Max Weber

Max Weber [maks vebɛʁ][1] (en allemand [maks ˈveːbɐ][2]), né le et mort le , est un économiste et sociologue allemand originellement formé en droit.

Pour les articles homonymes, voir Max Weber (homonymie) et Weber.

Max Weber
Max Weber en 1894
Naissance
Erfurt, Royaume de Prusse
Décès
Munich, République de Weimar
Nationalité Allemande
Profession
Formation

Considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie, il porte ses interrogations sur les changements opérés sur la société avec l'entrée dans la modernité. On lui doit notamment des analyses complexes du capitalisme industriel, de la bureaucratie et du processus de rationalisation en Occident.

Contrairement à Émile Durkheim, considéré lui aussi comme un père de la sociologie, Weber a peu enseigné et n'a pas fait école de son vivant. Et à la différence de Karl Marx, il aborde le capitalisme non pas « de l'extérieur » (en analysant ses composantes économiques) mais « de l'intérieur », en passant au crible les motivations de ses promoteurs et en recourant pour cela à une méthode qu'il qualifie de « compréhensive ». Selon lui, avant de devenir un système économique, le capitalisme est une éthique. C'est pourquoi, estime-t-il, pour analyser ce système, il importe d'étudier d'abord cette éthique, qu'il appelle « l'esprit du capitalisme ». Ce concept est central dans son ouvrage L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, une œuvre fondatrice de la sociologie moderne.

En marge de son travail de recherche, Weber s'est engagé dans l'action politique, contribuant notamment à la rédaction de la Constitution de Weimar pour la république de même nom en 1919.

Après sa mort, son épouse, née Marianne Schnitger, également sociologue et connue pour ses positions féministes, a fait publier ses derniers manuscrits. Son œuvre n'a été traduite en France qu'à partir de 1959. Elle connaît aujourd'hui une réputation internationale.

Introduction

Max Weber est considéré comme le fondateur de la sociologie compréhensive. Celle-ci est une méthode qui pose le sens subjectif des conduites des acteurs comme le fondement de l'action sociale. Centrée sur les individus et leurs motivations, elle est notamment expliquée dans L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, qui réunit deux articles datant de 1904 et 1905. Weber y analyse l'incidence des facteurs religieux dans le processus de rationalisation, plus précisément les effets de la réforme protestante sur l'activité économique capitaliste. L'ouvrage est désormais une référence majeure dans le monde de la sociologie.

L'œuvre de Weber est guidée par une recherche sur la rationalité et plus spécifiquement sur le processus de rationalisation de l'action pratique, considérée comme caractéristique fondamentale de la modernité. Weber postule que l'Occident est marqué par l'extension d'un type particulier de rationalité — la rationalité en finalité — à l'ensemble des actions sociales. Et il voit dans ce processus une cause majeure du déploiement du capitalisme et de ses principales composantes, l'industrialisation et la bureaucratie. L'originalité de son approche est de postuler que le protestantisme a contribué de façon majeure et décisive à la rationalisation du monde :

« Ce qui importe donc, en premier lieu, c'est de reconnaître et d'expliquer dans sa genèse la particularité du rationalisme occidental […]. L'apparition du rationalisme économique […] dépend de la capacité et de la disposition des hommes à adopter des formes déterminées d'une conduite de vie caractérisée par un rationalisme pratique. Là où une telle conduite de vie a rencontré des entraves d'ordre psychique, le développement d'une conduite de vie rationnelle dans le domaine économique a rencontré, lui aussi, de fortes résistances intérieures. Or, parmi les éléments les plus importants qui ont façonné la conduite de vie, on trouve toujours, dans le passé, les puissances magiques et religieuses ainsi que les idées éthiques de devoir qui sont ancrées dans la croyance en ces puissances[3]. »

Weber s'intéresse aussi aux autres religions du monde, faisant ressortir dans une série d'études comparatives (Confucianisme et taoïsme, Hindouisme et bouddhisme, Le Judaïsme antique) la spécificité du processus de rationalisation qui caractérise le monde occidental et, surtout, l'influence du protestantisme sur celui-ci. Et il étend sa réflexion de la rationalité à d'autres objets d'étude, notamment la domination, l'État, le droit et la sociologie de la musique.

Réception de son œuvre

La réception de l'œuvre de Max Weber n'a été que progressive, particulièrement en France. Sa stature ne s'impose, en Allemagne, qu'une dizaine d'années après sa mort, de même qu'aux États-Unis, notamment grâce au sociologue Talcott Parsons qui s'inspire de Weber dans sa théorisation de l'action sociale et qui traduit L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme en anglais.

En France, la domination de l'école durkheimienne avant la première guerre mondiale, puis, après guerre, la prégnance de la pensée marxiste, permettent d'expliquer la lenteur de la réception d'une œuvre qui était, pour une large part, en opposition avec ces deux courants de pensée. C'est essentiellement à Raymond Aron que l'on doit (en majeure partie grâce à son ouvrage La sociologie allemande contemporaine paru en 1935) la découverte, en France, de Max Weber. Depuis, l'œuvre n'a cessé d'exercer son influence sur l'ensemble de la sociologie française : ainsi, des figures aussi opposées que celle de Raymond Boudon et de Pierre Bourdieu s'en réclament. Les traductions françaises, longtemps lacunaires et de mauvaise qualité, ont connu, depuis la décennie 2000, un fort développement, notamment sous l'impulsion du traducteur Jean-Pierre Grossein qui a proposé, en 2003, une nouvelle traduction de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. On peut voir, dans cette activité éditoriale, l'importance toujours croissante et l'actualité jamais démentie d'une pensée sociologique de premier plan.

Influences philosophiques

La philosophie contemporaine, notamment l'École de Francfort, a été marquée par sa caractérisation de la modernité comme rationalisation de la vie.

Par les travaux de Catherine Colliot-Thélène, les lectures de Weber ne sont plus perçues comme anti-Marx. On sait que Weber a en effet lu Marx. Dans son Max Weber et l’Histoire, elle cite entre autres une confidence faite par Max Weber peu avant sa mort à un de ses amis : « La sincérité d’un intellectuel aujourd’hui, singulièrement d’un philosophe, peut se mesurer à la façon dont il se situe par rapport à Nietzsche et à Marx. Celui qui ne reconnaît pas que sans le travail de ces deux auteurs, il n’aurait pu mener à bien une grande partie de son travail se dupe lui-même et dupe les autres. Le monde intellectuel dans lequel nous vivons a été en grande partie formé par Marx et Nietzsche. ». Le chapitre 2 de cet ouvrage fait le point sur « Max Weber et le marxisme ». On trouve déjà chez Bourdieu cette idée que Weber peut être lu comme une prolongation de Marx[4].

Sa sociologie politique, en particulier sa définition de l'État moderne comme groupement politique détenant le monopole de la violence physique légitime, exerce toujours une influence considérable sur la pensée politique moderne.

Biographie

Origines

Karl Emil Maximilian Weber, aîné de huit enfants, naît dans une famille de la bourgeoisie protestante. Un de ses frères cadets, Alfred Weber, devient également un éminent sociologue. Son père (également Max), initialement haut fonctionnaire, sera élu député du Parti libéral-national au Reichstag après l’unification allemande. Sa mère (Hélène, née Fallenstein), d'origine huguenote par sa famille maternelle (Les Souchay), était une femme cultivée et profondément croyante. Max Weber grandit ainsi dans un milieu riche et cultivé : son père était l'héritier d'une famille d'industriels, sa mère était issue de la bourgeoisie intellectuelle. À partir de 1869, la famille s’installa à Berlin.

S’ennuyant à l’école et ayant peu de contacts avec les enfants de son âge, le jeune Max Weber était un lecteur insatiable, dont les lectures (Cicéron, Kant, Machiavel, etc.) témoignaient d'une grande précocité intellectuelle. À côté de ses études, le jeune Max Weber a également bénéficié de l'influence formatrice du milieu d'hommes politiques et de savants de premier plan qu'invitait son père à la maison. Après l’obtention de son Abitur (équivalent du baccalauréat), il s’inscrivit en droit à la faculté d’Heidelberg. Outre les cours de droit, il y suivit des cours d’économie politique, de philosophie, d’histoire et de théologie. C’est à cette même période que Weber perdit sa timidité : membre d'une corporation d'étudiant, il se livra à des duels, participa à des beuveries, tout en s'endettant.

En 1883, à 19 ans, Max Weber partit pour Strasbourg afin de faire son service militaire. Il y trouva une seconde famille. Weber, hébergé par sa tante (sœur de sa mère), entra en effet dans une relation d'échange intellectuel durable avec le mari de cette dernière, l’historien Hermann Baumgarten, en qui il put sans doute trouver une autre figure d'identification que celle de son père. À la différence de ce dernier, H. Baumgarten était un libéral hostile au compromis avec la politique de Bismark.

En 1884, il reprend ses études à Berlin, sous la pression de sa famille qui souhaite le séparer des Baumgarten. Il vit dans la maison familiale les huit années suivantes, à l'exception des périodes d'exercice militaire et d'un bref séjour à l'université de Göttingen en 1886 où il obtient sa licence en droit. Devenu un travailleur acharné, Weber se spécialise en histoire du droit, tout en poursuivant un cursus conduisant vers une carrière d'avocat. Il obtint son doctorat en 1889, sous la direction du professeur Levin Goldschmidt (de), avec une thèse portant sur le développement des sociétés commerciales en nom collectif dans les cités italiennes du Moyen Âge. Dès 1891, il achève sa thèse d'habilitation, L’importance de l’histoire agraire romaine pour le droit public et privé, qui le qualifie pour être professeur à l'université.

Ces années furent décisives dans la formation de Max Weber à un autre titre : il commença à s'intéresser aux problèmes sociaux de son époque et rejoignit, en 1888, le Verein für Socialpolitik (Association pour la politique sociale), association formée par des économistes issus de l'École historique et pour qui la réflexion économique devait jouer un rôle décisif dans le traitement des problèmes socio-économiques de la jeune nation allemande. En 1892, le Verein engagea une étude sur la « question polonaise », c'est-à-dire sur l'afflux d'une importante immigration de travailleurs agricoles polonais à l'Est de l'Allemagne. Max Weber dirigea l'enquête et rédigea son rapport final[5]. Ce dernier fut salué comme une étude empirique de la plus grande importance et conféra à Weber une utile réputation de spécialiste des problèmes agricoles.

Professeur d'université

À 29 ans, en 1893, Max Weber accède au poste de professeur de l’histoire de droit romain et de droit commercial à la faculté de Berlin. Il se marie cette même année avec une parente de sa mère, Marianne Schnitger. Sa femme, figure de la cause féministe, fut une actrice de la vie intellectuelle et politique allemande, jusqu'à sa mort en 1954. Elle eut un rôle décisif dans l'édition de l'œuvre de Max Weber, supervisant notamment la publication du très grand nombre d'écrits posthumes de son mari, en particulier son opus magnum, Économie et Société. Elle écrit également une importante biographie de Max Weber. Leur mariage fut bâti sur une complicité intellectuelle constante, mais le couple demeura sans enfant. Il appelle son épouse sa « camarade » (Gefährtin) mais lui impose cependant la chasteté, alors qu'il a plusieurs maîtresses : Mina Tobler (de) et Else von Richthofen[6].

En 1894, Max Weber est nommé à une chaire d’économie politique à l'université de Fribourg. Il y prononce en sa leçon inaugurale, « L’État national et la politique économique », qui fait sensation. Max Weber y exprime son nationalisme de manière enflammée, soutenant l'impérialisme allemand et affirmant la primauté des valeurs germaniques pour un théoricien allemand de l'économie politique. Max Weber n'a pas cessé de soutenir la politique de puissance de l'Allemagne réunifiée. Il changea toutefois, au fil de sa vie publique, souvent de position politique. À la fin de sa vie, il soutient une démocratisation du régime, sous la forme d'un régime parlementaire, seul apte, pour lui, à sélectionner des leaders politiques charismatiques. Comme l'écrit R. Aron, « Weber fut un national-libéral, mais il n'était pas libéral au sens américain, il n'était même pas à proprement parler un démocrate au sens que Français, Anglais ou Américains donnaient ou donnent à ce terme. Il mettait la grandeur de la nation et la puissance de l'État au-dessus de tout. »[7]

Dépression et interruption de sa carrière

En 1897, quelques mois après la mort de son père, avec qui il avait rompu peu de temps auparavant à la suite d'une violente dispute, il est atteint d’une grave dépression nerveuse qui le contraint à interrompre ses activités de professeur et de chercheur. Cette crise dura près de cinq ans et eut d'importantes conséquences sur la vie de Max Weber : elle le contraint à interrompre durablement ses activités de professeur, et à suspendre pour un temps son travail de recherche. Weber part alors se reposer au bord du lac Léman sur les conseils de son médecin. Il reprend ses cours un an plus tard mais fait une rechute en 1899. Il repart alors une seconde fois en voyage : il visite la Corse, l’Italie et la Suisse. Max Weber ne surmonte sa dépression qu'en 1903. Reprenant alors ses activités intellectuelles, il réoriente ses recherches vers la sociologie : il prend, avec Edgar Jaffé et Werner Sombart, la direction des Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, qui devient la première revue de sociologie allemande. C'est dans cette revue qu'il publie la plupart de ses travaux de sociologie, à commencer par L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme dont la première partie paraît dès 1904. En 1909, il fonde la Société allemande de sociologie (Deutsche Gesellschaft für Soziologie) avec Ferdinand Tönnies et Georg Simmel, dont il démissionne en 1912[réf. souhaitée]. Face à sa fragilité nerveuse, Weber, aidé en cela par un héritage, renonce toutefois à enseigner. Il ne retrouve l'enseignement que plus de 10 ans plus tard, après la guerre.

Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Weber, qui a 50 ans, demande à être rappelé comme officier de réserve. Il s’occupe alors, mais seulement durant une courte période, de la gestion de huit hôpitaux de la région d’Heidelberg. Il entame alors une période d'intense activité intellectuelle. C'est, en effet, durant la guerre que Weber débute la rédaction de son vaste projet de sociologie comparée des religions mondiales. Il publie ainsi, sous forme d'articles, dans les Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, en 1916 Confucianisme et Taoïsme, en 1916-1917 Hindouisme et Bouddhisme, et en 1917-1918 Le Judaïsme antique.

En 1918, après avoir refusé la défaite et appelé à la résistance, Weber fait partie de la délégation allemande qui signe le traité de Versailles. Il participe également à la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution du Reich. Au milieu de l'agitation révolutionnaire de 1918, Max Weber est l’un des membres fondateurs du Parti démocrate allemand. Pendant cette même période, le Frankfurter Zeitung publie une série d’articles de Weber sur la politique allemande regroupés sous le titre « Le parlement et le gouvernement dans une Allemagne réorganisée ».

En 1918, il part pour Vienne où un poste temporaire d’enseignement d’économie l’attend. Il revient à Munich en 1919 pour occuper la chaire de sociologie que l’université de Munich a créée spécialement pour lui. Weber, à l'invitation de l'association libre des étudiants, y prononce deux conférences, qui ont une influence durable : « Le Métier et La Vocation du Savant » en 1917 et « Le Métier et la Vocation du Politique » en 1919.

Mort

Ayant contracté la grippe de 1918, Max Weber meurt en 1920, à l’âge de 56 ans, d'une pneumonie. Avec lui s'éteint la première génération de sociologues, puisque Émile Durkheim et Georg Simmel sont décédés peu de temps auparavant (respectivement en 1917 et 1918).

Au moment de sa mort, Weber est sur le point de conclure son grand projet de sociologie comparative des religions : il regroupe, en 1920, les grands textes de ce projet (notamment L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme), jusque-là uniquement parus en revue, dans un vaste Recueil de sociologie des religions, dont la moitié paraît après sa mort. Toutefois, Weber laisse une part importante de son œuvre à l'état de manuscrit (à commencer par Économie et Société), ou d'articles publiés seulement en revue (notamment ses textes d'épistémologie).

Méthode de Max Weber

L'épistémologie (c'est-à-dire la réflexion sur la science) de Max Weber est d'une très grande sophistication et complexité. On ne rendra compte ici que de quelques-uns de ses éléments.

Les « sciences de la culture »

Weber est un représentant important de la tradition allemande dualiste et anti-positiviste à partir de laquelle s'est construite la sociologie allemande. À l'opposé de la tradition positiviste, dominante alors en France, pour qui il y a unité des méthodes scientifiques, la tradition allemande, dominée par l'herméneutique, s'est construite sur l'opposition entre les sciences de nature et les sciences de la culture, en insistant sur la spécificité de l'action humaine. Ainsi, alors que pour Durkheim la sociologie doit s'établir sur des méthodes propres, mais fondées sur les sciences de la nature, Weber pense que la sociologie, tout comme l'histoire, fait partie des « sciences de la culture ». Pour Weber, ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. En revanche, l'économie politique, elle, se caractérise par une méthodologie inspirée des sciences de la nature[8].

Comme le note Raymond Aron, « les caractères originaux de ces sciences sont [pour Max Weber] au nombre de trois : elles sont compréhensives, elles sont historiques et elles portent sur la culture. »[9]

  • Les sciences de la culture sont compréhensives parce que les actions humaines sont constituées par les processus par lesquels les hommes donnent un sens subjectif au monde, et orientent leur activité en fonction de celui-ci. Pour rendre compte des actions humaines, il faut donc comprendre les intentions et les motifs subjectifs qui sont à leur origine (cf. infra, la compréhension comme méthode)
  • Les sciences de la culture sont, d'autre part, nécessairement historiques parce que le sens subjectif qui constitue les actions humaines est toujours structuré à partir d'une situation historique donnée.
  • Le fait que les sciences de la culture s'intéressent à la culture semble aller de soi. Ce que Weber veut dire, c'est que les actions humaines, étant des actions subjectives, se constituent dans le cadre d'un univers de sens plus vaste, c'est-à-dire d'une culture. Or, une culture se caractérise tout d'abord par l'affirmation d'un ensemble de valeurs.

« Jugements de valeurs » et « rapports aux valeurs » : la neutralité axiologique

La neutralité axiologique pose un certain nombre de problèmes épistémologiques, sur lesquels Max Weber a apporté une réflexion décisive. Si les sciences sociales ont pour objet la culture, elles sont, par ailleurs, constituées elles-mêmes dans le cadre d'une culture, c'est-à-dire de valeurs. Dès lors, comment peuvent-elles échapper aux évaluations normatives, fondées sur des valeurs, sur leur objets et prétendre à l'objectivité ?

Pour surmonter ce problème, Weber opère la distinction entre « jugements de valeurs » et « rapports aux valeurs ». Alors que les premiers sont subjectifs et ne doivent pas avoir de place dans le travail scientifique (à l'exception du moment où le chercheur choisit son objet, en raison de la valeur qu'il lui accorde), le « rapport aux valeurs » signifie que l'analyse d'une réalité sociale doit tenir compte de la place occupée par les valeurs dans la société analysée, sans porter de jugement normatif sur celles-ci. L'activité scientifique n'est elle-même orientée par aucune valeur, à l'exception de celle de la vérité : c'est le concept de neutralité axiologique.

« L'idéal-type »

Le fait que les sciences sociales soient des sciences de la culture pose un autre problème fondamental : pour Max Weber, les sciences de la culture ont à faire face à l'infinité du flux historique ; le monde de la culture est constitué, pour lui, d'une infinité de faits et d'une multiplicité inextricable de causes. Toute analyse doit donc se fonder sur un travail préalable de purification du réel, par lequel le chercheur construit ses objets et ses catégories d'analyse en simplifiant et en systématisant les traits qui sont pour lui, en fonction de sa problématique, essentiels.

Max Weber introduit ainsi le concept d'idéal-type : par ce travail de grossissement et d'idéalisation des traits qui lui semblent fondamentaux, le chercheur construit des idéaux-types, grâce auxquels il pourra guider sa recherche. Ceux-ci forment des « tableaux de pensée homogène »[10], où l'on a rassemblé, en une définition cohérente, l'ensemble des traits, pas nécessairement les plus courants, mais les plus spécifiques et les plus distinctifs pour caractériser l'objet. En ce sens, l'idéal-type est toujours une « utopie » comme l'indique Weber[11] : mais c'est pour cela qu'il constitue un instrument d'intelligibilité fondamental. Son caractère utopique est ce qui permet de lire le réel, d'y repérer l'objet sous ses différentes formes empiriques, et de l'analyser en considérant son écart par rapport à son type-idéal.

La sociologie compréhensive

Définition de la sociologie

« Nous appelons sociologie une science qui se propose de comprendre par interprétation l'activité sociale et par là expliquer causalement son déroulement et ses effets[12]. »

 Max Weber, Économie et société

Telle est la définition de la sociologie que Weber propose dans les premières pages d'Économie et société. Par cette définition, il fait de la sociologie une science de l'action sociale, en opposition à l'approche holiste de Durkheim[Interprétation personnelle ?], pour qui la sociologie est science des faits sociaux.

La compréhension comme explication

Pour Weber, le monde social est ainsi constitué par l'agrégation des actions produites par l'ensemble des agents qui le composent. L'unité de base de la sociologie est donc l'action sociale d'un agent. Le postulat est que "les sciences empiriques de l’activité, comme la sociologie et l’histoire" diffèrent de "toutes les sciences dogmatiques, telles que la juristique, la logique, l’éthique et l’esthétique qui cherchent à explorer le sens « juste » et « valable » de leurs objets". Analyser le social, c'est donc partir de ces actions et des intentions qui les constituent. D'où la définition que Weber propose de l'action : « Nous entendrons par « action » un comportement humain quand et pour autant que l'agent lui communique un sens subjectif[13]. » Dans l'ensemble des comportements des hommes, la sociologie ne s'intéresse ainsi qu'à ceux qui sont le produit d'un sens subjectif (et qui sont les seuls à être qualifiables d'action).

Weber ajoute une nouvelle restriction : parmi ces actions construites par un sens, la méthodologie compréhensive ne prend en compte que les actions proprement sociales, c'est-à-dire les actions dont le sens est orienté vers autrui (vers d'autres acteurs sociaux, quels qu'ils soient). Ainsi, pour Weber, la collision accidentelle de deux cyclistes n'est pas une action sociale.

La sociologie compréhensive doit rechercher le sens, les motifs, des comportements humains, puisque ceux-ci sont constitutifs des actions dont il s'agit de rendre compte[14].

La seconde partie de la définition de la sociologie par Weber est souvent mise de côté. Elle est pourtant essentielle, et fait la spécificité de la sociologie compréhensive weberienne. Pour Weber, la sociologie n'est pas qu'une science de la compréhension, elle vise aussi à « expliquer le déroulement et les effets » de l'action. D'une part, pour Weber, il faut vérifier, en faisant ressortir des régularités objectives, que l'interprétation du sens d'une action que l'on propose est la bonne. D'autre part, une fois le sens de l'action expliqué, qu'il est nécessaire de mener une analyse causale des conséquences qu'a cette action. Or pour Weber, ces conséquences sont le plus souvent non voulues, non conformes aux intentions de l'acteur.

La causalité

Weber considère ainsi que la compréhension de l'action des agents sociaux permet de fournir une explication des phénomènes sociaux. Il distingue ainsi la sociologie des sciences dures qui ne cherchent pas à appréhender des intentions[14].

Il propose ainsi une théorie des relations de causalité spécifique aux sciences sociales qui combine. Il dit qu'il n'y a jamais une seule cause à un phénomène donné, mais un ensemble de causes, dont, éventuellement, on ne peut jamais venir à bout. Le sociologue doit donc tenter d'isoler un certain nombre de causes, mais celles-ci ne relèvent pas de la causalité simple.

Cette causalité est relativement proche[réf. nécessaire] de la notion de généalogie, développée par Nietzsche, et que reprendra Foucault.

L'ouvrage dans lequel sa conception de la causalité est la plus sensible est L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Les deux plus grandes erreurs communes de compréhension de cette œuvre sont, d'une part de croire qu'il s'agit du protestantisme et du capitalisme, et d'autre part, que la causalité énoncée par Weber est : l'éthique protestante a causé le capitalisme, ou son esprit. Ces deux erreurs de jugement ont donné lieu à de grands débats lors de la publication de l'ouvrage (controverse avec W. Sombart : rédaction des Anti critiques)[réf. nécessaire]. Concernant la seconde, on peut dire[réf. nécessaire] que l'éthique protestante (et principalement la traduction de la Bible par Luther, qui traduit le mot latin de "travail", non pas par Arbeit, « travail », mais par Beruf, « métier ») a conditionné dans une certaine mesure l'esprit du capitalisme ; autrement dit, que si l'on recherche la généalogie de l'esprit du capitalisme, on trouverait dans la strate historique la plus récente, l'éthique du protestantisme.

Ainsi, la croyance religieuse calviniste, qui refuse la jouissance des biens matériels, a conduit à la production massive de biens matériels au sein du système de production capitaliste[Note 1].

Typologie des déterminants de l'action

Max Weber en 1917.

Weber, dans son analyse des motifs des actions, propose sa célèbre typologie des déterminants de l'action. Pour Weber, les actions sociales ressortissent à quatre types fondamentaux : l'action peut être a) traditionnelle b) affective c) rationnelle en valeur ou, enfin, d) rationnelle en finalité.

L'action traditionnelle correspond aux types d'actions quasi « réflexes », « mécaniques » qui sont le produit de l'habitude, et où le sens et les motifs constitutifs de l'action ont, pour ainsi dire, disparu par répétition. Paradoxalement, Weber, qui fait du sens, au moins relativement conscient, le déterminant de l'action, indique que ce type d'action, où le sens a disparu, est le plus courant. L'action traditionnelle renvoie au « poids de l'éternel hier », ce qu'on fait parce qu'il en a toujours été ainsi.

L'action affectuelle est le type d'acte commis sous le coup d'une émotion, comme une gifle donnée sous l'emprise de la colère.

L'action rationnelle en valeur correspond aux actions par lesquelles un acteur cherche à accomplir une valeur. Cette valeur vaut, pour l'acteur, absolument : il ne se soucie pas des conséquences que peut avoir son action — seul lui importe l'accomplissement des exigences nées de la valeur qui est, pour lui, fondamentale. Un homme prêt à affronter un duel pour sauver son honneur, au prix possible de sa mort ; un capitaine de navire ne le quittant qu'en dernier lors d'un naufrage ; un chrétien prêt à se retirer de la vie dans un monastère ; sont autant d'exemples de ce type d'actions construites par la recherche de l'accomplissement d'une valeur. La spécificité de l'analyse de Weber est qu'il insiste sur le fait que si le but de ce type d'action (la valeur) est irrationnel, les moyens choisis par l'acteur ne le sont pas : c'est en cela que l'action est rationnelle en valeur.

Enfin, l'action rationnelle en finalité correspond aux types d'action pour lesquels l'acteur détermine rationnellement à la fois les moyens et les buts de son action. Un chef d'entreprise efficace agit en fonction de ce type de rationalité : il ne se soucie pas des conséquences morales de ses actes (licenciements, par exemple), seule lui importe l'efficacité, déterminée rationnellement, de ses actions. Une action est également rationnelle parce que, pour l'acteur, les moyens choisis sont les plus efficaces pour atteindre les buts qu'il se donne. Ainsi, s'il considère qu'il a plus de chances de réussir un examen en dansant une danse pour lui porter chance qu'en révisant ses cours, un candidat au dit examen agit rationnellement de ce point de vue. Le jugement de l'observateur n'entre pas en ligne de compte pour juger de la rationalité de l'action. C'est aussi en ce sens que la sociologie de Weber est dite compréhensive ; on se place du point de vue de l'acteur. Pour Weber, ce type d'action est le seul véritablement compréhensible.

Ces types d'actions prennent forme dans un cadre politique par l'opposition entre l'éthique de responsabilité et l'éthique de conviction. L'éthique de responsabilité vise à mettre en adéquation les moyens avec les fins afin d'être le plus efficace possible, tandis que l'éthique de conviction insiste sur la cohérence totale entre l'action et les valeurs[15] .

Quelques thèmes développés par Max Weber

Rationalisation

Weber accorde une grande importance au processus de rationalisation du monde[16]. Pour lui, les principales civilisations du monde ont connu un processus de rationalisation, par lequel les actions et les représentations des hommes sont devenues plus systématiques et méthodiques. Toutefois, il lui semble que ce processus ait connu une direction spécifique en Occident.

Pour Weber, le monde occidental se caractérise, en effet, par une rationalisation orientée vers l'action pratique dans le monde, c'est-à-dire par une volonté de contrôle et de domination systématique de la nature et des hommes. Au cœur de ce rationalisme de l'action pratique, se trouve le capitalisme moderne, c'est-à-dire le système économique apparu en Occident à la fin du Moyen Âge, qui constitue, pour Weber, l'organisation économique la plus puissante et la plus rationnelle (au sens de la rationalité en finalité) dans la production de biens matériels.

Toutefois, si le rationalisme économique est la puissance dominante au sein de ce processus de rationalisation, celui-ci affecte l'ensemble des sphères de l'action, à commencer par les actions sociales élémentaires. En effet, pour Weber, la rationalisation a pour conséquence le développement des actions de type rationnelle en finalité, où buts et moyens sont sélectionnés en fonction de leur seule efficacité -et non de leur contenu moral, par exemple. Cela tend à rendre les relations sociales à la fois impersonnelles, instrumentales et utilitaires : dans leurs relations, les acteurs ne se considèrent que comme des moyens impersonnels dans la poursuite de fins.

Fortement lié à ce processus de rationalisation, est le phénomène de désenchantement du monde : pour Weber, le monde occidental se caractérise par la disparition de la croyance en la magie et, plus largement, par l'effacement de la croyance dans l'action de Dieu dans le monde. Les événements du monde sont considérés comme le pur produit de forces physiques, dont la compréhension est, en principe, toujours accessible à l'homme. Le monde en vient ainsi à être considéré comme dépourvu de sens, étant un pur mécanisme physique sans intention. Le désenchantement du monde a comme effet une vacance du sens[17] : la signification fondamentale du monde, de l'existence, a disparu pour l'homme moderne.

Dans son analyse du processus de rationalisation de l'Occident moderne, Weber insiste sur le fait que la transformation des dispositions mentales, ou ethos, des acteurs a joué un rôle crucial. La rationalisation de l'action naît avant tout de la modification des principes d'action (notamment éthiques) gouvernant la conduite de vie des hommes (comme le rappelle la citation de l'« Avant-propos » supra). Ainsi, dans son analyse de la naissance du capitalisme, Weber fait peu de place à la modification des moyens de production (ce qui constitue l'analyse de Marx) : pour lui, le capitalisme est principalement né de l'apparition d'une nouvelle éthique économique, trouvant son origine dans la religion protestante.

Capitalisme

Couverture de l'édition originale de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.

Pour Max Weber, le capitalisme moderne, c'est-à-dire le capitalisme d'entreprises fondées sur l'utilisation rationnelle du travail libre (du salariat), est apparu en Occident grâce à un ensemble de pré-conditions structurelles : en particulier, la présence d'une classe rationnelle constituée par la bourgeoisie libre de la ville médiévale a occupé une place essentielle. Toutefois, pour Weber (en cela il s'oppose à Marx), les principales causes de l'émergence du capitalisme sont davantage éthiques et psychologiques que techniques ou économiques. Il estime ainsi que ce qui a été décisif dans la diffusion du capitalisme fut l'apparition d'une nouvelle morale économique, que Weber nomme « esprit du capitalisme ». Dans ce nouvel ethos économique, la conduite de vie des acteurs est dirigée par le principe selon lequel la finalité de l'existence est le travail dans le cadre d'une profession : le travail devient une fin en soi. C'est une fois que les acteurs eurent incorporé ce nouvel habitus, ou « esprit », que le capitalisme a trouvé sa force d'expansion fondamentale. « Le problème majeur de l'expansion du capitalisme moderne n'est pas celui de l'origine du capital, c'est celui du développement de l'esprit du capitalisme[18]. »

Weber pense que l'origine de cet esprit se trouve dans l'ascèse du travail dans le monde qui a été au centre du protestantisme calviniste, et plus largement puritain. En effet, dans le puritanisme, le travail est la plus haute tâche que peut accomplir l'homme pour la gloire de Dieu et, surtout, le fidèle peut trouver dans sa réussite professionnelle la confirmation de son statut d'élu de Dieu. Weber estime que c'est dans la sécularisation de cette ascèse, en affinité élective avec l'« esprit du capitalisme », que le capitalisme a trouvé la force de vaincre le « monde de forces hostiles » qui s'opposait à lui.

Si les historiens de l'économie et les sociologues s'accordent sur la rupture intervenue au XVIe siècle avec les principes traditionnels de l'action économique telle que définie par la lecture thomiste d'Aristote, et reconnaissent l'apport des analyses de Weber[Note 2], ses conclusions historiques furent rapidement contestées. Ainsi, Werner Sombart a beaucoup insisté dès les années vingt sur l'influence juive, qui pouvait se manifester avec l'esprit de la Renaissance et la tolérance nouvelle à leur égard[19].

Peu avant sa mort, Weber en vient à considérer que le capitalisme installe, de façon cynique, une « cage d'acier » pour régir en vue du seul profit tous les aspects de la vie[20].

Sociologie de la religion

Dans L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, Confucianisme et Taoïsme, Hindouisme et Bouddhisme, Le Judaïsme antique, Max Weber développe une véritable sociologie de la religion. Un recueil de textes sur ce thème, Sociologie des religions, a été publié par Gallimard en 1996.

Les trois principaux thèmes auxquels il s'intéresse sont la portée des idées religieuses sur les activités économiques, les rapports entre hiérarchies sociales et idées religieuses, et les caractéristiques spécifiques de la civilisation occidentale.

Son objectif était de trouver une explication aux évolutions différentes des cultures occidentales et orientales. Après ses recherches, Weber en vint à penser que les idées religieuses puritaines (et plus largement chrétiennes) avaient eu une portée considérable sur le développement du système économique en Europe et aux États-Unis, mais fit remarquer qu'elles n'avaient pas été les seules causes du développement. Les autres facteurs remarquables signalés par Weber sont le rationalisme de la recherche scientifique, les progrès conjoints des mathématiques, de l'enseignement universitaire et du droit, et l'esprit d'entreprise. Il conclut en écrivant que l'étude de la sociologie de la religion doit conduire à une meilleure compréhension d'un des principaux aspects de la civilisation occidentale, à savoir une certaine émancipation de l'explication magique du monde, un « désenchantement du monde » ; un chemin suivi entre autres par Marcel Gauchet, notamment dans Le Désenchantement du monde (1986).

Groupes sociaux

Max Weber aborde les groupes sociaux par ce qu'ils ont de complémentaire. Au lieu de parler de communautés locales ou de sociétés générales, il montre les sentiments subjectifs grâce auxquels les humains construisent des communautés, et les règles rationnelles qui organisent les sociétés. Il appelle les premiers la communalisation et les seconds la sociation. Il établit que la majorité des liens sociaux sont mus de ces deux dynamiques. Par exemple, il existe une continuité entre le Moyen Âge et l'époque moderne, par des groupes tels que les guildes, les confréries, qui développent aussi bien les aspects de contrats, de défense des intérêts individuels (la sociation), et l'établissement de fraternités par des promesses personnelles (la communalisation). Il le décrit dans le cas de groupes tels les communautés monastiques et les unions jurées, et on retrouve ces développements dans La Ville, son ouvrage publié à titre posthume. Les villes occidentales sont des associations institutionnelles de bourgeois (communalisation), capable de former des juridictions (sociation)[21].

Postérité

La station Place Max-Weber du métro de Munich. Avril 2013.

En 1998, l'Association internationale de sociologie a classé Économie et société 1er et L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme 4e sur la liste des livres de sociologie les plus importants du XXe siècle[22].

Œuvres

Selon l'ordre chronologique de leur édition en français :

Notes et références

Notes

  1. Ce dernier point a inspiré la théorie des effets pervers de Raymond Boudon.
  2. Ainsi l'historien Pierre Chaunu écrit-il dans L'Aventure de la Réforme (Bruxelles, Complexe, 1991, p. 157) : « Qui contestera la thèse de Max Weber ? Qui niera que la carte de la Réforme décalque celle de la révolution industrielle, des hautes performances intellectuelles, des économies florissantes, des États de droit ? »

Références

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Prononciation en allemand standard (haut allemand) retranscrite selon la norme API.
  3. « Avant-propos » du Recueil d'études de sociologie des religions (1920), in Sociologie des religions, Gallimard, 1996, p. 503.
  4. Compte-rendu de l’intervention de Florence WEBER Histoire des usages français de Max Weber, 18 avril 2006
  5. Max Weber, « Enquête sur la situation des ouvriers agricoles à l'Est de l'Elbe. Conclusions prospectives », Actes de la recherche en sciences sociales, no 65, , pp. 65-68
  6. Nicolas Weill, « Un colosse nommé Max Weber », Le Monde des Livres, cahier du Monde no 22813, 18 mai 2018
  7. R. Aron, Les étapes de la pensée sociologique, collection Tel, Gallimard, 1967, p. 562.
  8. Essais sur la Théorie de la Science, p. 166-167
  9. Les Étapes de la pensée sociologique, p. 504.
  10. Essais sur la théorie de la science, Pocket, 1992, p. 172-173.
  11. Essais sur la théorie de la science, Pocket, 1992, p. 173.
  12. Économie et société, Pocket, 1995, p. 28.
  13. Économie et société, Pocket, 1995 (traduction modifiée).
  14. Catherine Colliot-Thélène, La sociologie de Max Weber, La Découverte, coll. « Repères », (ISBN 978-2-7071-7825-1, lire en ligne).
  15. Laurent McFalls, Julie Perreault, Nicolas Liorzou et Anca-Elena Mot, Construire le politique: contingence, causalité et connaissance dans la science politique contemporaine, Presses Université Laval, (ISBN 978-2-7637-8328-4, lire en ligne)
  16. Françoise Mazuir, Le processus de rationalisation chez Max Weber, Sociétés, no 86, De Boeck, 2004
  17. «Le désenchantement du monde, ce n'est pas donc pas seulement la négation de l'interférence du surnaturel dans l'ici-bas, mais aussi : la vacance du sens», C. Colliot-Thélène, Max Weber et l'histoire, PUF, 1990, p. 66.
  18. L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Pocket, 1990, p. 71.
  19. Werner Sombart, Les juifs et l'activité économique, trad. Jankélévitch, 1923, Payot depuis Die Juden und das Wirtschaftsleben (1911)
  20. « Les prospérités du vice », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  21. Otto Oexle et Florence Chaix, « Les groupes sociaux du Moyen Âge et les débuts de la sociologie contemporaine », Annales, vol. 47, no 3, , p. 751–765 (DOI 10.3406/ahess.1992.279071, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « Books of the century », sur International Sociological Association, (consulté le )

Voir aussi

En français

  • Catherine Colliot-Thélène, Max Weber et l'histoire, PUF, 1990.
  • Catherine Colliot-Thélène, Le Désenchantement de l’État: de Hegel à Max Weber, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Philosophie », 1992, 270 p. (ISBN 2-7073-1430-7)
  • Catherine Colliot-Thélène, Études wébériennes, PUF, 2001
  • Catherine Colliot-Thélène, Sociologie de Max Weber, La Découverte, 2006
  • Michael Löwy, Max Weber et les paradoxes de la modernité, (dir.), Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Débats philosophiques », 2012. (ISBN 978-2-13-058783-5)
  • Stephen Kalberg, La Sociologie historique comparative de Max Weber , trad. Hervé Maury révisée par Alain Caillé, Paris, La Découverte/M.A.U.S.S., 2002.
  • Michael Löwy, La Cage d'acier : Max Weber et le marxisme wéberien, Paris, éditions Stock, coll. « Un ordre d'idées », 2013. (ISBN 978-2-234-07022-6)
  • Philippe Raynaud, Max Weber et les dilemmes de la raison moderne, Paris, Presses Universitaires de France, 1987.
  • Jean-Marie Vincent, Max Weber ou la démocratie inachevée, Paris, Le Félin, 1998 ; rééd. 2009. (ISBN 978-2-86645-705-1)
  • Karl Löwith, Max Weber et Karl Marx, trad. Marianne Dautrey, Paris, Payot, 2009. (ISBN 978-2-228-90487-2)
  • Raymond Aron, Les Étapes de la pensée sociologique, Gallimard, 1967.
  • Raymond Aron, La Sociologie allemande contemporaine (1935), PUF, 2007 (ISBN 978-2-13-055000-6)
  • François Bafoil, Max Weber. Réalisme, rêverie et désir de puissance, Hermann, 2018.
  • Monique Hirschhorn, Max Weber et la sociologie française,Paris, L'Harmattan, 1988.
  • Annette Disselkamp, L’Éthique protestante de Max Weber, PUF, 1994.
  • Julien Freund, Sociologie de Max Weber, PUF, 1966.
  • Dirk Kaesler (de), Max Weber. Sa vie, son œuvre, son influence, Fayard, 1996.
    Offre un résumé systématique des œuvres de Weber, ainsi qu'une bibliographie complète.
  • Wilhelm Hennis, La Problématique de Max Weber, PUF, 1996 (ISBN 2-13-046650-8)
  • Michel Lallement, Tensions majeures. Max Weber, l'économie, l'érotisme, Paris, Gallimard, 2003.

Autres langues

  • (en) Shmuel Eisenstadt, Max Weber on Charisma and Institution Building, Chicago, University of Chicago Press,
  • (it) Realino Marra, Dalla comunità al diritto moderno. La formazione giuridica di Max Weber. 1882-1889, Giappichelli, Torino, 1992
  • (it) Realino Marra, L'eredità di Max Weber, Cultura, diritto e realtà, Il Mulino, Bologna, 2022
  • (de) Benedikt Giesing: Religion und Gemeinschaftsbildung. Max Webers kulturvergleichende Theorie. Opladen 2002, (ISBN 3-8100-3673-0).
  • (en) Peter Ghosh, Max Weber and The Protestant ethic: twin histories, Oxford, Oxford University Press, 2014, 402 p.
  • (de) Dieter Henrich, Die Einheit der Wissenschaftslehre Max Webers. Tübingen, 1952.
  • (de) Karl Jaspers: Max Weber. Gesammelte Schriften. Piper Verlag, München 1988. (ISBN 3-492-10799-0)
  • (de) Dirk Kaesler (Hrsg.): Max Weber. Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus. Vollständige Ausgabe. C.H. Beck Verlag, München, 2. Aufl., 2006. (ISBN 978-3-406-51133-2).
  • (de) Klaus Lichtblau (de)/Johannes Weiß (de) (Hgg.): Max Weber. Die protestantische Ethik und der ‚Geist‘ des Kapitalismus (Athenäum / Hain-Hanstein; Neue Wissenschaftliche Bibliothek), Bodenheim 1993, (ISBN 3-8257-4771-9).
  • Klaus Lichtblau: Max Webers Grundbegriffe. VS Verlag für Sozialwissenschaften, Wiesbaden 2006, (ISBN 3-531-14810-9).
  • (de) Wolfgang J. Mommsen: Max Weber und die deutsche Politik 1890-1920. Mohr Siebeck, Tübingen 1959, 2. Aufl. 1974.
  • (de) Wolfgang J. Mommsen: Max Weber. Gesellschaft, Politik und Geschichte. Suhrkamp, Frankfurt 1982.
  • (de) Niklas Luhmann: Zweck – Herrschaft – System. Grundbegriffe und Prämissen Max Webers. Der Staat, 3 (1964), S. 129–158.
  • (de) Peter-Ulrich Merz-Benz (de): Max Weber und Heinrich Rickert. Die erkenntnistheoretischen Grundlagen der verstehenden Soziologie. VS Verlag für Sozialwissenschaften, Wiesbaden 2008.
  • (de) Hans-Peter Müller (de): Max Weber, Böhlau Verlag (de), Köln, Weimar, Wien 2007. (ISBN 978-3-8252-2952-8)
  • (de) Joachim Radkau: Max Weber. Die Leidenschaft des Denkens Hanser, München 2005, (ISBN 3-446-20675-2) (Biographie)
  • (en) Lawrence A. Scaff: Max Weber in America, Princeton University Press, Princeton 2011, (ISBN 978-0-691-14779-6)
  • (de) Alexander von Schelting (de): Max Webers Wissenschaftslehre. Mohr, Tübingen 1934.
  • (it) Realino Marra, La libertà degli ultimi uomini. Studi sul pensiero giuridico e politico di Max Weber, Giappichelli, Torino, 1995
  • (de) Gregor Schöllgen (de): Max Weber. Beck, München 1998, (ISBN 3-406-41944-5).
  • (de) Michael Sukale (de) (Hrsg.): Absolute Max Weber, Originaltexte, Interview & ausführliche Biografie, Orange Press, 2004, (ISBN 978-3-936086-18-8)
  • (de) Michael Sukale, Max Weber – Leidenschaft und Disziplin. Leben, Werk, Zeitgenossen, Mohr (Siebeck), Tübingen 2002, (ISBN 3-16-147203-9)
  • (de) Marianne Weber: Max Weber. Ein Lebensbild. Piper, München 1989, (ISBN 3-492-10984-5)
  • (de) Johannes Weiß: Max Webers Grundlegung der Soziologie. UTB, München 1975, (ISBN 3-7940-2644-6); 2. überarb. und erw. Aufl., München 1992 (K. G. Saur), (ISBN 3-598-11092-8)
  • (de) Johannes Weiß, (Hg.): Max Weber heute. Erträge und Probleme der Forschung, Suhrkamp, Frankfurt am Main 1989, (ISBN 3-518-28311-1)
  • (it) Realino Marra, Capitalismo e anticapitalismo in Max Weber. Storia di Roma e sociologia del diritto nella genesi dell’opera weberiana, il Mulino, Bologna, 2002
  • (en) Fritz Ringer: Max Weber. An intellectual biography. Chicago, 2004.

Articles connexes

Liens externes

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