Vol Air France 212 (1969)
Le , le Boeing 707-328B assurant le vol 212 d'Air France entre Santiago-du-Chili et Paris, s'est écrasé au décollage après une escale à Caracas, au Venezuela, entraînant la mort des 62 personnes à bord.
Ne doit pas être confondu avec Vol Air France 212 (1968).
Vol Air France 212 (1969) | |||
Un Boeing 707-320B d'Air France, similaire à celui impliqué dans l'accident. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
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Date | 3 décembre 1969 | ||
Type | Non déterminé | ||
Causes | Non déterminé (possible attentat à la bombe) | ||
Site | Maiquetía, Venezuela | ||
Coordonnées | 10° 38′ 48″ nord, 66° 56′ 50″ ouest | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Boeing 707-328B | ||
Compagnie | Air France | ||
No d'identification | F-BHSZ | ||
Lieu d'origine | Aéroport international Maiquetía - Simón Bolívar | ||
Lieu de destination | Aéroport de Pointe-à-Pitre – Le Raizet | ||
Passagers | 41 | ||
Équipage | 21 | ||
Morts | 62 | ||
Géolocalisation sur la carte : Venezuela
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Circonstances
Le , le Boeing 707-328B immatriculé F-BHSZ assure le vol 212 Air France sur le trajet Santiago-Paris via Guayaquil (Équateur), Quito (Équateur), Bogota (Colombie), Caracas (Venezuela), Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Lisbonne (Portugal).
Pour l'étape Caracas–Pointe-à-Pitre, l'avion décolle de l'aéroport Maiquetía depuis la piste 08R à 19h02 locales (23h02 UTC). À 19h03, alors qu'il est en montée initiale et en virage à gauche pour rejoindre le couloir aérien A21 vers le nord, l'avion F-BHSZ est vu s'abîmer en mer par l'équipage d'un Avro 748, lui-même en approche, ainsi que par plusieurs témoins au sol.
Les causes de cette catastrophe restent inconnues car aucun rapport d'enquête n'a été publié par le Bureau enquêtes et accidents (BEA). Les documents relatifs à l'enquête du BEA sont classés aux archives nationales sous les cotes 19880360/49 et 19880360/50, et ne seront communicables qu'en 2029, soit soixante ans après l'accident. Cependant, en , plusieurs syndicats de personnels navigants (ALTER, SNGAF, SNOMAC, SNPL Air France ALPA, SNPNC, SPAF, UNAC, UNSA PNC) demandent, sans l'obtenir, la déclassification du dossier[1],[2].
De nombreuses explications ont été proposées : manœuvre d'évitement face à l'Avro 748 suivie d'une perte de contrôle, attentat à la bombe, illusions sensorielles, feu à bord, panne moteur, contamination carburant. Mais des documents classés secret défense, issus du BEA et de la Préfecture de police de Paris, accréditeraient la thèse de l'explosion d'une bombe dans le puits de train gauche de l’avion[2],[3]. En outre, les conversations entre l’équipage et la tour de contrôle ne laissent présager aucun incident :« Je n’ai noté aucune anomalie dans le ton du pilote. Il ne m’a rien dit. Je n’ai pas noté qu’il était nerveux, bien au contraire », explique un aiguilleur, quelques minutes après le crash. Cette même nuit, le telex d’un inspecteur de la Direction général de l’aviation civile parle d’une « explosion en vol »[4].
Si cette thèse était confirmée, cet accident serait le premier acte de terrorisme réussi contre l’aéronautique civile française (une bombe a explosé à bord d'un SNCASE SE.2010 Armagnac le mais il avait réussi à atterrir sans encombre[5]) et l’un des premiers attentats au monde contre un avion de ligne selon les syndicats de pilotes[réf. nécessaire].
Parmi les voyageurs se trouvent Euvremont Gène, secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen et Dolor Banidol, membre du bureau politique du Parti communiste martiniquais. Tous deux reviennent d’une conférence internationale organisée par le Parti communiste chilien. Les archives déclassifiées de la CIA témoignent que celle-ci suit de près l’initiative, très inquiète des progrès électoraux des socialistes et communistes dans le continent américain. Le dirigeant communiste français René Piquet aurait également dû se trouver à bord ; il avait cependant quitté Santiago vingt-quatre heures avant ses camarades, afin de rencontrer des militants clandestins colombiens[4].
Victimes
Aucun des 62 occupants de l'appareil n'a survécu. L'avion emmenait :
- 11 membres de l'équipage en fonction (4 PNT + 7 PNC) ;
- 51 passagers, dont 10 membres d'un équipage en mise en place (4 PNT + 6 PNC).
Parmi les victimes figurent notamment :
- Folke Claeson, homme d'affaires suédois, cofondateur du Stockholm International Fairs, et son épouse ;
- Euvremont Gene, Secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen[6] ;
- Dolor Banidol, membre du Bureau politique du Parti communiste martiniquais[6],[7].
Références
- « Crash du vol AF 212 : plusieurs syndicats de l'aérien demandent la déclassification du dossier », sur TourMag, .
- « Lever le secret sur le crash du vol AF212 », sur Aerobuzz, .
- « Photocopie des courriers du BEA et du Laboratoire de la Préfecture de Police de Paris sur l'accident du F-BHSZ », sur webeugene.net.
- « Catastrophe aérienne. AF 212, un crash classé secret-défense », sur L'Humanité,
- Pierre Mathieu, « ATTENTAT À LA BOMBE À BORD DU VOL AIR-FRANCE ORAN-PARIS », sur Histoire d'aviateurs, (consulté le ).
- « Il y a 47 ans disparaissait Euvremont Gene », nouvellesetincelles.fr
- « Entretien avec André Constant », cf note 10, politiques-publiques.com
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) World Airline Accident Summary, Civil Aviation Authority, (ISBN 0-903083-44-2)
- (en) David Gero, Aviation Disasters : The World’s Major Civil Airliner Crashes Since 1950, The History Press, , 416 p. (ISBN 978-0-7509-6633-7)
Liens externes
- Sujet sur le forum spécialisé www.crash-aerien.news
- (en) Description sur Aviation Safety Network
- (en) Aviation Disasters: The World’s Major Civil Airliner Crashes Since 1950, édition 2009
- (en) St-Louis Post - Dispatch, 4 décembre 1969, p. 13
- (es) El Tiempo, Bogota, 4 décembre 1969, pages 1 et 27
- (en) Youngstown Vindicator, 4 décembre 1969, pages 1 et photo en page 14
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