Vol Air New Zealand 901

Le , un DC-10 effectuant le vol Air New Zealand 901 s'écrase sur le mont Erebus, en Antarctique, en ne laissant aucun rescapé parmi les 237 passagers et les 20 membres d'équipage. La catastrophe a pour origine l'utilisation d'un plan de vol erroné combinée à une situation météorologique de blanc dehors.

Vol Air New Zealand 901

Restes de la carlingue du vol 901 d'Air New Zealand sur les flancs du mont Erebus en Antarctique, 25 ans après le crash.
Caractéristiques de l'accident
Date
Typecollision avec le relief
CausesErreur de navigation et illusion d'optique (blanc dehors)
SiteMont Erebus (île de Ross, Antarctique)
Coordonnées 77° 25′ 30″ sud, 163° 27′ 30″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilDC-10
CompagnieAir New Zealand
No  d'identificationZK-NZP
PhasePhase de descente d'un vol de croisière
Passagers237
Équipage20
Morts257
Blessés0
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : Antarctique

L'avion de la compagnie Air New Zealand avait décollé d'Auckland (Nouvelle-Zélande) pour un vol touristique aller-retour sans escale en direction de l'Antarctique. Cet accident est la catastrophe la plus meurtrière du continent antarctique (en) depuis le naufrage du San Telmo en 1819.

Vol et disparition

Vue du mont Erebus et de son panache volcanique par beau temps.

L'avion, un DC-10, était parti d'Auckland en direction de l'Antarctique afin d'effectuer — en fonction des conditions météorologiques rencontrées sur place — un vol touristique, soit au-dessus du pôle Sud magnétique et du glacier Ninnis, soit de l'île de Ross, pour finalement revenir se poser en Nouvelle-Zélande au bout d'une douzaine d'heures. À bord, un buffet était mis à la disposition des passagers qui pouvaient se déplacer librement afin de rechercher les meilleurs points de vue, rendre visite au personnel de navigation dans la cabine de pilotage et bénéficier de commentaires de spécialistes de l'Antarctique dont Peter Mulgrew.

Le vol se déroula sans encombre au-dessus de l'océan Pacifique Sud puis de l'océan Austral : à une altitude de croisière de 35 000 pieds (environ 10 700 mètres), les passagers purent observer les premiers icebergs à l'approche de l'Antarctique. Ayant établi le contact avec la station de navigation aérienne de McMurdo, la seule dans ce secteur, qui l'informa des conditions météorologiques - quelques nuages dont la base se situait à une altitude de 2 000 pieds (environ 610 mètres) et une visibilité de quarante milles - le commandant de bord décida de mettre le cap vers l'île de Ross pour y observer le mont Erebus. Arrivés au-dessus de la mer de Ross, l'avion reçut l'autorisation de descendre à une altitude de 18 000 pieds (environ 5 500 mètres). Poursuivant sa descente, le commandant du DC-10 demanda un guidage radar à la station McMurdo afin de traverser la couche nuageuse mais l'avion n'apparaissait toujours pas sur les écrans de la station de navigation. Le dernier contact avec l'appareil fut établi lorsque celui-ci se trouvait à une altitude de 6 000 pieds (environ 1 830 mètres), toujours au-dessus des nuages. N'obtenant aucune réponse malgré de nombreux appels, des équipes de recherche survolèrent l'île de Ross et retrouvèrent les restes de l'appareil onze heures après le dernier contact établi à 12h56, éparpillés à une altitude de seulement 1 500 pieds (environ 460 mètres), sur le flanc du mont Erebus au nord de la station de McMurdo. Elles ne virent aucun survivant.

Enquête et conclusions

Plan de vol prévu (pointillés rouges) et réellement suivi (ligne rouge) par le vol TE901 en direction du mont Erebus (triangle orange).

L'enregistreur de données de vol et l'enregistreur sonore de la cabine de pilotage, ainsi que les bandes vidéo et les pellicules photographiques des passagers furent d'une grande aide aux enquêteurs dépêchés sur place. Le cratère d'impact révéla que l'avion avait percuté la montagne à grande vitesse, quasiment à l'horizontale, et pris feu immédiatement. La reconstitution des dernières minutes du vol mit en évidence que l'avion avait effectué deux virages à 360°, à droite puis à gauche, tout en perdant de l'altitude et ceci afin de chercher la meilleure route possible en évitant les zones les plus nuageuses. Ayant terminé ses virages et pensant se trouver à trente milles au nord de McMurdo selon le plan de vol préétabli, l'équipe de pilotage poursuivit la descente. Le système avertisseur de proximité de sol retentissant seulement trois minutes plus tard, l'équipage tenta de redresser l'appareil qui percuta la montagne peu après à 260 nœuds (environ 480 kilomètres par heure).

L'explication fournie par les enquêteurs est la conjonction d'une erreur dans le plan de vol et d'une illusion d'optique. En effet, au moment de l'accident, des observateurs au sol indiquèrent que la visibilité autour de l'île de Ross était mauvaise, que la base des nuages se trouvait à une altitude d'environ 3 500 pieds (environ 1 070 mètres) et que des nuages couvraient le mont Erebus, une situation de blanc dehors. Cette nébulosité conjuguée à la lumière polaire aurait pu provoquer une illusion d'optique donnant l'impression aux passagers de l'avion qu'ils survolaient un terrain plat alors qu'ils se dirigeaient droit vers la montagne. L'équipe de pilotage pensait quant à elle passer à l'ouest du mont Erebus mais selon un plan de vol erroné établi plus d'un an auparavant. Les coordonnées de la station McMurdo avaient alors été mal enregistrées, mais les vols précédents s'étaient passés sans encombre : les équipages volaient à vue dans de bonnes conditions de visibilité, contrairement au vol 901. Ironie du sort, les coordonnées avaient été changées la veille du vol mais seule la station McMurdo en avait été informée, et pas l'équipage du vol 901. La responsabilité de l'accident fut néanmoins, dans un premier temps, imputée à l'équipage, qui était descendu en dessous de l'altitude réglementaire (6 000 pieds, soit 1 830 mètres) à ce moment du vol, ainsi qu'aux mauvaises conditions météorologiques.

Passagers et membres d'équipage

Reconstitution possible de ce que pouvaient apercevoir les membres du DC-10 depuis la cabine de pilotage à l'approche de l'île de Ross : en raison d'un blanc dehors créant une illusion d'optique, le mont Erebus se confond avec le ciel.
Reconstitution du DC-10 quelques instants avant son écrasement sur le mont Erebus.
Le DC-10 à l'approche de l'aéroport de Londres-Heathrow deux ans avant son accident.
NationalitéPassagersÉquipageTotal
Nouvelle-Zélande18020200
Japon24024
États-Unis22022
Royaume-Uni606
Canada202
Australie101
France101
Suisse101
Total23720257[1]

Notes et références

  1. (en) « Mémorial du vol TE901 » (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Andrew Ayers, « Leçon tirée du voile blanc au mont Erebus », Nouvelles, no 4, , p. 11-12 (ISSN 0709-812X, lire en ligne)

Liens externes

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