William Brownrigg

William Brownrigg (), est un médecin et chimiste anglais, qui pratiqua à Whitehaven dans le Cumberland. Là, William Brownrigg menait des expériences chimiques qui lui valurent non seulement son élection à la Royal Society mais aussi la précieuse médaille Copley.

William Brownrigg
Gravure tirée de la biographie de Brownrigg par Joshua Dixon.
Naissance
High Close Hall, Suffolk ( Angleterre)
Décès
Ormthwaite, au bord du lac de Derwent Water (Lake District) ( Royaume-Uni)
Nationalité  Britannique
Résidence Whitehaven (Cumberland)
Domaines génie chimique
Institutions Royal Society
Diplôme Université de Leyde
Directeur de thèse Herman Boerhaave
Renommé pour Élaboration du sel
Caractérisation chimique du platine
Distinctions Médaille Copley

Formation

Il est né à High Close Hall d'un aristocrate local, George Brownrigg. Sa mère, Mary Brownrigg, était originaire d’Irlande.

William apprit de 13 à 15 ans le latin et le grec ancien d'un clergyman local, puis fut apprenti chez un pharmacien de Carlisle. Il étudia pendant deux ans la chirurgie chez un praticien de Londres avant de partir étudier à Leyde où il suivit les cours de Boerhaave, s' Gravesande, van Royen et Albinus. Il soutint en 1737 une thèse intitulée "De Praxi Medica Ineunda" - relative aux conditions ambiantes d'intervention clinique.

Pratique médicale

Brownrigg rentra en Angleterre et ouvrit à Whitehaven un cabinet de consultation avec un autre médecin, le Dr Richard Senhouse. Senhouse mourut peu après, laissant pour plusieurs années Brownrigg seul médecin de la région. Son journal a été conservé et a été retranscrit récemment[1]. Il contient la description de ses patients, des prescriptions et aussi les premières descriptions des symptômes de la fièvre puerpérale en Angleterre[2].

En 1741, Brownrigg épousa Mary Spedding. Son beau-père administrait des mines de charbon pour le compte de James Lowther, dont la famille avait naguère su faire de Whitehaven un important port de mer. Ce mariage fit de Brownrigg un personnage en vue dans le pays, tout en l'amenant à s'intéresser de près aux maladies de mineurs.

La peur d'une épidémie de typhus venue du continent l'amena également à étudier l'apparition de foyers de cette maladie à Whitehaven ; de ces recherches, il tirera un article intitulé "Considerations on the means of pestilential contagion, and of Eradicating it in Infected Places" (1771).

Le chimiste

Ainsi, sa pratique médicale l'amena à analyser les gaz auxquels les mineurs étaient exposés : le grisou (méthane) et l'air raréfié des mines, qu'en anglais on appelle « choke damp » (« vapeur suffocante »). Carlisle Spedding l'aida à construire un laboratoire et l'alimenta en gaz par des conduites en plomb plongeant dans la mine de charbon la plus proche. Brownrigg mit au point diverses méthodes pour concentrer et transporter ces gaz, ce qui lui permit d'en fournir à James Lowther, conditionnées dans des vessies de porc, pour qu'il puisse en faire la démonstration à la Royal Society : alors cette société savante nomma Brownrigg « Fellow ».

The Art of making common salt, 1748

Il multipliait les expériences sur toutes les sources de gaz : ainsi lors d'une visite d'un établissement de bains en Allemagne, il découvrit les eaux naturellement gazeuses et chercha à analyser les gaz dissous, consignant les résultats de son equête dans un article intitulé « Expériences sur l'esprit minéral élastique ou l'air contenu dans les eaux thermales »[3]. C’est cet article qui lui valut la Médaille Copley en 1766.

Un parent de Brownrigg, le maître de forges Charles Wood, avait ramené de Jamaïque des échantillons de platine. Brownrigg décrivit dans un article les expériences que Wood avait effectuées sur ce qu'on ne considérait alors que comme un rebut de l'extraction du minerai d'argent ; il effectua lui-même quelques vérifications expérimentales et fut ainsi le premier à y reconnaître un nouvel élément chimique. Il attira l'attention de la Royal Society sur ce nouveau métal aux propriétés exceptionnelles (masse volumique, résistance aux attaques acides) et les invita à poursuivre les recherches en ce sens[4].

Brownrigg était soucieux de diminuer la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des importations de sel si importantes pour le développement des industries halieutiques, et pour cela il pensait pouvoir imiter les méthodes néerlandaises. C'est ainsi qu'il rédigea un traité monumental sur les salines[5].

En 1771, Benjamin Franklin accomplit un voyage en Grande-Bretagne à l'invitation de Sir John Pringle, qui lui conseilla d'aller voir les travaux de William Brownrigg. Franklin put résider chez les Brownrigg à Ormathwaite (Lake District) et reçut un exemplaire dédicacé du traité de son hôte sur les salines[6]. Franklin de son côté présenta au lac de Derwentwater son expérience sur la maîtrise du remous, consistant à introduire de l'huile à la surface du lac. Il resta en correspondance avec Brownrigg à ce sujet, et ces travaux ont fait l'objet d'une communication dans les transactions de la Royal Society.

L'industriel

Mais Brownrigg était tout autant homme d'affaires que médecin ou chimiste. Dès 1765, il s'était associé à un certain Anthony Bacon de Whitehaven pour se lancer dans la sidérurgie au Pays de Galles : avec la construction des forges de Cyfarthfa, il contribua ainsi au développement industriel de la vallée de Merthyr Tydfil[7]. Il hérita d'une partie des actions de John Speddings dans une corderie et investit dans le Trust de Keswick Turnpike.

Après sa retraite à Ormathwaite, il s'intéressa au développement de l’agriculture locale, étudia les minéraux et encouragea le R. P. Thomas West à écrire A Guide to the Lakes, le premier guide de voyages consacré au Lake District. Il exerçait à présent plusieurs charges officielles : magistrat, commis à l'enregistrement des brevets pour le Port de Carlisle et Receveur Général du Trésor pour les comtés de Cumberland et Westmorland.

Brownrigg mourut dans les premiers jours de l'année 1800 et fut inhumé dans l'église de Crosthwaite ; trois baronnets et d'autres membres de la gentry portaient son cercueil. Son ami et biographe, le Dr. Joshua Dixon, écrivit que sa réputation scientifique était sous-estimée en son temps, par suite de sa retraite volontaire en province (le Cumberland) et sa modestie naturelle[8].

Bibliographie

  • Joshua Dixon, The literary Life of William Brownrigg, M. D. to which are added an Account of the Coal Mines near Whitehaven, and Observations on the Means of preventing Epidemic Fevers, Cumbria Record Office,
  • Richard Phillips, Annals of Philosophy, Baldwin, Cradock, and Joy, (lire en ligne)
  • Clarke, The Georgian Era Vol III, Vizetelly, Branston and Co., (lire en ligne)

Source

Notes et références

  1. Cf. (en) Jean E. Ward, The Medical Casebook of William Brownrigg, Londres, Joan Yell Pub., (réimpr. Wellcome Institute for the History of Medicine), 176 p. (ISBN 0-85484-125-3)
  2. Cf. Irvine Loudon, The Tragedy of Childbed Fever, Oxford University Press, , 236 p. (ISBN 0-19-820499-X), p. 17
  3. Experimental inquiry concerning the nature of the mineral elastic spirit or air contained in the Pouhon water, and other acidulæ
  4. An Encyclopaedia of the History of Technology By Ian McNeil Pub. 1990 Taylor & Francis: (ISBN 0-415-01306-2)
  5. The Art of Making Common Salt..., de William Brownrigg (1748), éd. C. Davis
  6. D'après Edwin Wolf, The Library of Benjamin Franklin, Kevin J. Hayes, (ISBN 0-87169-257-0), p. 47.
  7. Welsh Biography Online
  8. D'après Joshua Dixon, The literary life of William Brownrigg, Londres, Longman and Rees, .

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