Vote électronique en France
Cette page présente le vote électronique en France.
Les machines à voter ont été utilisées de manière expérimentale à partir de 2002. Une centaine de communes en ont fait l'acquisition jusqu'en 2007, et certaines continuent de les utiliser pour les différents scrutins. En revanche l'implantation de nouvelles machines à voter est gelée par les gouvernements successifs depuis 2008.
Par ailleurs, quelques expériences ont été menées sur l'utilisation du vote par internet, mais cela ne concerne de manière ponctuelle que les Français de l'étranger.
Histoire
Premières utilisations
En 1969, le ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin fait autoriser l'utilisation de machines à voter, objet alors entièrement mécanique. En raison de pannes importantes et de la non-diminution des fraudes, ces machines tombent en désuétude, mais la modification faite au code électoral reste[1].
2002-2006
La France, à l’occasion de l'élection présidentielle de 2002, teste dans trois villes le vote électronique (appelée « urne électronique ») : à Mérignac en Gironde, à Vandœuvre-lès-Nancy en Lorraine et à Paris dans le 18e arrondissement. Il s'agit là d'une expérience en parallèle du vote traditionnel seul à être pris en compte. Vandœuvre-lès-Nancy a renouvelé l'expérience pour les élections législatives de 2002. Encore une fois il s'agissait d'un vote parallèle. Le , le Forum des droits sur l'internet a remis des recommandations[2] au ministre de l'Intérieur ayant pour objectif de déterminer les conditions de mise en place du vote électronique en France. À partir d’une analyse critique des expérimentations de vote électronique en France et à l’étranger, cette recommandation propose un plan de déploiement du vote électronique en France et détermine les modalités pratiques devant permettre un vote sécurisé et fiable.
Une première expérience de vote par Internet pour des élections nationales a eu lieu en 2003 sur les deux circonscriptions des États-Unis lors de l'élection des représentants à l'Assemblée des Français de l'étranger. Elle a été reconduite en 2006 sur l'ensemble des circonscriptions électorales d'Europe, d'Asie et du Levant. Les deux associations des Français de l'étranger les plus représentatives, l'ADFE et l'UFE, ont chacune missionné un expert pour auditer ce système. Tant le rapport de l'ADFE[3] que celui de l'UFE[4], émettent de sérieuses réserves sur la possibilité de réaliser un scrutin sincère et fiable lorsque le suffrage de l'électeur est entièrement dématérialisé. Selon eux, le recours à l'isoloir dans un espace contrôlé tel qu'un bureau de vote reste le meilleur garant du secret, et donc de la liberté, du vote de l'électeur, ainsi que de la sincérité du processus électoral. Le vote électronique a néanmoins été réutilisé en 2014 pour les élections consulaires.
En 2003, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, met en place des agréments permettant d'utiliser de nouvelles machines à voter[5],[6]. Brest a été la première ville à imposer sans débat les machines à voter à ses électeurs en lieu et place des urnes traditionnelles pour les élections cantonales et régionales des 21 et . Plusieurs villes dont Vandœuvre-lès-Nancy ont ensuite utilisé les machines à voter pour les élections européennes.
En , un rapport français explique les dangers du vote électronique[7]. En 2005, Pierre Muller découvre ce problème et crée l'association « Recul démocratique ». Cette association est ensuite renommée « Ordinateurs de Vote » et cherche à pointer les problèmes posés par les machines à voter[8].
En septembre 2006, Patrick Bloche, député PS, pose une série de questions au gouvernement en séance à l'Assemblée nationale sur le vote électronique[9].
Le contexte conduisant à recourir à l'utilisation de machines à voter est caractérisé par « la difficulté à composer les bureaux de vote et à trouver des scrutateurs bénévoles acceptant de participer au dépouillement »[10]. Les statistiques montrent néanmoins que les machines à voter favorisent le vote blanc[11] et que les files d'attente sont plus longues car il n'y a qu'un seul isoloir par bureau de vote.
2007
En février 2007, une pétition est lancée contre l'utilisation de ces machines à voter et pour le maintien du vote papier. Cette pétition a dépassé les 85 000 signataires[12].
Également en février 2007, à Issy-les-Moulineaux, André Santini, député et maire de la ville, féru de nouvelles technologies, fait voter par le conseil municipal l’achat de 60 machines à voter. Un conseiller municipal d'opposition, Laurent Pieuchot, tente de s'y opposer et prend la tête du mouvement contre l'utilisation de ces machines dans cette ville.
En , le bureau national du Parti socialiste demande un moratoire[13] sur les machines à voter. Cela ne se produit qu'après que d'autres partis ont déjà marqué leur opposition, notamment les Verts, le Parti Communiste, l'altermondialiste José Bové et l’UDF. En réponse, le Conseil constitutionnel publie un communiqué de presse prenant parti en faveur des machines à voter sous prétexte de leur agrément[14]. En se basant sur ce communiqué, sans valeur juridique, différentes autorités locales promeuvent à leur tour les machines à voter, rassurant les électeurs. Le , après publication par le site internet betapolitique.fr d'articles[15] invitant les électeurs à faire porter leurs griefs sur le procès-verbal des bureaux de vote utilisant une machine à voter, des professeurs de droit avocats et juristes informent de la possibilité d’utiliser la procédure de référé-liberté dans les tribunaux administratifs afin de leur faire prendre parti sur la légalité éventuelle des machines à voter, à la connaissance des remarques fournies dans l'article. Le , un dépôt collectif de plaintes est organisé au tribunal de Versailles. Plusieurs médias relaient cette information. Du 18 au , les autorités locales émettent des communiqués demandant aux électeurs de faire confiance dans les machines à voter. André Santini fait condamner des opposants[16], mais il est débouté en appel[17]. Les tribunaux rejettent les plaintes, tout en reconnaissant implicitement les problèmes posés par les machines à voter[18].
Le , le Conseil constitutionnel publie un nouveau communiqué. Ce communiqué soutient l'utilisation des machines à voter, tout en occultant les problèmes d'anonymat et de fraude potentielle spécifique à ce type de machine[19]. Le , en même temps qu'il donne les résultats officiels, le Conseil constitutionnel dresse un bilan[20] finalement mitigé, mais jugé par les opposants aux machines comme parfois tendancieux[21] sur l'utilisation des machines à voter pour l'élection présidentielle. Pour le second tour de l'élection présidentielle, quatre communes (Saint-Malo, Ifs, Le Perreux-sur-Marne et Noisy-le-Sec) décident de ne pas utiliser les machines de vote électronique[22] et de revenir au vote papier. Cette décision fait suite, non à des problèmes techniques ou des suspicions de fraude, mais au temps pour la validation de chaque vote et au fort allongement des files d'attentes que cela occasionne, problèmes rencontrés lors du premier tour.
L'utilisation des machines à voter dans 82 communes[23] de plus de 3 500 habitants pourrait toucher 5 % du corps électoral (1,4 million d'électeurs) et ainsi jouer un rôle non négligeable dans le choix du président de la république[24]. Face aux accusations de fraudes possibles, le député André Santini affirme qu'« on fraude bien en Corse »[25]. Pour l'élection présidentielle, certaines communes dont Issy-les-Moulineaux ont tenté d'utiliser des machines à voter dotées d'un logiciel différent de celui validé par l'administration[26]. Cette non-conformité est découverte et dénoncée par les opposants. Les machines sont alors remplacées de manière que le logiciel utilisé soit le même que le logiciel validé (des opposants indiquent qu'ils n'ont pu avoir une certitude sur la conformité du nouveau logiciel).
Lors de l'élection présidentielle de 2007, huit des douze candidats ont pris position pour un moratoire sur le vote électronique[27]. Trois n'ont pas pris position[28] et un seul a soutenu le vote électronique : Nicolas Sarkozy[29]. Plusieurs partis politiques émettent des doutes sur l'utilisation de ces machines[30]. En 2007, certains d'entre eux voyaient un risque dans les machines à voter, notamment les Verts[31], le PS[32] avec son mouvement de jeunesse[30], Marine Le Pen (Front national)[33], et François Bayrou (UDF)[34], ainsi que des mandataires locaux[35]. Remarquons que plusieurs partis politiques utilisent ou ont utilisé le vote électronique pour les scrutins internes à leur structure politique (citons par exemple l'UMP, le MoDem et Désir d'Avenir). Néanmoins en 2012 le bureau politique de l’UMP a entériné le retour au vote manuel et l’abandon du vote électronique[36].
Le jour du premier tour de la présidentielle de 2007, le candidat Philippe de Villiers a critiqué ces « machines de hasard » / « machines à tricher ». Pour lui, « Dans l'urne démocratique, il n'y a pas la possibilité de tricher. La machine à voter c'est beaucoup plus compliqué et on peut trafiquer la matrice » tout en émettant un doute sur la transparence des opérations[37].
2012
Un arrêté du définit les modalités du traitement automatique des données dans le cadre des élections[38].
En , les Français de l'étranger participent à un scrutin numérique pour une consultation nationale en France[39],[40]. L'expérience avait valeur de test[41].
Lors de l'élection présidentielle française de 2012, on note une baisse sensible de l'utilisation des machines à voter (82 communes en 2007 pour 1,5 million d'électeurs, 64 communes en 2012 pour un million d'électeurs)[42]. Par exemple, la ville de Lorient n'y recourt plus afin d'éviter les éventuels soupçons, ou réticences, et permettre une meilleure visibilité des différentes candidatures[43], à l'inverse d'Antibes dont les contrats feront passer de 15 à 20 le nombre de machines à voter[44]. La liste comprend de nombreuses communes des Alpes-Maritimes ou des Hauts-de-Seine, comme Issy-les-Moulineaux[45], néanmoins, aucune nouvelle autorisation n'a été donnée depuis 2007, d'autant plus que, d'après le ministère de l'Intérieur, « un scrutin avec une forte participation comme la présidentielle n'est pas forcément le meilleur moment ».
Le , le Parti pirate dépose une requête auprès de Conseil d’État demandant l'annulation de l'arrêté du . Le risque de fraude et en particulier le risque de pression exercée sur les électeurs votant à distance est mis en avant[46],[47],[48].
Depuis 2012
En 2014, les sénateurs ont établi un rapport faisant l'état des carences liées au vote électronique (« l’épineux dossier des machines à voter »)[49]. L'UMP a reconnu que « par nature, le vote papier peut assurer une parfaite transparence de la procédure ». Pour les rapporteurs de l'UMP, « le risque d’atteinte au secret et à la sincérité du vote ne peut être sous-estimé. Nul ne saura si la personne ayant voté depuis son ordinateur est bien celle inscrite sur la liste électorale, ni si son vote a été contraint, monnayé ou libre »[50].
Le , Philippe Kaltenbach, a présenté une proposition de loi « visant à supprimer le recours aux machines à voter pour les élections générales »[51]. En 2015, le sénateur Kaltenbach a proposé une loi visant à interdire les machines à voter en France au vu des problèmes inhérents au concept. En plus des arguments habituels avancés, Philippe Kaltenbach indique qu'en raison de la technologie, les personnes âgées sont obligées de se faire aider. La technologie des machines à voter ne permet pas d'aider ces personnes sans voir ce qu'elles votent, ce qui casse une fois de plus le secret du vote[52]. Pour lui, le développement des machines à voter dans les scrutins officiels serait principalement motivé par un marché énorme dans lequel chacune des machines à voter vaut aux alentours de 3 000 euros.
Le , François Rochebloine a présenté à l'Assemblée nationale une proposition de loi « visant à interdire l’utilisation des machines à voter pour tous les scrutins régis par le code électoral »[53]. Durant la même période, le gouvernement préfère rester dans le statu quo[54]. Le , le Conseil d’État rejette la requête déposée trois ans plus tôt par le Parti pirate[55].
La loi Travail votée en 2016 comporte un décret paru en qui facilite l'adoption du vote électronique par l'employeur au sein de son entreprise dans le cadre des élections professionnelles y compris sans l'accord des syndicats quand il s'agit de l'élection des représentants du personnel au sein du comité d'entreprise (CE)[56].
La fin de l'année 2016 est marquée par l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et la suspicion à l'égard de la Russie, accusée d'avoir mené des attaques et des interférences au cours de la campagne qui a précédé ce résultat. Dans ce contexte, le ministère de l'Intérieur a exclu en le recours au vote électronique pour les citoyens français de l'étranger pour l'élection présidentielle française d'avril-[57].
En 2018, une nouvelle mission d’information de la commission des lois du Sénat est consacrée au vote électronique. Le rapport résultant de cette mission est contesté par un chercheur en informatique qui avait été auditionné à cette occasion [58].
En septembre 2021, 10 700 expatriés français se portent volontaires pour une nouvelle expérimentation de vote en ligne, en prévision des élections législatives du printemps 2022. Le Virus informatique, magazine spécialisé sur les actualités numériques, publie ses doutes concernant la sécurité du dispositif et apporte des éléments de comparaison avec le fonctionnement du dispositif estonien[59].
Liste des communes utilisant ou ayant utilisé les machines à voter
En 2007, 82 communes ont utilisé les machines à voter[60] :
- Alpes-Maritimes (06) : Antibes, Mandelieu la Napoule, Mougins, Saint Laurent du Var, Valbonne, Vence, Villeneuve Loubet.
- Bouches-du-Rhône (13) : Marignane.
- Calvados (14) : Ifs.
- Cher (18) : Bourges, Saint-Amand-Montrond.
- Côtes-d'Armor (22) : Trégueux.
- Finistère (29) : Brest.
- Haute-Garonne (31) : Castanet-Tolosan.
- Hérault (34) : Juvignac, Valras-Plage, Villeneuve-les-Béziers, Palavas-Les-Flots.
- Ille-et-Vilaine (35) : Saint Malo,
- Isère (38) : Voiron, Voreppe.,Meylan
- Landes (40) : Mimizan.
- Loire (42) : Saint-Chamond.
- Loire-Atlantique (44) : Blain, Pornichet, Orvault, Coueron.
- Marne (51) : Reims, Epernay.
- Morbihan (56) : Lorient, Ploemeur, Ploermel, Questembert, Theix.
- Nièvre (58) : Nevers.
- Nord (59) : Condé-sur-l'Escaut, Annoeullin, Hazebrouck, Saint-Pol-sur-Mer.
- Oise (60) : Noyon.
- Orne (61) : Alençon.
- Haut-Rhin (68) : Mulhouse, Wintzenheim, Riedisheim.
- Rhône (69) : Chazay d'Azergues.
- Sarthe (72) : Le Mans.
- Haute-Savoie (74) : Thiez.
- Seine-Maritime (76) : Le Havre.
- Seine-et-Marne (77) : Cesson, Montereau-Fault-Yonne, Moissy-Cramayel, Villenoy, Savigny-le-Temple.
- Somme (80) : Amiens.
- Vaucluse (84) : Orange.
- Vendée (85) : Les Herbiers.
- Essonne (91) : Wissous.
- Hauts-de-Seine (92) : Antony, Bois Colombes, Boulogne-Billancourt, Chatenay-Malabry, Chaville, Colombes, Courbevoie, Garches, Issy-les-Moulineaux, Sèvres, Suresnes, Ville d'Avray, Vaucresson.
- Seine-Saint-Denis (93) : Aulnay-sous-Bois, Bagnolet, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Stains.
- Val-de-Marne (94) : Arcueil, Bry sur Marne, Le Perreux sur Marne, Villeneuve le Roi.
- Val d'Oise (95) : Courdimanche, Vauréal.
En 2014, un rapport du Sénat présente une liste de 64 communes[61].
Cadre légal
Le , le Conseil constitutionnel a estimé « que l'utilisation des machines à voter pour les élections, notamment présidentielles, est autorisée par le législateur depuis 1969 » et que « ce recours aux machines à voter dans les conditions fixées par l'article L. 57-1 du code électoral a été déclaré conforme à la Constitution ». Pour le professeur de droit constitutionnel Gilles Guglielmi, « le communiqué de presse du Conseil n'a aucune valeur juridique » et repose sur un « raisonnement juridique » contestable. « L'utilisation des machines à voter pourrait, sans aucun abus du droit de recours, être juridiquement contestée devant les juridictions françaises »[62] (voir aussi la page Réglementation du vote électronique en France).
Trois agréments sont en cours de validité, sans que cela signifie que toutes les exigences soient respectées[63] :
Aucune nouvelle demande d’agrément n’est en cours, selon le ministère de l’intérieur (en date du )[64]. Toutefois, neuf mois plus tard, de nouvelles machines ont été agréées, dans les jours précédant l'élection présidentielle de 2007[65].
Certains fabricants de machines à voter se réservent le droit de modifier les spécifications techniques sans notification préalable (« Indra reserves the right to alter technical specifications without prior notification »)[66].
La Délibération no 2010-371 du de la CNIL[67] a fixé les garanties minimales indispensables à la garantie des principes d’intégrité, d’unicité, d’anonymat et de confidentialité du vote. Les points à respecter pour garantir la fiabilité de tout système de vote par internet sont les suivants à minima :
- l'expertise indépendante des systèmes des codes sources, des mécanismes de scellement et de chiffrement par un expert indépendant formé par la CNIL ;
- la séparation, dès le poste de l'électeur, des informations sur son identité et du détail de son vote et la transmission par des canaux sécurisés ;
- la mise en place de mesures physiques et logiques garantissant la sécurité des données personnelles (systèmes informatiques indépendants et algorithmes publics de chiffrement réputés forts) ;
- la possibilité donnée à une commission électorale indépendante de contrôler à tout moment l'effectivité des mesures de sécurité.
Les modèles de machines à voter utilisés
Les machines principalement utilisées en France sont : Point & Vote, ESF1 et IVotronic.
Point & Vote et Point & Vote Plus sont des modèles de machines à voter, de la marque de la compagnie espagnole Indra Sistemas et importées en France par le groupe Berger-Levrault[68]. Son logiciel de vote est stocké sur un disque dur qui est une mémoire modifiable, donc altérable. Or, l’exigence 45 du règlement technique français spécifie à propos des machines à voter que « les programmes nécessaires à la réalisation de ces fonctions doivent être des modules indépendants et stockés sous forme inaltérable »[69].
Ces système serait une cible privilégiée de hackers[69]. D'après un électeur, « le ticket, censé valider le vote, sortait de la machine de façon très aléatoire »[70].
Concernant le coût, il est difficile d'avoir des éléments précis. Le ministère de l'Intérieur a estimé en 2004 le coût en France des machines à voter à 2 000 euros chacune en moyenne[71], mais fin 2007 selon le rapport du Forum des droits sur l'internet, ce coût moyen s'est en fait élevé pour les communes entre 3 000 et 6 000 euros hors taxe par machine, avec un prix moyen de 4 400 euros[72]. Une autre source donne entre 5 000 et 6 000 euros hors taxe par machine[73].
La machine se compose d'un processeur à basse consommation électrique, d'un écran interactif de 15 pouces, lecteur-graveur de carte de mémoire flash, disque dur, 256 mégaoctets de RAM, détecteur de présence, modem interne, imprimante thermique interne, système d'exploitation Windows 2000[74]. L'alimentation électrique peut être faite avec des tensions différentes ainsi qu'avec une batterie interne. Le site web du fournisseur indique que la machine Point & Vote a d'autres interfaces, notamment : 1 port parallèle, 2 ports série, un port clavier port PS/2, un port souris PS/2, une prise de téléphonie RJ11, une prise réseau Ethernet RJ45[66]. La batterie de secours fonctionne en 24 volts, et délivre/consomme 7 ampères-heures. Le clavier braille est en option.
Élections professionnelles
Si l'utilisation du vote électronique lors des élections professionnelles CSE a bien un statut légal (existence d'un accord syndical majoritaire ou décision unilatérale de l'employeur), à moins de mesures particulières (vote en présentiel avec émargement, par exemple), celui-ci ne permet pas de garantir que le vote est bien personnel[75].
Contrairement à ce qui est l'usage pour les élections politiques régies par le Code électoral, le Code du travail exclut tout recours au vote par procuration[75],[76].
À différentes reprises[77],[75], bien que régulièrement favorable au vote électronique, la Cour de cassation a réaffirmé l'illégalité du vote par procuration lors d'élections professionnelles, sans pour autant les annuler, au motif que la fraude constatée n'avait pas pour autant modifié de manière significative[78] le résultat du scrutin, conformément aux dispositions prévues par le Code du Travail.
Il n'existe cependant pas de moyen d'établir factuellement une telle fraude. Seule la conjonction d'un protocole préélectoral laissant ouverte la possibilité d'une telle fraude et au moins une attestation d'électeur affirmant avoir eu recours à ce moyen (acteur actif ou passif), rend un tel dépôt de plainte recevable, dans le cas du vote électronique[75].
Notes et références
- voir site non accessible le 24 janvier 2013, dont le contenu ne semble pas toujours avoir été vérifié, sur le site betapolitique.fr
- recommandations, sur le site foruminternet.org
- Rapport Pellegrini sur vote par Internet, sur le site ordinateurs-de-vote.org
- Rapport B.Lang sur l'usage du vote électronique par Internet, sur le site traitdunion.homeip.net
- Petite histoire incomplète des machines à voter Sur le site temps-reels.net
- [PDF] RÈGLEMENT TECHNIQUE FIXANT LES CONDITIONS D’AGRÉMENT DES MACHINES À VOTER Sur le site conseil-constitutionnel.fr
- utilité de cette ref? - 24 janvier 2013
- Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l’électeur, sur le site ordinateurs-de-vote.org
- Le vote électronique, danger pour la démocratie ? - Nico & Co., sur le site nicolas.barcet.com
- INSTRUCTION PERMANENTE RELATIVE AUX MACHINES A VOTER NOR/INT/A/04/00065/C
- Les machines à voter lavent plus blanc, sur le site tempsreel.nouvelobs.com
- Pétition pour le maintien du vote papier, sur le site ordinateurs-de-vote.org
- le parti socialiste demande un moratoire sur 1%, sur le site presse.parti-socialiste.fr - "Bad Request" le 24 janvier 2013
- Élection présidentielle 2007, Conseil constitutionnel, Communiqué du 29 mars 2007 sur les machines à voter
- Betapolitique - Le jour du scrutin : mode d’emploi pour protester contre les machines à voter
- Betapolitique - Exclusif : André Santini obtient la condamnation de deux personnes qui agissaient contre les machines à voter
- Betapolitique - Machines à voter : André Santini débouté en appel, victoire pour la liberté d’expression
- Betapolitique - Gilles J. Guglielmi : Violer une disposition législative du Code électoral n’est pas une atteinte grave au droit de suffrage
- Déclaration du 25 avril 2007 - Résultats du premier tour de scrutin de l'élection du Président de la République - Communiqué de presse
- Élection présidentielle 2007 - second tour
- Betapolitique - Machines à voter : D’où vient alors la persistance des réticences constatées au second tour ?
- Moins de machines à voter au second tour, VOTE ELECTRONIQUE
- La liste des 82 communes équipées de machines à voter sur le site de ZDNet.fr
- Inquiétantes machines à voter : plus d'1,4 million d'électeurs concernés
- Article sur la ligue Odebi.org
- Un loupé pour la machine à voter - Société - News.fr
- Par nombre décroissant de voix au premier tour : Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers, Marie-George Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguiller et José Bové.
- Olivier Besancenot, Frédéric Nihous et Gérard Schivardi,
- Sources : pages 38 à 44 de Vote électronique : les boîtes noires de la démocratie et réponses des candidats au questionnaire de l'association Ordinateurs-de-Vote.org
- Mouvement des jeunes socialistes - Fiers d’être socialistes
- Les Verts - Les Verts demandent l’interdiction des machines à voter pour l’élection présidentielle.
- Le blog du secrétariat national aux NTIC du Parti socialiste » Blog Archive » Le Parti socialiste demande un moratoire sur l’utilisation des machines à voter lors des élections présidentielles et législatives.
- La Provence - Marine Le Pen n'a pas « confiance » dans le vote électronique
- Les machines à voter n'emportent pas les suffrages, Le Monde pour Matin Plus | 13.04.07 | 06h24 • Mis à jour le 13.04.07 | 06h24
- Recours auprès du préfet et de la justice LEMONDE.FR | 18.04.07 | 05h21 • Mis à jour le 18.04.07 | 11h18
- Pour garder l’UMP, Copé veut l’appareil ménager, Libération du 19 juillet 2012
- Le baptême du feu des machines à voter ne se passe pas sans accrocs, Le Monde du 22 avril 2007
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- Cadre légal des “machines à voter” en France
- NOR : INTA0750387A - Arrêté du 12 avril 2007 portant agrément d'une machine à voter
- 0103-....-....-PointVoteIngles
- Délibération n° 2010-371 du 21 octobre 2010 portant adoption d'une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique (lire en ligne)
- .: Bienvenue chez Berger-Levrault éditions :.
- LE SCIENCES ET AVENIR DE CE MOIS-CI?! rapport avec le sujet? 24 janvier 2013, sur le site sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com
- - L'Express
- Vote électronique, sur le site senat.fr
- Rapport intermédiaire « Le vote électronique par machines à voter aux élections politiques de l’année 2007 », décembre 2007. Sur les coûts moyens par machine, lire page 11.
- Page 21 du Le rapport "Vote électronique : préserver la confiance des électeurs"
- Not Found le 24 janvier 2013, sur le site mininterior.gov.ar
- https://www.efl.fr/actualites/social/representation-du-personnel/details.html?ref=ui-ab865019-4a50-4a8c-8360-e2e75d943d85 Editions Francis Lefebvre : Elections professionnels
- CFDT Juridique (Elections professionnelles)
- Cass. soc. 3-7-1984 n° 83-61.173 P ; Cass. soc. 21-7-1981 n° 81-60.568 P
- Candidats élus, représentativité syndicale résultante
Voir aussi
Bibliographie
- Chantal Enguehard et Jean-Didier Graton, « Machines à voter et élections politiques en France : Étude quantitative de la précision des bureaux de vote », Cahiers Droit, Sciences & Technologies, no 4 « Statistiques et normes », , p. 159–198 (DOI 10.4000/cdst.326, lire en ligne).
Articles connexes
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