology, evolution and phylogeny of SARS coronavirus », Infection, Genetics and Evolution, vol. 71, , p. 21-30 (lire en ligne)
- (en) Gerald E. Weissengruber, Gerhard Forstenpointner, Sandra Petzhold, Claudia Zacha et Sibylle Kneissl, Anatomical Imaging, Tokyo, Springer, , 1re éd. (ISBN 978-4-431-76932-3, lire en ligne), « Anatomical Peculiarities of the Vocal Tract in Felids », p. 15-21.
- (en) http://roberteklund.info, « Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page », sur http://www.ida.liu.se, IDA, (consulté le ).
- (en) Robert Eklund, Gustav Peters et Elizabeth D. Duthie, « An acoustic analysis of purring in the cheetah (Acinonyx jubatus) and in the domestic cat (Felis catus) », Proceedings of Fonetik, , p. 17–22 (lire en ligne [PDF]).
- (en) Référence Animal Diversity Web : Viverridae
- manimalworld, « Viverridae » (consulté le )
- Georges Cuvier, Le règne animal distribué d'après son organisation : pour servir de base à l'histoire naturelle des animaux et d'introduction à l'anatomie comparée. L'introduction, les mammifères et les oiseaux. T. 1, Volume 2, Chez Deterville, , cf. page 156 (lire en ligne)
- J. E. Gray, « On the natural arrangement of vertebrose animals », The London Medical Repository, monthly journal and Review, vol. XV, no 1, , p. 296-
- Wilson & Reeder Mammal Species of the world (3e edition), « Viverridae » (consulté le )
- Bennett, E. T., « Notice of a new genus of Viverridous Mammalia from Madagascar », Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 46, (lire en ligne)
- Gray J. E., « A revision of the genera and species of viverrine animals (Viverridae) founded on the collection in the British Museum », Proceedings of the Zoological Society of London, , p. 502-579 (lire en ligne)
- Hunt R.M. Jr, « Basicranial anatomy of the living linsangs Prionodon and Poiana (Mammalia, Carnivora, Viverridae), with comments on the early evolution of Aeluroid Carnivorans. », American Museum Novitates, vol. 3330, no 1, , p. 1-24
- A. Yoder, M. Burns, S. Zehr, T. Delefosse, G. Veron, S. Goodman, J. Flynn. 2003. Single origin of Malagasy Carnivora from an African ancestor. Nature, 421 : 734-737.
- Barycka, E. (2007). Evolution and systematics of the feliform Carnivora. Mammalian Biology 72: 257–282.
- P. Gaubert et P. Cordeiro-Estrela, « Phylogenetic systematics and tempo of evolution of the Viverrinae (Mammalia, Carnivora, Viverridae) within feliformians: implications for faunal exchanges between Asia and Africa », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 41, no 2, , p. 266–278 (PMID 16837215, DOI 10.1016/j.ympev.2006.05.034, lire en ligne )
- K. Nyakatura et O. R. P. Bininda-Emonds, « Updating the evolutionary history of Carnivora (Mammalia): a new species-level supertree complete with divergence time estimates », BMC Biology, vol. 10, , p. 12 (PMID 22369503, PMCID 3307490, DOI 10.1186/1741-7007-10-12)
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