Vladimir Ossetchkine
Vladimir Valerievitch Ossetchkine (né le à Samara) est un militant des droits de l'homme et homme d'affaires russe, fondateur du site web Gulagu.net.
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Biographie
Vladimir Ossetchkine est né en 1981 à Samara, sa mère est cardiologue et son père est journaliste[1]. Pendant ses études à l'école, il gagnait de l'argent en lavant des voitures, en organisant des quiz, ou en vendant du diesel[2].
Il a étudié à la faculté de droit de l'université de Samara, mais n'a jamais obtenu son diplôme[1].
Au début des années 2000, Vladimir Ossetchkine dit avoir été faussement arrêté pour meurtre à Samara. La police a essayé de lui arracher des aveux, mais son avocat l'a aidé à prouver son innocence et il a été libéré après trois mois de garde à vue[1]. Plus tard, il a déménagé à Moscou, et s'est engagé dans la revente de voitures étrangères d'occasion[2].
En 2004, Vladimir a ouvert son centre commercial de voitures Bestmotors près de Krasnogorsk dans la région de Moscou[3]. En 2007, le département local de la sécurité économique du ministère russe de l'Intérieur a commencé à s'intéresser à son commerce, et Ossetchkine a reçu des informations selon lesquelles les agents du ministère voulait ouvrir une affaire de fraude contre lui, mais qu'il pourrait éviter les poursuites en payant un pot-de-vin[2]. Vladimir, confiant dans l'honnêteté de son entreprise, a refusé, mais les employés du ministère de l'Intérieur ont commencé à faire pression sur ses employés et certains ont accepté de vendre plusieurs voitures sans payer les taxes requises[4]. Pour cela, il a été accusé de crimes économiques (articles 159 partie 4, art. 160 partie 4 et partie 3, et art. 174-1 partie 4 du Code pénal de la Fédération de Russie). En 2010, Ossetchkine a été condamné à 7 ans de prison, et il a plusieurs fois porté plainte pour torture dans le centre de détention et violation de ses droits, ainsi que contre les organisateurs de son emprisonnement (qui ont finalement été reconnus coupables de corruption[5]). Un an plus tard, il est libéré sur parole après avoir passé 4 ans en prison[1].
En 2011, après sa sortie de prison, Ossetchkine a créé le site Gulagu.net, dont l'activité principale est de lutter contre la torture, la corruption dans le système pénitentiaire russe et de protéger les droits des détenus dans les prisons russes.
En 2012, Ossetchkine a lancé un système d'assurance contre les violences ou la maladie pour les prisonniers en Russie[6].
En 2013, il est coordinateur du projet Yopolis[7].
En 2014, il est à la tête du groupe de travail de la Douma sur le développement du contrôle public et la protection des droits des citoyens dans les lieux de détention[8].
En 2015, une nouvelle affaire pénale d'escroquerie est ouverte contre Vladimir Ossetchkine[9], à la suite de quoi il est contraint de quitter la Russie après des perquisitions chez lui[10]. Depuis, il vit en France.
En 2020, la décision est prise par contumace d'arrêter Vladimir Ossetchkine. Il relie les poursuites pénales à ses activités de défense des droits de l'homme[11].
Le 1er novembre 2021, le site Gulagu.net et sa chaine YouTube ont publié la première partie d'un documentaire reprenant des vidéos de torture et de viols enregistrées dans une prison de la région de Saratov. Ces vidéos avaient été transmises par l'ex-détenu (accusé de trafic de drogue mais n'ayant avoué que sous la torture) et lanceur d'alerte Sergueï Saveliev qui y a eu accès de par son travail non rémunéré d'administrateur système dans la prison[12]. Bien que la publication de ces vidéos ait provoqué une forte réaction des médias en Russie, la Douma a refusé la création d'une commission d'enquête[13].
Le 12 novembre 2021, le ministère russe de l'Intérieur a de nouveau mis Ossetchkine sur la liste des personnes recherchées[14].
Le 8 février 2022, Vladimir Ossetchkine a déclaré avoir reçu des menaces de mort. Il reçoit cette information de deux sources de Russie et de la diaspora tchétchène en France[15].
Remarques
- Ирина ЧЕВТАЕВА, « Владимир Осечкин: с вещами в Госдуму » [archive du ], www.sovsekretno.ru, (consulté le )
- (ru) Ксения Леонова, « Честное вымя » [archive du ], Коммерсантъ, (consulté le )
- (ru) Анастасия Кириленко, « Предприниматель Владимир Осечкин - о сайте Gulagu.net » [archive du ], Радио Свобода, (consulté le )
- (ru) Герман Петелин, « Главному следователю Красногорска нашли еще три статьи » [archive du ], Известия, (consulté le )
- (ru) Ольга Романова, « Как бы успехи как бы гражданского общества » [archive du ], Ведомости, (consulté le )
- (ru) « Без страховки и упрека » [archive du ], «Коммерсантъ», (consulté le )
- (ru) « Миронов выступил за амнистию по делу о беспорядках в колонии Копейска » [archive du ], РИА Новости, 20131125t1801 (consulté le )
- (ru) « Общественная палата и СПЧ обсудят этический кодекс правозащитника - ПОЛИТ.РУ » [archive du ], m.polit.ru (consulté le )
- (ru) « Суд отказал в аресте подозреваемого в мошенничестве основателя Gulagu.net » [archive du ], Interfax.ru, (consulté le )
- (ru) Андрей Гридасов, Александр Раскин, « Основатель Gulagu.net покинул Россию, опасаясь ареста » [archive du ], Известия, (consulté le )
- (ru) « Живущий во Франции основатель Gulagu.net заочно арестован московским судом » [archive du ], interfax.ru, (consulté le )
- Veronika Dorman et photo Samuel Kirszenbaum, « Sergueï Saveliev, le goût âcre du goulag », sur Libération (consulté le )
- Zoïa Svetova, « Le système carcéral russe est bâti sur la violence », sur Desk Russie, (consulté le )
- (ru) « Основатель Gulagu.net Владимир Осечкин снова объявлен в розыск - Газета.Ru | Новости » [archive du ], Газета.Ru (consulté le )
- (ru) « Основатель Gulagu.net Осечкин сообщил об угрозах убийством » [archive du ], «Коммерсантъ», (consulté le )
Liens externes
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